Heydrich, Reinhard
Général de division SS, chef du RSHA (service de sécurité du Reich), Heydrich (1904-1942) fut le coordinateur de la conférence de Wannsee et le coresponsable de la planification de l’extermination des Juifs. Depuis la création des Einsatzgruppen jusqu’à sa mort, Heydrich fut le bras exécuteur du triangle exterminateur Hitler-Himmler-Heydrich. En 1939, les Einsatzgruppen créés par Heydrich constituent le prélude de l’assassinat de masse des Juifs : ils font 60 000 victimes. Le 21 septembre 1939, Heydrich fait procéder au regroupement des Juifs dans les ghettos. A partir de là, Heydrich examine les différentes possibilités de déporter les Juifs mais l’idée de déplacement forcé fit place à une autre forme de réponse à la « question juive ». Les Einsatzgruppen entrèrent à nouveau en action et le conflit germano-russe accéléra le processus génocidaire.
Fin 1941, les Einsatzgruppen ont commencé les massacres et des gazages ont lieu à Chelmno. En septembre 1941, Heydrich, à la tête du Protectorat de Bohême-Moravie, fit régner une véritable terreur : arrivé en septembre, en moins de deux mois, il avait fait exécuter 400 Tchèques. Le 20 janvier 1942, Heydrich conduit la conférence de Wannsee qui possède plusieurs objectifs : aplanir les tensions entre les futurs intervenants de la solution finale qui s’étend dorénavant à tous les Juifs d’Europe, s’assurer qu’aucun obstacle technique ne ralentisse son exécution et déterminer le sort des Mischlinge (métis). Le 27 mai 1942, peu de temps après qu’il ait déclaré devant des responsables du SIPO-SD (police de sécurité et service de renseignement) à Paris que la condamnation à mort a été prononcée pour l’ensemble des Juifs d’Europe, un attentat perpétré à Lidice par des résistants tchèques le blessa mortellement. Il mourut quelques jours plus tard et en représailles, les SS détruirent Lidice et 860 de ses habitants furent condamnés à mort.
Dans le cadre de la dénazification, Lina, la veuve de Heydrich, fut condamnée en 1949 en tant que complice – elle partageait entièrement les convictions de son mari – mais fut réhabilitée en 1951 et reçut une rente en tant que « victime de guerre ». Elle pratiqua pourtant un négationnisme actif en déclarant à qui voulait l’entendre que son mari n’avait rien à voir avec tout ça. Sur l’île de Fehmarm où elle possédait un hôtel, elle organisa un lieu de rencontre pour anciens nazis.
HUSSON, E., 2008, Heydrich et la solution finale , Paris : Perrin.