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26.01.2018
“Le futur se construit aujourd'hui”
Elle vient de Madagascar et aimerait être de ceux qui compteront dans l’avenir de son pays. Fitiavana Andry fait partie de la premi ère promotion des boursiers Sciences Po - MasterCard Foundation, un programme qui permet d’accompagner des étudiants du continent africain engagés.
Fitiavana, vous êtes originaire d’Antananarivo, à Madagascar, où vous avez été élue "meilleure jeune patriote". En quoi consiste ce programme ?
Le programme "Jeunes Patriotes" est un programme lancé par la "Generation Citizen Madagascar", une association rattachée au Ministère du Patrimoine et soutenue par l'ambassade américaine. Il consiste à former des lycéens de la capitale Antananarivo aux notions de citoyenneté, d'engagement civique, mais aussi de leadership et de démocratie. Durant la formation, le prix de "meilleur(e) jeune patriote" fut lancé afin de motiver les participants à s'exprimer davantage et à participer activement et je l'ai remporté. Être meilleure jeune patriote consiste avant tout à être un leader, aider les autres du mieux qu'on peut, les servir, et être une porte-parole en cas de besoin.
Vous avez effectué votre rentrée en septembre 2017 à Sciences Po à Reims, en France. Quels cours suivez-vous ?
Étant en première année, je suis tous les cours proposés en tronc commun, ainsi que des cours obligatoires de mathématiques, d’humanités politiques et de langue (anglais et, en deuxième langue, j'ai choisi l'arabe). J’ai été suprise de voir qu'on partait d'abord d'un point de vue général et global, avant d'entrer dans les spécialisations et les questions relatives à l'Afrique. Mais cela m’a permis, par exemple, de suivre un cours sur les institutions politiques qui m’a beaucoup intéressé car j'ai appris, et surtout compris, le fonctionnement du monde politique depuis le XIXe siècle et la manière dont cela se répercute dans d’autres domaines.
Quelles sont vos premières impressions sur la France ?
La France est un univers assez différent de ce que j'avais vécu jusqu’à présent puisque c'est la première fois que je quitte Madagascar ! Quasiment tout est nouveau pour moi ici. Au début, j’ai pensé que tout était compliqué, mais en fait, il faut juste s'accorder un peu de temps pour s'adapter ; après quoi on s'habitue assez vite au pays !
Qu’aimeriez-vous faire après Sciences Po ?
Après Sciences Po, je vais poursuivre mes études, si possible jusqu'au doctorat. J'ai pensé à me spécialiser dans les relations internationales, mais je m’intéresse aussi depuis quelques temps aux questions d'entreprise et de création de start-up. Pour la suite, je sais que Sciences Po va m'apporter un bagage assez solide, aussi bien intellectuel que personnel, puisque, ici, il n'est pas seulement question d'apprendre des leçons et de suivre des cours, mais aussi de développer ses compétences et ses capacités personnelles.
Quelles évolutions aimeriez-vous voir advenir dans le futur à Madagascar ?
J'aimerais voir des évolutions dans tous les domaines ! J'aimerais qu'il y ait moins de corruption, plus de clarté dans la gestion des affaires d'État, et une stabilité. J'aimerais surtout que les politiciens se penchent sur les questions de développement durable. D’un point de vue économique, je trouve que les avantages tirés des différentes activités devraient avoir un impact sur l'amélioration des infrastructures (routes, bâtiments publics,...), de chacune des régions de l'île afin de mettre en place un réel développement. Enfin, l'amélioration des conditions d'enseignement me tient particulièrement à coeur, notamment dans les milieux ruraux. J'aimerais que chaque enfant malgache ait droit à une éducation dans les meilleures conditions possibles, puisque l'éducation, c'est la base de tout essor de n'importe quelle activité.
Comptez-vous participer à ces évolutions ?
Oui, c'est à nous, la jeunesse, de relever les défis que nos prédécesseurs n'ont pas pu relever. Le futur se construit aujourd'hui et le meilleur moment pour faire aboutir ces évolutions tant désirées, c'est maintenant. Il est vrai que pour le moment, même si je ne suis pas sur le terrain, mes études ici font déjà partie de ces évolutions car j'accumule des savoirs et expériences que je pourrais partager après, et ainsi encourager les autres jeunes Malgaches. Je veux contribuer à l’évolution de Madagascar pour que nos petits frères et petites sœurs puissent avoir un meilleur avenir, une meilleure vie.
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