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24.10.2023
Portrait de diplômé : Quentin Lucas
Diplômé du Master Cycle d'urbanisme, Quentin Lucas, architecte-urbaniste, est conseiller auprès du 1er adjoint de la Ville de Paris.
Quel a été votre parcours jusqu'à votre fonction actuelle ?
Je suis natif du territoire d'Outre-mer de Saint-Pierre-et-Miquelon. J'ai grandi dans le village de Miquelon, un lieu chargé d'histoire de pêche épris d'identité française en Amérique du Nord. Dans ce contexte d’insularité, les voyages et les échanges culturels nourrissent mon enfance où je vis au rythme de l’intensité de la météo des îles.
Après l’obtention de mon BAC scientifique, j’ai rejoint Paris pour débuter mes études d’architecture puisqu’il n’y a pas de cursus post-bac sur le territoire. J’ai intégré l’Ecole Nationale Supérieure en Architecture de Paris Val de Seine où j’ai effectué mon cursus en six ans, dans une ambivalence particulière entre mon affection pour la construction de bois de mon territoire et celle de la complexité des milieux urbains.
Après une immersion d’un semestre en Suède, j’ai découvert des réflexions environnementales et sociales en résonance avec ma sensibilité pour les territoires en déclin. C’est pourquoi j’ai réalisé, avec ma collègue Marianne Baroin, un projet de fin d’études de master, la projection du déplacement de mon village natal, Miquelon, submersible dans son intégralité. Grâce à l’action conjointe de différents acteurs, le village de Miquelon est rapidement devenu un cas d'école. Ce travail me projette inexorablement dans l’urbain et ses complexités. C’est pourquoi je décide de terminer mon cursus scolaire au sein du master Cycle d’Urbanisme de Sciences Po Paris pour appréhender l'aménagement du territoire d’une manière plus globale.
C’est à l’issue de ce cursus, que j’occupe aujourd’hui le poste de Conseiller au sein du Cabinet du premier adjoint à la ville de Paris, Emmanuel Grégoire, en charge de l’urbanisme, de l’architecture, du Grand Paris, des relations avec les arrondissements et de la transformation des politiques publiques.
Quelles sont vos missionS au quotidien ?
Le poste de conseiller porte sur l’assistance aux missions d'arbitrage politique qu’incombe au 1er adjoint de la Ville de Paris. Il consiste en la réalisation d’un suivi transversal avec les services de la ville ainsi que les Mairies d’arrondissements.
L’une de mes missions principales porte sur le suivi des autorisations d’urbanisme qui font l’objet d’un signalement. Dans une volonté d’accompagnement des porteurs de projet, je peux être amené à les rencontrer à différentes phases de leur projet afin de faire en sorte qu’ils soient en cohérence avec les ambitions politiques de l’exécutif.
Un autre volet du poste porte sur le suivi des grands secteurs en projet de la ville, et notamment ceux qui font l’objet d’une attention patrimoniale tel que le réaménagement du Parvis de Notre-Dame de Paris, le secteur des Champs-Elysées où encore les universités du cinquième arrondissement de la ville.
Ma dernière mission est celle de l’accompagnement du premier adjoint dans son projet politique, en l’assistant sur ses différentes sollicitations, l’accompagnant à ses rendez-vous ainsi que ses déplacements. Il m’arrive également de le suppléer, notamment sur les concours d’architecture où il est convié.
QU'est-ce-qui vous plait le plus ?
Ce qui me plait le plus c'est le travail collaboratif entre les différents acteurs des projets. Comprendre leurs aspirations et besoins et faire en sorte d'en sortir quelque chose de collectif dans le cadre d’un projet politique fort. Aujourd’hui, le Plan Local d’Urbanisme Bioclimatique (PLUb) a été voté en Conseil de Paris, ce qui oriente d’autant plus les projets vers plus de sobriété. Le travail d’accompagnement des porteurs de projets en est particulièrement intéressant puisqu’il nous permet de mettre en place une réel discussion et ainsi de faire en sorte que la production urbaine de Paris s’inscrive dans les enjeux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Qu'est-ce que le Master Cycle d'urbanisme vous a apporté ?
Le Master Cycle d’Urbanisme m’a apporté une montée en compétences importante sur le domaine de l'urbanisme, notamment dans le droit, les outils d'aménagement ainsi que les sciences politiques. Ces outils sont aujourd’hui fondamentaux dans ma pratique, puisqu’ils me permettent d’être plus alerte dans la négociation avec les acteurs du monde de l’urbanisme qui sollicitent la ville sur de nombreux sujets, parfois très techniques. C'est ce que j'étais venu chercher dans la formation et que je suis ravi de pouvoir mettre à profit aujourd’hui à la Ville de Paris.
Quel était votre enseignement préféré ou le plus marquant ?
L'enseignement qui m'a le plus marqué est celui de Tommaso Vitale, Villes & Politiques Publiques puisqu'il m'a permis d'aborder plus précisément les théories politiques et leurs relations à la mise en œuvre d’un projet. Il m’a permis de mieux comprendre comment la mise à l’agenda permet de rythmer l’actualité politique et réorganise le jeu d’acteurs autour des thématiques. Le format du cours à permis de présenter de manière précise et détaillée tout en permettant un échange avec la classe poussée et stimulant.
Pouvez-vous nous raconter un souvenir de vos études ?
Le Master Cycle d'urbanisme est particulièrement intense par ses nombreux cours condensés en deux semestres j'en garde globalement le souvenir de nombreux travaux de groupe qui nous poussent à de nombreuses réflexions et à être force de synthèse. Je souhaiterais mettre en avant le souvenir d'une expérience incroyable de notre déplacement à Chicago lors du colloque City/cité organisé par le consulat français et la ville de Chicago, dans le cadre de leur renouvellement respectifs de leurs documents de planification urbaine. Dans ce cadre, nous avons pu échanger avec de nombreux acteurs de la ville sur les sujets qui les concernent. Nous avons ensuite procédé à la production d'une synthèse de notre présentation, mais également à tous les autres participants du séminaire qui nous a permis de structurer les propos tenus, ainsi que d'ancrer ces moments de travail collectifs.