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20.03.2022

Nour AL SHEIKH HASSAN, Promotion 2019

>Pouvez-vous retracer votre parcours universitaire ?

Après mon baccalauréat scientifique et une année de prépa littéraire, j’ai passé le concours commun des IEP et intégré l’IEP de Rennes. Pendant mon bachelor, je me suis spécialisée en sciences sociales et j'ai effectué plusieurs stages professionnels et linguistiques au Proche-Orient. J’ai ensuite été admise au double-diplôme proposé par Sciences Po et l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) (*), de recherche en science politique sur l’aire Moyen-Orient/ Maghreb dont j’ai été diplômée en 2019. 

Comment est né votre intérêt pour la science politique ?

Je suis d'origine syrienne et j’ai grandi en m’intéressant à la géopolitique du Proche-Orient. J’avais à cœur d’étudier la région dont je suis originaire et qui, en Occident, est majoritairement dépeinte de manière négative, caricaturale et partielle. De là est né mon intérêt pour la science politique, et les sciences sociales en général, qui sont des champs d’études incontournables pour quiconque souhaite appréhender la complexité du monde. La science politique offre des grilles de lecture édifiantes pour analyser le fonctionnement de nos sociétés et pour nous comprendre les uns les autres. Au-delà de la réflexion intellectuelle, la science politique permet également d’agir, car c’est en comprenant les tenants et aboutissants d’une crise ou d’un conflit que l’on peut plaider pour des solutions durables et efficaces.          

Quelles ont été les principales étapes de la construction de votre projet professionnel ?

Durant mes années d’étude, la crise syrienne m’a amenée à m’impliquer sur la problématique des réfugiés notamment du point de vue des femmes. Si j’ai pu profondément m’enrichir des enseignements de l’École de la recherche (anciennement École doctorale) ainsi que du travail que j’ai effectué dans le cadre de mon mémoire de recherche, j’ai réalisé que je ne souhaitais pas poursuivre dans le domaine de la recherche. M’étant spécialisée en sociologie des migrations et en études de genre, j’ai pour le moment toujours occupé des postes  en lien avec ces domaines. Aujourd’hui, je suis heureuse d’avoir intégré le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en France en tant que chargée de mission sur la participation des réfugiés. Cela m’a permis de renouer avec mon sujet de prédilection.        

Quelles ont été les contributions de votre formation à la fonction que vous occupez aujourd'hui ?  

Mon cursus de recherche en science politique m’a permis d’aiguiser mon esprit critique et d’analyse. La rigueur intellectuelle indispensable au travail de recherche et le fait d’avoir développé une compréhension pluridisciplinaire et complexe des sujets sur lesquels je travaille sont des atouts très précieux. La recherche, et notamment le travail de terrain et de recueil de données, requiert d’excellentes compétences relationnelles, d’adaptation et d’écoute qui sont des qualités extrêmement importantes dans le champ professionnel. Ma formation à Sciences Po m’a également permis d’acquérir une méthodologie de travail, notamment via la maîtrise des outils de recherche qualitative que je réexploite dans chacun de mes postes.     

Auriez-vous un conseil à donner à un-e  étudiant-e qui souhaite s'orienter vers le secteur d’activité dans lequel vous travaillez aujourd'hui ?

Ayant travaillé dans le secteur du social et étant aujourd’hui dans le domaine de l’humanitaire, je pense qu’il est primordial de toujours garder du recul et un esprit critique vis-à-vis de son travail. D’où l’importance d’avoir, en amont, développé une connaissance théorique et empirique des sujets sur lesquels on souhaite s’engager professionnellement. Il est également essentiel de se questionner sur sa posture en tant que futur professionnel et de développer une réelle humilité. La relation dans le social et l’humanitaire entre les professionnels et le public cible, doit être une relation de réciprocité : les personnes concernées sont les plus à même de connaître leurs besoins et doivent faire partie intégrante des projets développés. C’est ainsi que l’on peut assurer la pertinence d’un projet au sein duquel les personnes concernées deviennent actrices de leur propre émancipation. 

(*) : Ce double diplôme n'est plus proposé à l'École de la recherche.

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[ Mars 2022 ]

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