Altaf Hussain
Aussi appelé « Altaf bhai » ou « Pir Sahib » par ses partisans, il crée avec d’autres étudiants muhajirs l’Association Pan-Pakistanaise des Etudiants Muhajirs (APPEM) sur le campus de l’Université de Karachi en 1978. Celle-ci sert de plate-forme organisationnelle pour la fondation du Mouvement Qaumi Muhajir (MQM, plus tard renommé Mouvement Qaumi Muttahida) en 1984. Le MQM vise la représentation et la défense des droits et et des intérêts de la communauté Muhajir. Il se présente comme un parti laïque et démocratique. Il affirme également qu’il est totalement non-violent et que son chef suprême, Altaf Hussain, jouissant d’un pouvoir très centralisé, n’a rien à voir avec le terrorisme. Cependant, il semble bien que le MQM ait fréquemment recours à des méthodes violentes, employant des nervis, pratiquant la torture, les assassinats ciblés et les attaques terroristes contre les opposants politiques et les structures de l’Etat, et prenant part à des affrontements ethniques. La responsabilité personnelle d’Altaf Hussain dans l’utilisation de la violence par son Parti reste néanmoins mal connue. Hussain quitte le Pakistan en 1992 au moment où l’armée pakistanaise lance une opération contre le MQM. Il vit depuis en exil volontaire à Londres. La même année, le MQM se scinde en deux factions, l’une restant loyale à Hussain, le MQM-Altaf, et l’autre, le MQM-Haqiqi, étant menée par Afaq Ahmad et Amir Khan, les anciens commandants de l’aile militante du MQM, les Tigres Noirs. L’affrontement entre ces factions fait de nombreux morts et ne fait qu’aggraver la situation chaotique dans le Sindh.