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16.01.2022

Roman Knerr, Promotion 2021

Pouvez-vous nous retracer votre parcours universitaire ?

J'ai intégré le campus de Sciences Po Nancy en bachelor par la procédure internationale (via AbiBac). Lors de ma 2e année, j’ai été reçu au double diplôme avec l’École du Louvre. J’ai alors commencé l’histoire de l’art avec un enseignement généraliste durant ma 3e année à Heidelberg en Allemagne.
Ensuite, je suis arrivé à Paris où j’ai suivi la 3e année de l’École du Louvre avec la spécialité Histoire du cinéma. Le double master se déroule simultanément dans les deux établissements. J’ai choisi le parcours recherche et ai intégré le master Histoire de Sciences Po, tandis que le M1 de l’Ecole est un diplôme commun en muséologie.
En M2, j’ai poursuivi mon mémoire avec le master Histoire de l’art appliquée aux collections. Dirigé par Laurence Bertrand-Dorléac et Dimitri Vezyroglou, ma recherche s’est portée sur le croisement des problématiques genrées et environnementales dans le cinéma de l’entre-deux-guerres, à travers l’exemple d’un film, et mon mémoire s’intitule Eaux troubles dans le genre : environnement et rapports sexués dans Lac aux dames (Marc Allégret, 1933-1934).

Comment est né votre intérêt pour l’Histoire de l’art ?

En plus d’avoir eu la chance de fréquenter les musées grâce à mes grands-parents dans mon enfance, mon goût pour l’histoire de l’art s’est forgé par le biais de ma pratique du dessin et de l’écriture. Un job d’été au Louvre a confirmé mon appétence pour la peinture du XIXe siècle. Par curiosité, j’ai cependant choisi une spécialisation en histoire du cinéma, des années 1930 aux années 1950, à l’École du Louvre. Cet enseignement m’a initié à un médium exceptionnellement riche pour pratiquer une histoire sociale et culturelle de l’art.

Comment s’est déroulé votre double diplôme Sciences Po / École du Louvre ?

Ma promotion a été sélectionnée en deuxième année, avant une année d’histoire de l’art à l’étranger. Désormais, les étapes successives du double diplôme ont cependant évolué. La 3e année de premier cycle de l’Ecole, à laquelle on participe, consiste comme les deux premières en un vaste tour d’horizon encyclopédique à travers cours magistraux et travaux dirigés devant les œuvres, en musées. Après cette base nécessaire, le master croisé est l’occasion d’une construction intellectuelle plus autonome et critique. Bien que les trois premiers semestres soient chargés en cours, le projet de recherche s’amorce dès le M1 avant de devenir prioritaire en M2.

Que vous ont apporté vos années d’études à l’École de la recherche et l’École du Louvre ?

L’École du Louvre m’a permis de développer un regard aiguisé sur les œuvres et de prendre conscience d’enjeux muséologiques et patrimoniaux, tandis que le master de Sciences Po m’a poussé à accroître mon sens critique tout en découvrant divers.es auteur.e.s et méthodologies. 

Quel est l’enseignant-e ou l’enseignement qui vous a le plus marqué ?

L’approche sociale et culturelle de mes enseignant.e.s en histoire du cinéma à l’Ecole (Dimitri Vezyroglou, Christophe Gauthier, Paola Palma) m’a particulièrement marqué. Au début de mon master à Sciences Po, c’est sans doute le cours d’introduction à l’histoire environnementale de Giacomo Parrinello qui a été la découverte la plus déterminante pour moi. Les enseignements de Pierre Charbonnier puis de Romain Bertrand m’ont permis d’approfondir ce tropisme environnemental.

Quels souvenirs gardez-vous de ces deux années d’études, de votre promotion, de vos enseignant-e-s ?

Mes années de master ont été marquées par la crise sanitaire, notamment à travers les deux confinements. J’ai même dû annuler un semestre d’échange et un terrain de recherche en Autriche. La solidarité entre étudiant.e.s et la bienveillance de la plupart des professeur.e.s ont été décisives. Je retiendrais surtout la construction et la consolidation de belles amitiés. L’entraide entre camarades du double diplôme est particulièrement précieuse.

quelle fonction occupez-vous aujourd’hui ?

À l’issue de mon master, j’ai entrepris deux stages, l’un en tant qu’assistant d’une artiste, et l’autre en tant qu’assistant de programmation du festival Hors Pistes au Centre Pompidou. Pour l’heure, je continue mon activité d’assistant d’artiste en parallèle d’un master d’écopoétique, dans le cadre duquel je poursuis un travail de recherche et de création en humanités environnementales.

Quelles ont été les principales étapes de la construction de votre projet professionnel ?

Après des expériences dans le domaine du patrimoine et des musées, notamment à l’occasion du projet « Le Plus Grand Musée de France » à Nancy et en stage au Musée du Louvre, j’ai concilié cet intérêt avec l’histoire du cinéma en participant à préparer l’exposition Enfin le cinéma ! au Musée d’Orsay puis en intégrant le Service des Cinémas du Centre Pompidou. Ce dernier stage, doublé de missions auprès d’artistes, m’a permis de découvrir la création contemporaine au plus près tout en continuant à mobiliser ma formation en recherche.

Quelles ont été les contributions de votre formation à la fonction que vous occupez aujourd'hui ? 

L’exigence méthodologique du master permet d’acquérir des capacités de recherche, de synthèse et de rédaction garantissant une certaine aisance dans de nombreuses tâches professionnelles.

Auriez-vous un conseil à donner à un-e étudiant-e qui souhaite s'orienter vers le secteur d’activité dans lequel vous travaillez aujourd'hui ?

Durant les études, je conseillerais d’explorer ses propres sujets de recherche tout en restant ouvert.e aux autres thèmes qui peuvent nourrir ses réflexions de façon inattendue. Il ne faut pas hésiter à solliciter des aîné.e.s, des enseignant.e.s ou des professionnel.le.s y compris en dehors de Sciences Po. Le travail de recherche est par période fortement stressant. Il est important de connaître ses préférences de travail, échanger des références et partager ses inquiétudes avec les camarades qui vivent la même chose. Nourrissez-vous des critiques sur votre travail sans les prendre personnellement et défendez vos positions lorsque c’est nécessaire. Sur le marché du travail, n’oubliez pas que la recherche est formatrice, que vous avez acquis des savoirs et savoirs-faires précieux, et qu’il est injuste qu’un « métier passion » se fasse au prix de la sécurité de l’emploi.

En savoir plus :

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  • Sur le double diplôme de Master Sciences Po / École du Louvre (Histoire)
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