Goebbels, Joseph
Ministre de l'Information et de la Propagande, Goebbels (1897-1945) fut un pion important sur l’échiquier nazi. Membre du NSDAP en 1924, il fonda et publia le mensuel Der Angriff qui atteint un tirage non négligeable et dans lequel les attaques contre les Juifs étaient monnaie courante. Elu député à Berlin en 1928, il utilisa son mandat électoral comme tribune pour attaquer la démocratie. Sa mission au sein du Reich consistait à rendre crédibles et positives toutes les actions du gouvernement nazi. Manipulateur adroit, Goebbels entretint la haine des Juifs par ses discours enflammés. Sa politique active de terrain alimenta à la fois la propagande nazie et les assauts violents des troupes SA dans les rues. Le 10 mai 1933, il fut actif au niveau de la mise en scène des autodafés des livres considérés comme dangereux par l’Etat. Lors de la Nuit de cristal, il excita les chefs nazis lors d’un discours prononcé à l’hôtel de ville de Munich censé célébrer l’anniversaire du putsch de 1923.
Comme ses attributions ministérielles concernaient aussi le cinéma et la culture, Goebbels diffusa des films destinés au grand public qui attisaient la haine contre les Juifs (par ex., Le Juif Süss , 1940). Après 1942, Goebbels incita la population à ne pas céder et dans son discours du 18 février 1943, il appela le peuple allemand à la « guerre totale ». Speer dira de lui en 1979 qu’il « fut derrière les aspects les plus terribles du régime : les mesures anti-juives ». Véritable incendiaire politique, le fanatique Goebbels ne put supporter le suicide de Hitler : le 1er mai 1945, il s'empoisonna avec sa femme et ses six enfants.
RICHARD, L., 2008, Goebbels. Portrait d’un manipulateur, Bruxelles : André Versaille.
RIES, C., 1956, Goebbels , Paris : Fayard.