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17.06.2015
“Avec des banques plus robustes, on limite le risque de crise financière” Christian Noyer
Le 16 juin 2015, se tenait à Sciences Po une conférence organisée par le Département d'économie, en partenariat avec la Banque de France, sur le thème : “Les banques et le système financier : quelle régulation ?”. La table-ronde réunissait Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France (interview en vidéo ci-dessus), Lorenzo Bini Smaghi, président de la Société Générale, Christian Gollier, Directeur Général de la Toulouse School of Economics, Eric Lombard, Directeur Général de Generali France, et Yves Perrier, Directeur General d’Amundi et président de l’Association française de la Gestion Financière.
Depuis la crise économique de 2008, née de la “crise des subprimes” aux États-Unis, les logiques économiques et financières sont en perpétuel questionnement. Face à la diversité des institutions et des règles du jeu, difficile de réglementer l’écosystème financier en respectant les particularités de chacun des acteurs. Pourtant le système bancaire a besoin de sécurité, et donc de réglementation. La place de cette réglementation au sein de la sphère financière est donc une question prioritaire pour construire un système de financement durable et équilibré : c’est la problématique à laquelle les intervenants ont tenté de répondre durant cette rencontre à Sciences Po.
Pour Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, “La prolifération de réglementations entraîne une incertitude pour les financements de marché”. Des réglementations adaptées au système bancaire peuvent en effet porter atteinte au bon fonctionnement des systèmes de marché, qui reposent sur la spéculation. La priorité réside donc dans la mise en place d’un système bancaire plus fiable, car c’est lui qui assure les placements et leur sécurité. “Il faut favoriser le crédit bancaire ou le débloquer là où il est défaillant”, souligne Christian Noyer, qui voit “le financement de marché comme un complément et non comme un substitut du financement bancaire.”
Une priorité : la stabilité des banques
Même avis pour Lorenzo Bini Smaghi, qui estime “qu’il n’y a pas de bulle spéculative sur les marchés tant qu’il n’y a pas d’augmentation du crédit.” La réglementation serait donc, indirectement, le moteur de la spéculation, puisqu’elle offre sécurité et stabilité, fondements nécessaires au crédit. D’après lui, il faut donc accepter la réglementation, sans toutefois sur-réglementer.
Pour Christian Gollier, Directeur de la Toulouse School of Economics, on peut “imaginer un système de partage de risques entre générations qui améliorerait le bien-être des épargnants : cette capacité rend les intermédiaires financiers capables d’avoir une perspective à plus long terme, ainsi qu’une meilleure gestion de l’épargne.”
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Le site du Département d'économie de Sciences Po