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24.02.2025

Françoise Schoenberger et Jean-Dominique Simonpoli : « Réunir tous les acteurs du dialogue social »

C’est une formation où se côtoient acteurs syndicaux et responsables des ressources humaines : le Certificat Pratique du dialogue social. L’occasion, pour les participants, de multiplier les échanges, confronter leurs points de vue et in fine, développer leur aptitude à trouver collectivement des solutions. C’est ce que nous expliquent les co-directeurs de la formation, Françoise Schoenberger et Jean-Dominique Simonpoli.

Le Certificat réunit des participants d’horizons divers représentant les différentes facettes du dialogue social. Quel est l’intérêt d’une telle diversité des profils ?

Françoise Schoenberger : C’est une spécificité essentielle de la formation. Celle-ci regroupe des DRH, des responsables syndicaux, des juristes d’entreprise et aussi des managers opérationnels … L’objectif est de faire se côtoyer des professionnels qui interviennent à différents niveaux dans le dialogue social et le représentent dans toute sa diversité. Ils vont débattre ensemble, au sein de la promotion. Cette mixité et ces échanges permanents vont leur permettre de comparer leurs points de vue, de les faire évoluer, mais aussi de gagner en connaissance et en maturité sur l’ensemble des sujets que nous aborderons. Nous montrons ainsi de façon très concrète que le dialogue existe bien, qu’il est possible et peut être particulièrement constructif.

Jean-Dominique Simonpoli : Des clivages peuvent exister entre le monde syndical et les directions d’entreprise, parfois nourris par des idées préconçues. Le Certificat propose aux différents acteurs de la négociation collective de confronter leurs idées. Passer plusieurs jours ensemble va leur permettre de modifier le regard des uns sur les autres. Une émulation collective pourra en découler, grâce à laquelle chacun défendra et partagera ses convictions tout en comprenant mieux ses interlocuteurs.

Pourquoi les participants jugent-ils aujourd’hui important de se former ?

Jean-Dominique Simonpoli : Les parties prenantes du dialogue social doivent continuellement se tenir au courant des évolutions de pratiques et des avancées réglementaires. Les évolutions législatives sont nombreuses (assurance chômage, dossier des retraites…) et nécessitent des mises à jour régulières. C’est indispensable, notamment pour des responsables syndicaux devant gérer au quotidien des problématiques variées (les questions environnementales par exemple). La formation les accompagne en ce sens.

Françoise Schoenberger : Les participants du Certificat se retrouvent tous, à un moment donné, en situation de négocier, de décider, d’infléchir le monde dans lequel ils se trouvent. Et plus ils auront gagné en compréhension sur la complexité du monde qui nous entoure, plus ils pourront trouver des solutions collectivement, dans l’échange et la concertation. Le conflit peut faire partie de la relation sociale, mais il ne constitue pas une fin en soi. La formation montre que des progrès communs, issus d’un partage d’analyse, sont possibles, même à petits pas, afin de progresser vers des solutions concertées. 

Quels sont les grands axes autour desquels se structure la formation ?

Jean-Dominique Simonpoli : Le programme accorde une place importance aux grands enjeux sociaux. Quels sont ceux qui nous touchent aujourd’hui ? La question de l’environnement est par exemple abordée. Nous nous intéressons également au modèle social français afin de saisir son originalité, ce qui le distingue des systèmes en place à l’étranger, notamment les systèmes de négociation nord-américain ou allemand mais aussi ce qui pourrait constituer une source d’inspiration en dehors de nos frontières. Des cas concrets de conflits sont également étudiés. C’est l’occasion pour chaque participant d’intervenir et d’expliquer quelle issue serait à ses yeux envisageable et quels seraient les compromis possibles. 

Le certificat se distingue par la grande diversité des formats pédagogiques sur lesquels il prend appui…

Jean-Dominique Simonpoli : Il est fondamental d’avoir une approche pédagogique concrète et très pratique. Les relations sociales, les négociations collectives sont ce qu’on peut considérer comme de la « patte humaine ». Les participants, quel que soit leur parcours, vont donc se retrouver, ensemble, autour de cas pratiques. Ils vont raconter des conflits, partager leur angle de vue. Ces retours d’expérience permettent à chacun d’exposer l’issue qu’il imagine à ces mêmes conflits. Des approches différenciées émergent, mais également des pistes pour aller vers des compromis. C’est précisément l’un de nos objectifs : que chacun arrive à dépasser sa propre situation pour que des solutions soient trouvées collectivement.