Röthke, Heinz
Lors de l’installation du nouveau chef suprême des SS et de la Police en France occupée, en mai-juin 1942, un certain nombre de transferts de personnel ont lieu entre les différents services allemands. Le service des Affaires juives voit ainsi arriver le nouvel adjoint de Théo Dannecker, le lieutenant Heinz Röthke (1912 – 1966), qui était jusqu’alors administrateur militaire à Brest, après des études de juriste. Quelques semaines plus tard, à la fin du mois de juillet, alors que Knochen a réussi à obtenir le rappel de l’extrémiste Dannecker, Röthke lui succède à la tête du service. En effet, celui-ci a « rapidement montré qu’il avait l’envergure d’un chef de service ».
«Ce bureaucrate infatigable, homme d’ordre et d’organisation, est dominé par une passion anti-juive comparable à celle de Dannecker, bien que plus maîtrisée ». « Il suit méticuleusement chaque dossier avec une conviction d’inquisiteur », tout en évitant le terrain et les inspections de Drancy ou les départs des convois par exemple (S. Klarsfeld, 1983-2001:141,143). Un profil idéal pour Knochen et qui a sans doute aussi convaincu Eichmann. Il a alors 30 ans. A partir du 1er juin 1943, Röthke est secondé par le commando dirigé par Aloïs Brunner. « Brunner sur le terrain, Röthke à son bureau, formeront une équipe redoutable qui, de juin 1943 à août 1944, réussira encore à déporter 24 000 Juifs » (S. Klarsfeld, 1983-2001:143). .