Kayibanda, Grégoire
Grégoire Kayibanda est le président de la première république rwandaise. Né à Tare, dans le voisinage de Kabgayi le 1er mai 1924, d’un père catéchiste, il suit le petit séminaire de Nyakibanda (+Paternostre de la Mairieu, 1994, 39- 66), ce qui lui permet de devenir enseignant à l’institut Classe, à proximité de Kigali, où il exerce jusqu’en 1952 (+Paternostre de la Mairieu, 1994, 75). Parallèlement, il s’implique dans le milieu associatif, devient secrétaire du comité littéraire rwandais, et des amitiés belgo- rwandaises.
En 1952, Kayibanda deveint séminariste à Kabgayi, puis deux plus tard devient le directeur du journal l’AMI qui cesse d’être publié en 1956. En 1956, il devient président du conseil de gestion de la coopérative Trafipro, rédacteur en chef de Kinyamateka , secrétaire personnel de Monseigneur Perraudin et membre du conseil de chefferie de Marangara. Il se sert de ces trois positions pour exposer ses idées, s’attirer le soutien de l’Eglise et gagner des adhérents.
En juin 1957, il crée le Mouvement Social Muhutu, créé sur les bases du programme esquissé par le manifeste des bahutu de mars 1957, qu’il a contribué à rédiger (+Lemarchand, 1970, 150- 151). En septembre de la même année, il est envoyé par les pères blancs en stage de journalisme en Belgique (+Linden, 1999, 325). Après son retour au Rwanda, il crée le 26 septembre 1959 le Parti de l’Emancipation du Peuple Hutu (PARMEHUTU) sur les bases du Mouvement Social Muhutu. Sous son impulsion, le PARMEHUTU rompt définitivement avec la monarchie à la suite de la Toussaint Rwandaise de 1959, et devient le Mouvement Démocratique Républicain (MDR- PARMEHUTU) le 6 juin 1960 (+Paternostre de la Mairieu, 1994, 158). Kayibanda est chargé de former un gouvernement provisoire le 26 octobre 1960, après la victoire du PARMEHUTU aux élections des conseils communaux (+Paternostre de la Mairieu, 1994, 158).
Le 28 janvier 1961, à l’issue du Coup de Gitarama (voir supra) il devient le premier Ministre de la république rwandaise, chargé de former un nouveau gouvernement (+Munyarugerero, 2003, 86). Homme fort du nouveau régime républicain, il en devient le président suite aux élections législatives, le 26 octobre 1961, et dirige le passage à l’indépendance du pays le 1er juilet 1962. Mais la jeune république devient en quelques années un régime autoritaire et ethniste. Dès 1965, le MDR- PARMEHUTU devient un parti unique de fait, détient l’intégralité des sièges de l’Assemblée Nationale, et Grégoire Kayibanda est réélu à 98, 03% , puis 99,6% aux élections présidentielles de 1965 et 1969 (+Reyntjens, 1985, 408).
Après les massacres de 1963, Grégoire Kayibanda menace les vélléités de reprise de Kigali par l’UNAR de « la fin totale et précipitée de la race tutsi » (++ Chrétien, 2003, 268 ; Sémelin, 2005, 96). On ignore encore le rôle précis qu’il joue lors des purges de février 1973.
Affaibli, usé par l’exercice du pouvoir, il est démit par Juvénal Habyarimana le 5 juillet 1973. Assigné à résidence, condamné à mort le 29 juin 1974, il est gracié, et meurt le 15 décembre 1976 (+Munyarugerero, 2003, 144). La seconde Répubique le réhabilite à partir de 1979 (+Munyarugerero, 2003, 165).
Weakened and worn out by his years in power, he was relieved of his duties by Juvénal Habyarimana on July 5, 1973. Placed under house imprisonment and condemned to death on June 29, 1974, he was pardoned and died on December 15, 1976 (Munyarugerero, 2003: 144). The Second Republic rehabilitated him in 1979 (Munyarugerero, 2003: 165).