Ribbentrop, Joachim von
Cet homme froid et sans humour, fortuné par son mariage avec l’héritière des champagnes Henckel, il se fit ajouter la particule «von» moyennant un versement d’argent, d’où son sobriquet « von Ribbensnob ». C’est dans sa villa de Berlin qu’eurent lieu le 22 janvier 1933, les négociations entre Hindenburg, von Papen et Hitler pour «sortir» le chancelier von Schleicher et son gouvernement. Sous le régime nazi, Ribbentrop (1893-1946) obtint un service spécifique, le «Dienststelle Ribbentrop» tandis qu’il conserva son poste de conseiller de politique extérieure auprès de Hitler. De 1936 à 1938, en fonction à Londres comme ambassadeur, il essaya de négocier un accord diplomatique avec la Grande-Bretagne. A son retour de Londres, il remplaça Konstantin von Neurath à la tête des Affaires extérieures du Reich et devint membre du cabinet secret de Hitler.
Le 28 octobre 1938, il se rendit en Italie pour préparer le pacte d’acier avec Mussolini. Le 23 août 1939, il signa le pacte de non-agression avec Molotov (URSS) et le 27 septembre 1940, le pacte tripartite avec l’Italie et le Japon. Tandis qu’il perdait de l’influence au sein du gouvernement, il essaya de la regagner en manifestant du zèle au niveau de la déportation des Juifs, exhortant sans relâche les pays alliés à envoyer davantage de Juifs vers les centres de mise à mort. En avril 1943, il déclara au régent Horthy (Hongrie) que «les juifs devaient soit être envoyés vers les camps de concentration soit être exterminés », car devait-il ajouter, «il n’y avait pas d’autre solution ». Jugé à Nuremberg, il fut le premier des accusés à être exécuté.
BLOCH, M., 1992, Ribbentrop , New York : Crown Publishers.