Artémon Simbananiye
Tutsi/Hima du clan Badanda, né dans la commune de Matana dans la province de Bururi, Simbananiye émerge comme le chef de file du « lobby » Bururi au début des années 1970. Ministre de la Justice en 1971, il met en scène les parodies de procès de plusieurs hommes politiques Tutsis d’origines Banyaruguru suspects de sympathies monarchistes. Décrit comme un homme « au cynisme, à la cruauté et à l’ambition sans bornes » (Remarques Africaines, 1972), il est considéré comme le principal architecte du massacre de Hutus de 1972. Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et de la Planification à l’aube des tueries, il négocia avec l’Ougandais Idi Amin Dada le retour de Charles Ndizeye (ex-Roi Ntare V) dans le cadre d’un plan aboutissant à son assassinat à Gigeat le 29 avril. Le nom de Simbananiye est associé dans la mémoire collective hutue au « Plan Simbananiye », machination présumée visant à tuer suffisamment d’Hutus pour les ramener à la parité avec les Tutsis. Malgré les preuves selon lesquelles un tel plan serait une invention à des fins politiques, le plan est toujours cité aujourd’hui par des Hutus comme la preuve irréfutable que le génocide fut planifié longtemps à l’avance. En exil à partir de sa chute en 1987, il revint quelques années plus tard protestant évangélique au Burundi.