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20.09.2016

“Je veux lutter pour les droits des femmes”

Gabriella Soriano, libanaise par sa mère, italo-américaine par son père, veut agir pour défendre les droits des femmes, au Moyen-Orient, et partout dans le monde, où les inégalités femmes-hommes persistent. Cinquième portrait de la série #FirstYearsScPo

Pourquoi avoir choisi Sciences Po?

J’étais très littéraire à l’école. J’avais un goût prononcé pour l’histoire et la philosophie. Je n’avais pas vraiment envie de me spécialiser, mais plutôt envie de m’engager dans un cursus pluridisciplinaire.  Avec toujours l’importance de garder cet oeil critique, ce recul, cette faculté de questionner, de mettre en doute. En somme, c'est ce que nous apprenons à Sciences Po.

Et pourquoi spécifiquement le campus de Menton?

Je suis libanaise par ma mère. Et italo-américaine par mon père. Tout ce qui touche au Moyen-Orient me touche. Je suis attirée par les enjeux sociopolitiques de toute cette région, et particulièrement de mon pays de naissance, le Liban. J’y suis née mais je n’en ai pas la nationalité. Car une femme au Liban qui se marie à un étranger ne peut transmettre sa nationalité à ses enfants. Je suis donc - à cause de cette loi - privée d’une partie de mes origines. C’est aussi pour cela que je souhaite m’investir et lutter pour les droits des femmes.

C’est-à-dire?

Au Liban, je ne suis pas considérée comme citoyenne, parce que ma mère libanaise a épousé un étranger. Dans mon propre pays, je suis considérée comme une résidente étrangère. Ce n’est pas juste. Les femmes doivent à égalité des hommes bénéficier des mêmes droits fondamentaux. Il y a beaucoup de sexisme au Moyen-Orient. Les crimes d’honneur touchent encore beaucoup de femmes au Liban, dans des régions assez traditionnelles. Mais les inégalités touchent les femmes dans le monde entier. Regardez, en Amérique, les écarts de revenus entre les femmes et les hommes.

Comment voyez-vous votre trajectoire dans cinq ou dix ans?

Je lis beaucoup de littérature engagée et féministe, comme celles d’Angela Davis, ou d’une autre militante afro- américaine, Maya Angelou, mais aussi les livres de Bell Hooks, ou encore, l’écrivaine égyptienne et féministe, Nawal el Saadawi. J’espère m’en imprégner pour coller au plus près d’un engagement, solidaire et humaniste.

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Légende de l'image de couverture : Sciences Po