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15.04.2015

Réussir la conférence climat

Les conférences climat échouent car elles se focalisent sur les conséquences et ne s’intéressent pas aux causes : c’est en partant de ce constat que Sciences Po et ses partenaires du projet Make it Work ont décidé d’organiser une “vraie”’ simulation avant la conférence officielle Paris Climat 2015. L’objectif : tester d’autres façons de négocier. Une expérience sans équivalent à suivre les 29,30 & 31 mai prochains au théâtre Nanterre-Amandiers.

“Les conférences climat sont surtout connues pour le fait qu’elles ne marchent pas !”, rappelle souvent Bruno Latour, professeur à Sciences Po et co-fondateur de l’initiative Make it Work. Après l’échec de la conférence de 2009 à Copenhague, les étudiants de Sciences Po avaient déjà tenté - et réussi - le compromis  qui avait échappé aux “vrais” acteurs (à revivre en vidéo). En 2015, Sciences Po mobilise toute ses énergies pour faire marcher la conférence climat avant la conférence climat, à travers l’initiative Make it Work.

Une simulation des négociations fin mai

Objectif majeur de ce projet : l’organisation les 29, 30 & 31 mai prochain au théâtre des Amandiers à Nanterre d’une simulation des négociations, six mois avant la prochaine COP qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. Avec un espoir : que les résultats influent sur la “vraie” négociation grâce au relais de Laurence Tubiana : la professeure de Sciences Po, co-fondatrice de Make it Work et présidente de l’IDDRI, sera aussi la Représentante spéciale du gouvernement français pour la conférence Paris Climat 2015.

Cette simulation, à la fois jeu de rôle, expérience pédagogique et laboratoire de recherche, rassemblera 200 étudiants de Sciences Po et de ses universités partenaires internationales, qui “joueront” les négociations sur la scène des Amandiers devenue  “théâtre des opérations”, face à un public de 3000 invités et partenaires.

Représenter les océans

Inédite par son ampleur, l’expérience l’est aussi par les nouvelles règles du jeu qu’elle va expérimenter. Aux côtés des délégations représentant des États, la simulation va faire intervenir un nouveau genre de puissances. Celles qu’on n’a pas l’habitude de voir siéger aux Nations Unies et qui représentent pourtant un poids considérable : les océans, le combustible fossile enfoui dans le sol, ou encore les peuples indigènes auront leurs délégations.

“Les populations indigènes, c’est 280 millions de personnes de par le monde : plus que la population des États-Unis ! précise Bruno Latour. Ils ne pèsent jamais car ils sont dispersés, mais si une entité les représente, cela forme une puissance énorme.” En introduisant ces entités non étatiques, humaines ou terrestres, dans la négociation, et représentant leurs intérêts grâce à des données, Make it Work entend tester une géopolitique différente. Une expérience pédagogique, scientifique, artistique et citoyenne sans équivalent : à suivre les 29, 30 & 31 mai 2015 au théâtre Nanterre-Amandiers.

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Légende de l'image de couverture : Sciences Po