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29.04.2021

Mathilde Leloup

>Après avoir reçu le Prix de thèse Dalloz 2020 en Science politique, Mathilde reçoit le premier prix scientifique (ex-aequo) l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) pour sa thèse « Redéfinir l’humanité par son patrimoine : l’intégration de la protection des sites culturels dans le mandat des opérations de paix onusiennes » soutenue en novembre 2019, menée sous la direction de Frédéric Ramel, Professeur des universités en science politique à Sciences Po et de Dacia Viejo-Rose, Lecturer in Archaeology at University of Cambridge et Director of the Cambridge Heritage Research Center. 

Cette thèse sera publiée sous forme d’ouvrage aux Editions Dalloz le 21 avril 2021.

Nous lui adressons toutes nos félicitations.

Mathilde Leloup est actuellement post-doctorante au sein du Department of Politics and International Relations (DPIR) de l’Université d’Oxford et membre associée du Nuffield College, ainsi que docteure associée au Centre de Recherches Internationales (CERI) à Paris. 
En tant qu’allocataire-monitrice (2014-2017) puis en tant qu’ATER (2017-2019), Mathilde Leloup a enseigné la Science Politique (notamment les Relations Internationales et la Sociologie Politique) à l’IEP de Paris, à l’IEP de Bordeaux et à l’Université Paris-Sud. 
Depuis 2018, elle est co-responsable du séminaire du Groupe de Recherche sur le Multilatéralisme (GRAM) avec Guillaume Devin et Sarah Tanke.
Entre avril et juin 2017, elle a également effectué un séjour de recherche en tant que chercheuse invitée au McDonald Institute for Archaeological Research de l’Université de Cambridge.

Résumé de la thèse : 
À partir de juin 2012, le groupe terroriste Ansar Dine s’empare du nord du Mali. De nombreux sites historiques et culturels sont alors détruits et pillés. Le 25 avril 2013, le Conseil de Sécurité charge la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) par le biais de l’alinéa f) de la résolution 2100 « [d’] aider les autorités de transition maliennes, en tant que de besoin et, si possible, à protéger les sites culturels et historiques du pays contre toutes attaques, en collaboration avec l’UNESCO ». Alors qu’en 2015  l’Etat islamique entame une campagne de destruction systématique des sites du patrimoine mondial irakiens et syriens, la protection du patrimoine culturel par la MINUSMA devient le symbole de la défense de l’humanité face à l’inhumanité, de la civilisation face à la barbarie. Le 24 mars 2017, le Conseil de Sécurité donne à cette première expérience malienne le statut de précédent par l’adoption de la Résolution 2347. En son article 19, le Conseil de Sécurité : « Affirme qu’il peut expressément charger les opérations de maintien de la paix des Nations Unies […] [de] protéger en collaboration avec l’UNESCO le patrimoine culturel contre la destruction, les fouilles illicites, le pillage et la contrebande en période de conflit armé (…) ». Traditionnellement considérée comme une question importante, mais secondaire dans les situations de conflits armés et de crises humanitaires, la protection du patrimoine mondial est donc passée, à cette époque, du domaine « technique » de l’UNESCO à celui, « politique », du Conseil de Sécurité. 
Fondée sur une observation participante (UNESCO, Département des Opérations de Paix de l’ONU), sur des entretiens avec des fonctionnaires onusiens (au siège et sur le terrain) ainsi que sur un travail d’archives, cette thèse visait à démontrer que si l’exemple de la protection du patrimoine culturel par la MINUSMA était passé du statut d’événement isolé à celui de symbole international, c’est parce que certains acteurs (l’UNESCO, sa Directrice Générale, la France et l’Italie) avaient mobilisé la notion d’humanité, une notion aussi complexe que séduisante pour les organisations internationales. Pour donner corps à cette humanité par le biais de son patrimoine commun, ces acteurs ne se sont, selon nous, pas contentés de désigner les coupables des destructions (par un processus de criminalisation), mais également leurs victimes (par un processus de victimisation) ainsi que les défenseurs de l’humanité et de son patrimoine (par un processus d’héroïsation). 
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Les prix scientifiques de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) ont pour but de mettre en valeur la recherche consacrée notamment aux questions de défense, de sécurité, de relations internationales, de politique étrangère, d’armement et économie de défense.
Ils permettent également de favoriser les liens entre l’IHEDN et le monde universitaire.
Créés en 1998, ils récompensent chaque année des chercheurs en master II recherche et en doctorat, dont les travaux, soutenus dans l’année, font progresser les connaissances dans le domaine des sciences humaines et sociales.
Les candidatures sont étudiées par un jury composé d’universitaires et de personnalités qualifiées désignés par le directeur de l’IHEDN. La sélection des lauréats s’effectue d’après les critères indiqués dans le règlement du concours.
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