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26.09.2024
Le programme Moyen-Orient Afrique du Nord : trait d'union entre toutes les initiatives liées à la région
Le programme Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA) de Sciences Po centralise les initiatives liées à l'étude et à la recherche sur cette région. Une journée d'étude est organisée le 26 septembre à l'occasion du lancement du programme sur le thème des guerres du Proche-Orient et leurs répercussions sur les sociétés de la région.
Structure interdisciplinaire et transversale, la mission principale du programme MENA est de promouvoir, coordonner et dynamiser les activités de l'institution en lien avec le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. En renforçant les collaborations académiques, scientifiques et culturelles avec les universités partenaires, le programme soutient les travaux des étudiants à tous les niveaux (bachelor, master, doctorat), tout en créant un espace unique de dialogue entre chercheurs, artistes et acteurs de la société civile, favorisant ainsi une compréhension enrichie de la région.
Rencontre avec les deux codirecteurs du programme : Léa Albrieux, chargée de mission Moyen-Orient, Afrique du Nord, Turquie, Golfe et Pakistan à la Direction des affaires internationales, et Bayram Balci, chercheur au Centre de recherches internationales (CERI).
Pouvez-vous présenter votre parcours et votre intérêt pour la région Moyen-Orient Afrique du Nord ?
Nous avons tous les deux étudié le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord dans le cadre de nos études et y avons séjourné de nombreuses années. Notre intérêt vient aussi du fait que cette région, ses conflits, mais aussi sa culture – y compris sa cuisine – sont présents dans notre quotidien en France et nous dirions même en Europe. Aussi, la volonté de comprendre cette région, dont les conflits ont des répercussions qui la dépassent largement, a joué un rôle central dans le choix universitaire que nous avons fait de nous y consacrer. C'est aussi une zone qui forme un trait d'union entre plusieurs continents, ce qui rend d'autant plus intéressant les collaborations à envisager avec les autres programmes régionaux de Sciences Po, couvrant l'Afrique et l'Asie du Sud.
Quels sont les grands défis contemporains de cette région et de quelle façon ce nouveau programme compte-t-il les aborder ?
Le principal défi est de retrouver une voie vers la paix, la stabilité et la démocratie qui vont de pair. Berceau des trois grandes religions, mais aussi de plusieurs grandes cultures et civilisations, la région est depuis sa sortie des dominations coloniales sans cesse confrontée à des conflits d’intensités variables, des défis sécuritaires et politiques qui remettent régulièrement en cause les acquis obtenus. Notre programme se veut modeste, il ne prétend pas régler les tensions que connait la région concernée. Aider à son analyse, à sa compréhension, par la recherche et l’enseignement, serait déjà un premier pas.
Pouvez-vous expliquer votre vision et vos ambitions en tant que codirecteurs du programme ?
Cette structure rassemble les différents acteurs qui étudient et travaillent sur la région au sein des départements, centres de recherche, directions, campus et écoles à Sciences Po. Sa mission consiste à accompagner et à mettre en lumière l’ensemble des activités scientifiques, pédagogiques et des partenariats de l'institution en rapport avec la région MENA. Pour cela, nous prévoyons de développer des activités variées qui combinent l’enseignement, la recherche, les partenariats, mais aussi des actions en lien avec les arts et la culture de cette région.
Quels thèmes seront mis à l'honneur lors de la journée de lancement du 26 septembre ?
Même si l’objectif de notre programme n’est pas de faire un commentaire de chaque événement qui bouleverse la région, la journée du 26 septembre sera essentiellement consacrée à l’attaque du 7 octobre 2023 et à ses effets sur les sociétés du Moyen-Orient. En effet, l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a plongé le Proche-Orient dans une nouvelle phase de guerre. Si cette violence renouvelée a de profonds effets sur l'équilibre régional, elle a également des conséquences majeures sur les sociétés de la région, en Israël et en Palestine, mais aussi dans les pays voisins. Cette conférence se penchera plus précisément sur cette dimension interne et locale du conflit en cours.
Sciences Po et la région MENA
Sciences Po entretient des liens particulièrement forts dans cette vaste zone allant de l’Afrique du Nord à l’Iran. Ils se concrétisent par de nombreux échanges étudiants avec nos 35 institutions partenaires réparties dans 12 pays, mais aussi par une recherche particulièrement dynamique : avec une vingtaine de chercheurs et une vingtaine de doctorants et postdoctorants spécialisés, Sciences Po se positionne comme l’une des universités de référence en Europe pour les études portant sur cette région. La région est également présente au sein des programmes académiques avec notamment la mineure Méditerranée-Moyen-Orient du campus de Menton au niveau bachelor.
Si 16 nationalités de l'espace MENA sont représentées parmi nos étudiants en formation initiale, notre institution accueille en moyenne 700 étudiants en provenance de la région chaque année. En retour, environ 120 étudiants de Sciences Po partent en échange, et 120 en stage, dans un des pays de la région annuellement. À la sortie de leurs études, 5 % des jeunes diplômés en poste à l’international travaillent dans la zone.