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23.03.2021
Disparition de François Nicoullaud : hommage à un homme de paix
Sciences Po rend hommage à François Nicoullaud, alumnus de la promotion 1961 et ancien enseignant à l'École des affaires internationales (PSIA), disparu le 20 mars 2021. Diplomate chevronné, il a été à la tête de la coopération française et du cabinet du ministre de la Défense Pierre Joxe, mais aussi ambassadeur de France à Budapest et à Téhéran.
Sa carrière de diplomate commence en 1964 au sein de l’administration centrale. Il intègre ensuite l’ENA dont il sort en 1973. Il est nommé second secrétaire d’ambassade à Santiago du Chili en 1974, avant de devenir chef de cabinet du général militaire français de Berlin de 1975 à 1978. En 1986, il obtient son premier poste de consul à Bombay, puis devient ambassadeur à Budapest en 1993, poste qu’il quittera en 1997.
Nommé ensuite à Téhéran de 2001 à 2005, il a été au cœur de la tempête qui a fait rage entre l’Occident et l’Iran, notamment pendant la crise post-11 septembre. Il quitte son poste en Iran à la suite à l’élection de Mahmoud Ahmadinejad, sans pour autant perdre de vue le dossier du nucléaire iranien, dont il devient l’un des plus éminents spécialistes. Homme de paix, il continuera de prendre des positions constantes en sa faveur, jusqu’en 2015 et les négociations de l’accord sur le nucléaire iranien. Dans son ouvrage, Le turban et la rose : Journal inattendu d'un ambassadeur à Téhéran : à la découverte d'un autre Iran, paru chez Ramsay en 2006, il propose une lecture humble et intelligente de cette société complexe, théâtre de son dernier combat.
Les étudiants de PSIA ont eu la chance de l’avoir comme enseignant entre 2014 et 2018, années pendant lesquelles il avait animé des ateliers de simulation de négociation sur le nucléaire iranien, au plus près des réalités du terrain. Professeur méticuleux et disponible pour ses étudiants, "il laissera le souvenir d’un de ces grands professionnels des relations internationales qui ont œuvré à transmettre leur expérience dans les règles académiques", selon les mots de Jean-Pierre Filiu, professeur des universités et chercheur au Centre de recherches internationales (CERI) Sciences Po.