Albert Shibura
Leader du Lobby Bururi, Shibura nait dans le clan Basapfu. Il est Chef de Cabinet en 1967 puis Ministre de l’Intérieur et de la Justice après le remaniement gouvernemental de 1971. Ses réseaux au sein de l’armée en firent l’un des plus puissants politiciens des années précédant le génocide. Il joue un rôle prédominant dans les massacres de Hutus à Bujumbura et en d’autres lieux, en étroite collaboration avec Artémon Simbananiye et André Yanda (Premier secrétaire des Jeunesses Révolutionnaires Rwagasore, qui assistèrent l’armée à la recherche de suspects hutus). Dans le mémoire Témoignages, publié à Bujumbura en 1993, il rejette (sans l’ombre d’une preuve) la faute sur l’ambassade américaine et la CIA, les accusantd’avoir incité les Hutus à se soulever. Son raisonnement fait des massacres de Hutus (fallacieusement qualifiés de génocide) la seule façon pour les Tutsis de se protéger contre un génocide qu’auraient commi les Hutus et auquel leur soulèvement (censé être tramé par les USA et la Belgique) aurait abouti.