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18.10.2016

“Pour la présidentielle, je préfère les questions de fond à "Ambition intime"”

Étudiant en 2ème année du Collège universitaire à Sciences Po, 19 ans, Hugo Travers remporte un beau succès sur YouTube avec plus de 80 000 abonnés qui suivent ses sujets d'actu décryptés en 5 minutes. Autre actu : la présidentielle 2017 et tous les candidats, de droite comme de gauche, qu’il s’apprête à recevoir. Entretien #ScPo2017 (interview réalisée le 18 octobre 2016). 

Pourquoi Youtube ?

J’ai depuis longtemps un intérêt très fort pour les médias. En 2012, je crée Radio Londres, un média participatif pour les jeunes, fait par les jeunes. Notre but : donner un autre regard sur l’actualité avec un oeil critique. J'avais envie de développer ce regard et cette interaction avec les jeunes sur YouTube, une plateforme énormément consultée. On y trouve de tout : humour, tutoriels, sketchs, youtubeuse beauté...Mais aussi des personnages liés à la "fachosphère", Dieudonné ou Alain Soral qui y sont très actifs. La politique y est peu représentée. On n'y trouve aucun média qui explique, qui donne les informations, et qui permet un éclairage sur l’actualité, en particulier, pour les jeunes.

Comment choisissez-vous les sujets d'actualité...pour les jeunes ?

J’évite de parler de sujets chauds pour les jeunes que je vise, c'est-à-dire ceux entre 15 et 24 ans. Ce qui m’intéresse, c’est de traiter de sujets larges. Je traiterai de la laïcité par exemple, et j’y mentionnerai le burkini, le sujet qui a agité les médias cet été, mais je ne ferai pas un sujet entier sur la question. Je décrypte l’info pour donner à comprendre des sujets complexes : Mosanto et les scandales des OGM et des pesticides, le traité transatlantique (TAFTA), les programmes de Trump et de Clinton à l’approche des élections américaines le 9 novembre, et aussi auparavant, l’État d’urgence en France à la suite des attentats, le conflit taxi / VTC, l’État Islamique...

Les médias traditionnels n’ont pas joué leur rôle avec les jeunes ?

La télé ou les journaux traitent l’information comme si tout le monde la comprenait et maîtrisait les rebondissements d'une actu de A à Z. Or, ce n’est pas le cas. Quand on entend un fait pour la première fois, on ne connaît pas forcément tout le contexte. Il faut expliquer. De plus, on n’a pas les mêmes habitudes. Notre façon de s’informer est différente. On s’informe par les réseaux sociaux, ce qui comprend aussi quelques risques : des raccourcis ou des sources peu fiables. Mes vidéos ont cet objectif : adapter au format des réseaux sociaux un vrai contenu journalistique.

Avec un nouveau défi : les candidats à la présidentielle…

Avec une belle audience sur Youtube et 80 000 abonnés, j’avais le choix pour aborder la présidentielle entre une émission à la façon de Karine Le Marchand sur M6 avec "Ambition intime", et quelque chose dans le prolongement de ce que j’ai entamé, mais dans un format plus long, autour de 20 minutes. J’avais envie de parler de fond, de problèmes qui intéressent les jeunes : le logement, l’université, l’éducation, mais aussi, des sujets plus généraux, comme le terrorisme.

Qu'est-ce que vous espérez ?

Je travaille à recevoir tous les candidats à la présidentielle. Je souhaite m’entretenir avec les candidats de la primaire de droite, puis avec tous ceux qui postulent à la primaire de gauche et les autres candidats déclarés, Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. J'espère garder mon objectif : informer, échapper à la tentation de la “petite phrase” qui fait du buzz, mais garder le cap pour donner aux jeunes, à tous les jeunes, une autre façon de s’informer.

En savoir plus

  • HugoDécrypte, l'actualité décryptée - la chaîne YouTube d'Hugo Travers 
  • Une année présidentielle à Sciences Po : toutes les actualités #scpo2017

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Légende de l'image de couverture : Hugo Travers