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26.11.2024
Giulia Bretel de Simone et Yanis Djibrine Peterman, lauréats de la Bourse d'excellence Gide 2024-2025
Pour sa dix-septième édition, le cabinet Gide Loyrette Nouel, grand partenaire de l’École de droit de Sciences Po, a attribué deux Bourses d’excellence à Giulia Bretel de Simone et Yanis Djibrine Peterman, étudiants en première année de master Droit économique.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours universitaire ?
Giulia Bretel de Simone : J'ai eu l'opportunité d'évoluer dans un environnement international au cours de mes études. En effet, après avoir obtenu mon baccalauréat général option internationale italienne, j’ai décidé d'intégrer Sciences Po pour la diversité de ses étudiants, la richesse, multidisciplinarité et complexité de ses cours et l'opportunité d'acquérir une compréhension globale des sciences sociales. J’ai donc passé les deux premières années de mon Bachelor sur le campus de Reims, o ù j'ai pu me spécialiser en humanités politiques au sein du programme nord américain. Mes années à Reims ont été accompagnées par un fort engagement envers les droits des migrants. C’est à ce moment-là que j’ai découvert le droit comme un outil de protection des droits des individus et, en l’occurrence, des plus vulnérables. J’ai donc décidé de poursuivre ma compréhension du droit au sein de l’Université de Californie Berkeley lors de ma troisième année à l’étranger. J’ai notamment découvert l’écriture légale en intégrant la Undergraduate Law Review de Berkeley. Ces expériences m’ont permis de découvrir le droit comme une matière évolutive, un outil pour maintenir un équilibre social essentiel. C’est pour cela que j’ai choisi de poursuivre mes études en intégrant le Master de Droit économique de Sciences Po.
Yanis Djibrine Peterman : Je suis actuellement étudiant en 1ère année au sein du Master Droit économique de Sciences Po. Après un Baccalauréat Scientifique dans un lycée vendéen, j’ai effectué une Licence 1 de Droit parcours Europe à l’Université de Nantes.
Je me suis ensuite dirigé vers l’IEP de Strasbourg, par intérêt critique pour l’Union européenne, par volonté d’y suivre l’option mathématiques proposée en première année, et également puisque les cours d’économie y sont d’une qualité singulière. Conjointement au Diplôme de premier cycle de Sciences Po Strasbourg, j’ai obtenu une Licence 3 d’Économie au sein de la Faculté d’économie de l’Université de Strasbourg.
J’ai réalisé ma 3ème année au sein de l’Instituto Tecnológico Autónomo de México (ITAM), dans la ville de Mexico. Lors de cette inoubliable expérience, et dans le cadre de ma Licence 3 d’économie, j’ai rédigé un mémoire de recherche sur le sujet : « Flux financiers illicites et développement économique en Afrique Centrale ». Ce mémoire a joué un rôle fondamental dans mon orientation en Master. J’ai découvert des thèmes relevant de la lutte contre la criminalité financière et de la régulation économique. J’ai également étudié, de manière plus ciblée, l’industrie extractive d’Afrique Centrale. Au-delà des enjeux économiques et sécuritaires qui s’y rattachent, je me suis intéressé à certains aspects juridiques tels que les procédures d’attribution des permis d’exploitation et les lois de traçage des produits miniers, entre autres.
Vous êtes lauréates de la Bourse d'excellence Gide 2024-2025, pouvez-vous nous en dire plus ?
Giulia Bretel de Simone : Le dossier de candidature pour la bourse est composé d’un CV, lettre de motivation, budget prévisionnel, relevé de notes et attestations financières. Quelques semaines après la transmission du dossier, j’ai reçu un mail de convocation pour un entretien. Celui-ci s’est très bien passé, cinq avocats de Gide étaient présents ainsi que deux représentants de Sciences Po. Ils étaient très bienveillants et ont posé des questions par rapport à mes expériences et stages passés, mes projets professionnels futurs et mon année de césure. J’ai eu la réponse deux jours après.
Cette bourse, qui inclut à la fois une aide financière et une opportunité de stage au sein du cabinet Gide, constitue un véritable appui pour mon parcours. Elle me permettra de me consacrer pleinement à mes études et à mes projets personnels, sans la nécessité de cumuler un emploi étudiant. Aussi, cette opportunité représente une porte d'entrée privilégiée dans le domaine du droit des affaires, au sein d'un cabinet d'excellence qui saura me transmettre un savoir-faire précieux et me préparer de manière optimale à la pratique professionnelle.
Yanis Djibrine Peterman : Quelques temps après la transmission du dossier, j’ai reçu un mail de convocation pour un entretien. La rencontre se déroule dans les locaux du cabinet Gide Loyrette Nouel. J’ai principalement été interrogé sur la manière dont je souhaitais mettre à profit la bourse, sur mes objectifs professionnels et sur mon année de césure.
La bourse Gide va m’être d’une grande utilité, puisqu’elle va me permettre d’aborder mes années de Master avec sérénité. Je suis très heureux de pouvoir soutenir ma famille, dont une partie vit au Tchad, un pays aussi beau que rude. J’ai le sentiment de pouvoir honorer ma part de responsabilité. J’ai désormais l’esprit libre pour tourner pleinement mes efforts vers mes projets académiques et professionnels.
Au-delà de l’aspect financier, l’obtention d’un stage de six mois dans un cabinet de cette envergure est une belle opportunité. Je vais côtoyer des avocats de talent, et avoir une première approche des carrières auxquelles j’aspire.
Quels sont vos projets ?
Giulia Bretel de Simone : De par ma double nationalité franco-italienne et mon profil très international, le droit international des affaires est la branche du droit privé qui m’intrigue le plus. Le droit des affaires permet d’étudier des cas complexes et stimulants qui nécessitent de jongler entre différentes juridictions, dans un environnement international. L’arbitrage et le droit pénal des affaires sont deux domaines qui m’intéressent particulièrement et dans lesquels je souhaiterais réaliser mes stages au cours de mon année de césure. L’arbitrage suscite mon intérêt par son approche singulière de résolution des conflits, évitant le recours aux institutions étatiques et offrant ainsi une alternative à la justice traditionnelle. Le droit pénal des affaires, quant à lui, me captive par sa position à la croisée des chemins entre l’univers de l’entreprise, régi par des logiques économiques et stratégiques, et la justice pénale, qui veille à préserver l’ordre public et à garantir la moralité des pratiques commerciales.
J’aimerais enfin ajouter que l'une des spécificités qui m'attire dans la profession d'avocat est l'importance de l'oralité. Je pense que la capacité à convaincre, à adapter son discours, et à structurer des raisonnements de manière claire et persuasive confère une dimension humaine et dynamique à ce métier. Ainsi, j’aimerais poursuivre ma césure par un Master 2 en spécialité Contentieux Économique et Arbitrage ou bien en Global Business Law and Governance, dans l’optique de préparer le CRFPA à la fin du M2.
Je tiens à exprimer encore une fois ma gratitude envers Gide et Sciences Po pour cette opportunité qui renforce ma confiance en mon avenir professionnel !
Yanis Djibrine Peterman : Du point de vue académique, j’ambitionne d’intégrer un Master 2 spécialisé en Contentieux Économique et Arbitrage (CEA), ou Entreprises, Marchés, Régulations (EMR) de Sciences Po. Du point de vue professionnel, je n’ai aucun doute sur mon objectif à moyen terme : je veux devenir avocat.
Exercer en tant qu’avocat d’affaires fait converger ma formation juridique avec les thématiques qui m’animent. Tout en conservant un attrait pour l’Union européenne, je souhaite idéalement travailler sur des dossiers concernant le continent africain, et si l’occasion se présente, la région Afrique Centrale.
Je suis intimement convaincu que participer à la structuration juridique d’opérations financières est une manière directe d’œuvrer au développement économique et humain. Cependant, cela implique nécessairement de prendre en considération les enjeux de mise en
conformité, afin de conserver une approche éthique et responsable. Cela suppose également de collaborer étroitement avec les institutions et les acteurs publics, ce qui satisfait mon intérêt marqué pour la chose publique.
Dans cette optique, je veux en connaître davantage sur les régimes juridiques régionaux africains, notamment ceux de la CEMAC et de la CEDEAO. Pour l’heure, mon intérêt se porte sur l’industrie des énergies et des ressources naturelles, puisqu’il s’agit d’un secteur d’activité hautement stratégique à tous points de vue (économique, politique, écologique, humain…). Cependant, je tiens à conserver une posture généraliste et une approche transversale, afin d’appréhender la profession d’avocat d’affaires dans toute sa globalité.