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22.07.2024

Portraits de diplômées 2024 : Camille Chapuis Couval

Camille Chapuis Couval, diplômée de l’École d’affaires publiques de Sciences Po

Jeune diplômée de l’École d’affaires publiques de Sciences Po en politiques publiques, Camille Chapuis Couval vient également d’obtenir la Certification avancée en études sur le genre. Elle revient sur son parcours d’études, et son engagement en faveur des droits des femmes et des populations les plus vulnérables. 

Pourquoi vous êtes-vous engagée dans un parcours en études sur le genre en plus de votre programme de master à l’École d’affaires publiques ?

J’ai choisi d’étudier à Sciences Po car j’étais convaincue que cette institution m’apporterait des clés nécessaires pour mieux appréhender notre monde et devenir une citoyenne engagée au service de l’intérêt général. D’abord investie dans le secteur associatif pour la lutte contre la grande précarité, j’ai progressivement pris conscience, au gré de mes premières rencontres et lectures à Sciences Po, de l’omniprésence des inégalités de genre dans toutes les sphères de la société. De la pop culture à la vie politique, en passant par la lecture de l’histoire de notre pays, j’ai entrepris de déconstruire tous mes acquis pour les analyser à l’aune du genre. C’est à ce moment-là que j’ai verbalisé mon engagement féministe, motivée par le désir de comprendre leurs origines, et de mettre toute mon énergie et mes convictions au service de leur éradication. Cette période a été enrichie par mon premier cours de sociologie du genre en deuxième année, et s’est conclue par la rédaction d’un grand écrit portant sur la prise en compte du genre dans les politiques de lutte contre la grande précarité.

Il m'est donc paru naturel de poursuivre sur cette lancée en intégrant le master Politiques publiques de Sciences Po qui allait me permettre de mieux appréhender le rôle de l’État dans la lutte contre les inégalités. Le Certificat égalité femmes-hommes et politiques publiques a constitué un terrain propice pour y réfléchir. Il m’a en outre permis de participer à la conception du podcast “Féminisme initial”, visant à rendre accessibles à toutes et tous de grandes questions féministes. Enfin, mes premières expériences dans la fonction publique d'État, en lien direct avec les questions d'égalité femmes-hommes et la lutte contre les discriminations, m'ont confirmé mon souhait d'orienter mon parcours professionnel sur la mise en œuvre de politiques publiques de solidarité. Les questions de genre ont donc constitué un véritable fil rouge dans mon parcours d'études, et la diversité des cours et des programmes à ce sujet ont contribué à me forger une culture solide sur ce sujet qui dépassait les engagements militants et associatifs dans lesquels j'étais impliquée par ailleurs.

Voulez-vous nous parler d'un cours ou d’un programme en particulier ?

Le Certificat égalité femmes-hommes et politiques publiques a été pour moi l'enseignement le plus enrichissant que j'ai pu avoir à Sciences Po sur les études de genre - mais également de manière générale. En un an, il m'a permis d'acquérir une version transversale et complète des acteurs et institutions agissant sur le sujet, tout en conservant un apport théorique permettant d'approfondir ces témoignages. En outre, pouvoir partager un enseignement avec d'autres élèves motivés, engagés, qui disposent toustes d'expériences passionnantes sur le sujet était très stimulant !

Quel serait le meilleur souvenir de vos études à Sciences Po ?

Je dirais sans aucune hésitation la co-conception du podcast, "Féminisme initial", en collaboration avec le Haut Conseil à l'égalité, dans le cadre du Certificat égalité ! D'une part, car cette expérience était en dehors des clous relativement à tous les autres travaux qu'il m'ait été donné de faire durant mon parcours scolaire. D'autre part, ce podcast a été l'occasion pour moi de gagner en compétence sur des sujets variés liés aux sujets du genre, et d'apprendre à mener un projet de groupe de A à Z, du choix du nom du podcast à la rédaction des épisodes jusqu'à leur publication. Je tire une très grande fierté et émotion d'avoir eu l'opportunité d'y contribuer. En effet, et bien cela puisse sans doute paraître anecdotique, j'ai été très touchée que mes proches puissent l'écouter. J'avais le sentiment de dépasser les frontières de Sciences Po et de faire entendre notre combat par un public plus large, ni forcément averti, ni forcément convaincu. C'est à mes yeux l'une des richesses que recouvre le combat féministe : montrer à chacune et chacun qu'ielle est concerné·e et qu'ielle est donc légitime à se battre à nos côtés.

Auriez-vous un conseil à donner aux prochaines générations d’étudiantes et d’étudiants ?

Ne cherchez jamais à prouver que vous êtes capable : vous l'êtes. Peut-être même plus que ceux qui ne se sont jamais posé cette question. Ne doutez jamais de votre légitimité, ni de votre capacité à agir ou à viser des positions qui vous semblent ambitieuses, voire inaccessibles. Si vous ne saisissez pas ces opportunités, quelqu'un d’autre le fera à votre place. Croyez en vous, en vos convictions, et foncez !

Quels sont vos projets pour la suite ?

J'ai pris mes fonctions le 1er juillet 2024 au cabinet du directeur général de la Cohésion sociale (DGCS). Ce poste transversal et dynamique me permet de continuer à m'engager sur des politiques publiques de solidarité et à agir en faveur des populations les plus vulnérables.

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