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18.09.2023

Visualiser les “choix nucléaires” avec Benoît Pelopidas

L’Atelier de cartographie a conçu quelques planches graphiques en étroite collaboration avec Benoît Pelopidas pour illustrer son livre Repenser les choix nucléaires, la séduction de l’impossible paru aux Presses de Sciences Po en janvier 2022.

Proposer un contre-discours sur le nucléaire

L’auteur, à la tête du programme Nuclear Knowledge (Ceri) apporte un diagnostic inédit sur ces arguments dominants, en France notamment : la prolifération nucléaire serait inévitable, le pays aurait su prévenir toute explosion nucléaire accidentelle grâce à son contrôle parfait des arsenaux, les populations soutiendraient cette politique (le fameux “consensus français sur la dissuasion nucléaire”) ou, encore, les experts auraient proposé des alternatives crédibles si elles existaient.

Affiner les catégories

À partir d’un travail de compilation et de vérification des travaux académiques, Benoît Pelopidas dresse un état des lieux mondial de tous les programmes nucléaires militaires depuis 1945. Cette exhaustivité se double d’une réflexion sur la pertinence des critères retenus.

Par exemple, considérer les seuls “États dotés” ne permet pas d’envisager les risques que présentent le nucléaire militaire (explosions, vols, menace terrorisme, etc.). Ainsi, un diagnostic judicieux considère aussi les programmes menés ainsi que les États hôtes des armes nucléaires de leurs alliés – cinq pays européens sont dans cette dernière situation en 2022. En raisonnant de la sorte, le nucléaire militaire a connu une apogée pendant la Guerre froide et n’a cessé de diminuer/stagner depuis le début des années 1990.

Proposer une typologie inédite

Prendre en compte ces nuances en matière de nucléaire militaire (doté, programme mené, hôte) sur l’ensemble de la période depuis 1945 permet d’établir une typologie inédite qui dépasse les catégories traditionnelles mais restrictives issues des paradigmes de la prolifération et du désarmement. En effet, ceux-ci excluent, de facto, la majorité des États, ceux qui ont renoncé aux armes nucléaires et développé des stratégies non-nucléaires de sécurité.

Ainsi, une approche vraiment globale permet de considérer l’ensemble des choix des États face au nucléaire militaire, dont celui majoritaire (au moins 143 États sur 194) de n’avoir jamais montré d’intérêt pour l’arme nucléaire. Cette catégorie des États qui ont renoncé (teintes vertes) représente aujourd’hui presque trois quarts des États.

(crédits : Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires)

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