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28.10.2024

Portrait d'Alban SENAULT, promotion 2016

 

POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE VOTRE PARCOURS ACADÉMIQUE ? COMMENT EST NÉ VOTRE INTÉRÊT POUR L’HISTOIRE ?

J’ai suivi le parcours “classique” de Sciences Po en bachelor : première et deuxième années sur le campus de Paris, troisième année à l’UNICAMP (Université d’État de Campinas) à São Paulo, au Brésil, avant de rejoindre le master de recherche en histoire à l’école de la recherche. J’ai orienté ma recherche de master sur le développement urbain de São Paulo, projet que j’ai développé grâce à la bourse REFEB (Réseau Français d’Études Brésiliennes) de l’ambassade de France au Brésil, en partenariat avec la FAU-USP (Faculté d’Architecture et d’Urbanisme - Université de São Paulo). 

QUE VOUS ONT APPORTÉ VOS ANNÉES D’ÉTUDES À L’ÉCOLE DE LA RECHERCHE ? QUELS SOUVENIRS GARDEZ-VOUS DE VOTRE ÉCOLE, DE VOTRE PROMOTION, DE VOS ENSEIGNANT·E·S ?

Même si j’ai vite réalisé que je n’étais pas fait pour continuer en doctorat et en recherche, je suis heureux d’avoir eu l’opportunité de suivre des enseignements d'un tel niveau qui m'ont permis de m'intéresser à une diversité de sujets. Le fait d'être dans une promotion relativement petite (une vingtaine de personnes de mémoire) m'a d'ailleurs permis de créer des contacts avec chacun·e et d'avoir accès à des sujets particulièrement variés.

Je garde tout d’abord un excellent souvenir de ma promotion et continue de suivre les actualités de mes ancien·ne·s camarades. C’est toujours un immense plaisir de découvrir que certain·e·s d’entre elles.eux sont devenu·e·s des expert.e.s dans leur sujet et sont désormais sollicité·e·s en tant qu’intervenant·e·s sur France Culture, par exemple. Je peux d'ailleurs moi-même être amené à les solliciter pour intervenir.

QUEL EST L’ENSEIGNANT·E OU L’ENSEIGNEMENT QUI VOUS A LE PLUS MARQUÉ ?

J’ai été particulièrement marqué par l’enseignement d’Elissa Mailänder, à travers “La masculinité comme objet d’histoire du genre” pour son approche novatrice (à l’époque en tout cas) de l’histoire du genre. 

J’ai aussi beaucoup apprécié les cours d’histoire politique de Marc Lazar et Gerd-Rainer Horn et l’enseignement de Laurence Bertrand-Dorléac, qui m’a permis de transformer mon sujet de recherche en exposition (projet qui s’est avéré primordial et très important dans mon parcours professionnel ensuite). 

QUELLE FONCTION OCCUPEZ-VOUS AUJOURD’HUI ?

Je suis programmateur et producteur culturel indépendant, avec un focus particulier sur les projets artistiques entre la France et le Brésil. Concrètement, cela signifie que je conçois et développe des programmations artistiques originales pour des lieux culturels ou des festivals : prospection et choix des artistes, construction d’une programmation cohérente, écriture des textes, curation, production, etc. 

QUELLES ONT ÉTÉ LES PRINCIPALES ÉTAPES DE LA CONSTRUCTION DE VOTRE PROJET PROFESSIONNEL ?

J’ai d’abord travaillé en tant que collaborateur auprès de responsables politiques (d’abord au Sénat, puis à la Mairie de Paris), spécifiquement sur les sujets culturels. J’ai ensuite monté toute la programmation artistique, culturelle et citoyenne de Césure, immense tiers-lieu installé dans les locaux de l’ancienne université Paris 3 - Sorbonne-Nouvelle.

J’ai décidé il y a quelques mois de continuer cette aventure professionnelle de façon indépendante. 

En parallèle, j’exerce la fonction de traducteur/interprète pour des personnalités politiques ou du milieu culturel brésiliennes (et oui, le Brésil est partout !). J'apprécie cette possibilité de m'intéresser à des sujets divers sans jamais m'enfermer dans une case.

QUELLES ONT ÉTÉ LES CONTRIBUTIONS DE VOTRE FORMATION À LA FONCTION QUE VOUS OCCUPEZ AUJOURD'HUI ?

La principale contribution a été la capacité, justement, à ne pas se focaliser sur une approche spécifique et monochrome des sujets que j’aborde à travers un biais artistique, mais bien de les croiser avec une approche sociale, parfois universitaire, en m’autorisant constamment à mélanger les approches artistiques et en mobilisant tous les médiums possibles. 

Le fait que l’approche proposée par le master soit aussi large (des cours de journalisme culturelle d’Emmanuel Laurentin à ceux d’histoire orale de Claire Andrieu) m’a aussi permis d’assumer rapidement ma volonté de travailler dans un secteur où les relations sociales sont essentielles et prépondérantes (et d’écarter le travail de recherche dans les archives). 

AURIEZ-VOUS UN CONSEIL À DONNER À UN·E  ÉTUDIANT·E QUI SOUHAITE S'ORIENTER VERS LE SECTEUR D’ACTIVITÉ DANS LEQUEL VOUS TRAVAILLEZ AUJOURD'HUI ?

Il n’y a pas de chemin tracé pour travailler dans ce secteur (la preuve…). La curiosité - c’est-à-dire la capacité de s’intéresser au monde qui nous entoure sans jugement préalable - et l’écoute sont des qualités essentielles qui peuvent tout à fait être développées au cours du parcours en master de recherche en histoire à Sciences Po. 

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