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03.05.2018
Santé : des formations qui décodent la complexité du système
Pour s’adapter aux enjeux de la santé, secteur traversé par de profondes évolutions sociétales économiques ou encore technologiques, Sciences Po Executive Education a développé une offre de formations dédiées (diplômantes, certifiantes et courtes). Didier Tabuteau, conseiller d’Etat, directeur de la Chaire santé et de l’Executive Master Gestion et politiques de santé de Sciences Po, et Isabelle Gourio, responsable des programmes santé, reviennent sur l’apport unique des sciences sociales pour aborder les problématiques liées à la santé.
Quelles compétences faut-il acquérir pour appréhender les enjeux des politiques de santé de demain ?
Didier Tabuteau - Il faut comprendre comment les décisions se prennent, à tous les niveaux, dans le système de santé. C’est pourquoi l’Executive Master Gestion et politiques de santé aborde l’ensemble des dimensions économiques, sociologiques, juridiques, historiques, géographiques des politiques de santé, avec des comparaisons internationales. Cette formation permet ainsi de développer ou d’acquérir des compétences et des savoirs pluridisciplinaires, nécessaires à tous les professionnels du secteur.
Quelles ont été les autres raisons à l’origine de la création de la chaire ?
Isabelle Gourio - Lorsque nous avons créé la chaire en 2006, le constat était clair que la santé était devenue un débat de société comme l’illustraient, par exemple, l’émergence des associations de patients ou les crises sanitaires (Chikungunya, grippe aviaire, etc.). Par son ouverture et sa volonté de décloisonner les savoirs, Sciences Po est apparue comme le lieu idoine pour établir cette chaire.
Quelles sont les thématiques de recherche en santé ?
Isabelle Gourio - La chaire a défini quatre axes de travail : les inégalités en santé ; les crises et risques sanitaires ; la santé et l’activité économique ; la prospective. Sur cette base, elle fonctionne comme un centre de ressources qui nourrit le débat public, valorise des travaux de recherche, et des programmes irriguent évidemment nos formations initiales et continues.
Quels sont les apports des travaux de la chaire dans les formations de Sciences Po Executive Education ?
Didier Tabuteau - Les activités des membres de la chaire, qui participent à des recherches, alimentent quasiment en temps réel le contenu des formations. Ces travaux, par exemple sur les parcours et territoires de santé, suscitent également la création de formations spécifiques, dans le cadre de certificats ou programmes courts.
Qui sont les participants de ces formations et qu’en attendent-ils ?
Isabelle Gourio - Les participants représentent l’ensemble des acteurs de la santé : professionnels de santé, directeurs d’hôpitaux, de caisses d’assurance maladie, cadres de l’industrie pharmaceutique, etc. Cette diversité des promotions est un atout majeur. Les échanges entre des professionnels aux intérêts parfois divergents sont d’une grande richesse. Ils favorisent une prise de distance et un esprit critique utiles pour faire face aux transformations du système.
Dans le cadre plus spécifique de l’Executive Master Gestion et politiques de santé, quelles sont les évolutions de carrière des participants ?
Didier Tabuteau - Beaucoup connaissent une réelle progression de carrière. Ce sont par exemple des directeurs de caisses de sécurité sociale qui prennent des fonctions importantes dans l’assurance maladie. D’autres, ayant élargi leur champ de vision à l’issue de la formation, ont envie de se réorienter, comme ce médecin devenu médecin territorial ou ces cadres des industries de santé qui évoluent au sein de leurs entreprises. Enfin, certains qui exercent déjà de hautes responsabilités, par exemple la direction d’un hôpital ou la présidence de la commission médicale d’établissement ressentent le besoin de suivre cette formation diplômante pour exercer pleinement leur fonction de pilotage stratégique.