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11.09.2024
Pierre Courtioux - Ce que le marché du travail fait aux classes moyennes
Pierre Courtioux est professeur à Paris School of Business (PSB) et chercheur associé au Centre d’Economie de la Sorbonne (CES). Il a principalement travaillé sur des questions d’emploi, d’éducation et de protection sociale, notamment en utilisant et développant des modèles de microsimulation. Ses recherches récentes portent également sur les stratégies de R&D des entreprises. Il a effectué des travaux d’expertise pour diverses institutions françaises (France Stratégie, Direction Générale du Trésor, COR, CAE, ONPES) et internationales (BIT, Commission Européenne, Cedefop).
CE QUE LE MARCHE DU TRAVAIL FAIT AUX CLASSES MOYENNES
Pierre Courtioux (Paris School of Business & Centre d’Économie de la Sorbonne)
Depuis le débat américain des années 1980 sur le rétrécissement des classes moyennes (shrinking middle class), sociologues, économistes et politistes (par exemple : Chauvel, 2006 ; Goux et Maurin, 2012 ; Foucault, 2017), auscultent régulièrement cette catégorie de population, tant pour en analyser la diversité (cf. notamment encadré 1) que pour comprendre l’évolution de leurs choix politiques (Kurer et Palier, 2019). Dans cette perspective, la crise financière de 2008 et ses conséquences sur la résilience des classes moyennes ont fait l’objet de travaux comparatifs internationaux qui ont montré l’hétérogénéité des dynamiques à l’œuvre selon les pays et selon les réformes du marché du travail et de la protection sociale engagées (Vaughan-Whithehead, 2016 ; OCDE, 2019).
Dans ce cadre, la situation française apparaît paradoxale. En effet, alors même que comparées à d’autres pays, les classes moyennes françaises semblent avoir particulièrement bien résisté aux crises et aux transformations économiques, plusieurs mouvements sociaux récents témoignent d’un malaise diffus pour une part importante de la population, qui se cristallise à l’occasion de réformes fiscales (les gilets jaunes en 2018) et sociales (le mouvement social contre la réforme des retraites en 2023). Alors que de nouvelles réformes concernant le marché du travail s’annoncent, il nous parait important de revenir sur ce que le marché du travail fait aux classes moyennes, sur la base de travaux menés dans le cadre d’un projet international coordonné par le Bureau International du Travail (BIT) (Vaughan-Whithehead, 2016 ; Courtioux et Erhel, 2016 ; Courtioux et al., 2017, 2020). Ces travaux montrent que ce maintien d’une classe moyenne relativement large s’est accompagné d’une pression sur les moins aisés, concernant l’accès à l’emploi ou les formes d’emploi occupées.
La résilience des classes moyennes françaises
En France aujourd’hui, on peut estimer que la médiane des niveaux de vie se situe à 24 161 € – d’après le dernier chiffre disponible qui concerne l’année 2019 (cf. Insee, 2022), auquel nous appliquons l’inflation (cf. insee.fr). Sur cette base, et pour se fixer les idées, une personne célibataire gagnant annuellement entre 14 497 € et 48 322 € appartient aux classes moyennes. De ce point de vue, et compte tenu du niveau du Smic – 1 353,07 € mensuel net en avril 2023 (cf. insee.fr), soit 16 237,84 € annuels – le fait d’avoir un travail à temps plein maintient mécaniquement les individus dans la classe moyenne, qui englobe de fait de très nombreux actifs en emploi.
Plus largement, les dernières estimations disponibles en comparaison internationale (Vaughan-Whitehead, 2016) soulignent que la part de personnes appartenant aux classes moyennes est relativement importante en France : en 2014, elles constituent environ 78% de la population (26% de classes moyennes aisées, 34,7% de classes moyennes centrales et 17,4% de classes moyennes moins aisées). Le reste de la population est composé de 13,8% d’individus en risques de pauvreté et de 8,1% d’individus appartenant à des ménages aisés.
Autre particularité, contrairement à d’autres pays européens (notamment l’Allemagne et la Suède), la France n’a connu ni d’érosion de sa classe moyenne ni de changement dans la part respective de ses composantes depuis la crise financière de 2008 : ni les classes moyennes les plus aisées, ni les classes moyennes centrales, ni même les classes moyennes moins aisées n’ont vu leur part diminuer dans la population. Par ailleurs et contrairement par exemple au Royaume-Uni, la France n’a pas connu non plus une baisse du niveau de vie de ses classes moyennes suite à la crise de 2008.
Si les travaux traitant précisément de la question de l’érosion des classes moyennes sont relativement anciens et s’arrêtent pour la France en 2014, les dernières analyses disponibles en termes d’inégalité de revenus tendent à montrer que la structure des niveaux de vie autour de la médiane ne change pas jusqu’en 2019 (Insee, 2021, 2022). Dès lors, on peut raisonnablement faire l’hypothèse que la résistance à l’érosion des classes moyennes françaises s’est poursuivie jusqu’à cette date.
En Europe, la France, n’est pas la seule à avoir connu cette trajectoire. En Belgique et aux Pays-Bas, la part des classes moyennes dans la population est également restée stable à un niveau élevé, leur niveau de vie a résisté à la crise de 2008 et a continué de progresser au moins jusqu’en 2014.
Résilience et institutions du marché du travail
Si avoir un emploi à temps plein payé au Smic permet d’appartenir à la classe moyenne (lorsque l’on est célibataire sans enfant), d’autres sources de revenu le permettent aussi, notamment des revenus de remplacement du travail (allocation chômage et pensions de retraite). En effet, un retraité ou une personne qui a perdu son emploi et touché une allocation chômage une partie de l’année, peut tout à fait faire partie des classes moyennes, qui ne se résument donc pas aux « classes moyennes qui travaillent ».
Les dernières analyses disponibles sur les classes moyennes montrent que la structure des sources de revenu avait peu évolué après la crise de 2008 et que les revenus indirects du marché du travail (allocation chômage et pension de retraite) représentaient environ 20% de leurs revenus (Courtioux et al., 2017, tableau 7). Ces résultats sur les revenus de remplacement montrent que c’est bien le fonctionnement « habituel » du marché du travail et des institutions qui le structurent qui a permis la résilience.
Dans cette perspective, il est important de rappeler ce qui caractérise le fonctionnement du marché du travail dans les pays européens qui ont connu une résilience de leurs classes moyennes. Ces trois pays (la Belgique, la France et les Pays-Bas) ont en commun d’avoir des modes de fixation des salaires régulés à la fois par un salaire minimum et par des règles de négociations collectives qui ont contribué à contenir les inégalités salariales. En effet, les règles de négociations collectives conduisent à des taux de couverture élevés des accords de branche : 96% en Belgique, 98% en France et 84% aux Pays-Bas – chiffres stables entre 2014 et 2018, sauf pour les Pays-Bas ou le taux passe à 77% en 2018 (ILO stats, extraites le 22/04/2017). De plus, dans ces trois pays, après la crise de 2008, les politiques d’indemnisation du chômage sont restées généreuses malgré des réformes (Vaughan-Whithehead, 2016).
Pour la France, le constat, plutôt flatteur en comparaison internationale, peut apparaitre paradoxal dès lors qu’on le met en regard avec les mouvements sociaux de ces dernières années. D’où viennent les difficultés des classes moyennes ? Une réponse habituellement apportée est que ces catégories sociales résilientes sont de plus en plus « sous pression » (Vaughan- Whithehead, 2016 ; OCDE, 2019). Dans le cas français, ces pressions qui portent principalement sur l’accès à l’emploi et le type d’emploi ont eu tendance à s’accentuer au cours du temps (Courtioux et Erhel, 2016 ; Courtioux et al., 2017, 2020).
La pression de l’accès à l’emploi pour les classes moyennes les moins aisées
Lorsque l’on développe une approche par les revenus, ce ne sont pas les Professions ou les Catégories Socioprofessionnelles (PCS) qui différencient les classes moyennes des autres. Les classes moyennes couvrent un champ suffisamment large de la population pour inclure des professions intermédiaires (techniciens, contremaitres, etc.), mais également des cadres, des ouvriers et des employés (Tableau 1). Cependant, les ouvriers et les employés sont surreprésentés dans la frange la moins favorisée des classes moyennes : par exemple en 2011, les ouvriers représentent 19,4% de la population, 26,1% des ménages pauvres mais 32,8% des emplois de la classe moyenne moins aisée (Courtioux et al., 2017).
Or, selon des travaux récents, ces catégories socioprofessionnelles sont celles qui ont le plus de difficultés à se maintenir sur le marché du travail en fin de carrière, de telle sorte que les classes moyennes les moins aisées sont celles qui seront potentiellement le plus touchées par la réforme portant sur le recul de l’âge de la retraite. En effet, on note déjà que les sorties précoces du marché du travail représentent 46% chez les ouvriers peu qualifiés et au moins 39% pour les employés peu qualifiés et les ouvriers qualifiés (contre 29% pour l’ensemble des seniors) (Flamand, 2023). De plus, ces sorties précoces se font, plus souvent que pour les autres PCS, pour des raisons de santé ou de chômage, soulignant la difficulté pour les classes moyennes les moins aisées à tenir la pression du marché du travail sur toute la durée de leur carrière.
On notera par ailleurs que ce segment le moins favorisé des classes moyennes est surreprésenté dans les villes moyennes, mais également dans les petites villes et les communes rurales. En effet, les villes comprises entre 50 000 et 200 000 habitants regroupent 11,8% de la population mais 14,3% des pauvres et 13,6% des classes moyennes moins aisées alors qu’elles regroupent 11,7% des classes moyennes centrales (Courtioux et al., 2017). Dans ces zones où les transports collectifs sont moins denses, cela indique que l’accès à un emploi est souvent conditionné à l’utilisation d’un véhicule personnel. De ce point de vue, on peut penser que le mouvement des gilets jaunes a reçu un écho particulièrement favorable auprès de ces classes moyennes les moins aisées. En effet, 30% des personnes très dépendantes de la voiture se disent « gilet jaune », contre seulement 11% des personnes peu dépendantes (Fourquet, 2019).
Cette surreprésentation dans les villes moyennes rend les classes moyennes les moins aisées très dépendantes de l’évolution de la situation dans leur bassin d’emploi : le risque de fermeture d’usine ou de délocalisation met « sous pression » les ménages des classes moyennes les moins favorisées. En effet, lorsque les individus composant ces ménages vivent en couple, les revenus du travail reposent plus souvent qu’en moyenne sur un seul emploi à temps plein. La perte de cet emploi à temps plein (par exemple quand les deux membres du couple sont sans emploi ou quand un membre du couple travaille à temps partiel) correspondant plus souvent à des situations de pauvreté (Courtioux et al., 2017).
Là encore, cette pression du marché du travail est susceptible d’avoir nourri le mouvement des gilets jaunes ; en effet, la baisse du taux d’emploi a été plus marquée dans les communes ayant connu un « évènement gilet jaune » que dans les autres communes (Algan et al., 2020).
De manière plus générale, les classes moyennes moins aisées sont beaucoup plus dépendantes que les autres des revenus indirects du marché du travail (notamment des allocations chômage). En 2011, pour les personnes en âge de travailler, ces revenus indirects représentaient seulement 6,9% du revenu des ménages aisés, 13,5% pour les classes moyennes prises dans leur ensemble, mais 17,2% pour les classes moyennes les moins aisées soit un niveau très proche de celui des personnes issues des ménages pauvres (Courtioux et al., 2017).
De ce point de vue, les effets de la réforme de l’assurance chômage de 2023, qui conduit notamment à réduire la durée d’indemnisation sur la base d’un indicateur national de taux de chômage, accentuent la pression sur les classes moyennes moins aisées plus dépendantes des conditions locales d’emploi que des conditions nationales. Dès lors, cette réforme n’est pas sans risque : les comparaisons internationales ont montré que la combinaison de difficultés d’accès à l’emploi et d’un durcissement de l’assurance chômage pouvait conduire à une érosion des classes moyennes. En Suède, le déclin des classes moyennes observé jusqu’au milieu des années 2010, résulte à la fois d’une diminution des emplois faiblement qualifiés (tandis que les emplois les plus qualifiés se développaient), de la dégradation des conditions d’accès au marché du travail pour les plus jeunes non qualifiés, et d’une série de réformes restrictives de la protection sociale notamment la baisse de la générosité de l’assurance chômage. Dans un contexte de progression du chômage, ces réformes ont principalement touché la frange la moins aisée des classes moyennes, en faisant basculer une partie des ménages qui la composait dans la pauvreté (Courtioux et al., 2017, 2020).
Une pression sur le type de contrat de travail qui s’est accentuée
Quand elles ont un emploi, les classes moyennes moins aisées sont plus souvent en CDD ou en intérim (14,5% contre 9,6% de CDD pour l’ensemble des personnes en emploi en 2011) (Pour l’ensemble des statistiques de ce paragraphe, voir Courtioux et al., 2017). Elles sont également plus souvent à temps partiel, avec un volume horaire moyen inférieur à celui de l’ensemble de la population (30,3 heures versus 32,4 heures).
Cette situation relève bien d’une contrainte qui accentue la mise sous pression. Pour cette catégorie, le temps partiel involontaire représente 10,7% des emplois partiels occupés, c’est-à-dire un peu moins d’un temps partiel sur deux alors que pour les classes moyennes les plus aisées, les temps partiels involontaires ne représentent qu’un sixième des emplois à temps partiel.
Pour toutes ces caractéristiques, les classes moyennes les moins aisées se rapprochent des ménages pauvres, qui sont les plus concernés par les emplois de durée limitée et le sous-emploi (cf. Tableau 2). Cette situation vis-à-vis de l’emploi est très différente pour les classes moyennes plus aisées, pour lesquelles les proportions de CDD, d’intérim ou encore de temps partiel (a fortiori involontaire) sont nettement moins fréquentes que dans l’ensemble de la population, et très proches de la situation des classes aisées. En termes de durée du travail, ces ménages s’approchent également des classes aisées, avec plus de 50 heures habituellement travaillées par semaine au niveau du ménage (59h pour les classes aisées).
La comparaison entre 1996 et 2011 destinée à éclairer ce qui s’est passé après la crise financière de 2008, montre que les classes moyennes moins aisées et les personnes en emploi appartenant à des ménages pauvres ont été les plus concernées par la croissance des formes flexibles d’emploi et du temps partiel : la proportion de CDD s’est ainsi accrue de 8 points de pourcentage pour les classes moyennes moins aisées et de 13 points pour les pauvres, alors qu’elle est restée très modérée pour les autres groupes de revenus (+4 points de pourcentage pour les classes moyennes plus aisées et +2 points pour les classes aisées). Pour le temps partiel involontaire, la croissance est de 5 points de pourcentage pour les classes moyennes moins aisées et de 7 points pour les personnes en emploi appartenant à des ménages pauvres, alors qu’elle est inférieure à 3 points de pourcentage pour les autres groupes de revenus. Si toutes les catégories sociales ont été concernées par la diffusion de ces formes d’emploi, cette tendance se concentre donc sur la frange la moins aisée des classes moyennes et les ménages pauvres, tandis que les autres groupes apparaissent relativement protégés.
Jusqu’à récemment, la France faisait partie d’un groupe de pays dans lequel les classes moyennes représentent une part importante de la population et se sont révélées relativement résilientes. Ces pays ont en commun le maintien de l’État-Providence à un niveau élevé et, du côté du marché du travail, l’existence de mécanismes de fixation des salaires régulés à un niveau relativement agrégé (niveau national ou branche). Toutefois, les travaux scientifiques montrent que ce maintien d’une classe moyenne relativement large s’est accompagné d’une pression sur les moins aisés, concernant l’accès à l’emploi ou les formes d’emplois occupés.
De plus, la montée de l’inflation et les incertitudes à plus long termes sur les prix de l’énergie, accentuent déjà fortement la pression au travers des dépenses contraintes (logement, chauffage, etc.) dont la part dans le budget des ménages est importante et tend à augmenter dans la période récente : après avoir touché les ménages les plus pauvres, la pression des dépenses contraintes touche désormais fortement le segment des classes moyennes le moins aisé (Berhuet et Hoibian, 2022).
Dans ce cadre, il nous semble important que les futures réformes du marché du travail conduisent à limiter la diffusion de diverses formes flexibles d’emploi (CDD, etc.), mais également du temps partiel et notamment du temps partiel contraint. Dans un monde où la permanence des crises (crise du COVID, crise climatique, guerre en Ukraine, etc.) semble être une nouvelle donnée, ces résultats interrogent sur la poursuite de réformes de libéralisation du marché du travail en France, alors même qu’il apparaît important de « baisser la pression » qui pèse sur les classes moyennes.
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Consultez les autres textes de la série "Que sait-on du travail ?"
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Références :
ALGAN Yann, MALGOUYRES Clément, SENIK Claudia (2020), « Territoires, bien-être et politiques publiques », Note du CAE, n°55, Janvier.
BERHUET Solen, HOIBIAN Sandra (2022), « Inflation : les classes moyennes à la peine », Consommation et modes de vie, CREDOC, n°327.
BIGOT Régis, CROUTTE Patricia, MÜLLER Jörg, OSIER Guillaume (2011), « Les classes moyennes en Europe », Cahier de recherche, CREDOC, n°282.
CHAUVEL Louis (2006), Les classes moyennes à la dérive, République des Idées, Le Seuil.
COURTIOUX Pierre, ERHEL Christine, VAUGHAN-WHITEHEAD Daniel (2017), « Les classes moyennes en Europe et en France au sortir de la crise», Document de travail du CES, 2017.29, Centre d’Economie de la Sorbonne.
COURTIOUX Pierre, ERHEL Christine, VAUGHAN-WHITEHEAD Daniel (2020), « Les classes moyennes en Europe au sortir de la crise de 2008 », Economies et Sociétés, série « Socio-économie du travail », 2020 (1), 7, 15-52.
COURTIOUX Pierre, ERHEL Christine (2016) « Transformation in the world of work and middle class: the French experience », in Vaughan-Whitehead, p.160-197.
FLAMAND Jean (2023), « Fin de carrière des seniors : quelles spécificités selon les métiers », La note d’analyse, n°121, avril, France Stratégie.
FOUCAULT Martial (2017), “Un vote de classe éclaté”, Note ENEF 32, Science Po CEVIPOF, Mars.
FOURQUET Jérôme (2019), « La fin de la grande classe moyenne », Fondation Jean Jaurès, 16/05/2019. https://www.jean-jaures.org/publication/la-fin-de-la-grande-classe-moyenne/?post_id=16312&export_pdf=1
GOUX Dominique, MAURIN, Éric. (2012), Les nouvelles classes moyennes, République des Idées, Le Seuil.
INSEE (2021), « Niveaux de vie », France Portrait Social édition 2021, Insee. https://www.insee.fr/fr/statistiques/5432467?sommaire=5435421
INSEE (2022), « Niveaux de vie », France Portrait Social édition 2022, Insee.
KURER, Thomas et PALIER, Bruno. Shrinking and shouting: the political revolt of the declining middle in times of employment polarization. Research & Politics, 2019, vol. 6, no 1.
OCDE (2019), Sous pression : la classe moyenne en perte de vitesse, OCDE Paris.
VAUGHAN-WHITEHEAD Daniel (ed.) (2016), Europe's disappearing middle class? Evidence from the world of work, Edward Elgar.