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30.08.2016

“A Sciences Po, on apprend l’engagement”

A peine diplômés de Sciences Po, Sophie Briante Guillemont et Hugo Ferrer ont créé une start-up inédite : ils accompagnent les candidats aux élections législatives en imaginant de A à Z leur campagne électorale. De la stratégie de communication au management de l’équipe de campagne. Rencontre.

Vous êtes la première start-up qui propose de concevoir, de planifier et de gérer des campagnes électorales de A à Z. C’est-à-dire?

Hugo Ferrer : Nous offrons deux axes de travail : d’un part du conseil, de la stratégie et de l’analyse et d’autre part de la communication, que l’on pourrait apparenter à du marketing politique. Nous proposons aux candidats d’intervenir soit globalement, soit de façon précise sur l’un de ces domaines d’expertise, cela dépend de leurs demandes : c’est un véritable accompagnement.

Sophie Briante Guillemont : On fait du sur mesure en fonction des candidats, de leur personnalité, de leur campagne, de leurs réseaux… Nos campagnes seront très différentes, en fonction du candidat pour qui nous travaillerons.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans les campagnes électorales ?

S. B.G. : L’objectif c’est d'innover, en bref, de ne pas avoir l’impression que l’on fait la même campagne tous les cinq ans. En ce moment on commence à travailler sur les élections législatives avec des candidats de terrain qui ont envie de faire plus que du tractage sur les marché. 

H.F. : Il faut aussi savoir qu’il y a beaucoup d’élections, et que toute campagne est politique. Par exemple le bâtonnier de Paris, les présidents de CHU, sont élus, il y a aussi des élections internes dans les entreprises. Certaines élections ne sont pas publiques mais nécessitent des campagnes, nous sommes donc ouverts à toute proposition.

Vous vous êtes rencontrés sur les campus de Poitiers puis avez fondé votre Start-Up une fois en Master à Paris. Pourquoi avoir choisi de vous associer l’un avec l’autre ?

S. B.G. : Nous sommes amis de longue date. On avait fait des campagnes chacun de notre côté, dans des partis politiques différents et on en est arrivés aux mêmes conclusions sur les insuffisances dans ce domaine. On a donc décidé de réfléchir ensemble à ce que l’on pouvait apporter de nouveau. C'est aussi très facile de créer une boîte avec Sciences Po : on nous forme constamment à mener des projets, et fonder une start-up demande la même charge de travail que si l’on est stagiaire dans une banque par exemple.

Vous avez choisi deux masters différents : Sophie, vous êtes à l'École d’affaires publiques de Sciences Po et Hugo vous avez choisi  le Master Finance et Stratégie. En quoi ces deux formations vous aident-elles à atteintre les objectifs de votre start-up ?

S. B.G. : Je pense que l’alliance entre les Master d’Affaires Publiques et Finance et Stratégie est clairement pertinente pour notre projet. On est complémentaires au sein de la start-up : je fais du droit électoral, du conseil politique comme j’ai étudié cela en Master et Hugo s’occupe de la partie marketing politique.

H.F. :  De façon générale notre start-up c’est un business en politique, et pour monter un business il faut avoir à la fois une compétence financière et une compétence politique. Et au-delà de notre complémentarité en termes de profil, notre association est née du fait que nous sommes tous deux “ des Sciences Po”

Pendant vos études à Poitiers, Hugo, vous avez dirigé la campagne des municipales de la candidate UDI-UMP ; Sophie, vous avez travaillé pendant 7 mois au sein du cabinet de Myriam El Khomri, alors adjointe au Maire de Paris. Pourquoi était-ce important pour vous de vous engager dans la vie politique locale ?

H.F. : Pour l’impact. On ne fait pas Sciences Po parce que l’on veut avoir un impact macro-écoconomique sur les choses. S’engager pour la politique locale, cela veut dire avoir un impact microéconomique sur une dizaine de personnes : ton action de tous les jours est tangible et influe sur tout ce qu’il se passe. Dans les gros cabinets de conseil, au contraire, l’impact n’est pas vraiment là : on ne peut pas voir les conséquences de notre travail. C’est donc fondamental pour moi de faire des choses au niveau local : sortir de Paris, aller sur le terrain et partir de la base.

Quels sont vos objectifs professionnels pour la suite ?

H.F. : On veut continuer à faire ce que l’on aime : avoir un peu d’impact, et justifier ce qui était écrit dans l’amphi lorsqu’on était entrés dans l’amphithéâtre Bolivar du campus de Sciences Po à Poitiers : “Le monde a besoin d’esprits libres”. Cela résume un peu Sciences Po : que notre objectif professionnel soit quelque chose que l’on aime faire et qui impacte notre monde.

S. B.G. : Oui, on veut développer notre boîte et continuer à faire des choses qui ne sont pas forcément de la politique mais aussi travailler dans le social ou le milieu associatif.

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