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11.10.2023

Sciences Po et le Ministère des affaires étrangères accueillent le 1er doctorant DIPLOMATICA

Sciences Po lance le contrat doctoral DIPLOMATICA en partenariat avec le Ministère de l'Europe et des affaires étrangères. Une doctorante ou un doctorant dont la thèse porte sur “l'étude des pratiques de la diplomatie en France et / ou dans le reste du monde” sera ainsi soutenu financièrement et intégré à l'un des laboratoires de recherche de Sciences Po pendant trois ans.

Rémi Meehan est le premier lauréat de ce nouveau contrat doctoral et se trouve rattaché à notre Centre de recherches internationales (CERI). Il est accueilli à Sciences Po du 5 octobre 2023 au 30 septembre 2026 pour travailler sur une thèse portant sur la diplomatie culturelle des États par les réseaux sociaux.

Le doctorant franco-américain a retrouvé les bancs de l'université à la London School of Economics après une dizaine d'années passés dans l'univers de la finance à New York, suite à ses études à Princeton University. Il est aussi le peintre de tableaux abstraits inspirés par la côte normande.

Nous l'avons rencontré pour en apprendre davantage sur son profil et son projet de recherche.

Qui êtes-vous ? quel a été votre parcours ?

Je m’appelle Rémi Meehan et je viens de finir mon mémoire de master à la London School of Economics (LSE) au Royaume-Uni. J'ai pu étudier dans ce cadre la diplomatie digitale et particulièrement la diplomatie culturelle dans un environnement digital. J'ai analysé la façon dont deux États utilisent Twitter (X désormais) pour promouvoir leur culture et ainsi se présenter sous leur meilleur jour.

Auparavant, la licence effectuée à Princeton University en politique intérieure et relations internationales m'avait mené à une carrière de trader à Morgan Stanley (New York) pendant 12 ans. Je trouve qu'il y a là un rapport avec mon intérêt actuel pour les relations internationales. Sur les marchés boursiers internationaux, les prix varient, et très rapidement, en fonction de l’environnement géopolitique local et international. Je devais donc suivre attentivement, voire anticiper, les situations géopolitiques mondiales, et c'était ce que je préférais dans mon travail. J'espère que les compétences de communication que j'ai pu développer en travaillant, avec mes collègues et clients, vont m'aider à collaborer avec d'autres chercheurs !

Quel travail de recherche comptez-vous mener dans le cadre de ce contrat doctoral ?

Je veux élargir le spectre des recherches que j'ai menées en master à plus de pays - États-Unis, d'autres pays d'Europe et d'Asie - et à plus de réseaux sociaux - Facebook notamment. Selon les zones géographique, les gens ne fréquentent pas les mêmes réseaux sociaux, que ce soit par habitude - Facebook est très populaire sur le continent africain par exemple - ou par obligation - la Chine n'autorise pas tous les réseaux sociaux. 

L'une des difficultés de ma recherche est d'être tributaire des réseaux sociaux et leurs politiques de données. Ainsi, Twitter / X a changé ses conditions d'accès aux données en avril 2023. Du jour au lendemain, les chercheurs ont eu un accès beaucoup plus restreint à des données cruciales pour leur travail d'analyse. Heureusement, j'avais déjà téléchargé celles qui était nécessaires pour mener à terme mon mémoire.

Ce qui me fascine dans mon sujet, c'est que, quelque soit leur stratégie géopolitique, la grande majorité des pays aimerait avoir une bonne image à l'étranger, et passer par la promotion de leur culture est un excellent levier ! Derrière les ambassades, les instituts culturels jouent un rôle non-négligeable dans la diplomatie des pays.

Un mot pour les futurs postulants DIPLOMATICA ?

Quand j'ai consulté l'appel à candidatures, je me suis dit que ça allait me prendre un mois de travail sans garantie d'être accepté. J'avais déjà répondu à d'autres appels (sans résultat) l'automne précédent et je n'étais pas loin du découragement. Heureusement, j'ai tenté ma chance, encouragé par le calendrier opportun qui se clôturait au printemps 2023.

Je dirais donc aux futurs postulants de toujours essayer, cela en vaut la peine. Le seul fait de préparer plusieurs candidatures de suite m'a permis d'affiner mon projet de recherche et mon écriture. C'est ce chemin pavé de refus qui m'a poussé à améliorer mon dossier et de finalement trouver un contrat doctoral.