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Missions

Les technologies numériques - au même titre que le changement climatique - sont devenues l’un des principaux vecteurs de transformation de nos sociétés. Elles alimentent des discours contradictoires où les menaces succèdent aux promesses. D’un côté, leurs promoteurs mettent en avant le potentiel d’émancipation que ces technologies nous offriraient, leur capacité à générer de nouvelles formes d’organisations collectives et à produire de nouveaux savoirs. A l’opposé, des discours apocalyptiques prophétisent les pires catastrophes de la massification de la désinformation à l’effondrement des démocraties en passant par le remplacement de l’homme par la machine. Le point commun de ces visions est de partir d’une hypothèse techno-déterministe supposant que le social est entièrement conditionné par son environnement technique. Les sciences humaines et sociales ont néanmoins une responsabilité dans ces débats pour défendre une perspective plus nuancée qui contextualise ces technologies et leurs usages dans un espace social, politique et culturel plus large.

C’est là la mission principale de l’Institut libre des transformations numériques que de re-poser un regard de sciences sociales sur le numérique. Il s’agit aussi bien de convoquer des analyses historiques, économiques, juridiques, sociologiques et politiques pour comprendre et expliquer les transformations induites par les innovations numériques, que de saisir comment nous les technologies se conforment aux désirs et angoisses de nos sociétés.

L'Institut défend une vision alternative des technologies numériques et de leur impact sociétal, reflétant une approche européenne portée par une attention à nos valeurs démocratiques. Il entend ainsi développer un discours à la fois critique et constructif à propos des technologies numériques. C’est pourquoi l’Institut libre des transformations numériques s’appuie sur les sciences humaines et sociales mais ambitionne également de construire des ponts solides avec les autres secteurs des sciences (y compris via les partenaires du projet TIERED) pour enquêter sur les objets techniques et les savoirs qui les sous-tendent avec le concours de ceux qui produisent les données et conçoivent les algorithmes de demain.

Fort de 15 ans d’engagement sur ces enjeux, Sciences Po, avec la création de l’Institut libre des transformations numériques, offrira des opportunités de recherche et de formation combinant une compréhension des outils techniques et de leur impact. Ce faisant, l'université s'affirme comme un acteur unique et influent dans le paysage technologique français, européen, et mondial.

MISSIONS

L’Institut, créé dans le cadre du projet TIERED, accompagne l’ensemble des actions de Sciences Po pour les transformations numériques. Il se donne les objectifs suivants : 

  • Promouvoir le positionnement unique de Sciences Po en donnant visibilité et cohérence aux initiatives et programmes existants, pour la recherche comme pour la formation, en France comme à l’international,
  • Renforcer la recherche sur et avec le numérique afin de faire de Sciences Po une université de recherche en sciences humaines et sociales de référence sur les enjeux du numérique pour nos démocraties, 
  • Approfondir l’offre d’enseignement existante pour former l’ensemble des étudiants, toutes spécialités confondues et tout au long du continuum des études, aux enjeux numériques et aux pratiques,
  • Accélérer l’ouverture vers d’autres secteurs des sciences aux prises avec le numérique, pour la recherche et la formation,
  • Contribuer à une nouvelle politique de diffusion et de valorisation des savoirs qui passe par la science ouverte, une plus grande ouverture au débat public et de nouveaux formats de participation du public à nos recherches.

THÉMATIQUES

Cinq thématiques prioritaires orientent les axes de travail avec nos partenaires pour les trois prochaines année : 

  • Inégalités numériques : Loin de la neutralité instrumentale qu’ils promettaient, les algorithmes et les outils de prédiction de l’intelligence artificielle posent de sérieux problèmes d’équité dans de nombreux domaines d’application (santé, éducation, administration, etc.) que leur opacité ne fait que renforcer. Comment rendre compte de ces inégalités et les combattre ?
  • Politisation de la science : L’expertise scientifique et plus largement les institutions scientifiques sont de plus en plus contestées et enrôlées dans des enjeux sociaux et politiques. Il s’agit de saisir les nouvelles interactions qui s’établissent entre sciences et société et dans un grand nombre de domaines (océans, santé, société, etc.).
  • Participation et numérique : Cette thématique s’attache à décrire les nouvelles formes de participation en lien avec le numérique, qu’elles résultent de dispositifs délibératifs directement médiés par la technologie ou qu’elles émergent de formes de mobilisation et de prises de parole publiques spontanées en ligne. Elle prend le parti de suivre les métamorphoses de la vie politique dans un contexte de défiance croissante vis -à -vis de la démocratie représentative. Comment se structurent les opinions et émergent de nouvelles formes politiques dans des espaces numériques transnationaux ? Comment les phénomènes de désinformation et de polarisation menacent-ils jusqu’à la légitimité des élections ?
  • Traces numériques pour les sciences sociales : Les données du social ne se réduisent plus aux statistiques produites par les agences d’Etat mais prolifèrent dans des environnements ouverts et numériques à une échelle et une granularité inédite. A l’ère numérique, le social se montre sous un jour nouveau, ce qui pose des questions théoriques de sciences sociales mais aussi juridiques d’accès à ces données. Par ailleurs, l’IA offre de nouvelles perspectives pour valoriser les données classiques des sciences sociales comme les bases d’entretiens qualitatifs.
  • Culture as Data : Comment composer (enjeux technique et juridique) et exploiter les bases de données culturelles (livres, films, vidéo numériques, musiques, câbles diplomatiques, collections muséales, presse, etc.) pour retracer l’histoire des représentations sociales et des relations de pouvoirs à travers les siècles ?

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