À voir : les quatre vidéos lauréates du Prix Dominique Baudis-Sciences Po

Le 10 décembre, les lauréates et lauréats du Prix Dominique Baudis-Sciences Po 2024 ont été annoncés à l'occasion d'une cérémonie remise de prix au 27, rue Saint-Guillaume.

Un prix qui célèbre l'engagement

Ce prix, créé en 2021 par Ysabel Saïah Baudis, Présidente de l’Association Dominique Baudis, récompense chaque année des courtes productions vidéo produites par des étudiantes et étudiants de Sciences Po, produites à l’aide d’outils du quotidien (téléphone portable, ordinateur personnel, logiciels grand public, etc.), en anglais ou en français, et visant à mettre en valeur un engagement dans les domaines défendus par Dominique Baudis, alumnus de Sciences Po. Ces domaines vont de l'engagement public à la défense des droits en passant par l'information publique et le rapprochement des peuples. 

Les quatre reportages gagnants

Premier Prix : Sauver le parc de Marceau Lotfi

« Cet été, je me suis rendu dans le parc naturel andalou de Cabo de Gata, dernière zone sauvage d’une côte bétonnée de la Catalogne à Gibraltar ; un sanctuaire à la jonction du Maghreb et de l’Europe pour la biodiversité méditerranéenne. Dans cette province – la plus pauvre d’Espagne – les habitants luttent contre les incursions des promoteurs qui tentent d’ériger des hôtels sur des zones théoriquement non constructibles. Dans la commune de Nijar, un collectif s’oppose à la nouvelle stratégie des consortiums : implanter de petits hôtels présentés comme "verts" au lieu des complexes tentaculaires habituels. Face aux fausses promesses d’un modèle touristique de masse qui montre aujourd’hui ses limites, toute une région se mobilise : il faut sauver le parc. » 

Marceau Lotfi, étudiant en 2e année du Master politiques publiques de l'École d'affaires publiques.

Deuxième Prix : Les garçons de Cima de Martha Rosental

« Ce court-métrage est un récit. Il raconte le quotidien des "garçons de Cima", 43 enfants et adolescents péruviens hébergés dans un Centre d’Intégration pour Mineurs en Abandon près de Lima. J’ai vécu à leurs côtés tous les jours pendant deux mois. Cette caméra, c’est comme mes yeux. Ce court-métrage n’a pas de prétention à être un documentaire. Toutes les images que j’ai utilisées ont été filmées spontanément, sans artifices. Aucune des personnes y apparaissant n’a joué un rôle d’acteur. Certains des extraits musicaux utilisés sont joués par les enfants. Je n’ai sorti mon appareil photo que les deux dernières semaines de mon séjour. J’ai voulu capturer ces images pour faire des souvenirs de cette atmosphère unique. Je n’aurais jamais pensé utiliser ces extraits à des fins publiques. »

Martha Rosental, étudiante en 1e année du Master droit économique de l'École de droit.

Mention spéciale : Le chemin de la réintégration de Susana Pretelt Orjuela

« La Colombie a été marquée par plus de 70 ans de conflit. L'accord de paix signé en 2016 avec les FARC a représenté une étape clé vers la réconciliation. Cette vidéo explore les complexités qui découlent de la signature d'un accord de paix et comment les victimes et les auteurs peuvent coexister dans le même espace. L'accord gouvernemental 056 de 2024 illustre ces tensions en autorisant les anciens guérilleros démobilisés handicapés à être soignés dans le même hôpital militaire que les soldats touchés par le conflit. À travers les témoignages de militaires handicapés, les défis de la coexistence entre ex-combattants et victimes sont explorés, nous rappelant que la réconciliation est facile à dire, mais difficile à dire, et difficile à concrétiser. »

 Susana Pretelt Orjuela, étudiante en 2 année du Master International Governance & Diplomacy de l'École des affaires internationales (PSIA).

Coup du cœur du Jury : Les Hitler ne disparaissent pas de Leo Könneke

« Le court-métrage commence le récit des expériences de ma grand-mère par les messages clés du documentaire, synthétisés à partir de l'interview. Un bref rappel historique replace ensuite le témoignage dans son contexte historique et fait la transition avec la première section, dans laquelle ma grand-mère raconte le déclenchement de la guerre. Je laisse de la place pour les récits personnels de la vie pendant la guerre, par exemple l'angoisse pour les frères qui se battent dans l'armée. La deuxième partie raconte la famine et la violence qui ont accompagné l'arrivée de l'armée russe et des colons polonais en Haute-Silésie. À la fin du court-métrage, ma grand-mère appelle à s’opposer contre l’idéologie d’extrême droite et met en garde les tendances actuelles. »

Leo Könneke, étudiant en 3e année en bachelor sur le campus de Nancy, double diplôme avec la Freie Universität (Berlin).

Félicitations aux lauréates et lauréats !