La déclaration d'EMOUNA à propos de l'assassinat de M. Samuel Paty

Une fois de plus en France, pays des Lumières, le sang a coulé, le cartable d’un professeur restera à jamais fermé et sa mission d’enseignement a été interrompue dans la plus grande des violences.

Nous, prêtres, imams, pasteurs, popes, moines bouddhistes, rabbins, universitaires et acteurs de la société civile, intervenant au sein du programme Emouna à Sciences Po, nous, dont le métier est d’enseigner, voulons ensemble dire notre effroi face à de tels actes et notre solidarité à tous les enseignants de la République laïque. 

Notre école est celle de la République.

Tous ensemble, croyants et athées, de toutes les religions et de toutes les philosophies, devons crier haut et fort que la violence ne doit s’exprimer ni à l’école, ni dans nos églises, nos mosquées, nos paroisses, nos temples, nos synagogues, ni sur la place de la République.

Montaigne écrivait : « Éduquer, ce n’est pas remplir des vases mais c’est allumer des feux ». Ces feux sont les étincelles du discernement, celles qui éclairent de leur esprit critique et scientifique notre démarche. Nous devons dans un même élan, ouvrir nos yeux à la différence, à ce qui blesse l’autre et le fait sourire, tout en affirmant la liberté d’expression. Amoureux du savoir, rêveurs spirituels, enseignants de la raison et de la révélation, d’où qu’ils viennent et quelle que soit leur tradition doivent main dans la main, lutter contre tous les fanatismes et faire en sorte que nos étudiantes et nos étudiants se forment et vivent au quotidien le dialogue, le respect et la tolérance. 

 Soyons solidaires et œuvrons pour la liberté.

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