Sur le terrain : explorer les récits des territoires périurbains

Dans le cadre de leur projet collectif, les étudiants se rendent sur le terrain, que ce soit dans les territoires qu’ils étudient ou dans d’autres espaces aux dynamiques comparables. Ces déplacements leur permettent de croiser les regards, de rencontrer des experts et des acteurs locaux, et d’enrichir leur analyse en confrontant différentes perspectives.

Dans le cadre de leur projet collectif intitulé “Secteurs résidentiels de seconde couronne de l’est lyonnais : quel récit pour ces territoires ?” avec la Métropole de Lyon, les étudiant(e)s du Master Cycle d'urbanisme nous racontent leurs premiers déplacements :

Quelle est votre mission et la problématique a laquelle vous souhaitez répondre ?

Notre projet collectif porte sur les secteurs résidentiels de seconde couronne de l’est lyonnais et vise à interroger les récits associés à ces territoires. Ces espaces sont souvent perçus à travers des représentations simplifiées : entre idéal pavillonnaire, étalement urbain et critique environnementale. L’objectif de notre travail est d’analyser les dynamiques locales, de comprendre le vécu des habitants et de proposer une lecture plus fine et sensible de ces territoires, tout en tenant compte des enjeux de transition écologique et de justice sociale qui s’y jouent.
À travers une approche croisant analyse quantitative, entretiens de terrain et état de l’art, nous cherchons à comprendre quelle place ces territoires peuvent-ils occuper aujourd’hui et demain, dans une métropole où le schéma de type métropolisation commence à être interrogé.

Quel est l'objectif de ce déplacement en Gironde ?

Nous avons choisi de nous rendre dans une ville périurbaine de Bordeaux pour rencontrer Éric Chauvier, anthropologue et auteur de Contre Télérama (2011) – un ouvrage qui propose une réponse critique à l’article "La France moche" publié par Télérama en 2010. Ce déplacement nous a permis d’échanger directement avec lui sur les représentations médiatiques des territoires périurbains, souvent caricaturales, mais aussi, les paradoxes du mode de vie de ses habitants, la nécessité de ne pas homogénéiser ces territoires, la tension entre politiques publiques et réalités locales, ainsi que la dimension politique et idéologique des discours sur ces territoires. Ce déplacement nous a permis d’affiner notre analyse en confrontant ces réflexions aux dynamiques propres à notre terrain d’étude, et d’enrichir notre démarche en proposant une analyse plus nuancée objectivant des réalités locales.

En quoi consiste la suite de votre mission ?

La suite de notre mission consistera à approfondir notre analyse en croisant les enseignements de notre rencontre avec Éric Chauvier et des autres rencontres (David Miet, Guillaume Faburel, Elodie Bitsindu) avec notre diagnostic socio-territorial en (intégrant des données sur l’habitat, la mobilité et les dynamiques sociales) et les données recueillies sur le terrain lors de la phase d’immersion locale. Durant cette phase de “permanence” de trois mois, pendant laquelle nous irons dans les communes étudiées une semaine sur deux, nous réaliserons des entretiens avec les habitants, les élus et les acteurs locaux, qui nous permettront de confronter les discours médiatiques et institutionnels aux réalités vécues. L’aboutissement de ce travail prendra la forme d’un film documentaire, qui proposera une réflexion plus ancrée sur les récits à construire pour ces territoires et servira d’outil pour les élus et les politiques publiques locales de la métropole. 

Les étudiants du projet : Antoine BENBAHI, Rose HENRY, Salila SIHOU et Yvan TAAR.

Propos recueillis par Maxime PAUVERT.