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27.12.2021
Les premiers sièges Boutmy dévoilés
C’est ce que l’on peut appeler un lieu chargé d’émotions. En cette soirée du 27 janvier, l’emblématique amphithéâtre Émile Boutmy a retrouvé maints de ses brillants alumni. Ils sont venus découvrir leur ancien siège fétiche qu’une plaque orne désormais, marquée de leur nom ou de celui d’une personne, également diplômée, qui leur est chère.
À ce jour, ce ne sont pas moins de 160 sièges qui ont été déjà réservés par des donateurs et donatrices, chacun et chacune avec un motif qui leur est propre. Cela représente près de 900 000 euros de dons récoltés grâce à la campagne de levée de fonds Gardez votre place en Boutmy, qui a permis de contribuer au financement de la rénovation du campus parisien de Sciences Po à travers son nouveau site du 1 Saint- Thomas, officiellement inauguré le 28 janvier dernier.
Tous et toutes, donateurs et alumni, expriment ainsi leur profond attachement à Sciences Po et plus particulièrement à cet amphithéâtre. “Cet amphi Boutmy, c’est le symbole vivant, organique, de ce qu’est Sciences Po”, a rappelé Mathias Vicherat, qui a lui-même réservé un siège en souvenir de ses années d’étudiant.
La campagne se poursuit en 2022
Depuis janvier 2022, la campagne est entrée dans une deuxième phase : chaque siège réservé et renommé participe désormais au financement et à la mise en œuvre d’actions en faveur des étudiants, de leur santé et de leur bien-être, chers à l’institution et figurant en priorité au programme du nouveau directeur, Mathias Vicherat.
Plus de 300 sièges peuvent ainsi encore être nommés, selon des niveaux de don associés à l’emplacement du siège et à la durée du nommage.
“C’est l’esprit de mon grand-père qui perdure”
Elles sont belles et variées, les raisons qui ont poussé donateurs et alumni à apposer un nom au dos de ces pupitres biplaces, dessinés par le designer Jean Prouvé dans les années 1930. Autant de témoignages de ce souhait commun de rendre, chacun à leur façon, une partie de ce que leur école leur a donné.
Pascal Perrineau, actuel président de Sciences Po Alumni, a ainsi désiré rendre hommage au nom de l’association à son ancien président d’honneur, Michel Euvrard et “à son sourire d’éternel étudiant”.
Laurent Develle, diplômé en 1987, raconte : “mon grand-père Philippe, que je n’ai jamais connu et qui est décédé pendant la Guerre, était étudiant à Sciences Po. J’ai retrouvé toute une série de livres sur lui, des traités, des concessions, des choses fantastiques, c’est ce qui m’avait motivé à passer le concours d’entrée à mon tour. J’y ai connu les trois meilleures années étudiantes de ma vie. J’ai toujours gardé le lien, même en travaillant ensuite au Japon où j’ai été président de l’association des anciens. Lorsque j’ai eu connaissance de cette levée de fonds, j’ai trouvé cette idée excellente de créer un campus en plein Paris. J’ai souhaité modestement y apporter ma contribution. À travers cette plaque apposée sur ce fauteuil, c’est l’esprit de mon grand-père qui perdure et le nom de notre famille que je représente”.
À quelques rangées de là, ce sont plusieurs acolytes de promotion qui évoquent le siège acquis au nom de leur ami disparu en 2012, Franck Biancheri, l’un des grands promoteurs d’Erasmus et du projet européen. “À Sciences Po, on a porté des valeurs d’humanisme, on a été formés à être innovants, on avait un rêve”, se souviennent ses camarades. “Par cette présence et à travers cet hommage dans cet amphithéâtre Boutmy, on espère que les promotions d’aujourd’hui reprennent le flambeau et fassent de nos valeurs les leurs”.
“L’un des plus beaux amphithéâtres du monde”
Alors que défilent sur l’écran géant les nom, prénom et année d’obtention du diplôme des 160 alumni qui ornent désormais les sièges de l’amphithéâtre, l’année 1936 attire forcément l’attention. Il s’agit de Timothée Gervis, l’un des plus anciens diplômés parmi les contributeurs, dont sa fille évoque le souvenir et pour lequel son petit-fils Paul, à son tour diplômé en 1985, a acheté une plaque afin d’honorer la mémoire.
Ce soir-là, c’est donc en famille que certains sont venus. Catherine Plas-Périn et Pierre-Louis Périn se sont rencontrés sur les bancs de Sciences Po dont ils sont respectivement sortis diplômés en 1985 et 1984. En présence de leur fille aujourd’hui adulte, ils évoquent leur rencontre et ce lieu emblématique, “l’un des plus beaux amphithéâtres du monde, dont l’on ressent encore l’âme particulière, dont l’on entend encore le craquement du bois”.
Ce même Boutmy, “je reconnais ne pas toujours l’avoir fréquenté avec toute l’assiduité qu’il méritait… le mal est réparé, très fier d’y avoir maintenant ma petite concession !” raconte pour sa part Adrien Ollat, issu de la promotion 2010.
Au-delà des histoires amicales ou des hommages familiaux, certains ont souhaité témoigner de leur affection à celui ou celle qui leur a montré la voie. Ainsi, Paul Priam a dédié ce siège et cette plaque au défunt Jérome Pourtau, diplômé en 1983, qu’il considère comme son mentor. Un homme qui lui avait prouvé combien pour lui “Sciences Po était le lieu où l’on développe un appétit féroce, pour la connaissance bien sûr, mais aussi pour les défis, les rencontres, les voyages, pour une vie riche et joyeuse. Il incarnait ces traits qui font de Sciences Po une école unique”.
Les amis et la famille de Laetitia Craig de Surville (promotion 1988) étaient également présents pour faire revivre le souvenir de celle qui a donné son nom à un prix particulier pour Sciences Po, qui permet de parrainer des étudiants lors de leur troisième année à l’étranger dans une université partenaire d’Asie du Sud-Est.