Morts de casques bleus, 1948-2017
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Commentaire de Ronald Hatto
Les graphiques démontrent que depuis l’an 2000, les OMP sont devenues de plus en plus dangereuses pour les soldats de la paix, les policiers et le personnel civil. Ils permettent également de montrer que certaines opérations très courtes ont été extrêmement meurtrières comme l’ONUC au Congo (1960-1964), la FORPRONU en ex-Yougoslavie (1992-1995) ou la Somalie (1992-1995). Le site du DOMP (https://peacekeeping.un.org/en/fatalities) présente différents documents qui précisent les causes de la mort des différents personnels. Il est également possible de voir quelles missions et quelles années ont été les plus meurtrières.
Selon le DOMP, en nombres absolus, la mission la plus meurtrière serait celle de la FINUL au Sud Liban avec 313 morts. Toutefois, la FINUL est déployée depuis mars 1978 (il y a 40 ans aujourd’hui). La troisième mission la plus meurtrière est l’ONUC avec 249 morts mais en seulement en quatre années. Si l’on y ajoute les 161 morts de la MONUC (1999-2010) et les 150 morts de sa remplaçante la MONUSCO (depuis 2010), nous arrivons à un total de 560 morts pour le seul ex-Congo belge. Trois des 14 missions les plus meurtrières (150 morts et plus) ont donc été déployées dans l’actuelle République démocratique du Congo.
En termes relatifs, l’ONUC et la FORPRONU ont été les opérations les plus meurtrières avec respectivement 249 morts et 213 morts en quatre ans. La MINUSMA déployée au Mali depuis 2013 est en passe de devenir une mission très dangereuse. Cela se vérifie lorsque l’on compare les causes des décès. Pour la MINUSMA, sur un total de 173 morts (depuis sa création en avril 2013), 104 morts ont été causées par des actes malveillants, 36 par la maladie, 26 par des accidents et sept par d’autres causes (suicides, etc.). Par comparaison, la MINUAD au Darfour, qui arrive en deuxième position des missions les plus meurtrières après la FINUL avec 266 depuis sa création en 2007, compte 73 morts par actes malveillants, 120 morts de maladie, 43 morts par accident et 30 morts en raison d’autres causes. En fait, les missions les plus meurtrières par actes malveillants (plus de 100 morts) sont en ordre décroissant l’ONUC (135), l’ONUSOM (114) et la MINUSMA (104).