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12.12.2024
Stage au LIEPP sur la recherche interdisciplinaire dans le domaine de l'environnement
Sophia Noel est étudiante en troisième année au collège universitaire de Sciences Po, Majeure “économie et société”. Elle commence un master en sociologie à l’École de la recherche de Sciences Po en septembre 2022. Pendant le semestre de printemps 2022, elle a réalisé un stage de recherche au LIEPP, au sein de l'axe politiques environnementales.
- Pourquoi avez vous choisi de faire un stage au LIEPP ?
Pendant mes années à Sciences Po, j’ai particulièrement apprécié les travaux de recherche, comme le Grand Écrit. Étant donné mon intérêt pour la recherche , le choix d’un master à l’École de la Recherche était déjà clair pour moi. J’ai vu le stage d'initiation à la recherche, ouvert aux étudiants et étudiantes de troisième année,comme une opportunité de découvrir les activités de recherche à Sciences Po, avant mon master. J’ai candidaté au LIEPP en raison de la réflexion poussée en matière d’interdisciplinarité. Avant mon stage, j’ai passé un semestre au département Arts and Sciences de UCL à Londres, où j’ai suivi des cours sur des thématiques interdisciplinaires. Ceci, joint avec la base pluridisciplinaire que j’ai reçu au collège universitaire, m’a convaincue de la valeur ajoutée de la recherche interdisciplinaire. Le projet auquel je participe au LIEPP fait dialoguer plusieurs sciences sociales, ainsi que les sciences environnementales et planétaires. Avant mon parcours à Sciences Po, j'étais très intéressée par les sciences planétaires. Même si je suis vraiment contente d’avoir choisi la sociologie, c’est toujours un plaisir de diversifier un peu mes perspectives de recherche.
- À quels projets participez vous ?
Je suis actuellement stagiaire au sein de l’ axe politiques environnementales, sous le direction de Charlotte Halpern. Au début, j’ai réalisé une revue de littérature exploratoire pour le projet CAPin GHG Le projet analyse l’émergence et les usages des inventaires urbains des gaz à effet de serre (GHG) par les décideurs politiques et d’autres acteurs. J’ai lu et synthétisé plus d’une cinquantaine de textes sur le sujet. J’ai ensuite produit une revue problématisée des méthodes d'inventaires GHG et de la littérature concernant leur étude. Cela a été un plaisir de découvrir la dimension politique de ces inventaires, qui constituent la base de toutes les politiques de mitigation à travers le monde. J’ai hâte de voir comment les étapes suivantes du projet vont se dérouler, et en particulier les études de cas dans les villes de Paris, Barcelone, Kuala Lumpur et Singapour.
Plus récemment, j’ai contribué à l’organisation d’un panel organisé à Sciences Po par l’Ecole urbaine et l’IDDRI, qui a discuté du rôle des villes dans l’adaptation face au changement climatique. Pour apporter mon soutien à l'événement, j'ai lu et résumé le contexte et les points essentiels du chapitre de l’IPCC au sujet des villes. Le chapitre souligne les grands obstacles auxquels font face les villes pour s’adapter au changement climatique, comme la rigidité bureaucratique et l'insuffisance de l'implémentation par rapport aux objectifs.
- Comment se passe le travail dans un laboratoire de recherche ?
Même en tant que stagiaire, j'ai été chaleureusement accueillie au LIEPP et dans la vie du laboratoire. J’ai eu le plaisir de suivre quelques séminaires méthodologiques. J’ai participé à des événements sur l'économie de la recherche médicale et les réseaux de dons internationaux. En raison de la structure interdisciplinaire du LIEPP, il y a des étudiants et des chercheurs provenant de plusieurs horizons disciplinaires et universitaires. C'est donc un environnement intellectuel très dynamique. Concernant mon projet, je suis très contente avec le caractère substantiel de mes missions, et la collégialité de mes superviseurs. Ce sont les raisons principales pour lesquelles cette expérience est si enrichissante pour moi.
- Comment ce stage a-t-il influencé votre projet professionnel ?
Ce stage a vraiment renforcé mon choix de continuer ma carrière académique à l’École de la recherche ici à Sciences Po. Je me réjouis de participer aux défis intellectuels dans le monde de la recherche, et j’ai hâte de développer mes compétences pendant mon master. Ce stage m'a aussi donné l'ambition de faire une thèse dans le futur. De plus, mes travaux dans l’axe Politiques environnementales ont souligné pour moi l’importance capitale du changement climatique comme problème mondial. Le changement climatique donne un filtre de complexité à tous les problèmes étudiés par les chercheurs en sciences sociales: la santé, l’avenir du travail, la migration, les inégalités, et la liste est longue. Les chercheurs en sciences sociales ont l’énorme responsabilité de prendre note de ce que la communauté scientifique dit sur les réalités planétaires et d'expliquer les conséquences pour l’ensemble des sociétés humaines. Que le réchauffement soit maintenu ou non en dessous de 1,5°C, les sociétés devront faire face à des changements dramatiques: soit une reconstruction de notre système économique pour rester en dessous de 1,5°C, soit des changements environnementaux d’une ampleur sans précédent si nous ne le faisons pas. Les risques de chaque scénario sont répartis d’une manière inégale dans la société. Le même niveau d'énergie qui a été consacré à la compréhension des effets sociaux hétérogènes de la mondialisation et de la COVID-19 doit être consacré au changement climatique.
Propos recueillis le 27/04/2022