Contact: Pauline Brücker pauline.brucker@sciencespo.fr
Présentation
La libre circulation des personnes, pourtant mentionnée dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, reste encore aujourd’hui une utopie politique – ou un cauchemar, selon les points de vue. En matière de droit international public comme de politiques publiques nationales, régionales ou multilatérales, l’asymétrie est évidente entre les pays de départ et les pays d’arrivée des migrants. Si le droit d’émigrer n’est que marginalement contesté au sein de la communauté internationale notamment depuis l’effondrement de l’Union soviétique, le droit d’immigrer relève à l’échelle mondiale de la fiction.
Nous sommes donc partis du présupposé selon lequel l’ouverture totale des frontières à l’échelle globale est un « impensé » de la politique internationale. Ainsi, l’objectif du séminaire est de prendre le contre-pied de cette approche dominante, et de faire entrer ce fantasme dans la sphère des possibles. Cela permet une, ou plusieurs, représentation(s) des conséquences de la libre circulation sur la mobilité des personnes, en tenant compte des rétroactions de celle ci sur différentes variables socioéconomiques, géopolitiques etc.
Pour imaginer ce monde aux frontières ouvertes, nous avons mis en oeuvre une méthodologie interdisciplinaire innovante, fondée entre autre sur la construction de scénarios narratifs. Ceux-ci illustrent une vision d’un futur possible ou d’aspects possible du futur : la dimension narrative y est essentielle, et elle permet notamment de questionner et de structurer la discussion sur la nécessaire mise en cohérence systémique des différentes dimensions d’un problème.[1] L’objectif est double : dans un premier temps, proposer une méthode d’exploration des enjeux des politiques publiques en matière migratoire et leurs conséquences, et dans un second temps, éclairer les options et choix disponibles dans le cadre des processus de prise de décision. Cette dimension du projet, rappelle d’autres projets de recherche relevant des « Futures Studies » qui invite à relier l’exploration de futurs possibles et une approche normative des futurs préférés.
Le défi méthodologique de ce projet est évident. Nous sommes inspirés par différentes techniques d’expérimentation en politique publique notamment utilisée par l’IPP-PSE, ou encore d’élaboration de scénarios utilisées dans différentes disciplines (écologie, économie, géographie, histoire, archéologie) où la validation des scénarios repose davantage sur leur vraisemblance que sur leur falsifiabilité. L’intérêt de cette méthode et sa robustesse analytique découle donc non seulement de la cohérence et partant, de la plausibilité des scénario mais aussi de leur contraste et de leur créativité par rapport aux représentations communes, gardant en mémoire qu’un scénario est par définition une construction discursive de la réalité – il n’a pas en soi, d’objectivité.
Le choix de scénarios narratifs s’explique par une approche qualitative. Il ne s’agira pas ici de donner une image quantifiée du réel dans un monde aux frontières ouvertes, mais bien de dégager des récits des changements induits par l’ouverture des frontières, à la fois à l’échelle locale et régionale dans le strict cadre des couples migratoires, mais également à l’échelle globale.
Il s’agit donc de travailler sur des futurs possibles à l’échelle régionale et globale dans un monde aux frontières ouvertes à la migration dans un avenir proche.
Documents de travail
Pour voir l’invitation au séminaire, cliquez sur Invitation et programme séminaire Frontières Ouvertes Maltes, 4-7 dec. 2013
Pour voir le programme final du séminaire et les participants, cliquez sur Programme et participants – Séminaire Frontières Ouvertes, Malte 4-7 dec. 2013
Pour voir les diapositives de présentation méthodologique, cliquez sur Méthodologie Séminaire Frontières Ouvertes, Malte, 4-7 dec. 2013.