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11.07.2023
3e année à l'international : Laura et le Pérou, un choix intime
Tous les étudiantes et étudiants en troisième année de bachelor (3A) au Collège universitaire doivent obligatoirement partir pour un an à l'international. Ils peuvent choisir de passer l'ensemble de leur année dans l'une de nos 478 universités partenaires ou effectuer une année mixte comportant un semestre de stage. Cette ouverture internationale est au coeur des valeurs de Sciences Po et permet d'offrir aux étudiants de premier cycle une expérience inoubliable de découvertes, de partages et d'apprentissage.
Cet été, nous avons cueilli plusieurs des ces étudiants à leur retour de la 3A afin qu'ils nous racontent cette année hors du commun. Rencontre avec Laura Bernard partie au Pérou, qui hésitait sur sa destination et a tranché pour son "choix le plus intime”.
Qui êtes-vous et Pourquoi avez-vous choisi Sciences Po ?
Je m’appelle Laura et je viens du campus de Paris.
Mon choix de rejoindre Sciences Po s’est fait durant une période d’incertitude forte de ce que je voulais faire de mon avenir. L’école me proposait alors des options généralistes, un socle pluridisciplinaire et une spécialisation encore lointaine. C’était donc une façon pour moi de repousser un choix de métier et de continuer à étudier. De plus, l’option de pouvoir aller étudier à Paris me séduisait énormément.
Comment avez-vous choisi votre destination de 3E AnnÉE et votre université d’accueil ? Comment s’est dÉroulée votre expérience ?
Un peu au hasard en vérité, car jusqu’au dernier moment, j’hésitais encore.
Dans ma liste de voeux, figurait le Pérou, la Colombie, l’Espagne et l’Écosse. Et toutes les semaines apparaissait ou disparaissait un nouveau pays. Je suis extrêmement heureuse d’avoir terminé à la Pontificia Universidad Católica del Perú (PUCP) de Lima au Pérou, car c’était mon choix le plus intime et une révélation pour moi.
Mon année fut multiple, j’ai vécu beaucoup de nouvelles expériences. À ce stade de mon parcours, je me sens grandie et considère ce moment comme l’un des plus importants de ma vie. Au point que ma prochaine étape de vie est de trouver un moyen de retourner sur ce continent où j'ai découvert tant de cultures et paysages magnifiques, tout en nouant des amitiés inoubliables.
Bien sûr, j’ai vécu aussi des difficultés, notamment durant les révoltes politiques de décembre 2022. J'ai découvert le problème important du racisme au Pérou et plus particulièrement la fracture entre une capitale centralisée et sourde à ses autres régions. En voyageant, j'ai dû passer à pied entre les bloquages organisés par les manifestants. Étouffé par les pluies déclenchées par le tiphon "El niño" et la nécessité de reprendre les activités pour survivre, "el paro" (grève générale) s'est essoufflé en février 2023. Mais face aux graves problèmes toujours présents, je pense que le mouvement reprendra dans les prochains mois, semaines voire jours.
Que vous a apporté cette année pour la suite de votre parcours ?
Mon premier objectif était de solliciter une année de césure pour rester un peu plus longtemps au Pérou, dans la région de Cusco. Au final, je reviens à Paris fin septembre pour un stage qui m’intéresse énormément mais je ne quitte pas l’idée de revenir en Amérique Latine, peut-être dans un autre pays, pour y vivre quelques années de plus.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants de bachelor qui préparent leur 3A ?
Je pense qu'il faut commencer par éviter de se mettre la pression sur le choix de l’université. Chaque expérience est unique et peu importe le résultat des vœux, chaque année hors les murs apporte son lot d’apprentissage.
Dans mon cas, je ne peux qu’encourager à sortir de la zone Europe / États-Unis, pour se confronter un peu à la différence d’autres cultures. Ce n’est pas tant une histoire de “choc culturel”, et le mot ne me plait pas vraiment, sinon plus un “choc des inégalités”. Tout devient plus difficile ici, tout surprend, tout reste gravé dans la mémoire. Prenez la 3A comme une occasion de sortir d’un sentier tracé et de prendre du recul sur votre parcours. Une occasion, peut-être, de changer de chemin.
votre 3e année à l'international en un mot ?
S'adapter.