“Mon parcours montre que tout le monde peut réussir”

Devenir journaliste est son rêve! Et malgré son handicap, la cécité. Élève brillant et pugnace en zone d’éducation prioritaire, Mathys Foreau vient d’obtenir son Bac avec mention très bien. Dès la rentrée, il rejoint les bancs de Sciences Po. Rencontre.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’intégrer Sciences Po ?

Mathys Foreau : Je voulais faire du journalisme depuis longtemps. J’en ai parlé à des professeurs de mon lycée qui m’ont parlé de Sciences Po et de la procédure Convention éducation prioritaire (CEP) qui me permettait de ne pas passer d’épreuves écrites. C’est comme ça que je me suis dit “pourquoi pas Sciences Po ?”

Qu’est-ce qui vous attirait dans Sciences Po ?

M.F. : Je n’avais pas envie de me spécialiser tout de suite. Sciences Po me permettait de continuer dans un cursus général après mon Bac ES et de ne pas forcément choisir une spécialité tout de suite. J’ai aussi été attiré par le dynamisme de Sciences Po : côtoyer des étudiants de tous les pays du monde, avoir des professeurs réputés et faire partie d’associations étudiantes.

Comment se sont déroulées vos années d’études au collège et au lycée ?

M.F. : Plutôt bien ! Au lycée j’avais une assistante de vie scolaire qui me retranscrivait tous les cours et faisait en sorte que tout soit adapté à ma cécité. Je considère mon handicap comme une force. Mon parcours montre que tout le monde peut réussir, même si on est aveugle et étudiant dans un lycée en Zone d’éducation prioritaire.

Pour la première phase d’admission de la procédure CEP, les lycéens élaborent un dossier de presse, premier élément d’un entretien oral. Quel sujet d’actualité avez-vous choisi de traiter ?

M.F. : J’avais choisi de travailler sur “la Chine un pays en transition”. Lorsque j’étais à l’école primaire, des intervenants qui étaient venus en classe pour parler de la Chine et cela m’avait beaucoup plu. Au début je voulais travailler sur l’intégration des personnes en situation de handicap mais comme je ne trouvais pas assez d’articles de presse sur ce sujet, j’ai changé de sujet pour prendre la Chine.

Les élèves déclarés admissibles sont convoqués à un entretien oral d’admission au 27 rue Saint-Guillaume. Comment l’avez-vous vécu ?

M.F. : J’avais préparé cette épreuve en passant des oraux blancs au lycée, je ne savais pas vraiment à quelles questions m’attendre. Le moment le plus difficile de mon entretien oral était le sujet des migrants. Les membres du jury m’ont demandé comment il fallait financer l’accueil des migrants. Je leur ai répondu qu’on pouvait leur proposer des formations, même si cela coûte cher et que les migrants peuvent nous apporter une autre culture un autre langue que l’on n’a pas actuellement.

Qu’est-ce qui vous impatiente de découvrir à Sciences Po?

M.F. : Rencontrer des nouvelles personnes, des étudiants, échanger avec les enseignants. Mais en attendant, je vais profiter de mon été, me reposer et profiter de mes vacances, entre les Pays-Bas et Fécamp.

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