Déprescrire dans une perspective santé - environnement : quelles pistes pour les politiques publiques en France ?

Les axes Politiques environnementales et Politiques de Santé du LIEPP ont le plaisir de vous convier à la journée d'étude : 

Déprescrire dans une perspective santé - environnement : quelles pistes pour les politiques publiques en France ?

Mercredi 4 décembre 2024, 9h15-16h45
Sciences Po,  Salle du conseil, 13 rue de l’université, 75007 Paris

Une journée d'étude organisée par Matthias Brunn (LIEPP) et Etienne Nouguez (LIEPP, CSO). 

Contexte : 

La France consomme énormément de médicaments, atteignant des dépenses de 32,8 milliards d'euros en 2022, avec une hausse de 9 % par rapport à 2021. Beaucoup de prescriptions sont inappropriées, touchant 54 % des résidents en EHPAD et 25 % des personnes âgées en ville et augmentant les risques d'interactions médicamenteuses et d'hospitalisations. 
A cette problématique sanitaire s’ajoute l’enjeu de l’impact environnemental de la surprescription. En 2018, 17 600 tonnes de médicaments non utilisés ont été jetés, polluant l'environnement et favorisant le développement de bactéries résistantes. La déprescription contribue donc aux efforts de décarbonation du système de santé, qui comptait pour 8 % des émissions de CO2 en France en 2018, avec les médicaments représentant presque un tiers de ces émissions.

Bénéfique sur le plan sanitaire et environnemental, la déprescription permet ainsi de réduire ou d’arrêter la prescription de médicaments pour améliorer la santé des patients, sous la supervision d'un professionnel de santé et avec l'engagement du patient. Par exemple, arrêter progressivement les benzodiazépines chez les personnes âgées, souvent prescrites pour l'anxiété ou l'insomnie, peut réduire les cas de chutes et les troubles cognitifs - tout en réduisant l'impact environnemental de ce médicament. 

Concilier cette double contrainte, entre santé et environnement,  pose un défi majeur au vaste écosystème de la prescription qui comprend trois dimensions principales - l'organisation des soins (en ville, à l’hôpital, et dans les établissements médico-sociaux), la régulation par l'État et ses agences, et l'influence de l'industrie pharmaceutique, des assureurs, et de la communauté scientifique - auxquelles il faut ajouter celle des politiques climatiques. 

Cette diversité d'acteurs rend les politiques de déprescription délicates à introduire et appelle à la réflexion sur: 

1) les déterminants de la surprescription et les freins à la déprescription

2) des outils pertinents pour une stratégie globale

3) l’élaboration des interventions contextualisées évaluables.

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre du projet du LIEPP “Décarboner le système de santé”, fruit de la collaboration entre les axes Politiques de santé et Politiques environnementales du LIEPP.

Objectifs :

A l’heure où des projets de déprescription sont lancés en France, cette journée d’étude constitue une première étape dans la structuration d’un dialogue praticiens-patients-chercheurs autour du rôle  des sciences sociales et de l’écologie pour influencer les politiques de santé.

La participation est possible sur inscription dans la mesure des places disponibles. 

A l’issue de cette journée, nous souhaitons rendre compte de ce dialogue sous forme d’une synthèse et d’un article de revue, dans une démarche de recherche-action collaborative.   

Planning prévisionnel :

Quatre temps d’échange sont prévus:

9h15 : Mot d’accueil 

9h30-10h45 : Session 1 “Etat des lieux : l’impact des médicaments, la déprescription et la sobriété médicamenteuse en France et à l’étranger”

Animation des échanges avec la salle : Charlotte Halpern (LIEPP, CEE)

10h45-11h : Pause 

11h-12h45h : Session 2 “Le rôle des méta-prescripteurs (industriels, agences sanitaires, sociétés savantes, assurance maladie, gouvernement...) et de leurs instruments dans le développement de la déprescription”

Animation des échanges avec la salle : Anneliese Depoux (LIEPP, Centre des politiques de la Terre- Université Paris Cité) et Etienne Nouguez (LIEPP et CSO)

12h45-13h45 : Déjeuner

13h45-15h : Session 3 “Le poids de l'organisation du système de soins et les relations entre professionnels et entre organisations sur la (dé)prescription”

Animation des échanges avec la salle : Odessa Dariel (EHESP)

15h-16h15 : Session 4 “Les dimensions environnementale, sanitaire, économique et sociale dans le cadrage des politiques de déprescription”

Animation des échanges avec la salle : Delphine Cabelguenne (Collectif CERES et SFPC)
 
16h30 : Conclusion et perspectives