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24.06.2016

Sciences & sciences sociales : connecter deux mondes

Baptisé du nom de code “SCUBE” (S3) par ses étudiants,  le double diplôme “Sciences & Sciences Sociales” proposé par Sciences Po et l’Université Pierre et Marie Curie (UPMC, Paris 6) forme des profils d’une rare polyvalence. À l’issue de trois ans d’études (deux ans à Paris, puis un an dans une université à l’étranger), les étudiants obtiennent deux diplômes : un bachelor du Collège universitaire (1er cycle) de Sciences Po et une licence en sciences de l’UPMC. Avec la possibilité de poursuivre jusqu’en master au sein de l’Ecole des affaires internationales (PSIA).  Nous avons rencontré Félix, Juliette et Clément, trois anciens étudiants de ce programme unique.

Félix de Monts, initiateur de la start-up Stagiaires Sans Frontières

  • Entré dans le double diplôme en 2009
  • Spécialité “ Mathématiques-Informatique” à l'UPMC
  • Troisième année à Princeton University, New Jersey, États-Unis.
  • A poursuivi en Master X/ ENSAE/ Sciences Po (eng.) en Economics and Public Policies 

En Terminale, Félix avait un profil polyvalent : il aimait bien les maths et la physique, mais aussi la politique. C’est pendant son bac S qu’il a découvert ce double diplôme, qui permet “de pouvoir continuer à faire des sciences dures et des sciences sociales” et lui offrait à la fois "un meilleur épanouissement personnel qu’en prépa B/L [classes préparatoires en lettres et sciences sociales qui mêlent mathématiques et sciences sociales] et un esprit promotion".

De ces années, il retient avant tout des rencontres avec des étudiants : "c’est un programme riche de la diversité de ses profils". Ses camarades de classe se sont orientés vers des métiers très variés, "certains travaillent dans les services scientifiques des ambassades, d’autres sont devenus directeurs d’hôpitaux, certains font de la science pure...". Selon Félix, cette formation développe "une capacité à connecter des mondes différents".

Pendant sa troisième année d’études, il a eu la chance d’aller à Princeton où il a suivi des cours d’économie. C’est ainsi qu’il imagine à la fin de sa première année de master un concept entrepreneurial innovant : Stagiaires Sans Frontières, une start-up sociale proposant des stages partagés entre entreprises et associations. Selon lui, son parcours un peu touche-à-tout a été "déterminant pour faire dialoguer des mondes différents et développer ce concept hybride entre business et impact social".

Juliette Decq, consultante sur les enjeux énergétiques et climatiques

Juliette, elle, savait qu’elle voulait faire Sciences Po avant de découvrir l’existence de ce double diplôme : "je savais que je voulais faire des sciences sociales, mais j’étais déçue de devoir arrêter la physique-chimie que j’aimais beaucoup au lycée. Donc quand j’ai découvert ce programme, j’ai tout de suite candidaté !"

La formation lui a appris à être efficace car "il faut jongler entre des matières très différentes, à la fois en termes de compétences et de charge de travail". Elle estime avoir découvert les "vraies sciences" à l’université : "à l’UPMC on approfondit vraiment les matières scientifiques, beaucoup plus qu’au lycée”. Comme Félix, elle a apprécié les petits effectifs d’une promotion très soudée.

Après le double diplôme, Juliette a poursuivi en master “Sciences et Politiques de l'environnement " (eng.) proposé par Sciences Po à l'Ecole des affaires internationales (PSIA), qui allie lui aussi sciences dures et sciences sociales. Pendant son Master, elle s’est engagée dans la vie associative à travers Climates, une association étudiante de soutien à la COP21  : "c’est en s’engageant dans des associations qu’on apprend la vie : faire des réunions d’équipe, écouter les autres, avoir des responsabilités, se créer un réseau. Cela a vraiment fait la différence sur mon CV". Aujourd’hui Juliette a trouvé un emploi “en cohérence totale” avec son parcours : elle est consultante spécialisée sur les enjeux énergétiques et climatiques.

Clément Bourdier, élève officier à l'École Polytechnique

"La plupart des élèves vous diront qu’en choisissant ce double diplôme, ils ont fait le choix de ne pas choisir." Clément a intégré cette formation car elle combinait "à la fois l’excellence et l’ouverture à tous les domaines de la connaissance" et lui permettait de goûter à la "richesse associative" de Sciences Po. Concernant les enseignements, Clément pense que "la véritable force de ce double diplôme n’est pas tant de nous inculquer un savoir gargantuesque que de nous donner un socle solide de connaissances variées, que nous serons aptes à mobiliser."

A la fin de son année à Bristol, il a passé les concours d’écoles d’ingénieurs et a réussi à intégrer l'École Polytechnique. Il poursuivra néanmoins ses études à Sciences Po en parallèle : "les sciences sociales me manquent". Désormais l’interdisciplinarité de son parcours fait partie intégrante de son projet professionnel: "les anciens du double diplôme optent souvent pour des domaines très polyvalents : économie et mathématiques, Droit et biologie, politiques publiques et agro-ingénieurie…"

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Légende de l'image de couverture : Sciences Po