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05.04.2019
Poitiers : 5 choses étonnantes sur notre nouveau campus
Présent à Poitiers depuis 2001, le Collège universitaire de Sciences Po était à l’étroit dans ses locaux de l’hôtel Chaboureau : avec une croissance continue des effectifs, l’attractivité du programme latino-américain du premier cycle rendait un déménagement nécessaire. C’est chose faite depuis septembre 2018 au sein d’un nouveau site construit au XVIIIe siècle et réinventé pour le XXIe siècle. Visite guidée à l’occasion de l’inauguration officielle qui a lieu mercredi 10 avril.
Ce n’est pas la première fois qu’il s’appelle “Collège”
Occupant un des bâtiments - construits début XVIIIe siècle - de l’ancien couvent des Jacobins, le nouveau campus permet à ce site de renouer avec sa vocation d’enseignement. Ancien siège de l’université de Poitiers, l’institution créée au Moyen-Âge par les religieux a réussi l’exploit de survivre aux péripéties de l’histoire jusqu’à la Révolution française. En 1789, le couvent devient siège du club... des Jacobins (à ne pas confondre avec leurs prédécesseurs sur les lieux), puis caserne et enfin prison. En 1842, un philanthrope rachète les lieux pour y fonder l’école Saint-Vincent de Paul. Les propriétaires (religieux) changent, la vocation éducative de l’endroit demeure. En 1902, l’établissement prend le nom de Pensionnat Saint-Jean-Baptiste de La Salle, qui ferme en 1905, rouvre ailleurs, puis revient, ressuscité en collège Saint-Stanislas, qui y demeure jusqu’en 1980. Acquis et aménagé par la Région, le site a accueilli l’école de commerce ESCEM jusqu’en 2017. Grâce aux travaux financés par la Région et la Ville, le voici à nouveau “Collège” mais “universitaire”, façon premier cycle de Sciences Po. Une façon de synthétiser toute l’histoire de ce lieu exceptionnel, sis au 23, rue Jean Jaurès.
Poitiers, c’est le futur Paris
On s’explique : l’aménagement de ce nouveau site, prévu spécifiquement pour Sciences Po, a permis d’en faire un “campus idéal” pour les besoins des étudiants et enseignants du XXIe siècle. Les étudiants ont d’abord plus d’espace : avec trois amphis contre un seul de 90 places dans l’ancien site, et 10 salles de cours au lieu de 5. Mais les lieux proposent aussi plus d’espaces, pour tous les usages : une salle artistique, une cafétéria, des bureaux associatifs, des espaces de coworking, un espace de détente, etc. Les salles de cours sont équipées du matériel pédagogique dernier cri, et les étudiants ont désormais accès à un pôle santé équipé de locaux dédiés.
Le site est donc un site pilote, qui préfigure d’autres évolutions de campus, et notamment celui de Paris autour du nouveau site de l’Artillerie, qui ouvrira ses portes en 2021-2022. La signalétique, entièrement accessible, en est un autre exemple.
“Rendez-vous en Mafalda”
Oui, le foyer des étudiants a été baptisé “Espace Mafalda”. Mais nous ne sommes pas sur le campus latino-américain de Sciences Po pour rien : sachez que ce personnage de bande dessinée, créé par le dessinateur argentin Quino, et très populaire en Amérique latine, a une dimension politique. Son éditeur, Julian Delgado, est mort sous la torture.
Au total, ce sont huit personnalités marquantes du monde latino et ibérique qui donnent leur noms à des espaces du campus. Soit autant de figures choisies parmi les propositions des étudiants :
- Amphithéâtre Gabriela Mistral - poétesse chilienne, première femme latino-américaine à obtenir le prix Nobel de littérature (1889 - 1957)
- Amphithéâtre Rubén Darío, poète, diplomate et journaliste nicaraguayen (1867-1916)
- Amphithéâtre Paulo Freire, pédagogue brésilien (1921- 1997)
- Bibliothèque Gabriel García Márquez, romancier, nouvelliste, journaliste et militant politique colombien, prix Nobel de littérature en 1982 (1927- 2014)
- Cafétéria Mercedes Sosa, chanteuse argentine (1935-2009)
- Studio vidéo Luis Buñuel, réalisateur et scénariste espagnol (1900- 1983)
- Salle artistique Frida Kahlo, artiste peintre mexicaine (1907-1954)
- Salle Ana de Castro Osorio, écrivaine et femme politique portugaise (1872- 1935)
Un campus glocal
Avec ses 30 nationalités pour 187 étudiants, le campus de Poitiers - à l’image des autres campus délocalisés du Collège universitaire, est à la fois international et ancré dans le tissu local. 60 % des étudiants sont ainsi internationaux - Brésiliens et Espagnols en tête. Mais depuis 2007, le campus a reçu 950 candidats issus de la région Nouvelle-Aquitaine. Les étudiants admis viennent de tous les horizons, et sont à la fois engagés dans le tissu associatif local et amenés à rencontrer des dirigeants du monde entier (depuis 2013, les chefs d’État du Costa Rica, de l’Uruguay et de l’Équateur y sont venus) et qui, une fois diplômés, n’hésitent pas à devenir ambassadeurs de leur campus dans le monde entier.
Une coloc’ avec la Région
Le bâtiment du campus accueille également plus de 30 agents de la Région Nouvelle-Aquitaine. Et pour cause ! L’acquisition du site a été financée à parts égales par la Région Nouvelle-Aquitaine, le département de la Vienne et la communauté urbaine de Grand Poitiers. Les travaux de réhabilitation du bâtiment ont été pilotés par la Région Nouvelle-Aquitaine dès juillet 2017 et financés par la Région Nouvelle-Aquitaine et Grand Poitiers. Sciences Po a équipé le bâtiment avec l’aide de la Région et du Grand Poitiers.
Quelques chiffres
- 187 étudiants
- 100 enseignants à l’année
- 2500 m2
- 15 salles
- 30 nationalités représentées
- 58% d’internationaux
- 25,5% de boursiers
- + 15% d’effectifs au cours des 5 dernières années
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