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02.12.2019
Chez Mazars, des salariés en immersion dans des Start-up
Interview de Candice Lhomme, responsable innovation RH et développement des talents et Clément Moullin, auditeur financier.
Pourquoi avez-vous décidé de développer la mise à disposition de salariés ?
Candice Lhomme - Permettre à nos collaborateurs de découvrir de l'intérieur une start-up peut être un atout dans leur quotidien professionnel : nos consultants sont parfois en situation de conseiller de telles organisations, il est donc bon qu'ils les connaissent le mieux possible. Mais ces immersions ont un autre intérêt, en lien direct avec notre promesse employeur : développer l'employabilité de nos collaborateurs. Elles leur permettent de sortir de leur zone de confort en intégrant un nouvel environnement, afin qu'ils se développent, s'épanouissent et nous fassent ensuite profiter des connaissances acquises. Ces mises à disposition sont une manière pour nous d'innover et d'être attractifs envers nos jeunes diplômés. Ils sont très sollicités sur le marché du travail, nous nous devons donc d'avoir une politique RH inventive. Ils témoignent d'un intérêt pour les start-up, pour l'entrepreneuriat, s'interrogent sur une possible suite de carrière dans cette voie ? Nos immersions visent à satisfaire leur curiosité sur le sujet. Nous ne voulons bien sûr pas les voir partir. Mais nous avons l'idée que si certains d'entre eux souhaitent s'en aller, ils le feront avec ou sans mise à disposition. Le plus important pour nous est donc de leur proposer de telles expériences et de répondre, ainsi, à leurs attentes.
Comment s'organise la mise à disposition ?
Candice Lhomme - Nous réalisons tout d'abord un appel à candidatures puis sélectionnons les collaborateurs qui participeront. Ils étaient quatre au sein de la première promotion, en 2018, ils vont être une douzaine cette année pour la seconde. Nous avons travaillé avec Mobiliwork, une entreprise spécialisée dans les immersions dans des start-up. Elle a justement réalisé les mises en relation avec les start-up en fonction de nos demandes. En 2019, nous avons souhaité travailler avec des organisations centrées sur nos secteurs traditionnels (industrie, services, banque, immobilier...), tout en élargissant le champ de vision de collaborateurs. Si l'un d'eux conseillait au quotidien un grand organisme bancaire, il pouvait par exemple être détaché auprès d'un acteur de l'épargne salariale. Start-up et collaborateurs se sont rencontrés lors de rendez-vous de cadrage. Les salariés ont également eu plusieurs jours pour s'organiser et anticiper leur absence, en amont de l'immersion. Enfin, celle-ci a eu lieu, durant une semaine, leur permettant d'accomplir une mission qui avait été préalablement définie.
Clément, vous avez fait partie de la première promotion. Pourquoi avoir postulé ?
Clément Moullin - C'était à mes yeux une grande opportunité. J'ai pu découvrir un autre environnement professionnel, le « tester », tout en ayant la sécurité de rester salarié chez Mazars. C'était aussi pour moi l'occasion d'interagir de manière différente avec une entreprise. En tant qu'auditeur, nous contrôlons ce qu'elles font. Je pouvais, grâce à cette immersion, devenir acteur, au cœur du métier de la société.
Comment avez-vous vécu cette immersion ?
Clément Moullin - J'ai travaillé au sein d'une start-up faisant du recrutement ciblé sur Internet. Ses équipes avaient besoin de compétences financières qui leur faisaient défaut. Je les ai donc aidées à travailler leur business plan dans la perspective d'une levée de fonds. Mon adaptation s'est bien passée. Comme auditeur, nous avons l'habitude de changer souvent de client et de nous acclimater rapidement. Mais ma bonne intégration tient aussi au fait que l'entreprise a été très accueillante. Son organisation horizontale m'a permis d'échanger facilement avec l'ensemble des collaborateurs.
Que vous a apporté cette expérience ?
Clément Moullin - Elle a tout d'abord répondu à mes attentes en me permettant de participer à la vie d'une entreprise sur un plan opérationnel. J'ai travaillé sur le business plan, j'ai aussi mis en place des outils du quotidien (des fichiers automatisés Excel par exemple)... Et j'ai eu la satisfaction de constater que ce que j'avais fait avait été jugé utile. Cette expérience m'a également permis de me poser des questions sur moi-même, de faire le point sur les compétences acquises après presque quatre ans chez Mazars. J'ai ainsi constaté que j'étais capable de conseiller et d'accompagner cette société.
Etes-vous revenu à votre poste avec des bonnes pratiques en tête ?
Clément Moullin - L'expérience a également été intéressante sur ce plan. Elle m'a donné la possibilité de découvrir une entreprise très différente : Mazars dispose d'une organisation verticale alors que la start-up que j'ai rejointe a un fonctionnement beaucoup plus horizontal. Une telle immersion permet d'observer des pratiques intéressantes et, au retour dans l'entreprise, de prendre de nouvelles habitudes au sein des équipes : échanger plus qu'avant les informations ou impliquer davantage les collaborateurs dans les projets.
Candice, les salariés ayant participé à cette expérience en font-ils, comme Clément, un retour positif ?
Candice Lhomme - Les retours sont effectivement très positifs. Les participants nous disent avoir apprécié cette mise à disposition. Ils ont le sentiment d'avoir été utiles. Ils ont également pu constater que Mazars leur faisaient confiance en leur proposant cette immersion. L'expérience est également extrêmement satisfaisante pour notre entreprise : nos collaborateurs apprennent, et peuvent revenir avec de bonnes pratiques. C'est aussi, pour certains, l'occasion de prendre du recul et de mieux percevoir, à leur retour, les atouts du modèle organisationnel de Mazars.
Pour aller plus loin :
De plus en plus d'entreprises proposent à leurs salariés de partager, pour une durée déterminée, le quotidien d'une autre organisation. Une immersion aujourd'hui perçue comme un moyen efficace de développer leurs compétences, et en premier lieu leur agilité.
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