Culture de masse et société de classes
- Images WiP-studio (via Shutterstock) et PUF
Culture de masse et société de classes. Le goût de l'altérité
Philippe Coulangeon, Directeur de recherche CNRS (Sciences Po - OSC)
Presses universitaires de France, septembre 2021, 368 p.
Présentation débat autour de l'ouvrage, mercredi 17 novembre 2021 à 10h30 (Salle Percheron, 98 rue de l'Université pour les publics internes et sur Zoom - à confirmer).
Ce livre trouve son origine dans un intérêt ancien pour les questions liées à la composante culturelle des inégalités sociales et des rapports de classes. Il entend à ce titre défendre la portée analytique de la notion de classe sociale (...) dans un contexte où elles apparaissent pourtant moins clairement identifiées que par le passé à des cultures de classes unifiées et cohérentes. Ce brouillage des frontières symboliques entre les classes sociales, qui n'implique pas la réduction des inégalités au chaos anarchique des rivalités individuelles, trouve son origine dans une série de facteurs qui tiennent notamment aux transformations des modes de production et de circulation des biens et services culturels et à la diffusion de l'éducation.
SOMMAIRE
Introduction
De la culture comme identité à la culture comme ressources
Le brouillage des frontières culturelles et politiques entre classes
Les mutations de l'économie des ressources culturelles
Le capital culturel au XXIème siècle
Une société de classes sans culture de classes ?
Chapitre 1 - Culture et inégalité
Qu'est-ce qu'une inégalité culturelle
Du relativisme au culturalisme - Désirabilité et légitimité - Inégalité d'accès et inégalité de traitement
Culture, stratification sociale et rapports de classe
La stratification sociale de l'accès aux ressources - La superstructure culturelle des rapports de classe - La culture comme frontière et comme marqueur de statut - Volume et structure des capitaux
Chapitre 2 - La culture comme capital
Capital culturel et handicap scolaire
Arbitraire culturel et « violence symbolique »
La supériorité empirique des usages faibles du concept de capital culturel
Chapitre 3 - Un siècle d'expansion scolaire et de diffusion culturelle
Les conséquences sociales et culturelles de la diffusion de l'éducation
Un décalage transatlantique
La pluralité des modèles d'expansion : école de masse et écoles de classes
Chapitre 4 - Expansion scolaire et inégalités
Les trois dimensions de l'inégalité scolaire
La réduction incertaine de l'inégalité globale de la distribution des ressources éducatives - L'inertie du biais socioculturel de l'école - Les forces de rappel de l'origine
L'érosion de la rente scolaire et culturelle
L'inflation des diplômes - L'affaiblissement du magistère culturel de l'école
Chapitre 5 - Les fonctions émancipatrices de l'expansion scolaire en question
L'investissement éducatif au coeur de l'accumulation
Éducation et croissance - Rendements sociaux et financement public
L'éducation et la culture, arguments du bien-être individuel et collectif
Le salut scolaire à l'épreuve des théories critiques de l'École
L'École capitaliste - L'éducation au service de l'accaparement des opportunités - Qui trop éduque mal intègre ?
Les théories critiques de l'expansion scolaire au défi de ses effets
La robustesse des effets sui generis de l'éducation - L'effet compensateur des transferts culturels
Chapitre 6 - Le savant, le populaire et le mélange des genres
La métaphore de l'omnnivore
Un tropisme musical - Ouverture culturelle et distance sociale entre les répertoires
L'essor controversé d'un contre-modèle
Des formes éclectiques de la distinction culturelle - Des élites sans élitisme
Le recul de la distinction savante
Socialisation plurielle et éclectisme
Chapitre 7 - Les formes émergentes du capital culturel
Un capital multiculturel
Capital savant et capital technique
Capital culturel et réflexivité
La politique culturelle au défi de la redéfinition des clivages
Chapitre 8 - La recomposition des structures sociales du goût et des attitudes culturelles
Une mise à l'épreuve empirique de la portée du syncrétisme des goûts musicaux
Légitimité académique et légitimité éclectique
Chapitre 9 - L'ouverture à la diversité à l'épreuve des inégalités
Ouverture culturelle et rapports de classe
La gentrification comme relation de pouvoir et instrument paradoxal de l'entre-soi - Le capital multiculturel au risque de l'approriation
La déhiérarchisation incertaine des répertoires culturels
L'asymétrie des échanges symboliques entre les groupes sociaux - Les ambiguïtés du relativisme culturel - Les ressources relationnelles de l'ouverture - Un capital versatile inégalement accessible
Chapitre 10 - L'ouverture politique et culturelle comme horizon de la légitimité
Les avatars du vote de classe
Aux origines du vote « non naturel » - Les déterminants sociaux de l'ouverture à l'altérité
Le moteur générationnel du changement
De la révolution silencieuse au backslash conservateur - La structure générationnelle des changements culturels - Le double visage de l'expansion éducative
Chapitre 11 - Normes politiques, normes culturelles et normes morales
Le libéralisme culturel et son double
Quatre profils d'attitudes politiques
La superposition imparfaite des clivages hétérogènes
A lire au fil de la conclusion (extraits)...
- La massification scolaire, partout où elle s'est produite, a exercé des effets modestes et incertains sur la dynamique historique des inégalités. La diffusion de l'éducation ne s'est pas toujours accompagnée d'un réduction substantielle de l'inégalité sociale des chances d'accès aux différents niveaux de diplômes et de l'inégalité sociale des performances scolaires, frappées l'une et l'autre d'une assez forte inertie...
- Par ailleurs, l'école n'a favorisé la plupart du temps qu'un accroissement limité de la mobilité sociale au regard du rôle que lui prêtaient les doctrines de la méritocratie scolaire.
- Les changements associés à l'intensification et à la diversification de la production et des échanges culturels [analysés dans l'ouvrage] décrivent des sociétés traversées par des clivages culturels qui correspondent de moins en moins à l'opposition traditionnelle des registres savants et populaires mais de manière croissante au clivage entre l'ouverture et la fermeture à la diversité culturelle.
- Les transformations culturelles observées plus particulièrement depuis les années 80 au sein de la société française procèdent ainsi plus largement d'une inversion historique de la relation entre la distance symbolique et la distance physique entre groupes sociaux.
POUR EN SAVOIR PLUS
Site de l'éditeur (PUF)
Page de Philippe Coulangeon
Entretien sur France Culture (1er octobre, podcast, La Suite dans les idées par Sylvain Bourmeau)
Aux frontières de l’école : les choix parentaux en matière d’instruction alternative
- Image Eugenio Marongiu (via Shutterstock)
Soutenance de thèse, le jeudi 21 octobre 2021 à 14h00 à l'École de la recherche de Sciences Po (accès limité).
Jury
Marta Dominguez Folgueras (Associate Professor, Sciences Po - OSC, Directeur de recherche), Géraldine Farges (Maîtresse de conférence, Université de Bourgogne - IREDU), Pascale Garnier (Professeure des universités, Université Sorbonne Paris Nord - Experice), Claude Martin (DR CNRS, EHESP), Laura Merla (Professeure, UCLouvain), Agnès van Zanten (DR CNRS, Sciences Po - OSC, Directeur de recherche)
Ces dernières années, deux modalités relevant de l’éducation scolaire privée, encore peu répandues jusqu’à présent en France, connaissent une certaine popularité : l’instruction à domicile et l’école privée hors contrat « alternative ».
Le nombre d’enfants scolarisés dans des écoles privées hors contrat (premier degré), dont font partie les écoles alternatives, a été multiplié par 3,22 entre 2010 et 2019, un chiffre qui reste cependant marginal rapporté à l’ensemble des enfants scolarisés en France (0,23% en 2010 contre 0,75% en 2019).
Le nombre d’enfants instruits en famille est en augmentation de 111,11 % en 2018-2019 par rapport à l’année 2014-2015, selon une étude récente, mais qui pourrait les sous-estimer. 61% des enfants concernés étaient âgés de 6-10 ans et 39% de 11-16 ans.
Mais qu'est-ce qui conduit les parents à choisir une scolarité non conventionnelle pour leur(s) enfant(s) ? Quelles sont les conditions sociales pour s'engager dans un choix d’instruction « alternative » ?
En partant des enfants actuellement scolarisés à domicile et/ou inscrits dans des écoles dites « alternatives », cette thèse s'intéresse aux parcours biographiques de leurs parents. Elle propose une approche qui réunit la sociologie de l'éducation et la sociologie de la famille afin de comprendre comment les normes qui régissent l'espace familial ont un impact sur les choix éducatifs et, en retour, comment ces choix ont un impact sur les parents.
In recent years, two little-used private schooling options have been developing in France : homeschooling and "alternative" schooling, independent from the State.
The number of children enrolled in independent schools (primary level) increased by a factor of 3.22 between 2010 and 2019, a figure that remains marginal in relation to the total number of children enrolled in France (0.23% in 2010 versus 0.75% in 2019).
The number of homeschooled children is also up by 111.11 percent in 2018-2019 compared to 2014-2015, according to recent figures from the government-led impact study, although these figures remain imperfect and may be underestimated.
But what leads parents to choose non-conventional schooling for their child(ren) ? What are the social conditions for engaging in an "alternative" schooling choice ?
Starting with children currently homeschooled and/or enrolled in so-called "alternative" schools, this thesis focuses on the biographical paths of their parents. It proposes an approach that brings together the sociology of education and the sociology of the family in order to understand how the norms that govern the family space impact on educational choices and, in turn, how these choices have an impact on the parents.
Ségrégation urbaine et choix du collège
- Image LeManna (via Shutterstock)
Ségrégation urbaine et choix du collège :
quelles contributions à la ségrégation scolaire ?
Béatrice Boutchénik, Pauline Givord, Olivier Monso
Revue économique, 2021, vol. 72, n° 5, p. 717 à 747
Le système scolaire français fournit une illustration intéressante de l’impact du choix scolaire sur la ségrégation entre établissements, car il combine une affectation géographique assez stricte des élèves dans les collèges publics, avec l’existence d’établissements privés financés par l’État, non soumis à la carte scolaire.
En utilisant une approche d’équilibre partiel, les résultats empiriques de l'article donnent une mesure des contributions relatives de la ségrégation urbaine et du choix du collège sur la ségrégation scolaire pour trois zones urbaines françaises : Bordeaux, Clermont-Ferrand et Paris. En utilisant les limites précises des secteurs de recrutement scolaire et les données administratives sur les élèves inscrits, il a été possible d’identifier, pour chaque élève, le collège public dans lequel il aurait dû être inscrit selon la règle d’affectation, et le collège qu’il fréquente effectivement.
On peut comparer le degré de ségrégation scolaire qui serait observé si tous les élèves étaient inscrits dans le collège public de leur quartier au degré réel de ségrégation sociale dans les collèges. La différence entre la ségrégation résidentielle et la ségrégation scolaire indique dans quelle mesure le choix des familles de ne pas fréquenter leur collège public de secteur aggrave ou, au contraire, atténue l’impact de la ségrégation résidentielle sur la ségrégation scolaire. L'article détaille les deux principaux mécanismes opposés qui peuvent expliquer cette relation : effets de « réallocation » et d’« évitement ».
Sur le plan méthodologique, cet article propose un nouvel outil pour décomposer les indices de ségrégation, en s’appuyant sur une mesure couramment utilisée, l’indice d’entropie normalisé, version normalisée de l’indice d’information mutuelle.
Les résultats confirment que dans les trois villes, le niveau de ségrégation observé entre collèges reflète en grande partie le niveau de ségrégation urbaine. Cependant, les possibilités de choix scolaire, et notamment l’inscription dans les collèges privés, contribuent à réduire encore la mixité sociale dans les collèges de ces trois villes.
Le fait que certains parents évitent le collège de secteur contribue pour 37 % à 49 % au niveau de ségrégation dans les collèges, selon la ville considérée, résultat essentiellement déterminé par l’évitement vers l’enseignement privé.Si la mixité sociale se détériore dans les collèges publics évités, la polarisation sociale entre collèges privés est également marginalement plus élevée (et dans le cas de Paris, significativement plus élevée) que celle observée au niveau local.
Ces estimations empiriques statiques suggèrent que dans le contexte actuel, les pratiques de contournement de la carte scolaire sont étroitement liées au milieu socio-économique et au lieu de résidence des familles, et sont un mécanisme déterminant de la ségrégation scolaire.
Subjective wellbeing in rural and urban areas under the Covid-19 crisis in France
- Image sun ok (via Shutterstock)
OSC Scientific Seminar 2021-2022
Friday 24th September 2021, 11:30 am / 1:00 pm (Zoom videoconference)
Subjective wellbeing in rural and urban areas under the Covid-19 crisis in France
Marta Pasqualini
Post-Doc Research Fellow, Sciences Po - OSC
The difference between urban and rural areas, in terms of standard of living, is still being debated. If, on one hand, cities offer higher job opportunities, leisure activities, and cultural events, they are also characterized by higher cost of living, higher levels of pollution, and greater wealth inequality.
The Covid-19 pandemic, imposing everyone to be locked down at home, might have increased the relevance of living spaces by (re)opening urban-rural differences in subjective wellbeing.
By using a probability-based panel study, consisting of 1,404 individuals, we explored changes in subjective well being (SWB) over time, from the pre-pandemic period (2019) to about one year of lockdown (April 2021).
In addition, we investigated between-individuals differences based on rural-urban differential factors (i.e., compositional factors) and within-individuals differences based on events that have been experienced during the pandemic period (i.e., contextual factors).
Registration is mandatory to join the Zoom meeting (the link will be sent one day before)
Care earnings in the US and 24 European countries
- Image JP Wallet (via Shutterstock)
Care earnings in the United States and 24 European countries:
The role of social policy and labour market institutions
Emanuele Ferragina (Sciences Po, OSC & LIEPP)
Zachary Parolin (Bocconi University Milano and Columbia University)
Social Policy & Administration
First Published 08 September 2021 - Available online (Wiley Online Library)
Care occupations are gendered and remain relatively poorly paid, particularly in the United States. Prior research on the ‘care penalty’ primarily points to individual, relational, and market-valuation factors in explaining the relative earnings of care workers.
This study integrates these explanations with a comparative institutional perspective. Using higher-quality data and methods than previous comparative research in the field—that is, harmonized micro-data from the Current Population Survey and EU-SILC from 2005 to 2016, country and year fixed effects models, and a counterfactual analysis—we find that national variance in labour market and welfare state institutions explains most of the difference in the relative earnings of reproductive care workers between the United States and European countries.
Higher rates of collective bargaining coverage, stronger employment protection and welfare state spending contribute to higher relative earnings for reproductive care occupations, and lower relative earnings for high-status nurturant care occupations.
Differences in the relative earnings of care workers appear to be mostly a construct of social policy and labour market institutions rather than individual, relational, and market-valuation factors.
Classification of care occupations
Total employment shares by occupation type and region, 2016
Unequal from birth: causes and consequences of socio-economic inequalities in health at birth
- Image Anek Soowannaphoom (via Shutterstock)
OSC Scientific Seminar 2021-2022
Friday 10th September 2021, 11:30 am / 1:00 pm (Zoom videoconference)
Unequal from birth: causes and consequences of socio-economic inequalities
in health at birth
Lidia Panico
Chargée de recherche, INED
Socio-economic inequalities in health are well documented in the literature. Such inequalities appear to persist over time, accumulate throughout life, and seem to begin from birth.
A long standing literature has described significant socioeconomic disparities in key birth health indicators, such as prematurity and birthweight, which appear to influence health and development throughout life.
While studies are mostly based on data issued from Anglosaxon countries, a smaller literature has shown that inequalities in birth health are also evident in countries such as Italy, Sweden, Finland, and Spain, where the underlying socioeconomic stratification and health care access is significantly different.
This presentation will paint a picture of inequalities in France in birtweight, using nationally representative birth cohort data.
Using highly harmonized data, I first will compare gradients in France to those issued from the US and the UK, and analyse whether the relative importance of a set of potential mechanisms producing inequalities in birthweight varies across these three countries.
Finally, I will explore whether birthweight is correlated to a number of developmental indicators in early childhood, and explore potential mechanisms behind these relationships.
Registration is mandatory to join the ZOOM meeting (the link will be sent one day before)
What goes around meat eating, comes around
- Image kaikups - Market in Chariduar (via Shutterstock)
PhD Defense, Wednesday 22th September 2021, 2pm (via Zoom)
Jury
Philippe Coulangeon (PhD supervisor, CNRS, OSC), Sonalde Desai (reviewer, University of Maryland), Magne Paalgard Flemmen (reviewer, Universitetet i Oslo), Christophe Jaffrelot (PhD supervisor, CNRS, CERI), Jules Naudet (CNRS, CEIAS), Divya Vaid (Jawarhalal Nehru University)
Since 2010, more than two hundred cases of violence related to the sale or alleged consumption of beef or non-vegetarian products, against religious minorities and low castes, have occurred in India.
How can food trigger such violent attacks? In a context of deep transformations of the social structure, the dissertation suggests that these incidents mirror symbolic struggles between religious and caste groups, and that they indicate the continued cultural hegemony of the Hindu high castes, of which vegetarianism is one of the most emblematic markers.
Based on secondary analysis of quantitative surveys and on fieldwork conducted in Uttar Pradesh, a region in northern India, I show how this diet remains salient in the contemporary period.
In doing so, I highlight the importance of religion and caste in food lifestyles and I uncover the mechanisms of diffusion of cultural practices, whether through processes of cultural emulation deriving from class mobility or in relation to the stigmatization of the Muslim minority.
I also highlight the plurality of repertoires of justification for vegetarianism, particularly within the most affluent and educationally endowed classes. In sum, the convergence between the different meanings attributed to this diet – ranging from religious, economic, political, dietary, and even environmental – favors the centrality of vegetarianism in the Indian social space, which in turn plays a key role in the social dynamics of status, integration and stigmatization in contemporary India.
Depuis 2010, plus de deux cent cas de violence liés à la vente ou à la consommation présumée de bœuf ou de produits non végétariens, à l'encontre de minorités religieuses et de basses castes, ont eu lieu en Inde.
Comment l’alimentation peut-elle déclencher des attaques aussi violentes ?
En étudiant les transformations de la structure sociale, la thèse suggère que ces incidents sont le reflet de luttes symboliques entre groupes religieux et de castes et qu’ils traduisent le maintien de l’hégémonie culturelle des hautes castes hindoues, dont le végétarisme en est un des marqueurs les plus emblématiques.
À partir de l’analyse secondaire d’enquêtes quantitatives et d’entretiens menés dans l’Uttar Pradesh, une région du Nord de l’Inde, je montre comment ce régime alimentaire demeure central dans la période contemporaine.
Ce faisant, je souligne l’importance de la religion et de la caste dans les styles de vie alimentaires, tout en mettant au jour des mécanismes de diffusion culturelle, qu’ils relèvent de processus d’émulation culturelle liés à la position de classe ou qu’ils soient en lien avec la stigmatisation de la minorité musulmane.
Je souligne enfin la pluralité des répertoires de justification du végétarisme, en particulier au sein des classes les plus aisées et les plus dotées en capital scolaire. En somme, la convergence entre les différentes significations – religieuse, économique, politique, diététique, environnementale – attribuées à ce régime alimentaire favorise la prégnance du végétarisme dans l’espace social indien, faisant ainsi jouer à ce dernier un rôle clef dans les dynamiques sociales de statut, d’intégration et de stigmatisation dans l’Inde contemporaine.
The combined effect of Covid-19 and neighbourhood deprivation on two dimensions of subjective well-being
- Illustrative picture by Ian Francis, via Shutterstock
Laura Silva, PhD at Sciences Po - OSC, join to Franco Bonomi Bezzo (University of Milan, La Stalate) and Marteen van Ham (Delft University of Technology and University of St Andrews, Scotland) have just published a paper on PLOS ONE: "The combined effect of Covid-19 and neighbourhood deprivation on two dimensions of subjective well-being: Empirical evidence from England". This peer-reviewed paper is available in open access.
The spread of the pandemic offers new opportunities to investigate the relationship between neighbourhood deprivation and well-being. There is
growing evidence that Covid-19 has exacerbated existing spatial inequalities.
Authors investigate the combined effects of the Covid-19 crisis and living in U.K. deprived neighbourhoods on two dimensions of subjective well-being: hedonic (i.e. mental health) and evaluative (i.e. life satisfaction) subjective well-being.
Their starting hypothesis is that individuals who live in more deprived neighbourhoods, which tend to be more densely populated with smaller houses and overall less desirable living conditions, have experienced the effect of the pandemic more severely than those living in less deprived areas.
They use data from Understanding Society, the UK Household Longitudinal Study, which began in 2009 and covers over 100,000 individuals from around 40,000 households in the UK. In addition, they designed specific surveys for understanding the changing impact of the pandemic on the welfare of UK individuals.
A complex statistical analysis with a set of cross-sectional Ordinary Least Squares regressions and a fixed effect difference-in-differences model is fully described in the paper.
Among the results: for those living in more deprived neighbourhoods the level of hedonic well-being decreased more than for those living in better areas. But there is no such difference for evaluative well-being. Before the Covid-19 lockdown both hedonic and evaluative well-being measures were strongly negatively correlated with neighbourhood deprivation, but the restrictions imposed during the lockdown have had a different effect on the two correlations.
Birth Order and First Sexual Experience: Do Siblings Influence Sexual Debut in Adolescents?
- Image Dmitry Naumov (via Shutterstock)
Birth Order and First Sexual Experience:
Do Siblings Influence Sexual Debut in Adolescents?
Marta Pasqualini (Sciences Po - OSC), Amanda Sacker (University College of London)
& Anne McMunn (University College of London)
Archives of Sexual Behavior, The Official Pulication of the International Academy of Sex Research
First Published, 21 August 2021 (Open Access)
Authors explored the relationship between birth order, sex, timing of sexual initiation, and its consequences for risky sexual behavior and sexual health. They evaluated several research hypothesis. Data are drawn from the third UK National Survey of Sexual Attitudes and lifestyles. A selected sample of young adults aged 16-24 sexually active was build for face to face interviews and self-completion questionnaires.
Birth order represents a social determinant of individual development, which strongly affects the propensity to adopt certain behaviors and attitudes. Empirical evidence has suggested that siblings are major socializing agents with regard to issues that are relevant for adolescents, such as the first sexual experience.
Whereas women born as only-children were more likely to sexually debut at later ages, middle-child boys were significantly more prone to initiate sexual intercourse earlier compared with first-borns. As expected, early sexual initiation was associated with riskier behaviors and sexual health outcomes.
Authors hypothesized that having a sister as the confidant concerning sexual issues would protect both men and women from adopting risky behaviors and contracting sexual diseases (“mentor effect”)... read here the full paper to consult the whole results and strengths.
Uncertain Matchmaking: the Reproduction of Unequal Opportunities through the Hiring Process
- Illustration d'après nnnnae (via Shutterstock)
OSC Scientific Seminar 2021-2022
Friday 3rd September 2021, 11:30 am / 1:00 pm (Zoom videoconference)
Uncertain Matchmaking: the Reproduction of Unequal Opportunities
through the Hiring Process
Gerbrand Tholen
Senior Lecturer in Sociology, City, University of London
The paper to be presented analyses how employers identify their labour market needs within the recruitment and selection process. It is based on a qualitative study of external recruitment consultants who help employers hire professionals in sectors such as engineering, finance, and marketing. It demonstrates that relational claim-making and categorisation by employers – and negotiation between stakeholders, including consultants – fundamentally shape what constitutes a suitable or desirable candidate.
The paper argues that this leads to unequal opportunities for particular groups and individuals, using two examples. The first part investigates how organisational fit is defined and applied by employers. The second part explains how hiring criteria and requirements are co-created and continue to shift during the recruitment process.
Registration is mandatory to join the ZOOM meeting (the link will be sent one day before).
The End of Austerity as Common Sense?
- Picture: 1358bensalvo (via Shutterstock) - "Austerity wage reduction"
The End of Austerity as Common Sense?: An Experimental Analysis of Public Opinion Shifts and Class Dynamics During the Covid-19 Crisis
Emanuele Ferragina (Associate Professor, Sciences Po - OSC)
Andrew Zola (Research Assistant and Ms Student, Sciences Po)
New Political Economy, online 20th July 2021 - The paper is available online for subscribers (Taylor & Francis journals)
The authors investigate the question of the austerity politics acceptance during the Covid-19 crisis in France. They test if citizens’ viewpoints are sensitive to the trade-off between health and economics, receptive to austerity and conditioned by their socioeconomic status. They find change into public opinion through the lockdown and afterwards.
"The aim of this paper is to understand if, and to what degree, public opinion regarding the suitability of austerity politics and support for public services has begun to realign. While the French public appears to have widely acquiesced to fiscal consolidation measures in the aftermath of the global financial crisis, we examine whether this is still the case today. Theoretically, we take pro-austerity crisis narratives as our basis for measuring public attitudes. These narratives make the policy path towards fiscal consolidation appear as a necessary and inevitable response to economic crisis".
"The Covid-19 pandemic constitutes an exceptional setting to study the salience of austerity in crisis narratives. Moving within this context, our paper provides a timely analysis of public viewpoints of austerity in the midst of a public health and economic crisis based on a unique set of panel data and a methodological approach mixing survey questions and experiments".
"Our empirical evidence suggests that public preferences favour increased public spending in relation to pre-epidemic levels, especially in healthcare and education — sectors greatly impacted by austerity measures in the recent past. Additionally, while public opinion is highly manipulable with authoritative messages about health and economic concerns, this is not the case with pro-austerity crisis narratives for the large majority of the public. Only the upper class (...) continue to partially support these narratives".
"The potential implications of these results for the study of class and conflict in political economy and sociology are considerable. There is a class divide of public preferences for austerity that cuts across wealth, profession and self-perception of position in society. Does this mean that the crisis precipitated by the Covid-19 outbreak might contribute both to an increased division of material privilege along class lines (‘class in itself’) and also to increased divisions in the ‘common sense’ held by these groups (‘class for itself’)?"
"Our findings seem to suggest that the political economy order underpinned by neoliberal economics and austerity does not seem to be considered as viable by the large majority of the French public".
Une analyse territoriale fine de l'exposition à l'insécurité en Île-de-France
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Comment affiner des statistiques qui peuvent apparaître trompeuses s'agissant du sentiment d'insécurité ou de la victimation ? Comment sortir d'un effet de stigmatisation de certains quartiers ? L'exposition à la délinquance gagnerait à être analysée de manière fine, en tenant compte de la diversité des territoires : ville centre, périurbain, lointaine banlieue...
C'était l'objectif des chercheurs du Centre de recherches Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales (CESDIP) et de l'OSC réunis dans le projet INSOCPOL (financement ANR - Appel à projet « Inégalités, discriminations, migrations ») clôturé en 2020. On en trouvera les principales conclusions exposées dans un article de la revue Déviance et société.
Antoine Jardin (CESDIP), Edmond Préteceille (Sciences Po - OSC), Philippe Robert (CESDIP) et Renée Zaubermann (CESDIP), « Territoires et insécurité en Île-de-France », Déviance et société, vol. 45, n° 2, p. 319-355, juin 2021. Article disponible sur CAIRN.
Déjà en 2005, des chercheurs de l'OSC (Nicolas Herpin et Hugues Lagrange), avait distingué dans leurs travaux les zones résidentielles aisées peu concernées par la délinquance, les centres-villes exposés à la victimation mais sans grande inquiétude exprimée et des zones populaire de relégation très affectées par le sentiment d'insécurité. Au fil des études, la typologie s'est enrichie... les scientifiques cherchant à combiner les caractéristiques des populations avec les spécificités territoriales.
Dans le projet ici présenté, les chercheurs sont partis des caractéristiques des unités territoriales en combinant 4 bases de données permettant de construire 4 types d'indicateurs :
- les enquêtes de victimations ont permis de bâtir des indicateurs d'atteintes aux personnes et de sentiment d'insécurité (Institut Paris Région) ;
- l'INSEE a fourni la composition socioprofessionnelle ainsi que l'origine géographique des populations présentes sur l'unité (recensement national à l'échelle de l'IRIS) et Edmond Préteceille a pu tirer profit de sa typologie des types socioprofessionnels (à partir des PCS) et de celle des types migratoires pour situer le milieu social et la présence de populations immigrées ;
- enfin l'analyse des résultats électoraux a fourni un indicateur des comportements politiques sur la question de l'insécurité.
La maille territoriale d'observation revêt une importance particulière. Les chercheurs ont finalement choisi la commune (arrondissement à Paris) pour exploiter les données. Une comparaison des territoires a pu être menée, chaque commune possédant ses variables de profil de composition sociale et migratoire, victimation, peurs et préoccupations, rapport au quartier et résultats électoraux.
L'étude fait ressortir 8 types distincts de territoires :
- Sécure de la bourgeoisie parisienne
- Sécure des classes supérieures à Paris
- De classe moyenne supérieures parisienne, avec victimes ++ et insécurité -
- De grande banlieue, avec victimes - et peu insécure
- De banlieue éloignée moyen/mélangé, avec victimes - et insécure +
- De proche banlieue moyen/mélangé, peu insécure
- De banlieue éloignée, petite classe moyenne et ouvrière, avec insécurité ++
- Prolétaire et immigré de proche banlieue, avec victimes ++ et insécurité ++
Les auteurs de l'étude tirent plusieurs conclusions exposées dans l'article.
Les espaces apparaissent très divers par leur exposition à certaines victimations ou au sentiment d'insécurité, les deux n'étant pas toujours corrélés. Victimations et sentiment d'insécurité ne fonctionnent pas selon la même logique.
Le risque de victimation est lié à la position géographique, culminant dans la capitale.
L'insécurité concerne les classes « dominées » selon 2 modalités : territoires de la précarisation et hantise de la précarisation...
Nouveau regard sur le rural et l'urbain via les statistiques éducatives
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Du rural à l'urbain, les variations du milieu social des collégiens selon la densité des communes et la proximité des villes
Olivier Monso (DEPP-MENJS, sous-direction des synthèses), Sciences Po - OSC et LIEPP
Education et formations, n° 102, « Les territoires de l'éducation : des approches nouvelles, des enjeux renouvelés », numéro dirigé par Jean-Richard Cytermann et Olivier Monso, p. 105-132. Article disponible en ligne.
Plusieurs articles de ce numéro de Education et formations ont pour objectif de montrer comment le fonctionnement du système éducatif, le parcours, la réussite des élèves, se différencient selon le type de territoire. Du rural éloigné à l’urbain très dense, les problématiques éducatives et les réponses qui leur sont apportées peuvent être différentes. Ces comparaisons, pour être faites de façon pertinente, prennent en compte le fait que les élèves résidant dans le rural ne correspondent pas en tous points aux élèves urbains, en matière de contexte socioéconomique et notamment de milieu social. À défaut d’intégrer cette dimension dans l’analyse, on risque d’interpréter de façon erronée le lien entre le type de territoire et les variables éducatives.
La première partie de cet article décrit les milieux sociaux des parents d’élèves du point de vue de leur groupe socioprofessionnel, issu de la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) de l’Insee. La seconde partie mobilise un indice synthétique élaboré par la DEPP à partir des professions des deux parents, prenant en compte leur lien avec les ressources culturelles et matérielles facilitant la réussite scolaire. Cette double approche permet, à la fois, d’étudier comment les transformations de la structure sociale des actifs français se traduisent dans celle des parents d’élèves, et d’envisager les conséquences que ces transformations pourraient avoir sur la réussite et les parcours scolaires.
Quelques constats :
En appliquant la définition de la ruralité « historique », encore courante dans la statistique publique, appuyée sur les communes hors unité urbaine, il ne semble plus possible, aujourd’hui, de dire que les élèves issus d’un milieu rural sont plus défavorisés socialement que les élèves urbains.
(...) les positions sociales restent plus défavorisées dans les types de communes éloignées des principaux centres urbains et de leur périphérie, qui incluent également les bourgs et les petites villes. Ces dernières ont connu, dans leur ensemble, une précarisation relative, ne bénéficiant pas (ou peu) de la dynamique des métropoles, ni de l’attractivité résidentielle de certains territoires ruraux.
Inversement, les élèves ayant les situations sociales les plus favorables, en moyenne, se situent aujourd’hui dans le rural et l’urbain périphérique peu dense, qui ont bénéficié d’un dynamisme économique et résidentiel relativement aux autres types de communes. Bien que classées, l’une dans le rural, l’autre dans l’urbain selon la définition historique de la ruralité, ces deux types de communes partagent des similitudes quant aux milieux sociaux des collégiens.
L'article intégral est téléchargeable ici (pdf, 1,4 Mo).
Lien vers le sommaire de la revue, numéro 102.
Comprendre la ségrégation genrée des cursus et métiers
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Cursus et métiers : comprendre la ségrégation genrée
En matière d’éducation, les femmes surpassent désormais les hommes : leurs taux de réussite aux diplômes dans le secondaire et l’enseignement supérieur sont nettement plus élevés dans quasiment tous les pays de l’OCDE (1). Grâce à ces progrès, les écarts de rémunération et de carrière entre les sexes se sont considérablement réduits au cours des dernières décennies. Aujourd’hui, les femmes accèdent autant que les hommes aux emplois diplômés.
Cependant, lorsque l’on examine leurs domaines d’études, les femmes restent sous-représentées dans certains emplois, en particulier les mieux rémunérés comme l’ingénierie et les TIC. Au contraire, elles sont surreprésentées dans d’autres emplois ou secteurs, caractérisés par des revenus inférieurs à la moyenne, tels que le domaine artistique ou les sciences humaines.
On constate aussi que la ségrégation entre les sexes dans l’enseignement supérieur est très résistante au changement, y compris dans les cohortes les plus récentes.
Or, cette ségrégation dans les métiers et les secteurs est l’un des facteurs principaux expliquant l’écart salarial entre les hommes et les femmes. Il faut donc comprendre comment et quand elle se génère, afin de la contrer par des politiques efficaces. Malheureusement, ses ressorts ont été peu étudiés. Si plusieurs hypothèses ont été proposées, les preuves empiriques restent rares et surtout limitées aux États-Unis.
Pour éclaircir cette énigme, Carlo Barone et Estelle Herbaut ont exploité une riche enquête longitudinale à grande échelle, réalisée en France par l’office statistique du Ministère de l’Éducation nationale (DEPP). Elle permet de suivre une cohorte d’étudiants depuis leur entrée dans l’enseignement secondaire jusqu’à la fin de leur cursus supérieur. Les auteurs ont ainsi utilisé un ensemble de données recueillies auprès d’élèves, d’enseignants, de parents et de plusieurs sources administratives (2).
La suite de l'article est à retrouver sur la page du magazine COGITO : https://www.sciencespo.fr/research/cogito/home/cursus-et-metiers-comprendre-la-segregation-genree/
Version en anglais prochainement disponible.
(1) En France 26% des femmes, contre 23% des hommes, ont en 2020 un diplôme de niveau Bac+3 (Source INSEE).
(2) Estelle Herbaut, Carlo Barone, “Explaining gender segregation in higher education: longitudinal evidence on the French case”, British Journal of Sociology of Education, 2021.
Angela Greulich membre de l'IUF
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L'Institut universitaire de France favorise, depuis 30 ans, le développement de la recherche de haut niveau en renfonçant l'interdisciplinarité. Chaque année, elle nomme, après examen de leur dossier, des lauréats qui deviennent membres juniors ou séniors de l'Institut pour une durée de 5 ans. Ce statut présente plusieurs avantages : outre des crédits de recherche et une prime d'encadrement doctoral et de recherche, il permet de consacrer plus de temps aux travaux scientifiques pour mener à bien des projets innovants et nouer des partenariats.
Après l'INED et l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Angela Greulich, a rejoint l'OSC en 2019, où elle est aujourd'hui Professeure des universités. Elle inscrit ses recherches dans le champs de la démographie économique, observant les évolutions affectant les structures familliales, notamment les inégalités de genre, d'éducation et de revenus.
Lauréate du concours 2021, elle envisage avec enthousiame les années qui viennent :
« Je suis très heureuse d'être membre junior de l'IUF. Ma délégation me permettra de disposer de temps et de moyens financiers supplémentaires pour réaliser un projet de recherche qui se focalise sur les interactions entre dynamiques démographiques, activités professionnelles des femmes et politiques sociales dans les pays européens. Dans mon projet de recherche IUF, je vais décrire et évaluer les différentiels intra-pays de fécondité périodique et leur dépendance au contexte institutionnel en Europe. Les gradients éducatifs des niveaux de fécondité seront quantifiés pour les cohortes qui sont actuellement en âge de procréer, en couvrant l'ensemble des pays européens, pendant plus de 15 années. Ces nouvelles données démographiques permettront d'améliorer l'évaluation des impacts des politiques sur les différentiels et les niveaux de fécondité en Europe. En mettant l'accent sur l'interaction entre les politiques familiales et les fonctionnalités du marché du travail, le projet vise à mieux comprendre comment les incohérences politiques entraînent actuellement des inégalités de fécondité entre, et au sein, des pays européens. »
[English] Angela Greulich is junior fellow of the Institut universitaire de France (IUF), 2021-2026. Since 30 years, the IUF grants researchers to reinforce interdisciplinarity, excellence and international recognition.
"I am very happy to be a junior member of IUF. My delegation (2021-2026) will allow me to have additional time and financial resources for realizing a research project that focusses on interactions between demographic dynamics, women’s working activities and social policies in European countries. In my IUF research project, I will describe and evaluate within-country differentials in period fertility and their context dependency in Europe. Educational gradients of fertility levels will be quantified for those cohorts who are currently at childbearing age by covering the whole set of European countries, during more than 15 years. These new demographic measures enable improving the assessment of policy impacts on fertility differentials and levels in Europe. By setting the focus on the interplay between family policies and labour market functionalities, the project intends to provide a better understanding of how policy incoherencies currently cause fertility inequalities between and within European countries."
A New Old Macroeconomics of Social Cohesion:
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OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday 18th June 2021, 11:30 am / 1:00 pm (Zoom videoconference)
A New Old Macroeconomics of Social Cohesion:
Rising Prosperity Still Trumps Rising Inequality, at Least for Many
Markus Gangl
Professor of Sociology
Goethe-University Frankfurt, Dpt of Social Sciences
The presentation takes up concerns about socially corrosive effects of rising economic inequality in Western societies. We compile a harmonized database of cross-nationally comparable survey data from 32 countries and spanning a four-decade observation window to provide new evidence on the relationship between inequality and social trust. We not the least conduct our research in response to the empirical challenge posed by the conflicting evidence from prior research based on cross-sectional data (that generally confirms a negative effect of inequality on trust) and more recent studies using longitudinal designs (that offer much less conclusive evidence, at least when considering countries other than the United States).
Based on our own estimates, we contribute the following key observations: first, rising economic inequality has led to lower levels of trust, but properly isolating this effect requires to account for the role of simultaneous increases in prosperity. Rising prosperity increases social trust, and tends to empirically outweigh the adverse effects of rising inequality in the aggregate. However, there is evidence of a tunnel effect, i.e. declining tolerance of inequality at higher levels of prosperity, so that inclusive growth and public redistribution become increasingly important for sustaining social cohesion.
Finally, we find that positive implications of rising prosperity to a significant extent accrue as private gains among successful citizens, so that the contextual effects of macroeconomic conditions appear decidedly more negative than their total effects. As contextual effects furthermore vary by level of education, we find rising prosperity (but not rising inequality) to create an increasing trust wedge between privileged and less fortunate members of society.
Registration is mandatory to join the ZOOM meeting (the link will be sent one day before).
A contentious category: ethnoracial self-identification in a colorblind France
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OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday 11th June 2021, 11:30 / 13:00 am (Zoom videoconference)
A contentious category: ethnoracial self-identification in a colorblind France
Patrick Simon
Directeur de recherche, INED
Unité Migrations internationales et Minorités
Recent controversies about the use of the concepts of race, racialization, institutional racism, etc in social science and antiracist activism are echoing recurring so-called ethnic statistics controversies in France. Indeed, studying race is contentious in the French context, and especially in quantitative studies. The first article of the Constitution has been recently revised to delete reference to race as an illegitimate distinction in laws and policies. Beyond the legal and political framing, what consequences produces this reinforcement of colorblindness in social representations and interactions. Instances of racialization in social life have not been curtailed by the colorblind framing, even though it is plausible that such framing has an impact on the forms and intensity of racial tropes in colorblind vs race-conscious societies.
To contribute to this research agenda, our paper, written with Haley McAvay, will take stock of questions about ethnoracial identification in an handful of surveys in France, namely the "Mesure de la diversité" survey (Ined, 2006), "Perceptions et expériences des discriminations en Ile-de-France" (ARDIS/INED, 2015) and "Accès aux droits" (DDD, 2016).
After a quick overview of the issues with ethnoracial statistics in France, I will discuss the answers to self and third party identifications in ethnoracial classification in these surveys. The refusals to self-identified are collected via different items, from the usual non response to a "I don't fit in" opt out version or non expected answers like "Human", "Citizen of the world", etc. These answers vary consistently across ethnicity and race, other socio-demographic profiles and social experiences including discrimination. These answers document indirectly a state of the art of the racialization processes in France and the different ways to cope with them.
Registration is mandatory to join the ZOOM meeting (the link will be sent one day before).
Discrimination of Muslims in European Labour Markets
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OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday 28th May 2021, 11:30 / 13:00 am (Zoom videoconference)
Discrimination of Muslims in European Labour Markets:
Evidence from Cross-National Field Experiments
Valentina Di Stasio
Assistant Professor
Utrecht University
European Research Centre on Migration and Ethnic Relations (ERCOMER)
Drawing on the GEMM Project, a cross-nationally harmonized field experiment conducted in five European countries (Britain, Germany, Netherlands, Norway and Spain), I analyze whether and how employers discriminate on the basis of ethnicity, religion and gender when making hiring decisions.
I compare the callbacks received by applicants with identical skills, qualifications and work experience but varying in gender, ethnic and religious background, across different institutional contexts.
In the seminar, I present selected findings from a set of studies on the topic of anti-Muslim discrimination. I show that applicants originating from countries where Islam is the dominant religion are targets of employer discrimination. In particular, in the British context, a meta-analysis indicates that the level of discrimination faced by South Asians is as high today as it was 50 years ago.
With regard to cross-national differences (and similarities!) in discrimination rates, institutional theories cannot convincingly explain the pattern of findings I observe. Results indicate that employers are not simply avoiding applicants from any culturally distant group, but rather show an especially strong reluctance to hire Muslims. At the same time, I find large variation in the callbacks received by Muslim applicants, depending on their country of origin: employers are less likely to hire Muslims originating from more authoritarian and more gender-unequal countries, which suggests that Islam is a brighter boundary for some Muslim groups than others.
Registration is mandatory to join the ZOOM meeting (the link will be sent one day before).
Valentina Di Stasio is Assistant Professor at the Utrecht University - ERCOMER and a research fellow of the WZB Berlin Social Science Centre. Her recent work, based on experimental and observational data, focuses on discrimination on grounds of ethnicity, race, gender and religion, and has a strong comparative focus.
Before joining Utrecht University, Valentina worked at the University of Oxford, the WZB Berlin Social Science Centre and the University of Amsterdam.
Her PhD thesis – "Why Education Matters to Employers: A Vignette Study in Italy, England and the Netherlands" – was awarded a prize for best dissertation of the year (2015) by the European Consortium for Sociological Research.
Her work has been published in various peer-reviewed journals, including: Annual Review of Sociology, Social Forces, European Sociological Review, Sociology of Education, Research in Social Stratification and Mobility, The British Journal of Sociology, Journal of Ethnic and Migration Studies.
The Intersection of Organizational Inequalities
- Image Vitalii Vodolazskyl (via Shutterstock)
The Intersection of Organizational Inequalities
How Gender, Migrant Status, and Class Inequality Relate to Each Other
in French workplaces
Olivier Godechot (OSC, MaxPo) & Mirna Safi (OSC)
OSC Papers 2021/1 (May 2021, pdf, 1.6Mo, 28 p.)
In this working paper, we combine intersectional and organization theoretical insights and ask how different types of inequality are related within French workplaces. Our motivation is to clarify the meaning of workplaces as “inequality regimes” by asking if workplaces reinforce multiple inequalities or if there are tradeoffs between them.
Using French administrative data and novel techniques, we scrutinize correlations between class, gender and nativity wage gaps at the workplace level. We also study how each of these gaps relate to a fourth measure of wage inequality we call intra-categorical inequality (i.e within the three-level cross-categorization class × gender × nativity).
We discuss two sets of findings. First gender and nativity wage gaps are negatively correlated within workplaces. Second, while the gender gap is higher in more unequal workplaces, the nativity gap is higher in more equal workplaces. Finally, we also ask how industry, urban environment, and various workplace characteristics affect these patterns.
Our findings suggest that workplaces are not just sites of producing multidimensional inequality, but sites which specialize in inequality types.
Katharina Meitinger (Utrecht University)
- Illustration d'après Andrew Krasovitckii (via Shutterstock)
Assessing Comparability and Explaining Why It is Absent
Katharina Meitinger (Assistant Professor, Utrecht University)
21st May, 11:30am, Online
As part of the Méthodes quantitatives et analyse des données seminar (La soufflerie interdisciplinaire Sciences Po)
There has been a tremendous increase in cross-national data production in social science research in recent decades. Before drawing substantive conclusions based on cross-national survey data, researchers need to verify whether the measures are indeed comparable. If cross-national data are not tested for comparability, researchers risk confusing methodological artifacts as “real” substantive differences across countries. Therefore, quantitative measurement invariance tests are an essential tool for researchers working with cross-national data.
However, researchers often find it particularly challenging to establish the highest level of measurement invariance, that is, exact scalar invariance. When measurement invariance is rejected, it is crucial to understand why this is the case. The recently developed qualitative method of web probing can supplement a quantitative assessment and reveal why measures are incomparable.
This presentation will start with a short introduction of different types of biases that can threaten the comparability of data (e.g., construct bias, item bias). This will be followed by an overview of quantitative measurement invariance tests and how missing exact scalar invariance is addressed in the quantitative approach (e.g., alignment, BSEM). It will introduce the qualitative approach of web probing and present results from an article by Meitinger (2017) that illustrates a mixed-methods approach to assess and explain (in)comparability with the example of patriotism and nationalism and the 2013 International Social Survey Program (ISSP) module on “National Identity.”
In addition, the presentation will also discuss further substantive applications of web probing, such as measures of gender attitudes, health, and national identity (national pride and patriotic feelings).
Registration is mandatory to join the ZOOM meeting (the link will be sent one day before).
MORE INFORMATION
Dr Katharina Meitinger, activities and publications (Utrecht University)
Pathways to Social Class: A Sequence Analysis of Class Histories in France
- Image Sergey Tinyakov (via Shutterstock)
OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday 14th May 2021, 11:30 / 13:00 am (Zoom videoconference)
Pathways to Social Class: A Sequence Analysis of Class Histories in France
Marta Veljkovic
Doctorante, Sciences Po - OSC et INED
While it is generally accepted that life courses are largely structured by the social class to which one belongs, class trajectories have seldom been analyzed in the French context.
Our previous analyses have shown that while the degree of intragenerational mobility has changed (showing a slight increase of career fluidity across cohorts), the structure of this mobility has remained rather stable over time.
Based on this observation, this work focuses on the second dimension of mobility (i.e. its structure) and thus proposes to study the different routes to social classes. Using the retrospective survey Histoire de vie (Insee, 2003) and applying sequence analysis, it seeks to reconstruct the career paths of men and women in order to identify the typical trajectories of entry into different social classes; these class trajectories will then be analysed in the light of the social resources they are likely to share, particularly with regard to the individual’s social origin and level of education.
Registration is mandatory to join the ZOOM meeting (the link will be sent one day before).
Parental employment uncertainty and early childhood development
- Image Fizkes (via Shutterstock)
Séminaire scientifique de l'OSC 2020-2021
Vendredi 7 mai 2021, 11h30 / 13h (Zoom video conference)
Parental employment uncertainty and early childhood development.
An analysis of the French case
Marta Facchini
Doctorante, Sciences Po OSC et LIEPP
Early childhood is a critical moment for the development of skills crucial for school success and social adjustment. A large body of literature has described socio-economic gradients in children’s skills. Following the life-course approach, scholars found that in Anglo-Saxon countries a turbulent work trajectory has a negative impact on child skills. However, we lack evidence from countries where parents can access larger and more comprehensive welfare support.
In this work, I investigate whether in France the employment uncertainty of the parents is associated with a reduced development of their children’s cognitive and soft skills. More specifically, I compare households whose parents have a permanent job to households whose parents have temporary jobs. Moreover, I study the role of persistent employment uncertainty, defined as a series of temporary jobs and may include episodes of unemployment.
Using multivariate regressions and linear probability models, I analyze nationally representative data from the birth cohort ELFE, collected by INED and Inserm starting in 2011. This work focuses on the first four waves of the survey, conducted when the children were respectively 2 months old, 1 year old, 2 years old and 3.5 years old.
The first findings depict a complex picture, where the role of employment uncertainty seems to differ according to gender, social class and income of the parents.
L'inscription est obligatoire pour accéder à la session ZOOM (lien envoyé 1 jour avant).
Migrations et santé au prisme du genre
- The Calais Jungle Camp, 2016 - Image Edward Crawford (via shutterstock)
Séminaire scientifique de l'OSC 2020-2021
Vendredi 30 avril 2021, 11h30 / 13h (Zoom video conference)
Migrations et santé au prisme du genre
Julie Pannetier
Maîtresse de conférences
Université Paris Nanterre, CRESPPA-GTM
Cette présentation traitera de plusieurs aspects de recherches menées actuellement sur les migrations internationales et la santé des populations. Notamment ceux portant sur les liens entre masculinités et santé en contexte migratoire, ainsi que des éléments sur la santé mentale des populations immigrées et réfugiées. Julie Pannetier s'intéresse aux imbrications entre trajectoires sociales et de santé, analysées sous l’angle des rapports sociaux de sexe, définis comme des rapports inégalitaires et hiérarchisés s’appuyant sur des représentations du masculin et du féminin socialement construites.
L'inscription est obligatoire pour accéder à la session ZOOM (lien envoyé 1 jour avant).
Pour en savoir plus
- Julie Pannetier, présentation et bibliographie (site du CRESPPA)
Test participation or test performance: Why do men benefit from test-based admissions to higher education?
- Image Roman Samborskyi (via Shutterstock)
OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 23rd April 2021, 11:30 am / 1 pm (Zoom video conference)
Test participation or test performance:
Why do men benefit from test-based admissions to higher education?
Heike Solga & Claudia Finger
WZB (Berlin Social Science Center), Skill Formation and Labor Markets
This study illuminates the male advantage in test-based admissions to higher education by examining whether this advantage is due to gender differences in test performance or, rarely studied, female avoidance of test situations (i.e., gender differences in test participation).
We use register data for the whole population of more than 300,000 applicants to highly selective and prestigious medical programs in Germany. In contrast to many other countries, admission tests in Germany are optional. This fact offers the unique opportunity to disentangle the two mechanism of test performance versus test participation on gender differences in admission chances.
Our study reveals that men demonstrate better test performance and female applicants are more likely to withdraw from admission tests, however depending on their high school grade point average (GPA): the male advantage in test performance emerges only among test takers with lower GPA and female applicants’ test avoidance only among female applicants with medium GPA. Together, both mechanisms generate a male advantage in test-based admissions (ceteris paribus of GPA), with better test performance being the major source for male applicants’ higher admission chances. As the final outcome, we observe that this male advantage in testing is somewhat neutralized by on average higher GPA of female candidates.
Registration is mandatory to join the ZOOM meeting (the link will be sent one day before).
More information
- Prof. Dr. Heike Solga, Director, Skill Formation and Labor Markets (WZB) & Professor for Sociology, Institute of Sociology, Freie Universitaet Berlin
- Dr. Claudia Finger, Research Fellow of the Research Unit, Skill Formation and Labor Markets (WZB)
A New Look at the Separation Surge in Europe: Contrasting Adult and Child Perspectives
- Images Romolo Tavani (Shutterstock)
OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 16th April 2021, 11:30 am / 1 pm (Zoom video conference)
A New Look at the Separation Surge in Europe:
Contrasting Adult and Child Perspectives
Thomas Leopold
Full Professor, Institute of Sociology and Social Psychology, University of Cologne
This study contrasts adult and child perspectives on divorce and separation. Based on harmonized retrospective life history data from eight European countries, we study the risk of divorce and separation from the perspective of adult unions and the perspective of children born into these unions. The analysis connects adult and child perspectives, focusing on union cohort changes (1945 to 2005) in the associations between parenthood, education, and (parental) separation.
Our findings show that trends differ substantially between adult and child perspectives. First, the cohort surge in divorce and separation is stronger in adults than in children. Second, inequality in the risk of divorce and separation grows faster in children than in adults. For both trends, disparities between adult and child perspectives grow across cohorts due to increasingly negative associations between parenthood, education, and separation. In several countries, the separation surge has been trivial for children of higher-educated couples.
Registration is mandatory to join the ZOOM meeting (the link will be sent one day before)
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Inégalités sociales et désynchronisation du sommeil au sein des couples
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Inégalités sociales et désynchronisation du sommeil au sein des couples
Capucine Rauch (doctorante, Sciences Po - OSC et INED)
Économie et Statistique, INSEE, n° 522-523, avril 2021, p. 81 - 104.
Doi: 10.24187/ecostat.2021.522d.2040
Télécharger l'article - Télécharger les annexes - Voir le numéro sur le site de l'INSEE
Dans la majorité des couples, les conjoints synchronisent leur sommeil, mais la synchronie n’est pas identique dans toutes les classes sociales ; le sommeil des couples d’employés et d’ouvriers est le plus désynchronisé.
À partir des enquêtes Emploi du temps 1986, 1999 et 2010, Capucine Rauch propose une typologie de l’organisation du sommeil au sein des couples, afin d’étudier les facteurs de désynchronisation et leurs évolutions entre le milieu des années 1980 et la fin des années 2000.
Entre ces deux dates, la désynchronisation augmente dans la quasi-totalité des classes sociales, en raison d’un allongement du temps d’écoute de la télévision. Toutefois, les inégalités face aux horaires de travail restent le principal facteur explicatif des différences de synchronisation du sommeil. La désynchronisation du sommeil reflète également les inégalités de genre dans la division du travail au sein des couples, femmes et hommes ne réalisant pas les mêmes activités pendant le sommeil de leur conjoint ou de leur conjointe. Plus la situation dans l’emploi est favorable, plus les individus ont la possibilité d’accorder leurs horaires de travail à ceux de leur partenaire, et plus le couple a la possibilité d’avoir un sommeil synchronisé.
Social Inequalities and the Desynchronisation of Sleep within Couples
Download the Paper, English version - Online Appendices - Economics and Statistics Journal (INSEE)
In the majority of couples, the partners synchronise their sleep; however, synchrony is not the same across all social classes: the sleep of white-collar and blue-collar couples is the most out of sync.
Based on the Time Use Surveys conducted in 1986, 1999 and 2010, we are creating a sleep organisation typology for couples in order to study the factors behind desynchronisation and the ways in which they have changed between the mid-1980s and the late 2000s.
Between these two dates, an increase in desynchronisation has been observed in almost all social classes due to an increase in the amount of time spent watching television. However, inequality with regard to working hours remains the principal factor behind the differences in sleep synchronisation. Sleep desynchronisation also reflects gender inequalities in the division of work between couples, with men and women undertaking different activities while their partner is sleeping. The more favourable a person’s employment situation is, the more opportunity they have to match their working hours to those of their partner, and the greater the opportunity for the couple to synchronise their sleep.
La place de la sexualité dans les relations préconjugales à Delhi, Inde
- Image Stockpexel (via Shutterstock)
OSC Scientific Seminar 2020-2021
vendredi 9 avril 2021, 11:30 / 13:00 (Séminaire en ligne)
La place de la sexualité dans les relations préconjugales à Delhi, Inde
Jeanne Subtil
Doctorante, Sciences Po - OSC
Cette présentation s’appuie sur un chapitre de la thèse consacré à l’articulation entre sexualité et liens affectifs et conjugaux. À partir d’entretiens biographiques menés auprès de 65 étudiantes et étudiants de trois institutions de l’éducation supérieure à Delhi, j’interroge la place qu’occupe la sexualité dans les relations hétérosexuelles prémaritales, en particulier dans la définition des frontières relationnelles. Par là même se dévoilent les rapports de genre ainsi que les attentes et les performances genrées en matière de sexualité, celles-ci traversant profondément les interactions dans les débuts relationnels – qu’il s’agisse de relations dites « légères » ou de « relations sérieuses ».
Les scénarios relationnels sont de fait bien distincts en fonction de la centralité ou de la mise au second plan de la sexualité dans les débuts des relations. Les frontières relationnelles se construisent en effet autour d’une dissociation très nette entre amour et sexualité. Aussi, un détour par la définition du sentiment amoureux et de sa construction est nécessaire car plutôt que la sexualité, c’est le sentiment amoureux et la capacité à se projeter avec un ou une partenaire qui définissent les relations vouées à être poursuivies. Les scénarios de mise en couple ainsi que l’idéal conjugal permettent de voir qu’à un certain degré, amour et désir sexuel sont exclusifs l’un de l’autre : l’absence d’activité sexuelle au début des relations de couple est un gage du sérieux de l’engagement relationnel, alors que plus tard les rapports sexuels éventuels viennent valider et renforcer les liens affectifs. Au contraire, la place centrale de la sexualité dans les relations sans sentiments hors-couple est précisément rendue possible par la distanciation affective des partenaires.
Si les liens affectifs et conjugaux définissent la place de la sexualité dans les relations hétérosexuelles, ces liens sont déterminés par des rôles et des attentes genrés quant aux comportements sexuels qui tendent à minimiser – voire à discréditer – le désir, a fortiori le désir féminin.
L'inscription est obligatoire pour assister au séminaire en ligne via Zoom (le lien est envoyé la veille)
Class and Wealth in Five European Countries
- Image Hyejin Kang (via Shutterstock)
OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 2nd April 2021, 11:30 am / 1 pm (Zoom video conference)
Class and Wealth in Five European Countries
Sociological Lessons from the Household Financial and Consumption Survey
(European Central Bank, 2014)
Nicolas Duvoux
Professor, Paris 8 University, CRESPPA-LabTop
Adrien Papuchon
Head, Pôle Études sur la redistribution, Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et de la Statistique (Ministère des Solidarités et de la Santé)
Bureau Redistribution et évaluation
Recent sociological researches tend to move beyond the divide between economy and sociology in the study of socioeconomic inequality. They focus primarily on the relationship of social class with work-related income. Yet it has been shown that wealth, as compared to income, was the decisive feature of contemporary inequality and that wealth and income increasingly tend to be captured by the same households. To bridge the gap between the two disciplines and provide a comprehensive understanding of socioeconomic inequality, this article develops an integrated analysis of wealth and income distribution among occupational groups at different ages in five major European countries. We use the Household Financial and Consumption Survey (2014 wave) of the European Central Bank network.
Applying the wealth-to-income ratio at the group level, we provide answers to key questions such as: which classes do or do not belong to the patrimonial middle class? For which classes does wealth constitute a buffer against economic shocks and for which ones does it not? Firstly, we inductively elaborate class clusters based on occupational groups’ (relative) wealth (to-income flows) accumulation levels. Secondly, we make cross-country comparison, which leads to decompose wealth in housing and non-housing (non-housing main residence components especially). We estimate the life cycle patterns in relative wealth accumulation vis-à-vis income by class. Finally, we show that inheritance expectations coincide with socioeconomic hierarchy. This leads us to conclude theoretically that it is relevant to articulate wealth and income and occupations to study class on the one hand and objective and subjective measures of inequality on the other hand. This last move highlights the importance of the criteria of insecurity to capture contemporary inequalities.
Registration is mandatory to join the ZOOM meeting (the link will be sent one day before)
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Chronicles of Property after the Great Fire of Bombay in 1803
- A View of Bombay from Malabar Point - R. Cribb (King George III Topo Collection)
OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 26th March 2021, 11:30 am / 1 pm (Zoom video conference)
Chronicles of Property after the Great Fire of Bombay in 1803
Sukriti Issar
Assistant Professor, Sciences Po - OSC
In this talk, I will present the outline of my book project on the aftermath of the Bombay fire of 1803.
After this ‘calamitous conflagration’, the East India Company attempted to organize the rebuilding of the town. The Company was seized by the sorry state of land records and difficulty of ascertaining ‘what did belong of right to the Crown and what did belong to the people’. Through chronicles of property written by the Company and its officials and lawyers, and chronicles written by local residents, this talk explores property rights in urban colonial South Asia.
What understandings of property were marshaled by different actors? What forms of argument or reasoning, what standards of proof were considered legitimate? And what does this tell us about the evolution of property rights in urban colonial South Asia?
Registration is mandatory to join the ZOOM meeting (the link will be sent one day before)
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Explaining gender segregation in higher education: longitudinal evidence on the French case
- Image Chinnapong (via Shutterstock)
Explaining gender segregation in higher education: longitudinal evidence on the French case
Estelle Herbaut, Carlo Barone (Sciences Po, OSC)
British Journal of Sociology of Education,
Published online 11 March 2021,
DOI 10.1080/01425692.2021.1875199 (Taylor & Francis Online)
This article examines how girls and boys choose their tertiary field of study and how the different factors driving their choices contribute to gender segregation in higher education (GSHE) in France.
The paper presents seven theoretical explanations for GSHE (gender gaps in mathematics, the comparative advantage of girls in humanistic subjects, teachers’ gender biases in the perceptions of student skills, parents’ informal pressures towards stereotypical field of study choices, curricular specialisation in high school, the gendered career orientations of students, and their preferences for different types of jobs), a review of the relevant literature and discuss their applicability to the French context.
Using rich longitudinal data combining administrative sources, students, parents and school head questionnaires, the authors assess the heuristic value of these explanations. They employ multinomial logit models as well as decomposition techniques for categorical outcome variables. Their results refute explanations arguing that GSHE reflects gender differences in skills or girls’ lower career ambitions.
They conclude that curricular differentiation and occupational plans are key drivers of GSHE, even when controlling for ability selection into secondary curricula and for parental and teachers’ gender-stereotypical influences.
Figure - Tertiary field of study of enrolment by gender
Intergenerational transmission of advantage: from children to parents
- Image Mangostar (via Shutterstock)
OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 19th March 2021, 11:30 am / 1 pm (Zoom video conference)
Intergenerational transmission of advantage: from children to parents
Patrick Präg
Assistant Professor, Departement of Sociology, University of Oxford
Centre de Recherche en Économie et Statistique (CREST), CNRS, École polytechnique, GENES, ENSAE, Institut Polytechnique de Paris
Parents of better-educated children are healthier and live longer. This association has been established in a number of societies and for various health outcomes. But is it a causal effect of children's education or the result of unobserved confounding? In a series of studies drawing on linked census data from England and Wales, the English Longitudinal Study of Aging, and the Health and Retirement Study, and exploiting English educational reforms as well as variation in the genetic predisposition for educational attainment, I investigate this question. This is joint work with Joan Madia, Cecilia Potente, Felix Tropf, and Christiaan Monden.
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Conceptualizing the connections of formal and informal housing markets
- Image Sukriti Issar - Interior courtyard of an informal housing settlement
Conceptualizing the connections of formal and informal housing markets in low- and middle-income countries, Housing studies, Published online 3 November 2020
Download the paper on Taylor & Francis Online
Informal housing markets have existed for a long time in low- and middle-income countries. Characterised by inadequate infrastructure, substandard quality and insecure tenure, informal housing is a pressing policy concern. It is estimated that 90% of future urbanization will take place in Asia and Africa, and informal housing will continue to be an important housing option. Informal housing is often spatially proximate to formal housing. This juxtaposition is a stock image of urban inequality – shiny skyscrapers next to favelas, bastis, zopdis, or gecekondu. As a result, informal housing markets are considered to be ‘dynamically intertwined’ with formal housing. Policy that is formulated to impact either formal or informal housing is likely to have reverberating effects on the other housing market. An analysis of the mechanisms that connect the two markets is thus critical to understanding how policy effects might travel from one market to another. However, there is as yet no consensus on how to theorize or model the interconnection of formal and informal housing markets.
This paper contributes to the housing literature by proposing a conceptual framework to analyze the connections between formal and informal housing markets. This conceptual framework identifies mechanisms by which formal and informal housing markets can influence each other – including competition, disamenity or negative spillover, and redevelopment or positive spillover. The preferences and decisions of residents are the micro-foundations of the link between formal and informal housing. These preferences are explored for their implications for housing policy. The paper demonstrates the applicability of this framework in the empirical case of Mumbai.
The preferences of residents who live in informal housing are heterogeneous and are related to these mechanisms in different ways. For example, the most recent and poorest migrants are more likely to live on precarious land or on pavements – such land is not in competition with formal housing. These residents might not be able to afford formal housing, and most informal housing is also unaffordable to them. There is no substitution effect here between formal and informal housing. On the other hand, disamenity effects are still operating as the negative externalities from informal housing might negatively impact prices in spatially proximate formal housing. To extend and generalize these findings to other contexts, it can be concluded that if in-migration into a city is marked by residents who cannot afford formal housing or most informal housing, then the connection of formal and informal housing is most likely to be marked by disamenity effects. While disamenity effects from informal housing might linger even as tenural rights become more solidified, the calculus embodied in the mechanism of competition between formal and informal housing may no longer hold in a city where informal housing has gained legitimacy. Duration of time without being evicted makes informal settlements and residents move up the continuum of tenure. Interviews with informal residents suggest that residents change their calculus about locational choice because of redevelopment policies.
Although this paper maintained the distinction between formal and informal housing for analytical purposes, the existence of a continuum of tenure implies that connections between formal and informal housing are likely to be multifarious, and causally heterogeneous – marked by changes over time due to the accretion of tenure status. Incorporating a temporal or dynamic element is thus essential to an understanding of the connection of formal and informal housing markets. The closer the housing types are on the tenure continuum, the more likely they are to be substitutes...
An important question for future research is how this framework would generalize, and which of these mechanisms dominates in different types of cities. In future research, formal models or agent-based models could be used to adjudicate between these different mechanisms – such as competition, disamenity, redevelopment, or null effects – by assuming different initial conditions and different patterns of spatial proximity. Since these effects are mediated by proximity, it’s important to consider intra-city variation and spatial models in future research. A shared conceptual vocabulary oriented around mechanisms could aid more integrated and cumulative research, policy-making, and political engagement by housing activists and residents.
More about Sukriti Issar, Assistant Professor at Sciences Po - OSC (homepage)
The Role of Mindset in Education: A Large-Scale Field Experiment in Disadvantaged Schools
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OSC Scientific Seminar 2020-2021
(CANCELLED - Postponed later)
The Role of Mindset in Education:
A Large-Scale Field Experiment in Disadvantaged Schools
Elise Huillery
Professeure, Université Paris Dauphine - PSL
This article provides experimental evidence of the impact of a four-year intervention aimed at developing students’ growth mindset and internal locus of control in disadvantaged middle schools.
We find a 0.07 standard deviation increase in GPA (Grade Point Average), associated with a change in students’ mindset, improved behavior as reported by teachers and school registers, and higher educational and professional aspirations.
International empirical benchmarks reveal that the intervention is at least ten times more cost-effective than the typical educational intervention. However, while reducing between-school inequality when targeted to disadvantaged schools, the program benefits less to more fragile students, therefore increasing within-school inequality.
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More information
- Elise Huillery's Webpage (Google site)
- The Role of Mindset in Education: A Large-Scale Field Experiment in Disadvantaged Schools (Working Paper by Elise Huillery, Adrien Bouguen, Axelle Charpentier, Yann Algan & Coralie Chevallier)
US health insurance market transformations since the implementation of the Affordable Care Act (ACA) of 2010
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OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 19th February 2021, 11:30 am / 1 pm (Zoom video conferencing)
US health insurance market transformations since the implementation of the Affordable Care Act (ACA) of 2010
Anne-Laure Beaussier
Chargée de recherche CNRS, Sciences Po-CSO
Ten years ago, the ACA, also known as Obamacare, aimed at achieving near universal coverage of the US population by supporting and fixing a highly dysfunctional health insurance market. Its rationale was based on the idea that the right regulatory instruments and market-based incentives could lead health insurers to offer quality insurance to most Americans with affordable premiums, rather than fundamentally transforming the current health care financing system.
After a decade characterized by numerous attacks and hostility from the Trump administration and the Republicans in Congress how has the reform affected health insurance markets in the US ? Has it fulfilled promises of increased access to better quality healthcare ?
This contribution looks back at the transformations of the American private insurance market under Obamacare and highlights both improvements and enduring issues that may be addressed in future reform attempts.
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The social structures of sleep: Work and family effects on workers’ sleep
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OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 12th February 2021, 11:30 am / 1 pm (Zoom videoconference)
The social structures of sleep: Work and family effects on workers’ sleep
Capucine Rauch
PhD Student, OSC - INED
Two sets of constraints affect the sleep organisation of workers: work and family. Based on the last French Time Use Survey, this presentation shows the joint effect of these time constraints and points out how related inequalities affect sleep organisation.
Work intermittently constrains the sleep organisation. It has a negative impact on sleep duration and deregulate sleeping hours. The intensity of this constraint depends on the socioprofessional category and working hours. Family is a permanent constraint, which regulates sleeping hours. However, for atypical working hours this regulating effect increases the deregulation due to working hours.
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Do counties with more foreign-born residents make asylum seekers feel more welcome?
- Image Jazzmany. Syrian parents meeting at Munich central station, 15 years after
OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 5th February 2021, 4:30 pm / 6 pm (Zoom videoconference)
Do counties with more foreign-born residents make asylum seekers
feel more welcome?
Rahsaan Maxwell
Professor, Department of Political Science,
University of North Carolina at Chapel Hill
Europe is struggling with the largest wave of asylum seekers since World War II, but we know little about asylum seekers' perspectives on their integration. In this presentation, we explore whether asylum seekers feel more welcome when they live in communities with more foreign-born residents.
Existing research suggests migrant integration often varies across space, but is difficult to interpret because migrant selection into localities is often correlated with integration.
We leverage the as-if random assignment of asylum seekers to German counties, which permits credible inferences about contextual effects.
Our central finding is that asylum seekers feel more welcome in counties with more foreign-born residents and the effect is stronger when asylum seekers and foreign-born residents have similar origins.
Our results suggest networks cannot explain these findings, and that general atmospheres are a more likely mechanism. This has implications for our understanding of asylum seeker integration and contextual effects more broadly.
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Analyse comparée des filières sélectives SHS de l'enseignement supérieur en IDF
- La Sorbonne. Image V_E (via Shutterstock)
Analyse comparée des filières sélectives de l’enseignement supérieur
en Île-de-France dans le domaine des sciences humaines et sociales
Paris Dauphine, Sciences Po, Licences sélectives de l’Université Paris 1
Rapport commandé par la DEPP - Direction de l'Évaluation, de la Prospective et de la Performance (Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports) et la SIES - Sous-direction des Systèmes d'Information et des Études Statistiques (Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation).
Equipe de recherche : Pauline Barraud de Lagerie (Université Paris Dauphine - IRISSO), Marco Oberti (Coordinateur scientifique, Sciences Po - OSC), Mathieu Rossignol-Brunet (Sciences Po – OSC et Université Toulouse II – CERTOP), Yannick Savina (Sciences Po – OSC) et Élise Tenret (Université Paris Dauphine – IRISSO).
Dans l’abondante littérature traitant des inégalités d’accès à l’entrée dans l’enseignement supérieur, deux points attirent l’attention. D’abord, les filières de sciences humaines et sociales (SHS) y sont relativement peu étudiées. Ensuite, les inégalités d’accès aux filières « prestigieuses » portent sur les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) ou les grandes écoles elles-mêmes, sans grand intérêt pour les universités traditionnellement considérées comme « non sélectives ». Pourtant le contexte actuel de diversification de l’offre de formation dans l’enseignement supérieur et plus particulièrement dans ces universités, en lien avec une concurrence inter-établissements, a largement modifié le paysage.
Afin d’éclairer les recompositions à l’œuvre dans les filières sélectives en SHS, trois établissements situés en Île-de-France ont été sélectionnés, sur un territoire particulièrement bien doté en institutions d’enseignement supérieur et caractérisé par une forte concurrence :
- Sciences Po, une grande école « classique » mais revendiquant le statut d’« université de recherche » au niveau international ;
- l’Université Paris Dauphine, une université au profil atypique ayant peu après sa création en 1970 instauré des pratiques de sélection, déclarées illégales en 1990 puis légales en 2004 lorsque Dauphine a obtenu le statut de « grand établissement » ;
- Paris 1, une université « classique » mais qui se caractérise (et se distingue de bien d’autres universités) par un grand nombre de licences sélectives parmi les plus attractives en Île-de-France.
Le rapport composé de 2 grandes parties, met d'abord en évidence les effets du recrutement au regard des caractéristiques des candidats et des admis (variables de sexe, origine sociale, origine géographique, niveau scolaire), puis il étudie les dynamiques de sélection du point de vue des caractéristiques des lycées d'origine (privé/public, localisation, profil social et scolaire, CPGE...).
Suivez ce lien pour lire une courte synthèse du rapport public (pdf, 385 ko)
Suivez ce lien pour consulter en ligne ou télécharger le rapport public
Le rapport fournit des éléments sur la "sur-sélection sociale" des candidats, admis et inscrits communément observée pour les 3 établissements, mais renseigne aussi sur les différences de recrutement. Il permet d'apprécier les effets de genre, les différences entre filières sélectives et non sélectives, le rôle du statut public ou privé des lycées d'origine, et d'en dresser une typologie.
L'impact des programmes d’ouverture sociale de Sciences Po et Dauphine est aussi examiné.
To work or to study ? Immigrants' educational investments after migration
- Adults students learning German language - Nina Unruh (via Shutterstock)
OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 22nd January 2021, 11:30 am / 1 pm (Zoom videoconference)
To work or to sudy ? Immigrants' educational investments after migration
Evidence from a choice experiment among adult refugees in Germany
Yuliya Kosyakova & Andreas Damelang
Yuliya Kosyakova is a senior researcher at the Institute for Employment Research
(IAB), Nuremberg, and a lecturer at the University of Mannheim and University of Bamberg.
Andreas Damelang is senior researcher at the Friedrich-Alexander University Erlangen-Nürnberg
(FAU).
In this presentation, we analyze individual factors and situational conditions under which immigrants are more or less likely to invest in host country-specific human capital.
Theoretically, we root our expectations in a strand of the immigrant human capital investment model combined with a basic model of educational decisions.
Using a choice experiment, we simulate a decision process among refugees in Germany and examine the determinants of investment decisions into host country-specific credentials such as vocational education.
The choice experiment was introduced in the IAB-BAMF-SOEP Survey of Refugees (2020), a representative longitudinal sur-vey of recently arrived refugees in Germany.
We find that refugees’ probability of investing in vocational education is guided by the transferability of foreign human capital, the time horizon to reap investments, and rational cost-benefit considerations. The probability of success is influential on its own but also bolsters the relevance of costs and benefits in educational choices
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A Chinese Second Demographic Transition? A Holistic Approach to Family Life Courses
- Image imtmphoto (via Shutterstock)
OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 15th January 2021, 11:30 am / 1 pm (Zoom videoconference)
A Chinese Second Demographic Transition?
A Holistic Approach to Family Life Courses
Zachary Van Winkle
Assistant Professor, Sciences Po - OSC
Family formation in China has undergone dramatic changes. Despite increasing academic attention, no research has taken a holistic approach to study life course. In this study, we assess how family life course patterns, complexity, and diversity have changed across birth cohorts. Moreover, we evaluate whether changing norms or economic constraints are driving cohort differences. Data from the China Family Panel Studies and sequence analysis are applied to identify family life course patterns and calculate sequence complexity and normalized distances. While we found a shift in family life course patterns across nearly a century of birth cohorts, there is no evidence that Chinese family lives have become more complex or diverse. To the contrary, our results demonstrate that family life courses have become less complex and are relatively standardized around marriage and a single child. Rather than a second demographic transition, Chinese family demographic behaviour is marked by continuity despite change.
Between humanitarian action and protest. The ambivalences of compassionate engagements in time of crisis
- NGO Action, Brussels, March 2017. Image Alexandros Michailidis via Shutterstock
OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 8th January 2021, 11:30 am / 1 pm (Zoom videoconference)
Between humanitarian action and protest.
The ambivalences of compassionate engagements in time of crisis
Pierre Monforte
Associate Professor, University of Leicester
Since the ‘long summer of migration’ in 2015, individuals and charities across Europe have participated in an unprecedented wave of compassion towards asylum seekers and refugees arriving in the European Union. Often represented through the ‘Refugees Welcome’ slogan, this movement has materialised into initiatives such as organised hosting networks, language courses, food and clothes donations, legal assistance, or rescue missions at the European borders.
This talk will draw on an ongoing research project exploring citizens’ engagement in refugee support networks in Britain and France, and examine the boundaries between charity (or humanitarian) action and social activism. The talk will highlight the complexity and ambivalences of engagements based on notions of compassion and hospitality, as well as their transformative dimension. In particular, building on the idea of ‘quiet politics’, I will show how these forms of engagement connect strategies based on individual lifestyle changes with objectives of broader structural changes.
L'année de la Covid en France ou l'histoire d'un double confinement
- Du sport confiné... Image Rusky (via Shutterstock)
L'année du confinement en France ou l'histoire d'un double confinement
Policy brief dans le cadre du projet Faire face au Covid-19. Distanciation sociale, cohésion et inégalités dans la France de 2020.
Auteurs : Jen Schradie (OSC), Emanuele Ferragina (OSC, LIEPP), Marta Pasqualini (OSC), Mirna Safi (OSC, LIEPP), Nicolas Sauger (CDSP), Katharina Tittel (OSC) et Andrew Zola (OSC)
Consultez en ligne ou téléchargez le policy brief (8 pages)
Début 2020, l’idée d’une pandémie mondiale était étrangère à la plupart d’entre nous. Et, évidemment, le principe du confinement nous était encore plus éloigné. Mais le bilan de cette année de la Covid-19 reste marqué par le fait que de nombreux gouvernements ont adopté des interdictions de sortie du domicile et d’autres mesures de restriction. En France, les gens ont maintenant l’expérience de deux confinements nationaux. Celui du printemps, qui a duré deux mois, a été strict avec la fermeture des écoles, la limitation de l’accès aux espaces publics ouverts ainsi que la fermeture de la plupart des lieux de travail. Le confinement d’automne, le second de l’année, a été plus souple, mais réunions publiques, les bars et les restaurants restaient fermés.
Ce policy brief analyse comment la population française a traversé cette année, en comparant les expériences du premier et du second confinement, au prisme de la question des inégalités. Comme pour les autres rapports de cette série, nous utilisons les réponses des membres du Panel ELIPSS, géré par le CDSP, représentatif de la population française. 7 vagues d'enquêtes ont été conduites depuis le mois d'avril.
Ce cinquième numéro montre que le sentiment de bien-être, exprimé lors du premier confinement de printemps, est en net repli, laissant la place à une augmentation du stress. Les femmes, dont le niveau de bien-être était inférieur, sont particulièrement impactées. C'est aussi le cas des personnes vulnérables financièrement.
Les gens infectés par le virus de la Covid-19 n’ont pas souffert seulement sur le plan physique mais aussi psychologique. Alors que les usages du numérique se développent et se substituent aux déplacements physiques, on met en évidence une qualité de l'accès à Internet inférieure dans les petites villes et encore plus dans le milieu rural. Si les gens entretiennent des liens sociaux plus faibles depuis le début de la pandémie, ils ont encore diminué en cette fin d'année. C'est aussi durant ce second confinement que les préoccupations sont passées majoritairement de la santé aux conséquences économiques, surtout dans les classes sociales les plus privilégiées, et les sympathisants situés à droite sur l'échiquier politique.
Une usure évidente se fait jour avec la prolongation des mesures de confinement. Les français ont profité de la première période, et subissent la seconde. La fatigue s'installe.
The Covid Year in France: A Tale of Two Lockdowns
This policy brief is also available in English: See or download the policy brief
Carbon and inequality in the long run (1820-2020)
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OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 18th December 2020, 11:30 am / 1 pm (Zoom videoconference)
Carbon and inequality in the long run (1820-2020)
Lucas Chancel
Co-Director, World Inequality Lab
Affiliate Professor, Sciences Po
Associate Researcher, Paris School of Economics & Iddri
Building on a newly assembled set of carbon and energy accounts based on historical records, input-output tables and distributional statistics, this presentation focuses on the long term carbon footprint of nations since the early 19th century. Among rich countries, we observe a diversity of historical energy transition pathways and resulting carbon footprints, suggesting a strong role played by political economy vs. purely endowment and efficiency factors.
Focusing on the global inequality of emissions over the past fifty years, estimates point to a high level of concentration of pollution among top global emitters and to the importance of emissions embodied in asset ownership, suggesting that climate policies focusing on carbon investors, not only carbon consumers, could be key to accelerate decarbonization.
Registration is mandatory to join the ZOOM meeting
Suggested readings
"Carbon and inequality: From Kyoto to Paris Trends in the global inequality of carbon emissions (1998-2013) & prospects for an equitable adaptation fund World Inequality Lab", Lucas Chancel & Thomas Piketty, WID.world Working Paper, n° 2015/7.
Les étudiant-e-s parents. Enquête sur la norme de jeunesse dans l’enseignement supérieur français
- Image Halfpoint (via Shutterstock)
Les étudiant-e-s parents. Enquête sur la norme de jeunesse dans l’enseignement supérieur français
Soutenance le lundi 14 décembre à 14h à Sciences Po, en visio-conférence.
Composition du jury :
Nathalie Bajos, Directrice de recherche INSERM, IRIS, EHESS
Georges Felouzis, Professeur ordinaire à l’Université de Genève (rapporteur)
Juliette Rennes, Maîtresse de conférences, EHESS, CEMS
Anne Revillard, Associate Professor (HDR), Sciences Po (co-directrice)
Cécile Van de Velde, Professeure agrégée à l’Université de Montréal (rapportrice)
Agnès van Zanten, Directrice de recherche CNRS, Sciences Po, OSC (co-directrice)
Qui sont les 4,4% d’étudiant-e-s qui sont parents en France ? Comment expliquer leur situation a priori paradoxale, à la fois jeunes (car étudiant-e-s) et adultes (puisque parents) ?
À partir d’une pluralité de matériaux (80 entretiens semi-directifs avec des étudiant-e-s parents, une étude de cas, des sources écrites et l’exploitation de l’enquête OVE 2016), cette thèse adresse ces questions en trois volets complémentaires : les politiques publiques visant les étudiant-e-s parents, leurs parcours et leur quotidien.
L’analyse met au jour une norme de jeunesse produite par la politique de l’enseignement supérieur et les établissements. Cette norme assigne aux étudiant-e-s une place de jeunes et non d’adultes, ce qui engendre le paradoxe des étudiant-e-s parents.
L’étudiant pris comme modèle pour élaborer les politiques de l’enseignement supérieur et les modalités d’enseignement au sein des établissements est un étudiant jeune : financièrement dépendant, disponible à plein temps pour ses études et placé sous l’autorité des enseignant-e-s. Face à cette norme, les étudiant-e-s parents se situent dans des configurations hétérogènes qui leur permettent de correspondre plus ou moins bien aux attentes du supérieur, malgré leurs responsabilités familiales. Les pères étudiants issus de classes supérieures atteignent plus facilement la trajectoire linéaire valorisée car ils ont les moyens matériels d’y correspondre. Cette réussite repose largement sur l’exploitation de leur conjointe qui prend en charge le travail domestique, le travail de care et la charge mentale.
Food in the Lives of Paris and Chicago Residents
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Essays on Food in the Lives of Paris and Chicago Residents
PhD Defense (Doctorate in Sociology)
International Dual Degree Sciences Po & Northwestern University
Thursday, December 17 2020, 16:00pm (Paris 7e or via Zoom)
Jury: Talja BLOKLAND (Humboldt University), Philippe CARDON (Université de Lille - CeRIES), Gary FINE (PhD Adviser, Northwestern University), Robert LAUNAY (Northwestern University), Marco OBERTI (PhD Adviser, Sciences Po - OSC), Michael RODRIGUEZ-MUNIZ (Northwestern University).
The dissertation’s topic is the creation of quotidian judgements and practices related to food, amid the enduring social and spatial stratification of everyday life. The sites are two large and diverse cities: Paris and Chicago. The method is ethnographic and contextual.
The first chapter documents the dietary tastes and culinary practices of first- and second-generation immigrants in Paris and Chicago. They share a taste for freshness and naturalness, craft quotidian culinary practices qualified as simple, and appreciate commonalities and singularities between the various cuisines they have known. Theoretically, they recraft their judgement of the good quotidian diet as simple cooking using fresh produce.
In the second chapter we study food access and acquisition in mixed neighborhoods in Paris. First- and second-generation immigrants perceive the metropolis as a rich and diverse food environment, endow mobility with self-efficacy, and craft metropolis-wide acquisition practices. Natives perceive their neighborhood as a food-deficient environment, construct proximity as a moral value, and craft neighborhood-centric acquisition practices.
Chapter 3 inquires into stale bread disposal practices in two French urban contexts: cités and villes. In cités, most residents toss stale bread in the garbage, others hang it in plastic bags on railings, and others litter it. In villes, all residents toss bread in the garbage. This is explained by differences in urbanity – specifically, three characteristics of cités: unused spaces (called edge spaces), a sentiment of communal pessimism, and a binary opposition of communality vs. estrangement in perceptions of spaces, uses of spaces, and interactions.
The Global Visa Cost Divide: How and Why the Price for Travel Permits Varies Worldwide
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OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 11th December 2020, 11:30 am / 1 pm (Zoom videoconference)
The Global Visa Cost Divide:
How and why the price for Travel Permits Varies Worldwide
Emanuel Deutschmann
Senior Lecturer, University of Göttingen
Discussant: Miguel Centeno (Princeton University)
This event is part of the MiDi - Migration and Diversity initiative (Sciences Po - La Soufflerie)
This presentation is based on a paper writen with Ettore Recchi (Sciences Po - OSC & European University Institute, Florence), Lorenzo Gabrielli (Istituto di Scienza e Tecnologie dell’Informazione, Consiglio Nazionale delle Ricerche, Pise) and Nodira Khomatova (EUI, Florence), currently under review.
Visas are an important means for countries to regulate the potential access of non-nationals to their territory. Past datasets and quantitative research on visas have focused on visa waivers, ignoring the fact that visas, where demanded, can vary greatly by cost.
This work presents a novel dataset based on a manual collection of visa costs for travel between a global set of country pairs in seven different categories (tourist, work, student, family reunification, business, transit, and other).
Our analyses reveal a strong global visa cost divide that exposes the injustice in the right to travel for people located in different areas of the world. Whereas Europeans usually hardly have to work at all for travel permits, visa costs often amount to several weeks of mean income in Sub-Saharan Africa and South Asia. The result is a fundamentally paradoxical situation: The richer a country, the less its citizens pay for visas to go abroad (both in absolute terms and relative to their income). Poisson pseudo-maximum likelihood regression analyses reveal that a variety of factors influence the costs of visas between countries: reciprocal treatment, processing costs, historical-cultural ties, geographic proximity and regional, religious, economic, and political discrimination. This confirms the important role of visa costs as a tool for states to control population movements and simultaneously position themselves in international relations.
Registration is mandatory to join the ZOOM meeting (and receive the paper)
- TO FIND OUT MORE
- Website of the Global Mobility Project with the dataset on visa costs that is used in thepaper: https://migrationpolicycentre.eu/projects/global-mobilities-project/#dataset
- Emmanuel's webpage: https://www.emanueldeutschmann.net/
Halting SARS-CoV-2 by Targeting High-Contact Individuals
- Image Andrii Yalanskyi (via Shutterstock)
OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 27th November 2020, 11:30 am / 1 pm (Zoom videoconference)
Halting SARS-CoV-2 by Targeting High-Contact Individuals
Gianluca Manzo
Research Fellow, CNRS-GEMASS Sorbonne University
This presentation is based on a paper writen with Arnout van de Rijt (European University Institute, Florence) and published by the JASSS in October 2020.
Most policy measures that are currently used or considered to contain the novel coronavirus SARS-CoV-2 are aimed at broad groups of citizens (children, elderly, contact professions) or categories of meeting places (schools, restaurants, airports). At the same time, a fair amount of evidence now suggests that the spread of many person-to-person viruses is driven by a small fraction of individuals, sometimes referred to as “super-spreaders”, who are responsible for the vast majority of secondary infections.
Estimates of the over-dispersion parameter K — which, unlike population-level estimates of the basic reproductive number, R0, quantifies heterogeneity across individuals in their capacity to generate secondary cases, consistently suggest that between 10% and 20% of cases are responsible for between 80% and 90% of secondary infections. Individuals generating an unusually high number of secondary infections are thought to have played a pivotal role in SARS-CoV-2 outbreak in many countries. This suggests that if one could identify and protect super-spreaders, the virus may be controlled through focused interventions at lower overall cost.
We consider the possibility that the phenomenon of superspreading in SARS-CoV-2 has a network-structural basis. Some individuals may have jobs, living conditions, or social behavior that generate many more close-range contacts than others. Their status as “hubs” in the network of close-range contacts could render them disproportionately instrumental in viral propagation, as they are both more likely to contract the virus, and once they have it, pass it on to more others. In some cases, these high levels of contact derive from specific roles that these individuals play in an event, e.g., when a waitress or priest transmits a virus through serial dyadic contact. An appreciation of the network structure of close-range interactions within these events would suggest a targeted policy protecting high-contact individuals.
The objective of this paper is to assess the effectiveness of hub targeting versus undifferentiated interventions for controlling SARS-CoV-2 spread in networks with empirically calibrated frequencies of close-range contact. We draw on nationally representative datasets containing information on close-range contacts in various meeting locations and the duration of each contact. Studies have shown that the spreading capacity of seeding hubs may be reduced when networks exhibit high clustering. We also aim to assess whether the effectiveness of hub targeting vis-à-vis undifferentiated intervention on networks with empirically-calibrated degree is stable across different network features for which lack of appropriate data impedes calibration.
Methodology: From the survey data we derive degree distributions for close-range contact on a country scale. We then impose this empirical degree distribution on a synthetic social network with a tunable level of clustering. In this network, we introduce a virus with the main empirical features of SARS-CoV-2, and by an agent-based implementation of a SEIR model, we allow the virus to spread through the network under various transmission conditions. We have designed various ways of reaching the best-connected nodes, and calculate how the trajectory of the epidemic varies under these interventions. From our simulation model, we have derived the hypothesis that interventions — such as vaccinations, medical testing, quarantining-if-positive, protections in high-risk professions, and informational campaigns — would be more effective when targeting hubs rather than random individuals.
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- REFERENCED PAPER
« Être soi » à l'école primaire.
- Image Jyaire. Lecture en CP par les CM2 (via Flickr - CC BY 2.0)
« Être soi » à l'école primaire. Circulation de l'idéal expressif dans le champ de l'innovation pédagogique.
Université de Paris. École doctorale Frontières de l'Innovation en Recherche et Éducation.
Soutenance de thèse le 24 novembre 2020 à 14h (en visioconférence).
Membres du jury :
Anne Barrère, professeure des universités, Université de Paris (présidente)
Héloïse Durler, professeure associée, Haute Ecole Pédagogique Vaud (examinatrice)
Laurent Lescouarch, professeur des universités, Université de Caen Normandie (rapporteur)
Éric Mangez, professeur, Université catholique de Louvain, (rapporteur)
François Taddéi, titulaire de la chaire Université de Paris-Unesco Sciences de l’apprendre (directeur de thèse)
Agnès van Zanten, directrice de recherche CNRS, OSC-Sciences Po (directrice de thèse).
La thèse s'intéresse aux modalités de circulation de l’« idéal expressif » dans le champ de l’innovation pédagogique. Ce registre promeut l’expression personnelle de l’élève, perçue comme le signe révélateur d’un développement de son intériorité (ses intérêts, ses sentiments, ses préférences). Pour ce faire, un « cadrage souple » de la relation pédagogique est privilégié, accordant davantage de marge de manœuvre à l’élève afin de personnaliser son environnement d’apprentissage (faire des choix, être écouté).
Une première partie de la thèse examine la circulation de l'idéal expressif, en ligne sur internet et lors de divers évènements dédiés à l’innovation pédagogique.
Nous constatons que l'expressivité à l'école est l'objet d'un plaidoyer convergeant de la part de multiples acteurs éducatifs affirmant la nécessaire évolution des modalités pédagogiques d'enseignement. L'expressivité se constitue ainsi en cadre ordinal du champ de l’innovation pédagogique, recouvrant des divergences entre acteurs.
Une seconde partie analyse la manière dont des enseignants traduisent cet idéal éducatif en pratiques de classe et en normes scolaires. Nous observons pour cela sept classes de troisième cycle mettant en place des activités expressives.
Il en ressort des variations que nous relions à des perceptions différentes du savoir ainsi qu'à des visions différentes des capacités enfantines de mobilisation, notamment influencées par le public d'élèves en présence.
Enfin, une dernière partie observe, par la combinaison d'entretiens et d'observations, la réception des activités expressives par les élèves de ces classes.
Les variations dans l’aisance des élèves au sein d’environnements pédagogiques valorisant des activités expressives et dans l’atteinte des visées associées à ces activités sont surtout perceptibles dans deux domaines : la compréhension des finalités et du fonctionnement des activités expressives proposées ; et la capacité de passer d’activités expressives à dominante libre et « plaisante » vers des activités davantage contraintes et tournées vers des objectifs prédéterminés. Ces deux éléments sont mis en valeur par l'observation de leur inégale répartition entre les élèves, et par celle des différentes stratégies mises en place en conséquence par les enseignants.
Housing tenure and educational opportunity in the Paris metropolitan area
- Le lycée Henri IV à Paris (image Mbzt, via Wikimedia. CC BY-SA 4.0)
Housing tenure and educational opportunity in the Paris metropolitan area
Housing Studies, published online 12 novembre 2020
DOI: 10.1080/02673037.2020.1845304
Abstract and paper to download on Taylor & Francis portal
School segregation – that is, the unequal distribution of students from different racial,ethnic or socioeconomic background among schools – and the resulting educational inequalities are prominent concerns in policy and academic debates.
Research into the factors of school segregation tends to focus on households’ socioeconomic and cultural resources, but the role of housing tenure has been less discussed.
This paper examines the role of housing tenure (homeowner, private renter, public renter) in shaping educational opportunities at the level of middle school. We pay special attention to the middle classes because they may face complex trade-offs between housing and school decisions.
The paper addresses two questions. First, what are the relationships between housing tenure and the local school offer? Second, how do the middle classes navigate choices among housing tenure, place of residence, and schooling in a challenging housing context?
The Paris Metropolitan Area (MA) is a crucial case for this study: housing prices have sharply increased over the last two decades, the large public housing stock is increasingly aimed at middle-income households, and the school landscape combines a highly differentiated public sector which access is regulated by catchment areas with a selective private sector which is not concerned by this rule.
The empirical section first explores the distribution of children across school contexts according to their socioeconomic background and their parents’ housing tenure. Then, we examine the arrangements that the middle
classes make among housing tenure, place of residence and the local school offering.
Finally, we discuss our results in light of the debate about the consequences of unprecedented housing affordability constraints in major metropolitan areas across the advanced economies, and conclude by identifying implications for public policies and future research.
We show that proximity to a high-quality school offer is not only linked to household resources, but also depends on their capacity to navigate in a stratified housing market. In the Paris MA, the middle classes experience difficulty in accessing homeownership, but they manage to find affordable housing opportunities in desired school areas by taking advantage of the development of intermediate public housing...
The paper also highlights the key role played by the French welfare state and its housin regime.
La place de la sexualité dans les relations préconjugales à Delhi
- Image MNStudio (via Shutterstock)
Séminaire scientifique de l'OSC 2020-2021
Ce séminaire est annulé et reporté à une date ultérieure.
Nous sommes désolés de ce contretemps.
La place de la sexualité dans les relations préconjugales à Delhi, Inde
Jeanne Subtil
Doctorante (Sciences Po - OSC)
Cette présentation s’appuie sur un chapitre de thèse consacré à l’articulation entre la sexualité et les liens affectifs et conjugaux.
À partir d’entretiens biographiques menés auprès de 65 étudiantes et étudiants de trois institutions de l’éducation supérieure à Delhi, j’interroge la place que la sexualité occupe dans les relations hétérosexuelles et les rapports de genre qui les traversent.
J’accorde une attention particulière aux émotions, à la perception des partenaires et à la définition des frontières relationnelles qui en découle.
Un détour par la définition du sentiment amoureux et ses conditions d’existence est nécessaire étant donné que plutôt que la sexualité, c’est le sentiment amoureux, lui-même conditionné par la congruence entre les caractéristiques et les comportements des partenaires et les attentes genrées envers elles et eux, qui définit les modalités relationnelles - et par suite la place de la sexualité dans les relations. De fait, les récits amoureux ne font aucune place au désir sexuel, comme si l’un et l’autre étaient exclusifs. La place centrale de la sexualité dans les relations sans sentiments est précisément rendue possible par la distanciation affective des partenaires et son inscription dans une temporalité limitée, et elle est justifiée par l’impériosité du désir ou l’exploration sexuelle individuelle sur le court terme. L’activité sexuelle (ou son absence) dans les relations de couple, quant à elle, est un gage du sérieux de l’engagement et vient renforcer les liens affectifs après la mise en couple : la sexualité y tient ainsi un rôle doublement second. Si les liens affectifs et conjugaux définissent la place de la sexualité dans les relations hétérosexuelles, ces liens sont déterminés par des rôles et des attentes genrés quant aux comportements sexuels qui tendent à minimiser – voire à discréditer – le désir, a fortiori le désir féminin.
L'inscription au séminaire est obligatoire - Registration is mandatory
The Political Economy of Labour Market Liberalization in high-income countries:
- Image UncleFredDesign (via Shutterstock)
OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 6st November 2020, 11:30 am / 1 pm (Zoom videoconference)
The Political Economy of Labour Market Liberalization in high-income countries:
Can We Still Talk About Varieties?
Federico Filetti
PhD Student, Sciences Po - OSC & LIEPP
This presentation is based on a paper writen with Emanuelle Ferragina. Our aim is to analyse the tension between the existence of specific Varieties of Labour Market Protection and the presence of common liberalization patterns across 21 high-income countries between 1990 and 2015.
On the one hand, literatures on Varieties of Capitalism and Worlds of Welfare identified country clusters (or regimes) resulting from different institutional configurations. On the other, widespread liberalization processes have put into question their inter-temporal resilience.
Kathleen Thelen bridged this tension theorising three liberalization trajectories across different institutional regimes. In this context, we empirically investigate whether Varieties of Capitalism and Worlds of Welfare are still accurate heuristic frameworks capturing specific country-patterns of labour market protection, and whether liberalization processes come into varieties.
We provide three contributions to the literature.
First, to move away from the increasingly unrealistic Average Production Worker-assumption, we measure the level of protection against labour market risks employing four categories of indicators: employment protection, unemployment protection, income maintenance and activation policies. We account also for the heterogeneity of the labour force considering separately the level of protection for typical and atypical workers.
Second, we test the existence of Varieties of Labour Market Protection and their over-time variation using Principal Component Analysis in order to empirically capture the intrinsic multidimensionality of labour market
protection.
Third, through the construction of a ‘liberalization score’, we precise and expand Thelen’s insights, measuring the trajectories and intensity of liberalization processes occurring in high-income countries over 25 years.
We find that both Varieties of Capitalism and Worlds of Welfare typologies are useful interpretative frameworks to understand labour market dynamics in 1990. However, under the liberalization processes Worlds of Welfare framework lost most of its explanatory capacity in 2015. Moreover, we confirm the trend towards greater liberalization and identify four country- trajectories: “the liberalizers”, “the dualizers”, “the flexecuritizers” and “the hybrids”.
Handicap, genre et précarité professionnelle
- Image d'illustration Kachka (via Shutterstock)
Handicap, genre et précarité professionnelle : parcours biographiques et réception de l’action publique
Ce projet de recherche participatif est mené à l’OSC et au LIEPP sous la direction d’Anne Revillard en partenariat avec 6 associations du secteur du handicap : Agefiph, APF-France handicap, Femmes pour le Dire Femmes pour Agir (FDFA), Fibromyalgie France, Accompagner, promouvoir et intégrer les déficients visuels (apiDV), LADAPT.
Mathéa Boudinet réalise sa thèse dans ce cadre.
Le projet permettra une meilleure connaissance des facteurs de précarisation professionnelle des femmes handicapées, et l’identification de pistes d’amélioration de l’action publique à partir de l’expertise expérientielle des personnes.
Il est cofinancé par la Fédération internationale de recherche appliquée sur le handicap (FIRAH) et l’Agefiph, pour la période 2020-2022.
L’éloignement vis-à-vis du marché du travail constitue une source essentielle de précarité socio-économique des personnes handicapées. Les ressorts de cette mise à distance sont complexes, incluant le défaut ou l’inadéquation de la formation, l’effet du handicap sur la capacité de travail, les freins environnementaux à la mobilité, les discriminations, le manque d’accompagnement vers et dans l’emploi, les aménagements insuffisants. Pour les femmes handicapées, cette marginalisation est redoublée par les effets du système de genre (socialisation différenciée, inégalités dans le travail domestique et parental, environnements professionnels sexistes…). La Convention de l'ONU relative aux droits des personnes handicapées identifie là un public spécifique victime de discriminations multiples.
Cette recherche vise un double objectif : une meilleure connaissance des facteurs de précarisation professionnelle des femmes handicapées, et l’identification de pistes d’amélioration de l’action publique à partir de l’expertise expérientielle des personnes. Le principal outil méthodologique du projet est la réalisation de 80 entretiens biographiques approfondis avec des personnes présentant des incapacités physiques ou visuelles (3/4 de femmes et 1/4 d’hommes) et ayant traversé des épisodes de précarité professionnelle.
L’originalité de ce projet est triple : par son approche de l’articulation entre handicap et précarité professionnelle à partir de méthodes mixtes, combinaison de méthodes quantitatives (identification de grands indicateurs, statistiques descriptives) et qualitatives (entretiens semi-directifs) ; sur le plan du design de recherche qui relève d’une approche profondément compréhensive plaçant au premier plan de l’analyse l’expérience des personnes ; et par la focale qu’il propose sur l’articulation entre genre et handicap dans l’analyse des situations de précarité professionnelle et de la réception de l’action publique. Une dimension encore rarement investiguée de façon systématique dans l’analyse des politiques du handicap, notamment en matière d’emploi en combinant les données de cadrage quantitatives issues de l’Enquête emploi et les entretiens biographiques.
Les résultats attendus sont susceptibles de donner lieu à des applications à court et moyen terme pour les personnes handicapées elles-mêmes (et en premier lieu les femmes), et pour les intervenants du secteur (associatifs, acteurs publics).
L’ouverture compréhensive de la démarche aidera à faire émerger le conditionnement de l’efficacité des politiques de l’emploi à celle de politiques menées dans d’autres domaines : par exemple, accessibilité de l’espace public et des transports, compensation de la parentalité, politiques de conciliation travail-famille.
Liens utiles
- Présentation du projet (pdf, 195 ko)
- Poster "méthode et premiers résultats" (pdf, 3,7 Mo)
- Carnet hypothèse lié à l’enquête
- Axe « Discriminations et politiques catégorielles » du LIEPP
Faire face au Covid-19
- Image Sharomka (via Shutterstock)
Séminaire du département de sociologie de Sciences Po
Vendredi 23 octobre 2020
11:30 - 13:00, en vidéoconférence
Séminaire en anglais - The language used for this seminar will be English
L'inscription au séminaire est obligatoire pour recevoir le lien Zoom
Faire face au Covid-19
Distanciation sociale, cohésion, et inégalité dans la France de 2020
Ettore Recchi (Professeur des Universités), Mirna Safi (Associate Professor), Emanuele Ferragina (Associate Professor), Jen Schradie (Assistant Professor) et Katharina Tittel (Assistante de recherche)
Sciences Po - OSC
Le projet CoCo, Faire face au Covid-19. Distanciation sociale, cohésion et inégalité dans la France de 2020 a débuté le 1er avril, grâce à un appel à projet dédié de l'ANR. Il associe des chercheurs et ingénieurs de l'OSC et du CDSP. Dans une perspective d'étude des inégalités et de la cohésion sociale, les chercheurs ont interrogé, via 6 vagues d'enquête entre avril et octobre 2020, un échantillon représentatif de la population française : le panel ELIPSS.
Les chercheurs ont posé des questions récurrentes sur la santé, le moral des ménages, le contexte professionnel et familial, mais aussi des questions plus ponctuelles, notamment sur les mesures prises par les pouvoirs publics. La première d'enquête se situe en période de confinement, mis en place en France dès le 17 mars. A noter que la 6ème enquête menée en octobre est en phase avec la seconde vague de la pandémie. Des données plus anciennes ont aussi été utilisées pour mener des comparaisons longitudinales, le panel ELIPSS existant depuis 2012.
Un autre volet de l'étude est basé sur des méthodes qualitatives, notamment des entretiens approfondis et des observations.
Ettore Recchi présentera les principaux enseignements sociologiques tirés des 5 premières vagues d'enquête auprès du panel ELIPSS et les perspectives à en tirer pour les mois à venir, qui seront encore soumis à la crise sanitaire. Les différences genrées, les nouvelles formes de travail et de socialité à distance, l'apparition de précarités ou d'exclusion, la place de la santé versus l'état de l'économie ou le sentiment d'inquiétude ou de bien-être seront examinés.
- Pour en savoir plus
Page du projet CoCo, liste des premières publications et policy briefs (OSC)
Publication des données de l'enquête "Faire face au Covid-19"
- Illustration d'après jim Art Studio (via Shutterstock)
Le projet « Faire face au Covid-19 : distanciation sociale, cohésion et inégalité dans la France de 2020 » a débuté le 1er avril 2020. Il a bénéficié d'un financement de l'ANR. L'équipe de recherche coordonnée par Ettore Recchi, composée de chercheurs et d'ingénieurs a utilisé le Panel ELIPSS, géré depuis 2012 par le CDSP, pour évaluer les effets sociaux de l'épidémie de Covid-19 sous le prisme des inégalités sociales et de la cohésion.
Sont posées à chaque vague aux 1400 membres du panel, à la fois des questions récurrentes permettant un suivi longitudinal des répondants, et des questions plus thématiques. Elles portent sur les conditions de vie avant, pendant et après le confinement : santé physique et mentale, conditions de (télé)travail, partage des tâches domestiques, éducation des enfants, opinions sur les mesures politiques prises...
Les chercheurs de l'OSC ont par ailleurs complété ces données par des observations et des entretiens approfondis.
Après 5 vagues d'enquêtes réalisées au printemps, et juste avant une dernière à l'automne, les réponses des participants du panel sont progressivement mises à disposition des chercheurs en sciences sociales à des fins d'étude. Une démarche qui s'inscrit pleinement dans le mouvement de la science ouverte.
C'est par le biais de la plateforme Quetelet PROGEDO Diffusion que les chercheurs peuvent accéder à ces données documentées. Une exploration des métadonnées à la norme DDI est aussi proposée (en cours).
Les 6 vagues d'enquête seront progressivement mises en ligne, à partir de la mi-octobre 2020.
Disponible :
Vague 1 (avril 2020) - les français face aux mesures de confinement : santé, moral, gestion du temps, échanges sociaux, sorties.
Accéder à la fiche technique et à la commande des données
Données à venir :
Vague 2 (avril 2020) - éducation ; perspectives de déconfinement
Vague 3 (avril - mai 2020) - conditions de travail ; relations sociales
Vague 4 (mai 2020) - vie post-confinement ; grands sujets de société ; vie citoyenne
Vague 5 (mai 2020) - opinions sur les mesures politiques et sur la pandémie ; vision de l'avenir
Vague 6 (octobre 2020) - élaboration en cours.
The rising invisible majority
- Image Pla2na (via Shutterstock)
The rising invisible majority
Bringing society back into international political economy
Review of International Political Economy
First published 30th July 2020
Read or download here the paper (Taylor & Francis Online)
The paper develops the concept of a rising invisible majority and explores the interconnections between the political economy context and the changing composition of European society.
The concept illustrates how the transition from the Fordist to the neoliberal phase of capitalism is leading to a similar – if differently paced – transformation of the social composition across Europe.
The material basis of the ‘invisibility’ manifests itself in a structural increase of unemployment, labour market precarization, and poverty.
‘Invisibility’ makes growing segments of the population less likely to participate in the institutions that regulate social life, while mainstream parties and trade unions no longer represent them adequately in the public arena. The authors suggest this trend will continue, and eventually concern a majority of the population, unless the neoliberal mechanisms of regulation are slowed or reversed.
Enriching Karl Polanyi’s double movement logic, the paper hypothesises the existence of feedback effects from this transformation of the social composition to the political economy context that could lead to countermovements.
The reasoning is systematised in an analytical framework, complemented with a historical analysis of the Italian case, and a quantitative measurement of the magnitude of this transformation across 14 European countries.
In conclusion, authors argue there are no classes or social groups but only a multitude of individuals with their own experiences. A part of the population is materially and socially marginalised by the regulatory mechanisms of the neoliberal phase of capitalism. This opens significant space for feedback effects and perhaps countermovements. These societal reactions could in the long-run potentially even unravel the present economic and political order.
The rising invisible majority is not a passive by-product of the shift to neoliberalism, nor is it a revolutionary social force. It is instead a holistic concept that helps us to bring society back into international political economy: narratively, conceptually and empirically.
Emanuele Ferragina is an Associate Professor of Sociology at Sciences Po - OSC & LIEPP, Paris.
Alessandro Arrigoni is an independent researcher.
Thees F. Spreckelsen is a Lecturer for Research Methods at the School of Social and Political Sciences at the University of Glasgow.
Pragmatic citizenship: How school community councils make better citizens
- Image Joe Brusky (via Flickr ) - School Board Meeting, Milwaukee (CC BY-NC 2.0)
OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 16th October 2020, 11:30 am / 1 pm (Zoom videoconference)
Pragmatic citizenship: How school community councils make better citizens
Jake Garrett
PhD Student Visiting, University of Utah
Scholars have long argued that political participation leads to civic capacity development. Yet few empirical studies examine how and the extent to which individual citizens are educated in distinct participatory contexts. Focusing on parent members of School Community Councils, this article fills the void by investigating the psychological and behavioral response to what has been repeatedly deemed the most likely participatory condition for civic education – active political decision making. Analyses of field observations, meeting minutes, and semi-structured interview data demonstrate that decision making experience does not simply lead to a stronger sense of political efficacy, as previous research might suggest. Rather, informal institutional distinctions must be made between hierarchical and distributed authority structures and between different degrees of decision making responsibility. Results show that active parent members experience few opportunities for civic capacity development when participating on decision-making councils with strong hierarchical authority structures. Alternatively, parent members participating on councils with distributed authority structures report feeling responsible for decisions and regularly experience psychological dissonance between their own desires and the consensus based decisions that are made on the council. Findings suggest that parent members who express dissonance regularly reconsider their own positions and take various actions (information gathering, strategic talking, meeting actions, speech withholding) as they seek to resolve dissonance. Dissonance serves as a motivational catalyst for experiential civic learning as parent members recognize differences among various interested parties and coordinate interests toward decision outcomes.
Le monde d'aujourd'hui
- Images Presses de Sciences Po et Alonafoto (via Shutterstock)
Le monde d'aujourd'hui
Les sciences sociales au temps de la Covid
Sous la direction de Marc Lazar, Guillaume Plantin, Xavier Ragot
386 p., sortie 22 octobre 2020
Dès le déclenchement de ce « fait social total » que fut la pandémie de Covid-19, la communauté scientifique de Sciences Po s'est lancée dans des analyses collectives et interdisciplinaires pour tenter de comprendre sa signification.
Sidérant, impensable, incompréhensible, un événement-monde comme la pandémie de Covid-19, au moment où il se produit, prend autant de sens différents que d'acteurs chargés de le gérer et d'en parler : responsables politiques, scientifiques, médecins, médias, réseaux sociaux… Dans cette cacophonie interprétative, les sciences sociales sont d’une grande utilité. Dès le déclenchement de ce « fait social total », la communauté scientifique de Sciences Po s’est lancée dans des analyses collectives et interdisciplinaires pour tenter de comprendre sa signification. Il n’est pas seulement nécessaire d’éclairer les aspects éruptifs et disruptifs de telles crises, mais aussi de saisir ce qu’elles révèlent de nos sociétés et ce qu’elles leur font, alors que nous devons apprendre à exister avec le coronavirus, peut-être pour longtemps.
Contribution des chercheurs de l'Observatoire sociologique du changement :
Deuxième partie – La pandémie, la société et l'économie
Chapitre 5 – La France confinée. Anciennes et nouvelles inégalités
Mirna Safi, Philippe Coulangeon, Emanuele Ferragina, Olivier Godechot, Emily Helmeid, Stefan Pauly, Ettore Recchi, Nicolas Sauger, Jen Schradie, Katharina Tittel et Andrew Zola
La vie entre quatre murs
Rester avec les siens et se couper du monde
Une exposition inégale aux risques
Tous confinés !
Une expérience (inégalement) partagée
Bibliographie
Ce chapitre repose sur une contribution collective de l’équipe impliquée dans la conception et l’analyse de l’enquête CoCo (OSC, CDSP). Il en expose les premiers résultats. Comment la société a-t-elle pu faire face à ce contexte brutal et inédit qu’est le confinement ? Quels ont été les déterminants les plus décisifs ayant modulé l’expérience quotidienne du confinement et quels furent les accélérateurs ou les amortisseurs de la pression sociale et économique qu’il a déclenchée? Faire face a-t-il induit des transformations profondes de notre système social ou plutôt donné lieu à des ajustements locaux, de faible ampleur et réversibles à moyen ou long terme ? Le dispositif empirique permet de décrire et parfois d'évaluer de manière quasi-expérimentale les transformations qui se sont produites avec le confinement et en particulier les changements dans les pratiques sociales concrètes (vie familiale, travail, relations sociales, éducation, loisirs, etc.), dans des indicateurs subjectifs de bien-être, dans des indicateurs de santé physique ainsi que dans les attitudes politiques et les valeurs.
Chapitre 6 – La crise sanitaire et les inégalités entre les sexes en France
Anne Boring, Réjane Sénac, Marta Dominguez, Marie Mercat-Bruns et Hélène Périvier
Inégalités professionnelles et discriminations en temps de crise
Inégalités et questionnement de la frontière public/privé
Discours de valorisation des femmes en temps de crise
Bibliographie
Ce chapitre dresse un premier bilan de l'évolution des inégalités entre hommes et femmes en période de confinement. Ces inégalités ont pu ressortir renforcées ou atténuées ; la période a pu aussi se montrer propice pour renégocier le partage des tâches et partant les rôles de chacun dans la famille. Les données produites par une enquête menée par la Chaire pour l'entrepreunariat des femmes de Sciences Po et l'institut IPSOS ont permis de tester plusieurs hypothèses de travail. La pandémie constitue un moment charnière où les questions sur le coût de l'égalité peuvent rencontrer un écho car elles sont perçues et vécues concrètement par les ménages.
The Gender of Capital
- Book is published by Editions La Découverte (feb. 2020)
OSC Scientific Seminar 2020-2021
joint with MaxPo and PRESAGE
Friday, 9th October 2020, 12:00 am / 1:30 pm (On-site or Zoom videoconference)
The Gender of Capital
Céline Bessière - Sibylle Gollac
IRISSO, Université Paris Dauphine - CRESPPA-CSU, Université Paris 8
Discussant: Hélène Périvier (Sciences Po, Presage - OFCE)
We know that capitalism in the 21st century is synonymous with growing inequalities between social classes. What is less known is that the inequality of wealth between men and women is also increasing, despite formally equal rights and the belief that, by entering the labor market, women would have gained their autonomy.
To understand why, we have to look at what is happening in families, which accumulate and transmit economic capital in order to consolidate their social position from one generation to the next. Spouses, brothers and sisters, fathers and mothers do not occupy the same positions in family reproductive strategies, nor do they benefit from the same benefits.
The fruit of twenty years of research, this book shows that capital has a genre. Céline Bessière and Sibylle Gollac investigate the calculations, the divisions and the conflicts which take place at the time of marital separations and inheritances, with the assistance of the legal professions. From isolated mothers in the Yellow Vests movement to the divorce of Jeff and MacKenzie Bezos, the transmission of small businesses to the legacy of Johnny Hallyday, the mechanisms of control and distribution of capital vary according to social class, but always lead to dispossession women. This book thus analyzes how class society is reproduced thanks to the male appropriation of capital.
To learn more about the book (Recension, in French).
Registration is mandatory: Here to join the ZOOM meeting | Here for On-site (Lavau room, 98 rue de l'Université, Paris 7e.
Reassessing class hierarchies in postindustrial societies
- Image Hyejin Kang (via Shutterstock)
OSC Scientific Seminar 2020-2021
Friday, 25th September 2020, 11:30 a.m. / 1:00 p.m. (ZOOM Meeting)
Reassessing class hierarchies in postindustrial societies:
a criterion and construct validation of EGP and ESeC across 31 countries
Carlo Barone
Full Professor, Sciences Po - OSC & LIEPP
The EGP class schema is the dominant approach to class analysis in sociological research and it is particularly used in comparative research on social mobility, educational and labor market inequalities. But does EGP measure class hierarchies equally well across countries displaying different levels of economic development and different institutional environments? Using the data of the European Working Conditions Survey, we carry out the first comparative criterion and construct validation of EGP and we contrast it with results for the ESeC schema.
This presentation is based on a paper written with Smallenbroek Oscar and Hertel Florian (European University Institute).
To learn more about EGP Class Schema.
L'inscription au séminaire est obligatoire pour recevoir le lien vers la vidéoconférence - Registration is mandatory to join the ZOOM meeting.
Mapping Symbolic Boundaries: Theoretical-Methodological Reflections
- Image d'après Vectorium (via Shutterstock)
Séminaire scientifique de l'OSC 2020-2021
This session is unfortunately canceled
Mapping Symbolic Boundaries: Theoretical-Methodological Reflections
Vegard Jarness
Researcher at the Centre for the Study of Professions, Oslo Metropolitan University
This communication addresses a key methodological question in cultural sociology: what good are qualitative interviews for mapping people’s perceptions, thoughts, attitudes and actions? Zooming in on cultural stratification research – a field of research that has focused on whether and how cultural differences create and perpetuate divisions between social classes – I discuss limitations and possibilities of two fundamentally opposed theoretical-methodological stances: on the one hand, the stance informed by Bourdieu’s practice theory, primarily geared towards assessing ‘practical consciousness’, and, on the other, the stance informed by Lamont’s repertoire theory, primarily geared towards assessing ‘discursive consciousness’.
Aiming to establish a ‘third way’, I sketch out a synthetic theoretical-methodological approach to study cultural class divisions. Although acknowledging legitimate critiques of particular uses of qualitative interviews – in particular the problematic assumption that what people say directly mirrors what people do – I argue in favour of the continued relevance of such interviews, as it has the potential to illuminate aspects of cultural class divisions that are difficult to assess through other methods. Nevertheless, I will argue that much current uses of interviews – especially uses linked to the mapping of ‘symbolic boundaries’ – must be qualified in terms of which aspects of cultural class divisions this method can possibly shed light on. Discussing recent empirical studies, I specify legitimate and illegitimate uses of interviews to map symbolic boundaries, and I highlight particular interviewing techniques that may help paving the way for new directions in cultural stratification research.
L'inscription au séminaire est obligatoire - Registration is mandatory
Les plateformes APB et PARCOURSUP au service de l'égalité des chances ?
- Image Khakimul Aleksandr (via Shutterstock)
Les plateformes APB et PARCOURSUP au service de l'égalité des chances ? L'évolution des procédures et des normes d'accès à l'enseignement supérieur en France
Agnès van Zanten, Leïla Frouillou et Clément Pin
L'Année sociologique, vol. 70, n° 2020/2, p. 337-363
Accès à l'article en ligne, sur le portail CAIRN
L'article s’intéresse à l’évolution des modes de régulation de l’accès des jeunes à l’enseignement supérieur en France en partant du postulat que ces modes relaient des conceptions spécifiques de l’ordre social (conservatrices ou progressistes) et de l’égalité (libérales ou sociales).
L’analyse porte sur les procédures et les normes associées aux deux plateformes numériques de gestion des candidatures qui se sont succédé ces dix dernières années, Admission Post-Bac (APB) et Parcoursup, en soulignant les éléments de continuité et de changement.
Il en ressort que ces plateformes ont en commun d’entretenir la stratification de l’enseignement supérieur français et son rôle dans la reproduction des inégalités tout en introduisant de nouvelles dimensions à tonalité plus marchande. Ces dimensions sont plus présentes dans la plateforme Parcoursup qui encourage explicitement les bacheliers à se comporter en sujets marchands et les universités à adopter les modes de recrutement des filières sélectives.
Les chercheurs ont exploité des observations et une vingtaine d'entretiens faits auprès de responsables en charge d'APB/Parcoursup et de 2 universités.
Agnès van Zanten est Directrice de recherche au CNRS, Sciences Po - OSC.
Leïla Frouillou est maîtresse de conférences en sociologie à l’université Paris-Nanterre - Cresppa-GTM.
Clément Pin est enseignant-chercheur en sociologie et science politique, Université Paris 13 et Sciences Po - LIEPP.
L'école peut-elle sauver la démocratie ?
- Crédits : Matthieu Riegler (CC BY), Ed. du Seuil et Cécile Duflo.
L'école peut-elle sauver la démocratie ?
François Dubet et Marie Duru-Bellat
Editions du seuil, août 2020, 240 p., EAN 9782021459708
L'ouvrage tire un bilan nuancé du long processus de massification des systèmes scolaires engagé dans les années 60 et déplore la mise en place d'un "clivage scolaire". L’école devait être plus juste, moins inégalitaire, elle devait développer les compétences des élèves, favoriser la confiance et l’adhésion aux valeurs de la démocratie, soutenir la croissance économique.
L’école démocratique de masse a produit des bénéfices globaux - en particulier en matière de réduction de certaines inégalités d'accès - mais a aussi transformé le mode de production des inégalités en accentuant la compétition entre élèves, et les écarts de valeur entre les diplômes. Il en ressort des vainqueurs aux parcours brillants... et des vaincus, menacés de déclassement. Dans une société où les moins diplômés et les laissés-pour-compte s'éloignent des valeurs démocratiques et se tournent vers des forces populistes ou autoritaires, il est temps de s'interroger sur le statut et les causes de ces inégalités scolaires - dans toutes leurs dimensions - qui menacent la cohésion sociale et d'aller au-delà des référentiels d'égalité des chances, d'élitisme et de méritocratie.
Sommaire
De l'élitisme républicain à la "distillation continue"
L'école républicaine -- La massification -- La distillation continue -- La "loi" de la reproduction -- Des inégalités aux discriminations -- Ce que fait l'école -- La France et les autres -- Stratégies des familles -- L'expérience des élèves
Des diplômes utiles à tous et à chacun ?
Une société plus prospère, une économie plus dynamique ? -- Pourquoi le diplôme est-il rentable ? -- Le déclassement -- Une transformation des liens entre formations et emplois -- Une concurrence accrue -- Se placer, placer ses enfants -- Une société plus fluide ? -- L'expérience d'une mobilité incertaine
L'école et la démocratie
Les épreuves de la transmission -- Des générations plus savantes ? -- Et la culture ? -- Les valeurs démocratiques -- L'école et la confiance -- Les dégâts de la méritocratie -- Les jeunes et la politiquqe : intérêt et participation -- La "classe" des diplômés et les autres
François Dubet est professeur émérite à l’Université de Bordeaux et directeur d’études à l’EHESS. Marie Duru-Bellat est professeure émérite à l'OSC.
Living through Lockdown
- Image Aliona Hradovskaya (via Shutterstock)
Living through Lockdown: Social Inequalities and Transformations during the COVID-19 Crisis in France
Ettore Recchi, Emanuele Ferragina, Olivier Godechot, Emily Helmeid, Stefan Pauly, Mirna Safi, Nicolas Sauger, Jen Schradie, Katharina Tittel, Andrew Zola
OSC PAPERS n° 2020-1 (July 2020)
This working paper offers an overview of the first stage of the Coping with Covid (CoCo) project, which tracks the behaviors and attitudes of a representative panel of the French metropolitan population during the COVID-19 lockdown. We conducted five survey waves and administered daily journals of open-ended responses between April and June 2020 among a sample of 1,216 people from a pre-existing panel (ELIPSS). Earlier surveys of this sample allowed us to better contextualize changes that may have occurred during this unusual period.
We outline four experiential dimensions during the lockdown period: relation to work, everyday activities and time use, self-assessed health and well-being, and the framing of the pandemic crisis.
What we foundfollows traditional inequality patterns and also reveals some unexpected changes in social practices and attitudes.
Working (or not): Different Places, Different Fates
The transformation of work was unprecedented: in the first two weeks of the lockdown, only 58 percent of wor-kers held on to their jobs, while the other 42 percent were either furloughed or put on leave. The share of working people increased progressively thereafter.
- Of those who continued working, half did so entirely from home and half stuck to their usual workplace.
- Upper and upper-middle class workers and above-median earners massively commuted to working from home, while lower and lower-middle classes, as long as they could continue to work, did so at the usual work-place.
- Working at one’s usual workplace was correlated with exposure to a sensibly higher risk of infection by the virus over time.
- In contrast to working at the usual workplace, working from home shields against wage drops and COVID-19 infection. However, it closely intertwines domestic and professional work, which may be a source of tensions, notably for home-working women with young children in dual-earning couples.
Staying Put: Home and Close to It
The organization of everyday life changed dramatically in the context of restricted freedom of movement.
- Two weeks into the lockdown, almost 60 percent of individuals in our sample said they had stepped out of their home no more than once a week, although this proportion slowly declined.
- Nearly half of all women in the panel reported that they were doing more housework than before the lockdown, compared to only 29 percent of men.
- Women spent dramatically more time than men supervising their children’s schoolwork.
- People living with kids and in cramped spaces were significantly more likely to experience family tensions.
- People with higher income were much more likely to have more computers/devices and a stable Internet connection, which were vital for working, schooling, shopping, and socializing.
Feeling: Health and Well-Being
The evolution of the pandemic across our panel showed changes in individuals’ health conditions and well-being.
- The proportion of the population claiming to have contracted COVID-19 increased from 7 percent in early April to 9 percent in late May-early June.
- Apart from the direct impact of the virus on physical health, we found that the majority of individuals were not psychologically dejected by the unprecedented situation but actually felt better than beforehand.
- However, the subjective well-being of women, the most financially vulnerable, people living alone, and the unemployed lagged significantly behind the average.
Framing: A Health or Economic Crisis?
The framing of the COVID-19 crisis, as either health or economic in nature, varied across social groups and over time.
- At the beginning of the lockdown, health concerns were stronger but swung to economic concerns over time.
- Women and elderly people tended to always place a stronger emphasis on health while the unemployed and wealthier focused on the economic impact of the crisis.
- In an experiment with respondents, the malleability of opinions on the tradeoff between economic and health concerns reveals the uncertainty created by contradictory information and untested policy options.
We found two major changes related to the lockdown. On the one hand, everyday work practices and loca-tions were either interrupted or transformed. As working online gained traction among the upper-middle class, it created a new divide with people from other social groups who either continued to commute to their usual (and riskier) workplaces or were suddenly furloughed. On the other hand, we recorded a subjective change in well-being that was surprisingly higher than before the pandemic for most people but lagged behind for the less privileged.
Overall, the crisis did not consign everyone to the same situation, as pre-existing inequalities persisted; in parti-cular, women, the financially vulnerable, and the unemployed seemed to suffer the most on many levels, objec-tively and subjectively. Other groups who are by default under-represented in a general population survey like ours—immigrants, residents of the poorest neighborhoods, the homeless, people living in retirement homes, and those without Internet access—were also potentially more exposed to the multifaceted risks and costs entailed by the pandemic and the lockdown than average French Residents.
View online / download here the Working Paper on the Zenodo repository, or download it here (PDF, 1190 Ko, on the Spire repository).
Inter Vivos Transfers in Twenty European Countries (2004‑2017)
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PhD Defensis - Soutenance de Thèse
Inter Vivos Transfers in Twenty European Countries (2004‑2017)
Les transferts inter vivos dans vingt pays européens (2004‑2017)
Ole Hexel
Monday, 20th July 2020, 16h (Online)
Jury :
Louis CHAUVEL (Directeur de recherche), Professeur, Université du Luxembourg
Emanuele FERRAGINA, Associate Professor, IEP de Paris, OSC
Christine PERCHESKI, Associate Professor, Northwestern University
Lincoln QUILLIAN (Directeur de recherche), Professor, Northwestern University
Martin SCHRODER (Rapporteur), Professor, Philipps‑Universität Marburg
Herbert SMITH (Rapporteur), Professor, University of Pennsylvania
Inter vivos transfers are a form of intergenerational wealth transfers. Contrary to bequests, however, inter vivos transfers happen during the lifetime of both parties, donor and donee. Their timing and targeting is therefore more intentional. While most bequests and their timing during the donee’s lifetime depend on the average life expectancy and the average age at birth of the donor cohort, inter vivos transfers can happen at any moment.
I use a recent longitudinal survey, nationally representative for residents aged 50 years and older, the Survey of Health, Ageing and Retirement in Europe. The survey has been fielded biennially since 2004. It includes twenty European countries, covering the continent’s social and political diversity.
This country coverage makes it well suited to the comparison of welfare state regimes and their interaction with family transfers (chapter 1). Its recency allows us to evaluate whether trends towards greater gender equality, documented in public domains such as employment and education, also extend to the private sphere (chapter 2). Its longitudinal nature enables the study of gift and counter-gift over time (chapter 3).
Les transferts inter vivos sont l'une des formes de transmissions de patrimoine intrafamiliale. A la différence des legs, les transferts inter vivos se font du vivant des deux parties, donateur et donataire. Cela entraîne plusieurs particularités. Ils réflètent une plus grande intentionalité, et dans leur cible et dans leur timing. Si on considère les legs d'un point de vue de cohorte, le moment où ils interviennent dans la vie des destinataires dépend essentiellement de l'espérance de vie des donateurs et de l'âge moyen à la (première) naissance. Les transferts inter vivos, au contraire, ne sont pas contraint dans le temps. Les données pour évaluer l'importance, dans la transmission du patrimoine, des legs et des transferts inter vivos nous font malheureusement défaut. Il n'en reste pas moins que nous pouvons fructueusement étudier la distribution desdits transferts entre groupes de revenus, entre les sexes, et entre différents pays.
La thèse se base, pour ses trois chapitres, sur une enquête par sondage longitudinale récente : la Survey of Health, Ageing and Retirement in Europe. L'enquête est représentative au niveau national de la population âgée de 50 et plus. L'enquête a débuté en 2004 pour suivre ensuite un rythme biennial. Elle comprend ving pays européens, représentant bien la variation sociale et politique du continent, de la Suède à l'Italie et du Portugal à l'Estonie. Sa couverture géographique la rend apte pour une comparaison des états-providence et leurs théories, en particulier du degré auquel celles-ci s'appliquent à des pays en dehors de l'échantillon ouest-européen habituel (ch. 1). Sa dimension longitudinale permet d'étudier la séquence de dons et contre-dons entre parents et enfants (ch. 3). Son caractère récent ouvre l'opportunité de départager les divers résultats antérieurs qui concluaient pour certains à l'existence d'une préférence pour les fils, et d'autres à l'égalité des enfants, sinon une préférence pour les filles (ch. 2).
Les soutenances publiques ont lieu par visioconférence (contact : ed.soutenances@sciencespo.fr)
The “Eye of the Hurricane” Paradox
- Image Renata Apanaviciene (via Shutterstock)
The 'Eye of the Hurricane' Paradox: An Unexpected and Unequal Rise of Well-Being During the Covid-19 Lockdown in France"
Ettore Recchi, Emanuele Ferragina, Emily Helmeid, Stefan Pauly, Mirna Safi,
Nicolas Sauger & Jen Schradie
Research in Social Stratification and Mobility, vol. 68, Online 26 May
ScienceDirect link, Resarch in Social Stratification and Mobility Journal (PDF available)
Panel data covering the French population before and after the outbreak of the Covid-19 epidemic reveal that self-reported health and well-being have improved during the lockdown in comparison to previous years. We name this counterintuitive phenomenon the “eye of the hurricane” paradox: the large majority of individuals who are not infected by the virus may be seeing their current condition in a more positive light than they normally would. There are, however, divergences across social groups that reflect socioeconomic inequalities. In particular, blue-collar workers deviate from the prevailing trend as their level of self-reported health declines over the lockdown period, Parisian residents experience a sudden drop in their subjective well-being, and people working long hours at home exhibit higher le els of stress during the quarantine.
Changes in lockdown-related stress levels among mainland French residents by respondents’ main site of work.
Reading: The horizontal axis indicates the average number of hours worked per day, the vertical axis the position of respondents on a 0 to 10 scale in answer to the question: “Does the lockdown take a toll on you?”.
FIND OUT MORE
CoCo Project - Coping with Covid-19. Social distancing, cohesion and inequality in 2020 France
Do grants improve the outcomes of university students in a challenging context? Evidence from a matching approach
- Image Massimo Todaro (via Shutterstock)
Do grants improve the outcomes of university students in a challenging context? Evidence from a matching approach
Marta Facchini, Moris Triventi & Loris Vergolini
Higher Education (2020)
In this paper, the authors investigate whether grants improve the academic outcomes of students from socio-economically disadvantaged families and thereby reduce inequalities of educational opportunities. They focus on Italy, which is characterized by high dropout rates, prolonged duration of higher education studies and considerable social inequalities in educational outcomes. To estimate the effect of grants, they follow a counterfactual approach, relying on a reweighting matching procedure. First, the authors apply coarsened exact matching to identify the region of common support. Second, they weight the observation using the entropy balancing method. They use a nationally representative survey, which collects data on students who graduated from upper secondary school in 2004 and 2007. The paper underlines that grants reduce dropout and increase timely graduation, with larger effects among males and students in Central-Southern Italy, who are more at risk of withdrawal from university.
This paper is available online, on Springer Link (6th July 2020). It's also available in the pre-print version (with appendix), deposited on SocArcXiv (April 2019).
The Great Separation
- Image: Aunging (via Shutterstock)
MaxPo Discussion Paper, N° 20/3 (June 2020), 71 p.
Authors
Olivier Godechot, Paula Apascaritei, István Boza, Lasse Henriksen, Are Skeie Hermansen, Feng Hou, Naomi Kodama, Alena Křížková, Jiwook Jung, Marta Elvira, Silvia Maja Melzer, Eunmi Mun, Halil Sabanci, Max Thaning, Nina Bandelj, Alexis Baudour, Dustin Avent-Holt, Aleksandra Kanjuo-Mrčela, Zoltán Lippényi, Andrew Penner, Trond Petersen, Andreja Poje, William Rainey, Mirna Safi, Matthew Soener, and Donald Tomaskovic-Devey.
Abstract
Analyzing linked employer-employee panel administrative databases, we study the evolving isolation of higher earners from other employees in eleven countries: Canada, Czechia, Denmark, France, Germany, Hungary, Japan, Norway, Spain, South Korea, and Sweden. We find in almost all countries a growing workplace isolation of top earners and dramatically declining exposure of top earners to bottom earners. We compare these trends to segregation based on occupational class, education, age, gender, and nativity, finding that the rise in top earner isolation is much more dramatic and general across countries. We find that residential segregation is also growing, although more slowly than segregation at work, with top earners and bottom earners increasingly living in different distinct municipalities. While work and residential segregation are correlated, statistical modeling suggests that the primary causal effect is from work to residential segregation. These findings open up a future research program on the causes and consequences of top earner segregation.
Quote
"In many countries, segregation at work and reorganization of economic activities fueled increased socioeconomic segregation between large wealthy metropolises, notably global cities, and deprived hinterlands. In recent elections in the UK (Brexit 2016), the US (2016 presidential election), and France (2017 presidential election), the vote became massively polarized between coastal states and inner states in the US, or between global capital cities (London, Paris) and the rest of the country."
The Working Paper is downloaded from Sciences Po Institutional Repository Spire here.
Wealth Accumulation and Institutional Capture:
- Credit: The British Museum - Assset 1613683260 (CC BY-NC-SA 4.0)
Séminaire scientifique de l'OSC 2019-2020
Vendredi 3 juillet 2020 de 11h30 à 13h
En visioconfrence (via Zoom. Inscrivez-vous pour recevoir le lien)
Wealth Accumulation and Institutional Capture:
the Rise of the Medici and the Fall of the Florentine Republic
Roberto Galbiati
Senior Researcher (Sciences Po - Department of Economics)
We study the rise of the Medici family and the fall of the Florentine Republic in the 15th century. In this period, political offices were assigned by a system which combined elections and selection by lot. During the 1420s, the Medici family increased its influence and de facto captured the system of office allocation while leaving the political institutions formally unchanged.
We use data on the results of the drawings for the four main government offices of the city between 1395 and 1457 and match them with data on individual wealth at different points in time in the 15th century. Our analysis documents the systematic capture of the process of office allocation in favor of individuals belonging to the Medici's network.
When we move to the analysis of the relationship between wealth and political office holders, we show that after the Medici's institutional soft-capture, holding a political office is strongly and directly associated with individual wealth accumulation, especially for office holders from the Medici faction. By contrast, we find a very limited effect between the number of terms in office and individual wealth before the rise of the Medici to political power.
By comparing results for the two periods, before and after the institutional capture, and using complementary data sources, we provide several pieces of evidence that explain our findings in terms of collusion and rent extraction.
This research is conducted with Marianna Belloc, Francesco Drago and Mattia Fochesato.
L'inscription au séminaire est obligatoire - Registration is mandatory
La vie après le confinement : retour à la normale ou quête d'un nouveau cap ?
- Halfpoint (via Shutterstock)
Faire face au Covid-19. Distanciation sociale, cohésion et inégalité dans la France de 2020
Projet mené grâce au financement de l'Agence Nationale de la Recherche (ANR Appel Flash-Covid-19)
Policy Brief n° 4 - 16 juin 2020
La vie après le confinement : retour à la normale ou quête d'un nouveau cap ?
https://zenodo.org/record/3897359
Nicolas Sauger (coord.), Emanuele Ferragina, Emily Helmeid
Stefan Pauly, Ettore Recchi, Mirna Safi, Jen Schradie
Le projet CoCo poursuit ses travaux et publications avec ce quatrième rapport de synthèse qui permet de suivre l'évolution des inégalités sociales et de mesurer la cohésion sociale avant, pendant et après la crise du Coronavirus. Les chercheurs s'appuient sur les réponses et contributions des participants du panel ELIPSS, administré par le CDSP.
La vie pendant le confinement a-t-elle été une parenthèse ou une forme de nouvelle normalité ? Au-delà du fait de savoir si les gens ont repris leurs activités traditionnelles après le 11 mai, ce rapport s’intéresse aux conséquences de l’expérience du confinement sur les attitudes et les opinions. Le confinement a-t-il accéléré des tendances sous-jacentes ou a-t-il permis l’émergence de nouvelles orientations sociales et politiques ?
Plusieurs enseignements se dégagent de la dernière enquête :
- 75% des gens anticipent la survenue d’un second pic de l’épidémie de Covid-19, mais tout dépend de leur degrès de confiance envers les autres
- Le sentiment de bien-être a augmenté pendant la période de confinement et a atteint un niveau encore supérieur deux semaines après son terme
- Un tiers des personnes travaillent toujours à la maison
- Mi mai, seuls 39% des répondants étaient favorables au fait de remettre les enfants à l’école
- Les deux tiers de la population ont l’intention de limiter leurs interactions sociales dans les mois à venir
- Le soutien en faveur de dépenses publiques pour les hôpitaux est massif
- Ce sont les personnes les plus riches qui soutiennent une augmentation de salaire pour les infirmières
- Le sentiment de défiance à l’endroit de la mondialisation continue de croître
- Protéger l’environnement est une préoccupation de plus en plus répandue
Ce rapport est consultable en ligne, et peut aussi être téléchargé : https://zenodo.org/record/3897359
Le prochain Policy Brief sera publié en septembre 2020.
Life after lockdown: Getting back on track or charting a new course? English version is also available : https://zenodo.org/record/3897226
Soutien à la diminution ou à l’augmentation des dépenses par secteur de politiques publiques
Source : Faire face au Covid-19 – 4e vague (CoCo-4), 13-20 Mai 2020, ELIPSS/CDSP.
Effectif 940. Lecture : 68% des répondants pensent qu’il faut beaucoup augmenter les financements publics pour les hôpitaux par rapport à la situation avant le confinement.
Pour plus d'informations, contact : bernard.corminboeuf@sciencespo.fr.
Les styles de consommation frugaux sont-ils moins contraints ?
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Séminaire scientifique de l'OSC 2019-2020
Vendredi 26 juin 2020 de 11h30 à 13h
En visioconfrence (via Zoom. Inscrivez-vous pour recevoir le lien)
Les styles de consommation frugaux sont-ils moins contraints ?
La diffusion sélective des pratiques non-durables en France
entre 1985 et 2011
Maël Ginsburger
Doctorant (OSC, Genes-Crest)
Les pratiques de consommation frugales ont historiquement été étudiées en lien avec des situations de rareté et de pauvreté — que celles-ci soient généralisées avant 1950 ou plus marginales à partir de la seconde moitié du XXe siècle. Dans un contexte où celles-ci sont revalorisées pour leur vertu écologique et feraient l’objet d’une appropriation par de nouveaux groupes sociaux, certains travaux observent l’apparition de formes de frugalités volontaires qui remettrait en cause la superposition des inégalités de consommation aux inégalités sociales — liées au revenu ou au lieu de résidence. Cette présentation vise, à travers l’exploitation des enquêtes Budgets de Famille de 1985 à 2011, à examiner l’hypothèse d’un relâchement — ou au contraire d’un accroissement — des contraintes matérielles sur les pratiques de frugalités. L’identification de cinq styles de consommation permet, dans un premier temps, d’identifier, sur la période étudiée, des configurations typiques de pratiques de frugalités et de rendre compte des contextes sociaux et résidentiels auxquels ils sont associés, ainsi que des variations dans leurs effectifs au cours de la période étudiée. Les résultats d’une série de modèles de régressions logistiques permettent dans un second temps d’évaluer l’effet moyen, le long de la période, du revenu et de la densité de la commune de résidence sur l’appartenance aux différents styles de consommation. Enfin, la comparaison des résultats des modèles sur chaque vague permettra de documenter l’ampleur et le signe de la variation de l’effet du revenu et de la localisation sur le style de consommation.
L'inscription au séminaire est obligatoire - Registration is mandatory
Petits et grands hommes du Doubs
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Séminaire scientifique de l'OSC 2019-2020
vendredi 12 juin 2020 de 11h30 à 13h
98 rue de l'Université, salle Annick Percheron, Paris 7e
ou en ligne via Zoom (inscrivez-vous pour recevoir le lien)
Petits et grands hommes du Doubs
La démographie des peuples selon Louis-Adolphe Bertillon
Alain Chenu
Professeur des universités émérite (OSC)
Le cas de la taille des conscrits du Doubs a été mis en exergue par Louis-Adolphe Bertillon (1821-1883) dans différentes publications portant sur la notion de moyenne : dans ce département, la distribution des tailles présente deux valeurs maximales, l’une de 1,63 m, l’autre de 1,69 m. Il en déduit que dans le Doubs coexiste deux populations, que ses confrères de la Société d’anthropologie de Paris qualifient de grands Burgondes et de petits Séquanes (ou Celtes). Il conclut que la moyenne est ici une valeur « subjective », ne décrivant correctement aucune des deux composantes de la population de la zone étudiée. L’article « Moyenne » (1876), centré sur le cas du Doubs, devient un classique, pour deux raisons : d’une part il rend les notions statistiques accessibles, notamment grâce à un graphique en dos de chameau qui devient célèbre ; et d’autre part il conforte les représentations racialistes alors prédominantes.
En 1895, le médecin militaire italien Ridolfo Livi estime que le creux entre les deux bosses de la courbe des tailles des conscrits du Doubs est un pur artefact, issu de la conversion en pouces de mesures prises au centimètre près. Deux éminents historiens des statistiques divergent quant à la pertinence de la critique de Livi : Stigler (en 1986) l’estime fondée, Desrosières considère que le texte de Bertillon ne semble pas la justifier (en 1993).
Dans une perspective proche de celle de Pierre Bourdieu, pour qui « L’histoire des sciences sociales n’est pas une spécialité parmi d’autres. Elle est l’instrument privilégié de la réflexivité critique » (P. Bourdieu, 1995 ; cité par Laferté, Pasquali, Renahy), nous étudions en détail le cas des conscrits du Doubs parce qu’il nous semble constituer un bon analyseur de ce qu’était la démographie pour Bertillon, et plus largement de ce que sont les sciences sociales, dans lesquelles les rapports entre questions de théorie et questions de méthode ne s’organisent pas toujours conformément aux intentions des chercheurs. L’un des traits caractéristiques de la démographie (et souvent de la sociologie) est de s’appuyer sur des données de source administrative, construites en vue de finalités pratiques ; ici la statistique de la taille des conscrits répond aux besoins de recrutement de l’Armée. A la différence de Livi, Bertillon n’était pas un familier des conseils de révision ; il s’est appuyé sur des nombres issus d’une boîte qui est hélas restée noire pour lui.
L'inscription au séminaire est obligatoire - Registration is mandatory
Alain Chenu mène depuis plusieurs mois un important travail d'analyse des publications de Louis-Adolphe Bertillon. Un ouvrage proposant une revisite de sa "Démographie figurée de la France" (1874), remarquable par ses planches de cartes et graphiques faites main, est en préparation.
La vie entre quatre murs : travail et sociabilité en temps de confinement
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Faire face au Covid-19. Distanciation sociale, cohésion et inégalité dans la France de 2020
Projet mené grâce au financement de l'Agence Nationale de la Recherche (ANR Appel Flash-Covid-19)
Policy Brief n° 3 - 22 mai 2020
La vie entre quatre murs : travail et sociabilité en temps de confinement
Mirna Safi, Philippe Coulangeon, Olivier Godechot
Emanuele Ferragina, Emily Helmeid, Stefan Pauly, Ettore Recchi, Nicolas Sauger, Jen Schradie
Jusqu’à quel point le Covid-19 perturbe-t-il notre vie de tous les jours ? Comment la population française vit-elle le confinement ? Dans quelles mesures les inégalités sociales sont-elles exacerbées et la cohésion sociale menacée ? Le projet CoCo apporte des éléments de réponse à ces questions d’actualité en comparant les conditions de vie en France avant et après le blocage. Il s’agit du troisième rapport préliminaire de la série. Nous analysons la façon dont la société française a fait face aux 6 premières semaines de confinement, notamment en ce qui concerne les changements de conditions de travail et de vie sociale. Nous continuons à surveiller les éléments de santé et de bien-être autodéclarés.
Principaux résultats : Les français actifs se sont répartis en 3 tiers. Un a continué à se rendre sur son lieu de travail, un autre tiers s’est tourné vers le travail à distance tandis que les autres ont cessé de travailler. Les femmes avec un enfant en bas âge ont plus fréquemment arrêté leur activité professionnelle. Les télétravailleurs font partie du segment moyen-supérieur de la distribution des revenus. A l’inverse le travail à l’extérieur a concerné les plus modestes. Les conditions de travail des travailleurs à distance sont meilleures que celles des autres. Les télétravailleurs souhaitent poursuivre cette expérience. La division du travail domestique est plus égalitaire dans les ménages où la femme travaille au domicile. Les hommes prennent peu part aux activités d’éducation. La forte croissance de l’usage des réseaux sociaux et des relations de voisinage a compensé la baisse de la sociabilité. La contagiosité du virus, d’abord liée à la géographie, est désormais dépendante des conditions d’emploi. Les personnes qui ont dû se rendre sur leur lieu de travail ont été plus touchées. Les niveaux de bien-être perçu ont baissé au début du confinement, mais ils ont retrouvé et même dépassé les niveaux d’avant la crise.
Le prochain Policy Brief sera publié début juin.
Ce rapport est consultable en ligne, et peut aussi être téléchargé : https://zenodo.org/record/3839288.
When life revolves around the home: Work and sociability during the lockdown. English version is also available: https://zenodo.org/record/3839312.
A la date du 22 mai, le site Zenodo connait des problèmes techniques sporadiques. Merci de rééssayer plus tard si la page ne répond pas.
Évolution des interactions sociales pendant le confinement mesurée sur les participants du panel ELIPSS (CDSP). On remarque l'effondrement en mars 2020, comparé aux résultats des années précédentes.
Lecture: « La part de ceux qui déclarent faire des rencontres sociales informelles avec des parents dans l'Enquête Annuelle (EA) 2017 était de 94% ».
Sources : Faire face au Covid-19 - 1re, 2eme et 3eme vagues (CoCo-1-2-3), 1-8 et 15-22 avril et 29 avril - 6 mai 2020, enquête annuelle 2017, 2018, 2019, ELIPSS / CDSP N = 847.
L’autonomie temporelle et l’articulation genrée des temps sociaux
- Image Unitone Vector (via Shutterstock)
Séminaire scientifique de l'OSC 2019-2020
En ligne (via Zoom)
vendredi 5 juin 2020 de 11h à 12h30
L’autonomie temporelle et l’articulation genrée des temps sociaux
Jeanne Ganault
Doctorante OSC et Genes-CREST
Les hommes et femmes salariées continuent d’occuper leur temps différemment. De nombreux travaux ont tenté d’expliquer cela par leur différentiel de revenu ou d’heures travaillées. L’autonomie temporelle, c’est-à-dire, l’ensemble des contraintes et libertés dont ils disposent dans l’agencement de ces heures, en revanche, reste exclue de l’analyse.
Cette présentation vise à expliciter ce manque, en examinant les formes d’autonomie temporelle de la population salariée, et la façon dont elles exacerbent ou non les différences de genre dans les agencements opérés par les individus, entre travail rémunéré, travail domestique et loisir.
À partir de l’enquête Emploi du temps 2010, j’identifie huit types d’autonomie temporelle. Parmi ces huit types, deux pôles, l’un « d’autonomie absolue » et l’autre de « contraintes absolues », révèlent une interaction entre genre et classe dans l’agencement des emplois du temps quotidiens : lorsque le travail rémunéré peut être ajusté, il l’est pour les femmes uniquement, et au profit du travail domestique exclusivement. Lorsqu’il ne peut pas être ajusté, les utilisations genrées du temps sont partiellement palliées par une grande hétérogénéité et atypicité des horaires de travail auxquelles les individus ne peuvent déroger. Lorsque l’ajustement est partiel, pour des types d’autonomie intermédiaires, les différences de genre sont exacerbées par la présence du travail à domicile et atténuées par des horaires routiniers dans un lieu extérieur.
Ces résultats renforcent et précisent la façon dont les normes de genre et le rythme social façonnent l’articulation quotidienne des temps sociaux.
L'inscription au séminaire est obligatoire - Registration is mandatory
Dans l'oeil du cyclone - In the eye of the hurricane
- Image 3dmotus (via Shutterstock)
Faire face au Covid-19 (CoCo)
Distanciation sociale, cohésion, et inégalité dans la France de 2020
Dans l'oeil du cyclone
La société française après un mois de confinement
Jusqu’à quel point le Covid-19 perturbe-t-il notre vie de tous les jours ? Comment la population française vit-elle le confinement ? Dans quelles mesures les inégalités sociales sont-elles exacerbées et la cohésion sociale menacée ? Le projet CoCo apporte des éléments de réponse à ces questions d’actualité en comparant les conditions de vie en France avant et après le blocage. Il s’agit du deuxième rapport préliminaire de la série que nous publierons dans les prochaines semaines. Nous analysons ici la façon dont la société française a fait face à ce premier mois de confinement, notamment en ce qui concerne les préoccupations sur l’état de l’économie, la santé et le bien-être autodéclarés, et enfin l’enseignement à la maison.
Conjuguer les préoccupations de santé publique et de préservation des activités économiques n'est pas évident. Faut-il prolonger ou pas le confinement ? La société française s’inquiète maintenant plus des conséquences économiques que sanitaires, si on compare les réponses recueillies auprès de notre panel à deux semaines d’intervalle. C’est notamment le cas des personnes à hauts revenus. Lorsqu’ils anticipent la réouverture partielle du pays annoncée par le gouvernement, nos répondants manifestent une forte incertitude. Les avis divergent au sujet du déconfinement selon l’aspect sanitaire ou économique pris en considération. En sachant que le virus continue à sévir dans le pays, seuls 35% de la population voudraient une fin du confinement le 11 mai. En revanche, lorsqu’un scénario catastrophique pour l’économie est présenté, le pourcentage de personnes approuvant la date du déconfinement atteint 65%.
Ce sont les personnes à hauts revenus qui soutiennent le plus la mise en place d’une application mobile pour tenter d’endiguer la propagation de l’épidémie.
Comment les gens évaluent-ils leurs niveaux de santé et de stress ? Les répondants ne sont pas démoralisés par le confinement. Leurs déclarations sur leur santé et sur leur bien être général atteignent des scores plus élevés que les années précédentes, notamment dans une catégorie comme les professions agricoles. Ce paradoxe est un peu l'« l’œil du cyclone » : confronté à un événement grave, il est plus facile de se considérer en « bonne santé ». Cependant, le confinement cause une détresse psychologique chez ceux qui travaillent à domicile et ceux qui sortent le moins.
Quels sont les modalités et les défis de l’école à la maison ? Deux-tiers des parents, tous niveaux d’éducation confondus, supervisent quotidiennement le travail de leurs enfants. Cette charge supplémentaire entraîne chez certains un stress accru, mais contribue également à une meilleure et nouvelle compréhension des besoins éducatifs de leurs enfants.
Voir le rapport en français (8p, pdf, 1140 Ko) - View the report in English (8p, pdf, 1061 Ko)
In the eye of the hurricane
French society a month into the lockdown
How disruptive is COVID-19 to everyday life? How is the French population experiencing the lockdown? Is it magnifying inequalities and affecting social cohesion? The CoCo project sheds light on these pressing questions by comparing living conditions in France before, during, and after the lockdown. This is the second of a series of research briefs that we will publish in the forthcoming weeks. In this brief, we explore how French society has coped with the first month of the lockdown, particularly with the economy, self-reported health and well-being, and homeschooling.
Are people more concerned with protecting each other from a deadly virus or minimizing the economic damages of a protracted lockdown? Compared to two weeks ago, people are more worried about the economy than they are about health, especially in the case of those living in high-income households. When looking ahead to the partial re-opening that the government has set for 11 May 2020, French residents show a high degree of uncertainty. People waver in their commitment to this date depending on which aspect of the crisis they are taking into consideration. Only 35% of the population would want to end the lockdown on 11 May knowing that the virus is still running rampant in the country. When made to consider a potential catastrophic economic scenario, however, the share of those wishing to follow through on this date rises to 65%.
Those in high-income households also prioritise the possibility of adopting a mobile app to help control the spread of the epidemic.
How do people assess their health and stress levels? The lockdown is not leading the French into depression. In self-assessments of their general health and well-being, people indicate higher scores than in previous years, notably for farmers and blue collars. We label this phenomenon the “eye of the hurricane” paradox: when a disruptive event breaks out, people seem to better appreciate their relative ‘good health’. However, the lockdown seems to psychologically distress individuals who are both working from home and going out less.
What are the main features and challenges of homeschooling? Two-thirds of parents, regardless of their educational background, supervise their children’s school work daily. The additional burden is a source of stress for some parents but is also contributing to parents’ understanding of their children’s learning needs.
Coping with Covid-19 (CoCo)
Social distancing, cohesion and inequality in 2020 France
EN SAVOIR PLUS
- Page du projet, présentation
- Policy Brief #1 : French | English
- Projet CoCo : communiqué de presse
- Le panel ELIPSS
Rising between-workplace inequalities in high-income countries
- Image Hyejin Kang (via Shutterstock)
Rising between-workplace inequalities in high-income countries
Donald Tomaskovic-Devey
Olivier Godechot, Mirna Safi,
Anthony Rainey, Dustin Avent-Holt, Nina Bandelj, István Boza, David Cort, Gergely Hajdu, Martin Hällsten, Lasse Folke Henriksen, Are Skeie Hermansen, Feng Hou, Jiwook Jung, Aleksandra Kanjuo-Mrčela, Joe King, Naomi Kodama, Tali Kristal, Alena Křížková, Zoltán Lippényi, Silvia Maja Melzer, Eunmi Mun, Andrew Penner, Trond Petersen, Andreja Poje, Max Thaning, Zaibu Tufail
Proceedings of the National Academy of Sciences
April 2020, 201918249; DOI: 10.1073/pnas.1918249117 (Open Access)
Findings and proposals
Understanding the causes of rising inequality is of concern in many countries. Using administrative data, the paper finds that the share of inequality that is between workplaces is growing in 12 of 14 countries examined, and in no country has it fallen. Countries with declining employment protections see growth in both between- and within-workplace inequalities, but this impact is stronger for between-workplace inequalities. These results suggest that to reduce market income inequality requires policies that raise the bargaining power of lower-skilled workers. The widespread rise in between-workplace inequality additionally suggests policy responses that target the increasing market power of firms in concentrated markets as well as curb the ability of powerful firms to outsource low skill employment.
Comparative structural study across 14 countries
Earnings inequalities have risen in many high-income countries. Less clear are the linkages between rising income inequality and workplace dynamics, how within- and between-workplace inequality varies across countries, and to what extent these inequalities are moderated by national labor market institutions.
In order to describe changes in the initial between- and within-firm market income distribution the paper analyzes administrative records for 2,000,000,000+ job years nested within 50,000,000+ workplace years for 14 high-income countries in North America, Scandinavia, Continental and Eastern Europe, the Middle East, and East Asia.
Authors find that countries vary a great deal in their levels and trends in earnings inequality but that the between-workplace share of wage inequality is growing in almost all countries examined and is in no country declining. We also find that earnings inequalities and the share of between-workplace inequalities are lower and grew less strongly in countries with stronger institutional employment protections and rose faster when these labor market protections weakened.
These findings suggest that firm-level restructuring and increasing wage inequalities between workplaces are more central contributors to rising income inequality than previously recognized.
Fig. 2
The proportion of total inequality that is between firms for the total (Left), private (Middle), and public sectors (Right). Estimates are for all jobs except for South Korea, which are full-time jobs only. Japan, South Korea, and USA-Song only have private sector estimates. South Korea is missing for 2005.
Yannick Savina (OSC) produced the figures used in the paper
Confinement pour tous, épreuve pour certains - Face au Covid-19
- Illustration d'après Paranyu et Projet CoCo Projet Faire face au Covid-19 #1
Faire face au Covid-19 (CoCo)
Distanciation sociale, cohésion, et inégalité dans la France de 2020
Confinement pour tous, épreuve pour certains
Les résultats de la première vague d’enquête du projet CoCo
Jusqu’à quel point le Covid-19 perturbe-t-il notre vie de tous les jours ? Comment la population française vit-elle le confinement ? Dans quelles mesures les inégalités sociales sont-elles exacerbées et la cohésion sociale menacée ? Le projet CoCo, mené par 4 chercheur·euse·s de l'OSC, avec l'appui des ingénieur··e·s de l'équipe ELIPSS et du directeur du CDSP, apporte maintenant des éléments de réponse en comparant les conditions de vie en France avant et après le blocage.
Il s’agit ici du premier d’une série de rapports qui seront publiés, pour apprécier l’impact de cette nouvelle expérience du confinement à domicile sur la vie familiale, la scolarité, le travail, la santé et le bien-être.
Ce premier numéro est consacré à la manière dont la population française a fait face aux deux premières semaines de confinement.
Nous constatons que le virus est devenu rapidement une menace tangible : environ quatre personnes sur dix connaissent quelqu’un qui a été infecté. Malgré cela, les trois quarts de la population; française déclarent ne pas se sentir trop stressés. Dans certains cas, cette expérience est vécue avec philosophie : les longues heures passées à la maison permettent de ralentir le rythme et de réfléchir au sens de la vie. Plus que tout, c’est l’accès à la nature et aux espaces verts qui soulage ceux qui tentent de s’adapter à une organisation sociale désormais centrée sur le domicile.
Les femmes, les personnes nées à l’étranger et les individus confrontés à des difficultés financières sont soumis à des tensions émotionnelles plus fortes que le reste de la population. Les inégalités entre les sexes ont été renforcées pendant le confinement : les femmes consacrent encore plus de temps à nettoyer et à prendre soin des autres. Bien que le Covid-19 ait tendance à frapper davantage les hommes, les conséquences du confinement affectent plus intensément les femmes.
Téléchargez le rapport en français (6p, pdf, 1018 Ko) - Download the report in English (6p, pdf, 984 Ko)
Lockdown for All, Hardship for Some
Insights from the First Wave of the CoCo Project
How disruptive is Covid-19 to everyday life? How is the French population experiencing the lockdown? Is it magnifying existing inequalities and affecting social cohesion? The CoCo project, led by 4 researchers from the OSC, with the support of engineers from the ELIPSS team and the director of the CDSP, sheds light on these pressing questions by comparing living conditions in France before and after the lockdown.
This is the first of a series of research briefs that we will publish. We will explore this new experience of “sheltering-in-place” and its impact on family life, schooling, work, health and well-being.
This report explores how French society has coped with the first two weeks of the lockdown.
We find that the virus has rapidly become a tangible threat, as more than forty percent of the population knows someone who has been infected. Despite this, three out of four persons say that they do not feel overly stressed out. In certain cases, the reaction has been almost philosophical -- long hours spent at home allow people to slow down and think about the meaning of life. More than anything else, it is having access to green spaces and nature which provides some relief to those attempting to cope with this home-based social organization.
Women, foreign-born residents, and individuals facing financial hardship are subject to greater emotional strain than the rest of the population. Gender inequalities have been particularly reinforced during the lockdown: women have been spending even more time than usual cleaning and taking care of others. Although the Covid-19 virus tends to disproportionately strike men, the consequences of the lockdown more intenselyaffect women.
Coping with Covid-19 (CoCo)
Social distancing, cohesion and inequality in 2020 France
EN SAVOIR PLUS
Distanciation sociale, cohésion et inégalité
- Illustration d'après MuchMania (via Shutterstock)
Suivez ici le projet de recherche
Faire face au Covid-19
- Image New Anawach (via Shutterstock)
Ettore Recchi, professeur des université à l'OSC coordonne un nouveau projet de recherche réunissant plusieurs chercheurs et ingénieurs de l'Observatoire sociologique du changement (OSC) et du Centre de données socio-politiques (CDSP).
Faire face au Covid-19 : distanciation sociale, cohésion et inégalité dans la France de 2020 est lancé en pleine période de confinement. Le terrain d'étude : les ménages français, avant, pendant et après la crise. Pour certains acteurs et certains commentateurs de la vie publique, il y aura un avant et un après. Des sociologues outillés observent ce moment historique qui touche toute la population.
Ettore, que représente pour un chercheur en sociologie comme vous la période de crise aiguë que nous sommes en train de vivre ?
La majorité des phénomènes sociaux ont une tendance à l’inertie, à perdurer dans le temps, même dans une époque, la notre, qu’on voudrait plus encline au changement social. Pourtant, parfois, il y a des ruptures ou des discontinuités qui sont révélatrices. C’est le cas ici, maintenant. On fait tous face à un évènement qui bouleverse nos styles de vie. Est-ce un interlude ou est-ce plutôt un changement de direction profond dans les mœurs, les normes de la vie sociale, la manière de gouverner nos sociétés ? Quoi qu’il en soit, on peut imaginer que la pandémie marquera les esprits et l’imaginaire d’une génération au moins, comme fut le cas pour les guerres, les émeutes ou les chutes de régimes politiques à maintes reprises dans l’histoire.
Que va apporter la discipline sociologique, que pouvez-vous apprendre ou révéler aux français avec vos travaux ?
Comme êtres humains, comme citoyens, comme chercheurs nous sommes tous touchés par cette maladie invisible qu’on voudrait vaincre au plus vite. Les virologues et les pharmacologues peuvent évidemment se pencher sur la recherche d’un vaccin ou de soins. Ils sont en première ligne. Plus modestement, les sociologues peuvent essayer de prendre la mesure des effets sociaux de l’épidémie, ainsi que ceux des mesures politiques qui sont déployées pour y faire face. Surtout dans le cas d’une maladie pour laquelle le meilleur des remèdes est un dispositif social : s’éloigner des autres, éviter toutes formes de sociabilité ! Est-ce que cela engendre ou va engendrer un repli sur soi, de la solitude, de l’atomisation, à la limite de l’anomie, et donc une menace à terme pour la cohésion sociale ? En outre, est-ce que cette solution épidémiologique et politique du confinement (et les autres qui suivront) auront un impact égal et juste parmi tous les citoyens ? En tant que sociologues, cohésion sociale et inégalités sont justement les prismes d’analyse de notre recherche.
Comment avez-vous organisé le dispositif de recherche ? Quels sont ses caractéristiques originales ?
Le projet "Faire face au Covid-19 (CoCo)" joint les forces d'un centre de recherche et d'une unité de service de Sciences Po et du CNRS, dans une démarche très complémentaire. L’OSC apporte ses compétences dans l’analyse des inégalités et du changement social, le CDSP la capacité d’enquête rigoureuse avec un dispositif expérimenté, le panel ELIPSS. Ce dernier est la clé de voûte du projet. Il dispose d’informations avant la crise du Covid sur un échantillon représentatif de la population française et donc il permet de mesurer les changements de comportements et d’attitudes provoqués par la pandémie et le confinement. Ceci fait toute la différence avec d'autres enquêtes sociologiques sur le Covid-19, qui ont plutôt vocation a prendre un instantané de la situation, et pas à enregistrer quasiment en direct les transformations des pratiques sociales qui s'installeront peut-être dans la durée.
Vous êtes un spécialiste des mobilités notamment intra-européennes, des flux et plus largement de l'intégration européenne... Est-ce un monde qui s'écroule aujourd'hui ? Tous vos terrains d'étude, vos référentiels et vos certitudes sont-ils subitement remis en question ?
On a envie de dire que « tout ce qui est solide se dissout dans l’air ». De mon côté, j’ai toujours dit que l’intégration européenne, et la liberté de circulation qui en constitue le pilier fondamental lui donnant un caractère sociologiquement saillant, sont des constructions historiques pas forcément destinées à la pérennité (cf. le dernier paragraphe de mon livre "Mobile Europe" de 2015). La crise actuelle arrive sur fond d’un néonationalisme montant qui demande depuis des années la restauration des frontières des États comme principe de réorganisation sociopolitique. Cette idéologie exploitera-t-elle la crise sanitaire pour imposer le retour à un monde replié sur des sociétés nationales étanches ? A mon avis, le futur sera plus complexe que cela, car il y a des forces économiques et culturelles qui s’y opposeront au niveau planétaire. L’avenir se joue dans le triangle dessiné par les privilèges inégalitaires d’une part (qui se défendent mieux en effet dans un cadre national), l’individualisation (qui prône à la liberté et à la mobilité), et le défi environnemental (qui demande lui forcément des solutions globales). Ces forces – et surtout leurs émanations politiques – tireront des leçons très divergentes de la situation actuelle. Comment nous allons être capable de vivre cette période inédite et difficile sera aussi important pour décrypter quelle interprétation est susceptible d’être la plus légitime.
POUR EN SAVOIR PLUS
Consultez la page web du projet. Plusieurs points d'étape, dès le 17 avril seront régulièrement publiés, avec les résultats des vagues d'enquête.
Inscrivez-vous sur notre liste de diffusion. Vous serez informés de la sortie des résultats du programme, des publications et des webinars, à destination de la presse, des chercheurs et du grand public.
Contactez Bernard Corminboeuf si vous désirez des informations plus précises.
Les maladies du bonheur
- Image d'après Farbai, Nadia Snopek via Shutterstock Thomas Arrivé (Sciences Po)
Les maladies du bonheur
Hugues Lagrange
PUF, mars 2020, 480 p. + annexes de sources et bibliographie
Alors que la richesse s’est énormément élevée au 20ème siècle pour les européens et les nord-américains, ils ne se sentent pas plus heureux, comme si le ressort du bonheur n’était pas là. Les Occidentaux bénéficient pourtant d’une aisance matérielle considérable - même si les quarante dernières années ont vu une amplification forte des inégalités de revenu et de patrimoine - et le taux d'homicidité a diminué au cours de l'histoire. Les hommes sont aujourd'hui exposés à des contraintes et des pressions qui se sont individualisées. Le sort collectif (la condition ouvrière par exemple) s'efface, comme le nombre d'épidémies autrefois très meurtrières (tuberculose, paludisme...), au profit d'atteintes personnalisées. Cancers, maladies cardiovasculaires, obésité, pathologies mentales, y compris anxiété, dépendant à la fois de la constitution et du comportement de chacun, témoignent de cette individualisation qui fait la modernité.
L'ouvrage développe 2 perspectives complémentaires sur le mal-être des modernes.
Si l'on étudie les pathologies anxio-dépressives, la prévalence de ces troubles dans les pays occidentaux, s’élève dans les générations qui sont nées au moment de la première Guerre mondiale et se poursuit encore dans celles qui naissent dans les années 1970, alors que prospérité et niveaux de vie s'accroissent. Ces pathologies mentales ont été interprétées comme l’expression des contraintes imposées par l’ordre social au désir des modernes. Elles ont été conçues comme la marque de l’inachèvement de notre libération. C’est l’argument central de la psychanalyse et de la psychiatrie occidentales au 20ème siècle.
Alors que le monde s’ouvre et que les autoritarismes refluent à l’Ouest, on n’a eu de cesse de dénoncer le contrôle social et le rôle disciplinaire des États. Certains psychiatres considèrent que l’anxiété et la dépression sont associées aux tensions entre le désir et les contraintes imposées par la société, aux entraves qu’elle met à la liberté des mœurs. Hugues Lagrange propose lui une première perspective contraire à ce point de vue : ce ne sont pas les carcans sociaux qui engendrent le malaise mais l’émancipation qui s’est fourvoyée et a privé les hommes de cette seconde peau que constituaient les communautés primaires – les familles étendues, les solidarités locales, les communautés de foi.
L’anonymat urbain, la disparition de la famille étendue, les divorces, la solitude et la dissipation d’un horizon religieux forment un ensemble. La disparition de l’emboîtement de sécurités qu’ils formaient a été particulièrement néfaste pour les classes populaires.
Dépression et anxiété sont la conséquence de la disparition des enveloppes protectrices qui ont accompagné la modernité. La carte des pathologies mentales en Europe recoupe à la fois les avancées de la liberté et la désinstitution des moeurs. L’affaiblissement du lien conjugal est le facteur majeur de développement des pathologies mentales et de certaines adddictions. Les atteintes psychiques sont plus élevées chez eux qui sont divorcés et vivent seuls.
Peut-on faire une corrélation entre la souffrance moderne et l’ubris des libertés ? C’est la vision de Kierkegaard avec l’homme sur le bord de la falaise ; il semble impliquer que les modernes ne peuvent recouvrer les équilibres psychiques qu’en modérant les usages qu’ils font de leur liberté.
Le mouvement vers la liberté s’est fourvoyé quand il a renoncé à être une exigence d’autonomie dans tous les domaines pour ne plus être que suppression des contraintes morales et émancipation des dépendances. Pour le plus grand nombre, la défaite de la liberté intervient parce que les libertés conquises dans la sphère privée ne se sont pas accompagnées d’un élargissement de l’autonomie dans la sphère du travail. Une forme de domestication par la discipline industrielle puis la standardisation du travail de bureau a créé un porte à faux. Le fossé entre liberté privée et soumission professionnelle a suscité des compensations dont les témoignages les plus éloquents sont la poussée des suicides et la consommation d’alcool au 19ème siècle, et au début du 20ème siècle.
Dans les décennies de prospérité qui suivent la Seconde Guerre, si la consommation d’alcool et le taux des suicides diminuent, dès les années 1980 l'usage de drogues psychotropes explose. Dans le dernier quart du 20ème siècle, alors que le chômage atteint un niveau élevé, un nouveau régime du mal-être s’instaure, moins collectif, plus solitaire. Parallèlement, la part du revenu salarial dans la richesse créée diminue en même temps que la syndicalisation recule et que la lutte collective, notamment les grèves ouvrières, s’effondrent. Sans la capacité de maintenir un niveau de salaire et surtout une dignité par la lutte collective, les addictions sont alors une compensation nécessaire à ceux qui sont au chômage ou menacés de l’être, et aux laissés pour compte de la modernisation qui s’accélère. Dans les segment dominés de la population, les addictions, plus fréquentes, sont associées au chômage et aux licenciements collectifs. Les changements technologiques et la robotisation font des hommes et des femmes de basse qualification des surnuméraires. Les évincés et marginalisés répondent par l’abus de psychotropes et le suicide. Une épidémie d’obésité dont nous percevons maintenant pleinement la portée touche les femmes et les hommes pauvres. Quand aucune fuite n’est possible l’adversité s’internalise ou se narcotise, elle ne fait pas histoire, c’est une défaite individualisée qui rapidement mobilise les circuits de la récompense et aggrave la perte d’autonomie.
Les classes moyennes ne sont pas épargnées. Les bouleversements en cours, liés à l’informatisation des métiers routiniers de qualification moyenne inaugurent une nouvelle période. Ces bouleversements technologiques entraînent chez les jeunes et chez les adultes des classes moyennes éduquées au sens large, des pathologies de la rivalité pour l’accès aux bonnes places .
Une deuxième perspective s’attache aux raisons du mal-être de ceux qui sont mieux lotis matériellement et plus éduqués. Dans les sociétés contemporaines, il ne s’agit pas seulement d’être compétitif, de réaliser des performances cognitives mais d’évincer d’autres pour avoir accès aux meilleurs universités, aux meilleurs filières et aux emplois les plus rémunérateurs. Ces rivalités prennent un accent nouveau dans des sociétés où ces inégalités recouvrent pour l’essentiel la hiérarchie des performances cognitives. Ceux qui se voient évincés des meilleures formations sont frustrés, l’accès aux meilleures positions étant en principe ouvert à tous.
La frustration des laissés pour compte de la méritocratie peut difficilement être politisée. Á l’inverse d’autrefois où la majorité pouvait se dire qu’elle avait été privée de la possibilité de faire des études et de s’élever dans la société, les études longues se sont généralisées. Dans ce contexte, le succès est associé au mérite de chacun ; un mérite qui se donne officiellement pour une rémunération de l’effort alors qu’il rétribue surtout des héritages sociaux, des talents, des dotations génétiques non moins arbitrairement distribués que les privilèges de naissance.
Les milieux sociaux contribuent aux différences d’aptitudes cognitives mais de manière limitée. L’essentiel de la variance des aptitudes entre individus au sein des sociétés développées résulte conjointement de dotations génétiques, d’effets épigénétiques et de l’environnement spécifique que chacun sélectionne. L’idée d’une relative uniformité des aptitudes cognitives, dont l’effet sur les performances scolaires serait seulement modulé par l’effort de chacun est battue en brêche. Une vaste hypocrisie ! Pourtant, dans les milieux éduqués, on revendique l’idée d’une équité du mérite. C’est la source, chez une fraction importante des jeunes, de la croissance de l’anxiété. Ceux d’entre eux qui sont les plus fragiles et engagés dans les courses à la performance connaissent des effondrements dépressifs, des burn-out et des dérives toxicomanes.
Les familles tentent de peser sur les performances scolaires de leurs enfants mais leurs actions n’ont aucun effet sur la distribution des aptitudes cognitives ; les familles aisées influent plus sur les carrières scolaires et parfois l’emploi. Elles voudraient donner à leurs gènes un meilleur destin. Depuis quelques décennies, on observe une élévation de l’appariement des couples fondé sur les aptitudes cognitives. On s’en tient pour le moment à la prise en compte du cursus du partenaire. Mais, en s’appariant sur la base du niveau d’étude, les couples pourraient avoir augmenté la similitude des aptitudes cognitives génétiquement codées. On voit le danger que constituerait la constitution de castes de l’esprit. La stratification sociale pourrait trouver des synergies dans les inégalités génétiques et justifier en retour des privilèges. Les familles, en se comportant ainsi, sont devenues des acteurs biopolitiques. Cette course effrénée ne peut que susciter la frustration et le ressentiment tant les échecs seront nombreux.
Les combats pour élever le revenu salarial ont tendu à mettre sous le boisseau la question du contenu de l’activité humaine et à justifier la croissance. Nous devons récuser l’identification du projet de la modernité avec la modernisation, et nous devons accueillir les besoins de sécurité affective et de solidarité. L’affirmation des identités est compréhensible dans un contexte où l’ouverture des possibles et le changement technique se sont prodigieusement accélérés. Le besoin d’un sol, d’une proximité renouvelée avec la nature telle qu’elle fût, sont à la mesure des perturbations de nos équilibres internes et externes, d’une division de soi dont la progression de l’autisme et la schizophrénie témoignent.
La catastrophe écologique pendante, portant avec elle une critique radicale des perspectives de vie dominantes à l’Ouest depuis deux siècles, parait de taille à changer le cours des choses. Sans renoncer à un monde ouvert aux conquêtes de la liberté, sans récuser l’idéal d’autonomie, on doit envisager une alternative, découpler modernité et croissance, s’engager dans une consommation plus frugale et un usage de l’intelligence humaine orienté vers plus d’harmonie avec l’environnement externe et interne à l’homme. Retrouver un autre usage du temps aussi pour faire que ces vies plus longues soient plus riches de sensations, de découvertes. La vie bonne – vivre avec autrui et en équilibre avec la nature dans des institutions justes – est un horizon qui peut être partagé.
Une critique de la technique devenue fin en soi qui traverse la réflexion écologique, s’impose de façon non moins forte s’agissant de l’auto-transformation de l’homme. Le problème n’est plus tant que le travail est dépourvu de sens, mais que l’identité professionnelle n’est pas tout ; chacun a besoin de retrouver un sens à sa vie. Ce pourrait être la source de nouveaux engagements.
Durant près de 3 ans, Hugues Lagrange, Directeur de recherche CNRS émérite, sociologue à Sciences Po - OSC, a effectué une analyse secondaire de plus de 2000 articles scientifiques internationaux pour rédiger cet ouvrage. Certaines données utilisées ainsi qu'une importante bibliographie sont compilées dans un document annexe téléchargeable.
VU DANS LA PRESSE
« Les Maladies du bonheur ne nous révèle pas la vérité de notre temps. Il ne nous donne donc pas non plus le moyen d'en guérir les pathologies médicales, morales ou politiques. Il apporte quelque chose qui, parce que cela au moins n'est pas chimérique, se révèle beaucoup plus précieux : une approche neuve, stimulante, nécessairement imparfaite et par bribes, des formes que prend la vie, aujourd'hui, en Occident. »
Florent Georgesco, Le Monde des livres.
Recension de l'ouvrage, par Marie Duru-Bellat (Liens socio /Lectures)
Two years at the Opera
- Image Nikolay Antonov, via Shutterstock
Séminaire scientifique de l'OSC 2019-2020
98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron
vendredi 13 mars 2020 de 12h30 à 14h
Two years at the Opera: Assessing the effectiveness of a project-based-learning program at the National Opera of Paris
Philippe Coulangeon, Denis Fougère
Directeurs de recherche CNRS, Sciences Po - OSC
This presentation deals with the evaluation of the academic impact of an artistic and cultural education program - Dix mois d'école et d'Opéra (DMEO) - carried out by the Paris Opera and the regional education authorities in Paris, Créteil and Versailles since the beginning of the 1990s.
This program is aimed more particularly at middle school classes located in disadvantaged neighbourhoods.
We first describes the history, aims and characteristics of the program. We then developed an analysis of the impact of the program on school performances (score at the Brevet des collèges – 9th grade) of the students in about 50 middle schools classes involved in the program between 2003 and 2012.
We use a counterfactual framework, based on the comparison between treated and control students by means of propensity score matching and related treatment effect models.
Our results suggest a modest but significant impact of participation in DMEO, at least for those who actually participate for the full duration of the program. These results also display a differentiation of this impact by gender and social origin of students.
Finally, the presentation underlines the uncertain nature of these effects. We suggest that these effects are probably due more to changes in the conditions under which pupils are supervised and motivated, to the forms of involvement and coordination of teaching teams than to the acquisition of academic skills in the strict sense.
L'inscription au séminaire est obligatoire - Registration is mandatory
Suggestions de lecture
- The Impact of Participation in Extracurricular Activities on School Achievement of French Middle School Students: Human Capital and Cultural Capital Revisited, Social Forces, vol. 97, n° 1, 2018, p. 55-90.
Inégalités d'accès à l'enseignement supérieur
- Image L Stock Studio, via Shutterstock
Les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur français
Avantages cumulatif et compensatoire au cours de l’enseignement secondaire
Post-doctorante, projet LIFETRACK (Norface - ANR)
Article de la Revue française de sociologie, n° 60-4, 2019, p. 535-566 (parution mars 2020)
Article disponible en ligne sur CAIRN
Estelle Herbaut apporte un éclairage nouveau sur la manière dont les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur se construisent, tout au long de l’enseignement secondaire. Elle utilise les données d'un panel d'élèves du second degrès en 1995.
Dans un premier temps, sont abordés la contribution respective des inégalités d'obtention du baccalauréat et les inégalités de transition vers l'enseignement supérieur. Dans une seconde partie l'auteure examine dans quelle mesure l'accumulation de résultats scolaires explique les inégalités d'obtention du bac et infuence les trajectoires scolaires selon l'origine sociale. Elle adopte la prespective "du parcours de vie" et teste la validité de deux concepts scientifiques : Les mécanismes de l'avantage cumulatif (Thomas DiPrete et Gregory M. Eirich) et celui de l'avantage compensatoire (Fabrizio Bernardi).
Elle observe que les inégalités d’accès au supérieur résultent à 81 % d’inégalités dans l’obtention du baccalauréat en France. L’accumulation de résultats scolaires négatifs pendant le secondaire contribue largement à la sous-représentation des élèves défavorisés parmi les bacheliers. Les données montrent aussi que les trajectoires des élèves avec des difficultés scolaires initiales similaires divergent largement selon le niveau d’instruction des parents, confirmant l’hypothèse de l’avantage compensatoire. Un effet de renforcement est aussi mis en évidence, menant à des trajectoires divergentes entre bons élèves, suivant l’origine sociale, pour l’accès aux filières prestigieuses du supérieur. Ces résultats suggèrent la nécessité de considérer les interactions entre performance scolaire et milieu social pour appréhender le développement des inégalités tout au long de la scolarité.
La ségrégation au collège
- Image Sergey Novikov, via Shutterstock
Séminaire scientifique de l'OSC 2019-2020
98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron
vendredi 28 février 2020 de 12h à 13h30
La ségrégation au collège
Mesure et éléments de diagnostic
Olivier Monso
Expert à la DEPP (Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse), doctorant à l'OSC, membre du LIEPP
La ségrégation sociale entre établissements scolaires est un facteur d’aggravation des inégalités d’éducation. La Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) et l’Insee ont mené des travaux visant à enrichir la façon dont nous mesurons, représentons, et analysons la ségrégation au collège.
J’en ferai une présentation, incluant notamment les méthodes qui nous ont permis de distinguer la contribution des différentes composantes de la ségrégation (résidentielle, choix scolaires).
L'inscription au séminaire est obligatoire - Registration is mandatory
Suggestions de lecture
- « La ségrégation sociale entre collèges. Un reflet de la ségrégation résidentielle nettement amplifié par les choix des familles, notamment vers l’enseignement privé », Béatrice Boutchenik, Pauline Givord et Olivier Monso, INSEE Analyses, n° 40, septembre 2018.
- "How do restrictive zoning and parental choices impact social diversity in schools?: A methodological contribution to the decomposition of segregation indices applied to France", Béatrice Boutchenik, Pauline Givord, Olivier Monso, LIEPP Working Paper, n° 105, février 2020.
- « Les camarades influencent-ils la réussite et le parcours des élèves ? Les effets de pairs dans l'enseignement primaire et secondaire », Education & Formations, n° 100, décembre 2019.
Relative risk aversion models: How plausible are their assumptions?
- Illustration Duplass via Shutterstock
Relative risk aversion models:
How plausible are their assumptions?
Carlo Barone (Sciences Po - OSC, LIEPP),
Katherin Barg (University of Exeter),
Mathieu Ichou, (Institut national d’études démographiques - INED)
This working paper examines the validity of the two main assumptions of relative risk-aversion models of educational inequality.
We compare the Breen-Goldthorpe (BG) and the Breen-Yaish (BY) models in terms of their assumptions about status maintenance motives and beliefs about the occupational risks associated with educational decisions.
Concerning the first assumption, our contribution is threefold. First, we criticise the assumption of the BG model that families aim only at avoiding downward mobility and are insensitive to the prospects of upward mobility. We argue that the loss-aversion assumption proposed by BY is a more realistic formulation of status-maintenance motives.
Second, we propose and implement a novel empirical approach to assess the validity of the loss-aversion assumption.
Third, we present empirical results based on a sample of families of lower secondary school leavers indicating that families are sensitive to the prospects of both upward and downward mobility, and that the loss-aversion hypothesis of BY is empirically supported. As regards the risky choice assumption, we argue that families may not believe that more ambitious educational options entail occupational risks relative to less ambitious ones. We present empirical evidence indicating that, in France, the academic path is not perceived as a risky option. We conclude that, if the restrictive assumptions of the BG model are removed, relative-risk aversion needs not to drive educational inequalities.
Download the Working Paper 2019-3, available on SPIRE repository [PDF, 990 Ko].
Handicaps et destinées de classes
- Image DeeaF, via Shutterstock
Séminaire scientifique de l'OSC 2019-2020
98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron
vendredi 20 décembre 2019 de 12h à 13h30
Handicaps et destinées de classes
Diplômes et expériences subjectives au prisme des modes de scolarisation
Célia Bouchet (Doctorante, Sciences Po - OSC et LIEPP)
« Les écoles intégratrices partent du principe fondamental que tous les élèves d’une communauté doivent apprendre ensemble, dans la mesure du possible, quels que soient leurs handicaps et leurs difficultés. […] Le placement des enfants dans des écoles spéciales - ou dans des classes ou sections spéciales au sein de l’école, de manière permanente - devrait être l’exception et n’être recommandé que dans les rares cas où il est manifeste que l’éducation dans les classes ordinaires ne peut répondre aux besoins éducatifs ou sociaux de l’enfant, ou que son bien-être ou celui de ses camarades l’exige. » (Déclaration de Salamanque, UNESCO, 1994)
Depuis une quarantaine d’années, en alignement avec l’évolution des normes internationales, les politiques publiques françaises s’orientent vers la promotion de l’intégration (ou inclusion) scolaire : c’est-à-dire, la fréquentation par les élèves handicapé·e·s de structures scolaires « ordinaires ». Là où de nombreux travaux soulignent que les orientations vers des dispositifs éducatifs spécialisés sont encore fréquentes, et qu’elles sont socialement sélectives, les suites de ces orientations demeurent moins connues, en particulier, dans leurs effets sur le diplôme atteint.
À partir de données rétrospectives de l’Enquête Emploi 2011 et de son module ad-hoc, cette communication appréhende les parcours scolaires dans leur dimension diplômante (niveau d’études atteint) et subjective (perturbations scolaires auto-identifiées), au prisme des modes de scolarisation. En associant les méthodes statistiques de régressions et d'ACM, on montre que le type de scolarité suivi a des effets propres en matière de diplôme atteint et qu’il est associé à l’identification de certains types de perturbations scolaires. Nous nuancerons ces résultats en soulignant le rôle croisé d’autres facteurs individuels, tels le type d’incapacité, l'origine sociale, l'âge ou la génération migratoire, parce qu’ils déterminent la portée diplômante d’une option éducative donnée et/ou parce qu’ils façonnent les auto-qualifications des expériences scolaires.
L'inscription au séminaire est obligatoire (sandwich offert)
Migration and Inequality
- Book Cover (Vasco Gargalo & Rachel Moore). Image Motortion Films (Shutterstock)
Migration and Inequality
Mirna Safi (Associate Professor, Sciences Po - OSC)
In a world of increasingly heated political debates on migration, relentlessly caught up in questions of security, humanitarian crisis, and cultural “problems”, this book radically shifts the focus to address migration through the lens of inequality. It therefore aims at bridging the gap between three relatively distinct social science fields: migration ans immigration studies, ethnic and racial studies, and social stratification and inequality studies.
Taking an innovative approach, Mirna Safi offers a fresh perspective on how migration is embedded in the elementary mechanisms that shape the landscape of inequality. She sketches out three distinct channels which lead to unequal outcomes for different migrating and non-migrating groups:
- the global division of labor
- the production of legal and administrative categories
- the reconfiguration of symbolic ethnoracial groups.
Respectively, these channels categorize migrants as “type of workers,” “type of citizens” and “type of humans”. Examining this intersection across the U.S. and Europe, she shows how studying international migration together with inequality can challenge nationally established paradigms of social justice.
Re-centering the debate on migration around issues of inequality and social justice is capable of changing the predominant narratives in public policy discussions. But reframing the narrative is not enough; institutional change is also crucial...
Published by Polity Press, January 2020, 216 p., ISBN 9781509522118.
Content
Chapter 1: From National to Migration Societies - Chapter 2: Migration and Elementary Mechanisms of Social Inequality: a conceptual framework - Chapter 3: The Economic Channel: Migrant Workers in the Global Division of Labor - Chapter 4: The Legal Channel: Immigration Law, Administrative Management of Migrants and Civic stratification - Chapter 5: The Ethnoracial Channel: Migration, Group Boundary-Making and Ethnoracial Classification Struggles - Conclusion: Migration, an Issue of Social Justice
Pour vivre heureux, vivons cachés
- Image 1000 words, via Shutterstock
« Pour vivre heureux, vivons cachés »
Pratiques résidentielles, styles de vie et rapports de genre chez les classes supérieures du pôle privé
Lorraine Bozouls (OSC, Università degli Studi di Milano-Bicocca - URBEUR-Quasi)
Soutenance de thèse, le mercredi 11 décembre 2019, 14h à Sciences Po, 98 rue de l'Université, salle Annick Percheron Paris 7e.
Composition du jury :
- Mme. Alberta Andreotti, Professeure associée, Università degli Studi di Milano-Bicocca
- Mme Céline Bessière, Professeure des universités, Université Paris Dauphine, IRISSO
- Mme Marie Cartier, Professeure des universités, Université de Nantes, Centre Nantais de Sociologie
- M. Marco Oberti, Professeur des universités, Sciences Po - OSC (Directeur de recherche)
- M. Fabio Quassoli, Professeur associé, Università degli Studi di Milano-Bicocca (Directeur de recherche)
- Mme Sylvie Tissot, Professeure des universités, Université Paris 8, Cresppa
Au croisement de la sociologie urbaine et de la sociologie de la stratification sociale, cette thèse porte sur le pôle privé des classes supérieures résidant dans les espaces homogènes de la banlieue résidentielle parisienne. Elle analyse le rôle du quartier et celui du logement dans la formation et la reproduction de cette fraction de classe et apporte ainsi une contribution à la compréhension des mécanismes de ségrégation du point de vue des classes supérieures davantage dotées en capital économique que culturel. Cette thèse s’appuie sur une enquête localisée dans les quartiers les plus aisés de deux communes de la banlieue parisienne (Rueil-Malmaison et Saint-Maur-des-Fossés), où ont été conduits soixante entretiens avec des propriétaires de maisons. Les hommes des ménages enquêtés sont dans une large majorité des hauts cadres du secteur privé, des professions libérales ou encore des chefs d’entreprise et leurs épouses sont très souvent femmes au foyer ou en emploi réduit. Plus de deux tiers des ménages enquêtés ont un patrimoine immobilier estimé supérieur à un million d’euros et appartiennent donc aux 3 % des ménages les plus dotés de France. La thèse défend l’idée selon laquelle ce groupe social, situé « en haut à droite » de l’espace social bourdieusien, et numériquement plus important que la grande bourgeoisie traditionnellement étudiée, est un point d’observation privilégié des inégalités en France.
Les ménages enquêtés choisissent un quartier marqué par son entre-soi, qui assure des conditions favorables de reproduction sociale. Ils s’investissent à l’échelle locale dans les relations de sociabilité et dans des entreprises de patrimonialisation, dont ils tirent des ressources, à la fois en termes de capital social, symbolique et économique. De plus, les ménages enquêtés sont investis dans un mouvement de privatisation, qui est visible dans leur goût pour la propriété immobilière et leur repli sur l’espace domestique. Par la prise en charge du travail du style de vie, les femmes participent à l’accumulation de capital économique – notamment grâce au travail immobilier – mais également à sa conversion en capital symbolique et culturel, et contribuent ainsi à l’appartenance de classe du ménage. Enfin, cette privatisation est également synonyme d’un éloignement vis-à-vis des services publics, visible notamment à travers la prise en charge de leur sécurité, qui s’accompagne parfois d’un mouvement de fermeture résidentielle.
Pour des raisons de sécurité, les soutenances de thèse sont strictement réservées aux personnes invitées et aux publics internes de Sciences Po (étudiants, enseignants, chercheurs, salariés).
Quand les hommes ne font pas comme les autres
- Image Adam Cohn, Baldeo Vegetable Market (CC BY-NC-ND 2.0) via Flickr
Séminaire scientifique de l'OSC 2019-2020
98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron
vendredi 29 novembre 2019 de 12h à 13h30
Quand les hommes ne font pas comme les autres.
Pratiques individuelles du non-végétarisme au sein des ménages en Uttar Pradesh
Mathieu Ferry (Doctorant, OSC-LSQ)
Végétarien ou non ? Cette distinction demeure un marqueur social saillant en contexte indien, où le végétarisme a depuis longtemps été associé au groupe majoritaire hindou – par rapport aux autres minorités religieuses, surtout celle musulmane - et plus particulièrement aux groupes de hautes castes – en particulier les Brahmanes.
A l’instar des connaissances académiques sur la caste dans l’Inde contemporaine qui insistent sur les rapports socioéconomiques et de pouvoir au fondement de la persistance de cette forme de groupe social, l’analyse du végétarisme développée dans ma thèse, centrée sur l’Uttar Pradesh, met au jour la variabilité des pratiques alimentaires, en lien avec les inégalités sociales au sein des groupes de caste. Marqueur de différenciation culturelle de caste et de religion, le végétarisme varie aussi en fonction des ressources matérielles de la stratification sociale. Ainsi, les frontières de caste et de religion sont d’autant plus fortes et marquées par le végétarisme qu’elles recouvrent d’autres formes d’inégalités sociales (ici étudiées sous l’ange du niveau d’éducation, de la propriété agraire et du niveau de richesse).
Après avoir résumé l’approche théorique et méthodologique de ma thèse, la présentation s’interroge sur un autre facteur de variation de l’adhésion à ce marqueur statutaire, le genre, puisqu’en effet, les hommes sont plus souvent non-végétariens que les femmes. Les différences du végétarisme liées au genre sont explorées à partir de modèles multiniveaux sur les données du National Family Health Survey (2005-2006) et montrent que l’hétérogénéité des pratiques non-végétariennes au sein des ménages est elle-même inscrite socialement et reflète la position de caste ou de religion. Les différences genrées se maintiennent lorsque les modèles ajustent par la position dans la stratification sociale (avec un écart absolu des probabilités prédites allant jusqu’à 40%), et les déterminants sociaux du végétarisme sont aussi partiellement différenciés suivant le genre, en particulier pour les hautes castes non Brahmanes : l’influence du niveau d’éducation sur le végétarisme apparait plus forte pour les femmes que pour les hommes. En conclusion, je discuterai des liens possibles entre rôles sociaux de genre et la (re)production de l’ordre social du végétarisme.
Mathieu Ferry est doctorant à l'OSC et au LSQ (GENEST-CREST). Sa thèse est dirigée par Philippe Coulangeon (OSC) et Christophe Jaffrelot (CERI).
Il co-anime avec Joël Cabalion, Odile Henry, Olivier Roueff et Jules Naudet le séminaire Sociologie des inégalités en Inde, à l'EHESS.
L'inscription au séminaire est obligatoire (sandwich offert)
De l'immigration permanente aux migrations circulaires
- Image Vladimir Sviracevic (via Shutterstock)
De l'immigration permanente aux migrations circulaires.
L’expérience de la (re)migration dans les trajectoires individuelles en France
Louise Caron (OSC, LIEPP)
Soutenance de thèse, le vendredi 6 décembre 2019, 14h30 à Sciences Po, 199 boulevard Saint-Germain, salle de réunion, 3ème étage, Paris 7e.
Composition du jury :
M. Didier Breton, Professeur des universités, IDUS, Strasbourg
M. Mathieu Ichou, Chercheur, INED
Mme Dominique Meurs, Professeure des universités, EconomiX, Université Paris Nanterre
M. Ettore Recchi, Professeur des universités, Sciences Po - OSC
Mme Mirna Safi, Associate Professor, Sciences Po - OSC (Directeur de recherche)
M. Thomas Soehl, Associate Professor, McGill University, Montreal
Cette thèse étudie le rôle des trajectoires migratoires depuis et vers la France métropolitaine dans les parcours individuels. Dépassant la conception traditionnelle de la migration comme un mouvement unidirectionnel et linéaire, l’objectif de cette thèse est d’abord d’améliorer la connaissance du phénomène de remigration des immigrés en France. En considérant la France à la fois comme espace d’arrivée et de départ, elle vise plus largement à renouveler l’approche des migrations en comparant différents types de migrants rarement étudiés conjointement : immigrés, natifs des DOM, Français nés à l’étranger, deuxièmes générations, et natifs de la population majoritaire. En combinant les données des recensements et des déclarations fiscales de l’Échantillon Démographique Permanent (1975-1999, 2011-2016), et de l’enquête Trajectoires et Origines (2008), cette recherche s’appuie sur un dispositif empirique original qui permet d’explorer la place des expériences migratoires dans les parcours individuels à divers moments du processus migratoire. La comparaison entre différentes catégories de population met au jour la diversité des trajectoires migratoires au départ de la France métropolitaine, réelles ou envisagées, et de leurs déterminants. L’analyse combinée de ces processus de sélection et des effets d’un séjour à l’étranger sur les carrières professionnelles au retour en France apporte des éléments nouveaux sur le rôle des migrations dans la (re)production des inégalités sociales. Enfin, cette thèse montre comment considérer les mobilités passées et les possibles remigrations futures des immigrés affine notre compréhension des mécanismes d’intégration socioéconomique dans la société d’accueil.
From permanent migration to circular migration.
The experience of (re)migration in individuals’ trajectories in France
This doctoral dissertation studies the role of migration trajectories from and to metropolitan France in individuals’ trajectories. Breaking with the conventional depiction of migration as a one-way and one-time movement, this thesis aims first of all at improving our knowledge of immigrants’ remigration in France. By considering France both as a place of arrival and departure, this research more broadly seeks to renew the analytical approach of migration, by drawing systematic comparisons between several types of migrants rarely studied together: immigrants, internal migrant from overseas French departments, French nationals born abroad, second generations, and natives. I combine large datasets drawn from censuses and tax returns (the Permanent Demographic Sample) and the Trajectories and Origins survey. Thus, this research is based on an original empirical framework that makes it possible to explore the role of migration experiences in individuals’ trajectories at various points in the migration process. The comparison between different populations reveals the diversity of migration patterns from France, and of their determinants. The combined analysis of these selection processes and of the effects of an international experience on professional careers upon return in France provides new insights into the role of migration in the (re)production of social inequalities. Finally, this thesis shows the need to consider past migration and potential future remigration of immigrants to understand the mechanisms of socioeconomic integration in the host society.
Pour des raisons de sécurité, les soutenances de thèse sont strictement réservées aux personnes invitées et aux publics internes de Sciences Po (étudiants, enseignants, chercheurs, salariés).
Insécurité et territoires : division sociale et participation politique
- Photo AdrienChd (via Flickr) - Résidence Compostelle de nuit (CC BY-SA 2.0)
Insécurité et territoires en Île-de-France
Projet INSOCPOL
Colloque de clôture du projet scientifique
financé par l'Agence nationale de la recherche (ANR, convention 16-CE41-0004-01)
Présentation du dispositif d'enquête et des résultats
Initialement programmé le vendredi 13 décembre 2019, il a été reporté le vendredi 19 juin 2020 de 9h30 à 17h
Institut Paris Région
15, rue Falguière, 75015 Paris
Accès uniquement sur inscription préalable (formulaire à venir)
Investigateurs : Antoine Jardin (Ingénieur de recherche CNRS au CESDIP), Edmond Préteceille (Directeur de recherche émérite CNRS à l'OSC), Philippe Robert (Directeur de recherche émérite CNRS au CESDIP) et Renée Zauberman (Directrice de recherche émérite CNRS au CESDIP, responsable scientifique du projet).Dans le cadre du programme des Interlabos du GERN.
La question sociale est-elle en train de revenir sous les espèces d’une question urbaine du risque ? Ce projet analyse les inscriptions sociales de l’insécurité en fonction de la distribution socioprofessionnelle des espaces urbains et des positions politiques.
Pour la période 1998-2015, trois bases de données sont utilisées : les enquêtes sur la victimation et l’insécurité en Île-de-France (exposition à la victimisation, sentiment d'insécurité), les données sur la division sociale de l’espace francilien et son évolution, les données sur les comportements politiques tirés des résultats électoraux publiés par le Ministère de l’Intérieur.
La jonction des données est opérée sur une base cartographique à partir de la ventilation des données dans le découpage de référence des IRIS de l'INSEE.
Les bases de données compilées dans le cadre de ce projet, tout comme les supports cartographiques permettant d'associer le découpage des IRIS à celui des bureaux de vote, seront pérennisés et diffusés à la communauté scientifique.
Programme de la journée
9h30 - Accueil par la responsable scientifique d’INSOCPOL et mot de bienvenue du Directeur général de l’Institut Paris Région
9h45 - Présentation de la recherche "Insécurité et territoires : divisions sociales et participation politique"
10h15 - Victimations, peurs du crime et préoccupation sécuritaire : leurs combinaisons dans
les territoires franciliens
11h - La structure socioprofessionnelle et migratoire en Île-de-France et son évolution
14h - Les comportements électoraux franciliens
14h30 - Confronter l’insécurité, la composition sociale et les comportements électoraux
16h - Confronter l’insécurité, la composition sociale et les comportements électoraux (suite)
Café à 9h et 15h30 - Déjeuner sur place à 12h30.
Renseignements et inscription auprès de zauberman@cesdip.fr
L'expérience sociale du handicap
- Image Denis Kuvaev, via Shutterstock
L'expérience sociale du handicap
Anne Revillard (OSC - LIEPP)
OSC Papers 2019-2 - 22 p.
Lien de téléchargement vers le document
En combinant les apports de la sociologie du handicap et de la sociologie des inégalités, cette contribution développe un cadre d’analyse original pour penser le handicap comme expérience sociale. Alors que les débats structurants des disability studies ont eu tendance à s’orienter vers une discussion de l’ontologie du handicap (le phénomène est-il de nature médicale ou sociale ?), nous nous proposons de revenir au geste initial du « modèle social » consistant à déplacer la focale d’analyse vers la dimension sociale du handicap. Nous appréhendons celle-ci au prisme d’une sociologie des inégalités, en prenant en considération la subjectivité des acteurs et l’intersectionnalité de leur expérience. Le cadre d’analyse que nous proposons permet d’articuler ces dimensions. L’expérience sociale du handicap combine ainsi cinq paramètres : aux trois critères wébériens de caractérisation de la position dans la stratification sociale (ressources matérielles, statut social, pouvoir), nous ajoutons l’identification de la déficience et le régime d’existence.
...c’est la dimension inégalitaire de cette part sociale du handicap qui est au cœur de notre propos. Nous avons cherché à nous donner les moyens de caractériser ces inégalités, tout en prenant en considération leur complexité interne (liée aux caractéristiques diverses des déficiences) et leur imbrication avec les autres systèmes d’inégalités qui traversent la société.
Notre cadre d’analyse intègre aussi la dimension plus subjective et réflexive de l’expérience des inégalités.
Abstract in English available at the end of the paper.
Trajectoires résidentielles et choix scolaires des classes moyennes.
- Image Pierre-Olivier, Shutterstock (Issy-les-Moulineaux, immeubles banlieue sud)
Trajectoires résidentielles et choix scolaires des classes moyennes
Statut d’occupation du logement, ségrégation et action publique locale
dans la métropole parisienne
Quentin Ramond (OSC, LIEPP)
Soutenance de thèse, le vendredi 8 novembre 2019, 14h15 à Sciences Po, salle Annick Percheron, 98 rue de l'Université, Paris 7e.
Composition du jury :
Mme Fanny Bugeja-Bloch, Maîtresse de conférences, Université Paris Ouest Nanterre, CRESPPA
M. Adalberto Cardoso, Professor, Universidade do Estado do Rio de Janeiro, IESP-UERJ (rapporteur)
M. Philippe Coulangeon, Directeur de recherche, CNRS, OSC
M. François Cusin, Professeur des universités, Université Paris Dauphine, IRISSO (rapporteur)
Mme Christine Lelévrier, Professeure des universités, Université Paris Est Créteil, Lab’Urba
M. Marco Oberti, Professeur des universités, Sciences Po, OSC (directeur)
Face à l’augmentation des prix de l’immobilier, accéder à la propriété et résider à proximité des établissements scolaires attractifs sont deux aspirations difficilement conciliables pour les classes moyennes. Cette thèse prend pour objet la tension entre ces deux dimensions centrales de leur position sociale à partir de l’étude des effets du statut d’occupation du logement sur la ségrégation résidentielle et les inégalités scolaires.
L’approche quantitative montre d’abord que le logement locatif, privé et social, représente une alternative importante au marché immobilier dans les contextes scolaires attractifs où les prix des logements sont les plus élevés, ce qui est lié à la construction d’une offre locative sociale « intermédiaire » et aux pratiques d’attribution des logements sociaux dans ces espaces. A l’inverse, l’accession à la propriété est facilitée dans les espaces populaires où les établissements scolaires sont moins prestigieux.
L’enquête par entretiens menée dans la proche banlieue parisienne montre ensuite que les arbitrages entre le statut d’occupation et le lieu de résidence permettent d’accéder à des ressources qui peuvent se compenser, et qu’ils traduisent des rapports différenciés entre les groupes sociaux d’une part, et entre les générations du réseau familial d’autre part.
Mettant en évidence la façon dont les trajectoires sociales et résidentielles des classes moyennes s’articulent au statut d’occupation du logement, la thèse contribue à l’analyse de la stratification sociale en milieu urbain dans le contexte de peur du déclassement et apporte un éclairage original pour penser l’articulation des politiques du logement et des politiques scolaires.
Middle classes residential trajectories and school choices
Residential status, segregation and local public policies in the Paris metropolis
Given the strong correlation between the distribution of attractive school offer and the prices on the housing market, the middle classes are likely to face complex trade-offs between housing tenure and access to attractive educational resources. This research examines how the middle classes deal with these uneasy negotiations, by analyzing the effects of housing tenure on their residential segregation patterns and their relationships with spatial inequalities in school provision.
First, I use a quantitative approach to show that proximity to attractive public schools in privileged urban contexts is associated with higher representation in the private and public rental sectors, which relates to the development of public housing units aimed at middle-class households in these areas. On the contrary, access to homeownership mostly unfolds in working-class areas with poorly performing schools.
Second, building on fieldwork in the Paris metropolis, I show that the middle classes articulate different values and attitudes to deal with exacerbating constraints on the housing market and competition for better schools. Their compromises between housing tenure and place of residence reveal different relationships with other social groups and between generations within the family network.
Overall, the interplay between housing tenure, the social profile of places and the unequal geography of education shapes different residential status within the middle classes, which is crucial to understand social stratification and class relations in large cities as well as to improve housing and education policies aimed at tackling the effects of place in the (re)production of inequalities.
Pour des raisons de sécurité, les soutenances de thèse sont strictement réservées aux personnes invitées et aux publics internes de Sciences Po (étudiants, enseignants, chercheurs, salariés).
Favoriser les compétences langagières des enfants de milieux défavorisés
- Image Syda Productions, via Shutterstock
Durant deux années scolaires, cette expérimentation conçue et dirigée par Carlo Barone, Denis Fougère et Agnès van Zanten a été conduite par plusieurs assistants de recherche dans les maternelles des 18ème, 19ème et 20ème arrondissements de Paris. Elle a permis de tester l'impact d'un accompagnement à la lecture parentale avec près de 900 enfants de maternelles âgés de 4 à 5 ans. Financée par le LIEPP, ce dispositif expérimental a reçu le concours de l'Académie de Paris et des éditeurs Gallimard Jeunesse et Nathan. Il s'inscrit dans une démarche de réduction des inégalités sociales, pour développer la littératie et le désir de lecture des jeunes enfants. Les enseignants volontaires de 45 écoles maternelles classées en zone d'éducation prioritaire (REP et REP+) étaient étroitement associés à l'opération. Un certain nombre de règles méthodologiques ont été déployées pour mieux apprécier l'impact du dispositif d'intervention. Les enfants ont été répartis dans 2 groupes : celui faisant l'objet d'une incitation à la lecture familiale, et un groupe "contrôle" à qui il n'a rien été proposé. Un test standardisé de vocabulaire en amont et en aval du dispositif a permis de comparer l'avant et l'après intervention (pour le groupe traité), et d'apprécier la différence de résultat d'un groupe par rapport à l'autre.
Au final, l'effet sur les compétences langagières du groupe traité apparait positif, mais statistiquement non significatif. Par contre, il est plus marqué pour les enfants issus de familles disposant d'un faible capital scolaire, ne parlant pas uniquement le français. On observe aussi des effets supérieurs dans ce cas sur les garçons.
Les promoteurs de l'étude mettent en avant le caractère peu onéreux d'un dispositif de prêt de livres aux familles, accompagné d'un vrai mode d'emploi pour les utiliser. Quand lire les histoires, que lire et relire, comment raconter et faire vivre une histoire, pourquoi privilégier les images, comment instaurer un rituel au coucher, comment stimuler l'imagination... autant de conseils précieux pour des publics ciblés - pour qui la lecture en français n'est pas une pratique courante et transmise - qui trouveront un grand bénéfice à cet accompagnement.
De manière très concrète, les responsables de l'étude mettent à disposition un guide pour la mise en place du dispositif, un ensemble de brochures "modèles" (les enseignants pourront s'en inspirer ou les compléter), plusieurs exemples de messages de rappel à adresser régulièrement aux familles (via SMS ou un dispositif de communication interne à l'école) et un exemple de grille de suivi du prêt de livres. Les établissements scolaires et enseignants qui souhaiteraient mettre en place ce type d'intervention trouveront les ressources et documents en téléchargement sur cette page du LIEPP.
Plusieurs publications, dont le Policy Brief du LIEPP n° 44 ou le Discussion Paper 14006 du CEPR présentent plus en détail l'expérimentation.
[Image Alexey Grigorev et Lorelyn medina via Shutterstock]
Retour sur nos projets de recherche...
- Image Delpixel (via Shutterstock)
La magazine de la recherche à Sciences Po, COGITO, permet d'aprécier la diversité des thématiques de recherche menées à l'OSC.
Inégalités scolaires, lecture parentale, exil professionnel, travail du dimanche, orientation scolaire, bidonvilles, immigrés, ségrégation urbaine...
En suivant ce lien, consultez les recherches présentées pour un large public, dans le laboratoire : https://www.sciencespo.fr/research/cogito/home/tag/osc/
Le site est enrichi 2 fois par an d'une sélection de travaux et de publications. Le magazine valorise aussi régulièrement le travail de jeunes chercheurs.
Ann Morning (NYU)
- Ann Morning (papers 2017, 2018)
Ann Morning est Associate Professor of Sociology à la New York University (College of Arts & Sciences).
Son ouvrage de référence en 2011 traitait de l'usage du concept de race par les scientifiques. Les nombreux articles qui ont suivi prenaient notamment en compte les récentes avancées de la génétique. Visiting à Sciences Po durant le mois de juin, elle nous fait l'honneur de répondre à quelques questions sur son métier de sociologue, nantie d'une bonne connaissance de l'Europe. Elle présente au Séminaire scientifique de l'OSC, avec Marcello Maneri (Milano Bicocca), l'esquissse de son prochain ouvrage "An Ugly Word": Talking (and Not Talking) about Race in Italy.
Ann, vous avez publié plusieurs articles sur la question de la race et des classifications raciales. Qu’est-ce qui vous a amené à choisir et à développer ce sujet précis sur lequel vous travaillez depuis 15 ans ?
Cela tient à mon expérience et aux différences relatives dans l’usage de ces catégories.
Personnellement d’abord, par mon origine et mon vécu aux États-Unis où je suis vue sans ambiguïté comme une personne « noire ». Cela est courant là-bas : Barack Obama, Beyoncé ou moi-même sommes perçues et définis comme des américains originaires d’Afrique même si nous avons des origines mixtes. Il y a un principe simple, celui de la « goutte de sang ». A partir du moment où dans vos origines, il y a une « goutte de sang noir », vous êtes catégorisés comme « noir » et cette catégorie construit votre identité et votre rapport au monde. En France, où j’ai très tôt pu voyager, notamment pour ma 3ème année universitaire à Sciences Po, ce n’est pas du tout le cas. Je suis plutôt considérée comme « métisse » et l’on résiste à reconnaître cette identité afro-américaine noire, ce qui est un peu blessant je dois l’avouer. Tandis que pour mes amis africains, je suis plutôt considérée comme « blanche ». Autant vous dire que ces regards portés et assignés m’ont troublé et ont été un puissant sujet de curiosité. Finalement, dans mon pays ce concept de « race » est très utilisé, très pratique, évident même, pour se situer par rapport aux autres.
L’autre source de motivation est l’importance institutionnelle des catégories raciales aux Etats-Unis, alors qu’elles ne sont presque pas opératoires en Europe. Un américain qui entre à l’université ou qui passe une visite médicale renseigne naturellement des champs administratifs qui portent sur sa race. Il y avait en 1977 cinq catégories raciales officielles : on pouvait se qualifier de noir, blanc, asiatique ou océanien, amérindien, ou d’une dernière catégorie, elle, ethnique : hispanique. Le bureau du recensement avait aussi prévu la catégorie « autres ».
Après moult débats, que j’ai suivi durant mes études, la classification a évolué à la fin des années 90 : les asiatiques constituent désormais une catégorie à part entière, séparée des océaniens. L’autre nouveauté est que l’on peut désormais se déclarer de plus d’une race… J’ai rapidement senti que ces différences méritaient d’être étudiées en détail et qu’il fallait interroger ce concept pas si naturel ou évident qu’il n’y parait au premier abord...
Quelles sont les différences d'approche entre les sociologues et les anthropologues, les généticiens ou les biologistes qui s’intéressent aussi à la race ?
Ces catégories sont utilisées dans le cadre d’un système culturel, et sont perçues souvent comme allant de soi. Il est intéressant, derrière ces catégories, d’étudier ce que les gens croient ou dans quel sens ils les utilisent. Ce sont des « idéologies », des constructions sociales.
L’aspect comparatif des recherches nous aide ici à prendre du recul, en fonction d’un contexte national ou plus large, comme l’Europe. C’est aussi vrai au niveau temporel : on peut évoquer la taxonomie du naturaliste Carl von Linné, une classification du XVIIIème siècle pour identifier les espèces ; et les travaux de l’anthropologue et biologiste allemand Johann Friedrich Blumenbach mort en 1840.
Au XVIIIème siècle, quatre grandes races étaient reconnues : noirs, jaunes, blancs et rouges, dérivées de la théorie ancienne des « humeurs » (le phlegme, le sang, la bile…). Autant dire que ces catégories existaient et ont été utilisées bien avant les travaux génétiques qui ont permis, assez récemment dans les années 2000, de les remettre en question en montrant que les humains étaient génétiquement très proches.
Manuel scolaire « Le tour de la France par deux enfants : Devoir et patrie »,
G. Bruno (gravures Pérot), Belin, 1904 (via Wikisource.org)
Pour la sociologie, les catégories raciales ont une importance sociale. On savait déjà au début du XXème siècle que les trois-quart des afro-américains avaient une origine « mixte » ; ils doivent représenter aujourd’hui 95% de cette catégorie « noire » qui pourtant persiste en tant que telle.
Il faut aussi remarquer qu’au sein d'une même discipline il peut règner une grande hétérogénéité entre chercheurs. Par exemple, il y a une différence d'approche entre les anthropologues biologistes et ceux qui sont plutôt culturalistes. Tout dépend donc du point de vue qu'on adopte. Certains s’intéressent à cette catégorisation comme construction sociale, d’autres prétendaient décrire les races en fonction de l’aspect d’un squelette ou d’un crâne…
Vous écrivez actuellement, avec Marcello Maneri de l’Université Milan Bicocca un ouvrage dans lequel vous comparez ces croyances dans des établissements scolaires italiens et américains Pourquoi l’Italie ?
J’ai fait plusieurs séjours en Italie et une chose m’a frappé : il semble que la société italienne ne soit pas prête à reconnaître ou à qualifier les immigrés et descendants d’immigrés qui sont pourtant de plus en plus nombreux. Il ne semble pas y avoir un cadre pour les prendre en compte de manière institutionnelle ou plus informelle.
Il faut aussi constater que peu de recherches sont menées dans ce domaine, contrairement à ce qui se fait en France, notamment à Sciences Po (avec Daniel Sabbagh) ou à l’Ined (avec Patrick Simon). Il y a un nombre réduit de spécialistes identifiés et le champ est suspecté être sujet à controverse.
Dernier point, peu de sociologues américains se sont intéressés à la société italienne.
Avez-vous déjà pu constater des éléments marquants ?
Nos premiers constats, après la réalisation d’entretiens ouverts, montrent que le terme de « race » n’est pas utilisé spontanément par les jeunes en Italie. Il y a une sorte de poids moral qui s’attache à ce terme. Il n’y a pas d’acceptabilité dans son usage, ce qui constitue une vraie dufférence avec les étudiants États-Uniens.
Toutefois, ce n’est pas parce que le terme n’est pas mentionné que les idées ne sont pas proches ou que ces jeunes ne cherchent pas à différencier ceux qui seraient italiens et ceux qui ne le seraient pas. Ils le font souvent sur des bases que les américains reconnaîtraient comme raciales. On constate aussi que nos jeunes interviewés italiens ne rejettent pas des termes comme « blanc » ou « noir », ou bien « racisme », même s’ils refusent souvent d’employer le mot « race ».
La résurgence de la question génétique dans une certaine compréhension de la race peut s’observer aux États-Unis. Trouve-t-elle des échos en Italie, et plus largement en Europe ?
Je pense que les travaux américains s’exportent assez facilement… Beaucoup d’étudiants de centres de recherche européens sont parfaitement au courant des recherches faites par les universitaires américains. Donc oui, on en trouve incontestablement des échos en Europe. Toutefois, le contexte culturel est sensiblement différent. Un seul exemple : les américains sont très intéressés par leurs origines, ils ont besoin de produire un récit, de remonter leur arbre généalogique. Ils espèrent que la génétique apportera des réponses. J’ai l’impression par contre que les européens éprouvent moins ce besoin de dévoilement des origines, sauf à espérer se trouver des racines nobles…
Quelles sont les limites de votre domaine de recherche ?
C’est une très bonne question. Les sociologues s’intéressent à la race sous bien des angles. Je ne travaille pas personnellement sur le racisme, la xénophobie ou la stratification raciale. D’autres le font très bien. J’interroge dans une perspective comparative le concept de race et toutes les croyances qui y sont rattachées. C’est mon travail et je suis loin d’en avoir fait le tour.
Entretien réalisé par Bernard Corminboeuf (26 juin 2019).
Suggestions d'articles
- Morning Ann, Saperstein Aliya, "The Generational Locus of Multiraciality and Its Implications for Racial Self-Identification", The ANNALS of the American Academy of Political Social Science, vol. 677, n°1, 2018.
- Morning Ann, "Kaleidoscope: contested identities and new forms of race membership", Ethnic and Racial Studies, vol. 41, p. 1055-1073, 2018.
- Morning Ann, « Race et génomique aux États-Unis », Sciences Po - CERI, janvier 2017.
- Morning Ann, "Does Genomics Challenge the Social Construction of Race?", Sociological Theory, vol.32, n° 3, 2014.
- Morning Ann, "And you thought we had moved beyond all that: biological race returns to the social sciences", Guest Editorial, Ethnic and Racial Studies, vol. 37, n° 10, 2014.
- Morning Ann, Gullickson Aaron, "Choosing race: Multiracial ancestry and identification", Social Science Research, vol. 40, n° 2, p. 498-512, 2011.
- Morning Ann, Sabbagh Daniel, « De l'épée au bouclier : des usages discriminatoires et antidiscriminatoires de la race aux États-Unis », Revue internationale des sciences sociales, vol. 1, n° 183, p. 63-81, 2005.
Activism in the internet era: a study of inequality and challenges to democracy
- Picture from desdemona72 & Alex Gontar / Shutterstock
Some of the following text is excerpted from OSC Assistant Professor Jen Schradie’s new book, “The Revolution That Wasn’t: How Digital Activism Favors Conservatives,” just out by Harvard University Press:
This book is an attempt to move beyond simplistic headlines and Silicon Valley buzzwords to reach a better understanding of social media and social movements. Digital activism may have some advantages but not for everyone. The internet is creating a growing disparity that is giving a distinct advantage to some groups in surprising and unexpected ways.
As social and digital technologies have spread across the globe, we are constantly being told that they have ushered in a new age of activism. Many believe that an individual can spark an uprising with a tweet or a heart-tugging Facebook post. As with so many other facets of our lives, technology promises to liberate us from the tedious work necessary to build a social movement. Technology would have flattened the world of activism, as with selling books or starting a company, giving everyone an equal chance to launch an on-demand revolution.
Schradie choose the location for her study in North Carolina because of the vast variation in the state’s population and politics. It has a dramatic racial and labor history that continues to shape its political dyamics today. It has one of the highest rates of poverty yet one of the best public higher education systems in the nation. Over the past decade, North Carolina has been half Republican and half Democrat among voters. As a result, it had become a swing state for national presidential elections, as well as a focal point of numerous social and economic conflicts.
She picked one ordinary issue, rather than an event: the contentious politics around labor. At 1.9% union density in 2014, North Carolina had a lower percentage of unionized workers than any state in the country. Because the state is “Right-to-Work” by law, all unions have voluntary membership. By 2011, North Carolina was one of only three states where public workers did not have any collective bargaining rights. This state provided fertile ground with an ecosystem of political, labor, and social movement groups in different configurations in order to evaluate the concept of digital activism and egalitarianism.
By combining online and offline data, as well as quantitative and qualitative methods, this research provides both statistical analysis, as well as in-depth interviews and ethnography to understand an evolving digital data world.
Schradie initiated the study with some guiding questions: Is digital activism as prevalent as we think? What kinds of groups use digital technology for activism? What are the factors that determine how a group uses these tools? What are the mechanisms behind differences in internet use for activism? Finally, she addressed the most fundamental question: Has digital activism truly created a level playing field where all groups and points of view can equally advocate for their cause?
The conclusion is surprising. Not only is technology failing to erase the barriers toward organizing movements, it may be making things worse by creating a digital activism gap. Rather than offering a quick technological fix to repair our broken democracy, the advent of digital activism simply ends up reproducing, and in some cases intensifying, pre-existing power imbalances.
This book dismantles both the democracy and authoritarian thesis around digital activism to reveal in this North Carolina case an uneven digital terrain that largely abandoned left working-class groups while placing right-wing reformist groups at the forefront of online politics.
Three overlapping factors worked together to give a distinct advantage to groups that not only have a greater capacity but also the motivation to carry out the work of digital activism:
- Social class: groups with middle to upper class members have an advantage with digital media. Such members have greater online access, skills, time and empowerment to use these new tools.
- Vertical organization: Groups with infrastructure, such as a hierarchy of decision making, a clear division of labor, and more staffing resources, are simply more effective and efficient online. Horizontal groups without bureaucratic systems are less likely to maintain high levels of digital use and online participation.
- Political Ideology: Groups on the right embraced the internet for a primary mission: to get their truth out about reviving the freedoms they believed were threatened. Conservative grassroots groups believe they needed to replace so-called “fake news” with their own political information online. Progressive groups were fragmented and often focused more on encouraging mass participation, rather than on mass information.
The rise of the internet 25 years ago unleashed a kind of revolutionary giddiness. Those most bullish believed it would fundamentally re-order nearly every corner of civilization, inevitably for the better. The ultimate free market of ideas and commerce would create a new balance of power that favored citizens over giant organizations, companies and governments. In the place of Orwellian propaganda and old-school communication tools would be new technologies in the hands of the people. Personalization, participation, and pluralism would bring digital democracy. It was this euphoria around the internet’s democratizing potential that, instead, became the revolution that wasn’t.
Schradie’s book reveals how conservative messages spread like wildfire long before talk of bots, fake news or Russian meddling. A highly motivated foundation of conservative and well-educated and resourced activists who held a distinct advantage all but drowned out whatever messages were coming from the left online.
Reviews of the book:
* This Is Why the Right Is Winning the Internet, by Hans Rollmann, PopMatters, November 13, 2019.
* Conservatives Use Social Media to Move Their Agendas Much More Than Liberals Do - Newsweek Magazine, May 17, 2019.
* North Carolina Shows Why Progressives Lost the Internet, by Jeffrey C. Billman, Indy Week, May 28, 2019.
* How Digital Activism Favors Conservatives, by Amanda Magnus & Frank Stasio, WUNC 91.5 North Carolina Public Radio, May 31, 2019.
* Why conservatives are winning the internet, by Sean Illing, Vox, June 3, 2019.
* Why the Left Is Losing the Information Age, by Richard R. John, Washington Monthly, July/August 2019.
TO FIND OUT MORE
Les liens de la caste / Caste links
- Image Chris JL, Another morning for the lucky ones (CC BY-NC-ND 2.0 via Flickr)
Les liens de la caste.
Quantifier des identités sociales à l’aide de questions ouvertes
Caste links. Quantifying social identities using open-ended questions
Mathieu Ferry (OSC)
OSC Papers 2019-1 - 24 p.
Les liens de la caste. Version française (FR, pré-version fin.)
Caste links. English (EN)
Cet article expose les difficultés rencontrées par le chercheur en sciences sociales lorsqu’il souhaite analyser quantitativement les identités sociales mesurées par des questions ouvertes dans des grandes enquêtes statistiques. La grande diversité apparente des réponses énoncées démontre la complexité de l’auto-identification mais ne retire en rien la pertinence de quantifier une catégorie sociale latente. Nous discutons de notre approche de la construction d’une nomenclature de caste à partir de questions ouvertes dans l’Indian Human Development Survey (2011-2012), en nous centrant sur les ménages hindous de l’Uttar Pradesh. Nous commençons par exposer les enjeux d’une telle quantification, en soulignant l’histoire coloniale à laquelle elle est fortement associée. Contrairement aux idées reçues, la caste est loin d’être une catégorie institutionnalisée incontestée et sa mesure statistique est fortement critiquée. Néanmoins, plusieurs arguments plaident en faveur de sa quantification. Nous décrivons notre algorithme de classification basé sur l’analyse de réseau, la classification ascendante hiérarchique et le recodage manuel. Nous suggérons ensuite d’évaluer la pertinence de notre classification sous trois angles différents dans ce travail préliminaire. Premièrement, les indicateurs d’homogénéité font apparaitre des catégories de la nomenclature relativement homogènes. Deuxièmement, la comparaison de la nomenclature avec une variable « gold standard » permet d’évaluer son efficacité. Enfin, des tests de validité vérifient si les catégories de castes reflètent les dimensions conceptuelles du statut rituel et socioéconomique de la caste. Ce faisant, nous montrons que notre nomenclature en sept groupes de castes permet de rompre avec une vision hiérarchique unidimensionnelle à laquelle la structure sociale de caste est souvent associée.
This article exposes the challenges faced by social scientists in the quantitative analysis of social identities measured through open-ended questions in large surveys. The apparent large diversity of responses enunciated demonstrates the complexity of self-identification, but it does not undermine the relevance of quantifying a latent social category. We discuss our approach to building a caste nomenclature from open-ended questions in the Indian Human Development Survey (2011-2012), focusing on Hindu households in Uttar Pradesh. We start by exposing the issues of such quantification, highlighting the colonial history with which it is strongly associated. Contrary to common belief, caste is far from being an uncontested institutionalized category and its statistical measure is highly criticized. Nonetheless, several arguments push for its quantification. We describe our classification algorithm based on network analysis, hierarchical and manual clustering. We then suggest assessing the relevance of our classification from three aspects in this foundational work. First, indicators of homogeneity show homogeneous categories. Second, ‘gold standard’ comparison evaluates the effectiveness of the nomenclature. Finally, criterion validity tests whether the caste categories reflect selective dimensions of socio-economic status and ritual status. In doing so, we show that our nomenclature in seven caste groups makes it possible to break with a one-dimensional hierarchical vision with which the caste social structure is often associated.
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Trouble dans la race...
- Images : Phovoir (via Shutterstock)
Trouble dans la race
Construction et négociations des frontières raciales dans deux types de familles mixtes
en France
Solène Brun
Mercredi 22 mai 2019 à 14h30
98 rue de l'Université, salle Annick Percheron
Cette thèse prend pour objet les frontières raciales et leurs dynamiques en France, à partir de l’étude croisée de deux configurations familiales dans lesquelles la mixité raciale est particulièrement saillante : les familles ayant eu recours à l’adoption internationale et les familles formées par des couples mixtes.
En nous invitant à situer l’approche analytique au croisement entre sociologie de la famille, des socialisations et des relations raciales, l’étude de ces deux types de familles – transgressives de la norme d’homogénéité raciale intrafamiliale – nous permet d’investiguer les lieux intimes de la formation des identités raciales dans un contexte « trouble » qui s’avère particulièrement heuristique.
L’analyse croisée de ces deux cas permet en effet d’ajouter aux perspectives classiques de la formation des identités raciales, qui distinguent les processus d’auto-identification et d’assignation par autrui, le rôle des transmissions et des socialisations familiales. Si la famille est généralement reconnue comme étant le lieu par excellence des socialisations primaires, notamment de classe et de genre, la race comme rapport social demeure toutefois sous-explorée dans les études sur la socialisation en France. Cette thèse entend participer à l’investigation empirique d’une telle question. L’analyse empirique des deux cas d’étude interroge ainsi la pertinence de penser la question raciale à partir de celle de la socialisation et questionne plus largement les catégories et frontières raciales en France, leur production et leurs conséquences au quotidien.
Cette recherche est fondée sur un protocole multi-méthodes, où les entretiens semi-directifs avec des parents adoptifs, des personnes adoptées, des parents en couple mixte et des descendants d’unions mixtes, ainsi que les observations, viennent compléter l’exploitation de bases de données statistiques (Enquête sur l’adoption en France - Ined, 2001-2002 et Enquête Trajectoires et Origines - Ined, Insee, 2008-2009). Le protocole mis en œuvre est ainsi pluriel à plusieurs égards, dans l’articulation des terrains mais aussi des méthodes. Cette approche permet de fonder la thèse sur des données riches qui, dans la perspective analytique, nourrissent utilement le travail de comparaison.
En documentant non seulement les types de pratiques de socialisation raciale des parents mais également les différentes manières qu’ont les individus ainsi socialisés de recevoir, négocier, intérioriser ou contester ces socialisations, la thèse donne à voir les dynamiques de (re)construction des frontières raciales en France, ainsi que les manières dont la race s’apprend, en particulier au sein de la cellule familiale.
Composition du Jury
Mme Beate Collet, maîtresse de conférences HDR, Université Sorbonne-Paris IV
Mme Muriel Darmon, directrice de recherche, CNRS/CESSP (EHESS-Université Paris 1) (rapporteure)
Mme Marta Domínguez Folgueras, associate professor of sociology, Sciences Po
Mme Ann Morning, associate professor of sociology, New-York University
Mme Mirna Safi, associate professor of sociology, Sciences Po (directrice)
M. Patrick Simon, directeur de recherche, INED (rapporteur)
Soutenance publique sur invitation préalable pour les extérieurs à Sciences Po.
Les camarades influencent-ils la réussite et le parcours des élèves ?
- Image: Classroom scene with teacher & students, Boston City Archives (CC BY 2.0)
Les camarades influencent-ils la réussite et le parcours des élèves ?
Une revue de littérature sur les effets de pairs dans l'enseignement primaire et secondaire
Olivier Monso (MENJ-DEPP, OSC, LIEPP), Denis Fougère (OSC-LIEPP),
Pauline Givord (INSEE-SPP Lab, CREST), Claudine Pirus (MENJ-DEPP)
LIEPP Working Paper n° 86, avril 2019 (32p.)
Téléchargement en libre accès (SPIRE)
En éducation, les effets de pairs résultent des différents types d’interactions entre élèves, au sein d’une même classe ou d’un même établissement. Toutefois, caractériser la nature et mesurer l’influence de ces interactions pose des problèmes méthodologiques statistiques substantiels. Ce document vise à présenter les difficultés relatives à la mesure des effets de pairs en éducation, ainsi que les résultats des recherches qui leur ont été consacrées dans l’enseignement primaire et secondaire.
S’il est facile de mettre en évidence une corrélation entre le comportement d’une personne (en termes de consommation, de parcours scolaire...) et celui de ses collègues, amis ou camarades de classe, il est bien plus difficile d’en déduire une causalité, notamment parce que la formation des groupes de pairs est rarement le fait du hasard. Comprendre cette difficulté, et y apporter des réponses méthodologiques, est toutefois nécessaire en raison des enjeux de politique publique. Le domaine de l’éducation illustre pleinement la nature de ces enjeux : aux politiques et aspirations visant à promouvoir la mixité sociale et scolaire font écho les interrogations récurrentes quant à leur efficacité pour les élèves concernés. La thématique des effets de pairs évoque également la question de la constitution de classes de niveau dans les établissements, notamment dans les collèges.
Au sein d’un établissement, les élèves sont influencés par la composition socio-économique et le niveau scolaire de leurs pairs. Les élèves de milieu défavorisé, ou en difficulté scolaire, y sont en général plus sensibles. En raison de tels effets, les phénomènes de ségrégation peuvent aggraver les inégalités scolaires. Les résultats des recherches relatives aux effets de pairs ne sont toutefois pas convergents.
Que sont les effets de pairs ?
Les effets de pairs correspondent aux effets résultant des interactions entre individus : par l’intermédiaire de leurs caractéristiques et leur comportement, des personnes situées dans un environnement commun (habitant dans le même quartier, scolarisées dans la même classe...) s’influencent mutuellement. La notion d’« effets de pairs » est inséparable de celle de « groupe de pairs », qui, dans le document, correspond en général aux élèves faisant partie de la même classe ou du même établissement scolaire.
POUR EN SAVOIR PLUS
Handicap et travail
- Image Riopatuca via Shutterstock et Presses de Sciences Po
Handicap et travail
Anne Revillard
Presses de Sciences Po, collection Sécuriser l'emploi, 120 p., mai 2019, isbn 9782724624458
Parution prévue le 16 mai
Comment favoriser l’accès à l’emploi et la sécurisation des parcours professionnels des personnes handicapées ?
Dans son dernier ouvrage, la sociologue Anne Revillard alimente la réflexion sur ces questions par une étude de la situation de cette population sur le marché du travail et un bilan des politiques existantes.
Quotas, droit de la non-discrimination, travail protégé et adapté, aménagements, accompagnement vers et dans l’emploi, reclassement… Le handicap au travail fait l’objet d’un foisonnement de dispositifs souvent mal connus et encore peu évalués.
Le droit de la non-discrimination suffira-t-il à lever les obstacles à l’insertion professionnelle ? En quoi l’emploi accompagné constitue-t-il une alternative pertinente au travail protégé ? Comment favoriser la fourniture des aménagements nécessaires et le développement de politiques organisationnelles véritablement inclusives ? Telles sont quelques-unes des questions abordées par cet ouvrage, à partir d’une analyse de la situation française à la lumière des apports de la littérature internationale.
Plan de l'ouvrage : Handicap, travail et action publique - Personnes handicapées et emploi : état des lieux - Accéder à l'emploi - Travailler autrement : travail protégé, entreprises adaptées et emploi accompagné - Rester en emploi - Normaliser le handicap au travail.
Anne Revillard est Associate professor en sociologie à Sciences Po, OSC et LIEPP. Elle travaille notamment sur l'évaluation et la réception des politiques publiques.
L'ouvrage est réalisé en partenariat avec la Chaire pour la sécurisation des parcours professionnels.
POUR EN SAVOIR PLUS
Everyday Europe
- Images Policy Press & twenty1studio (via Shutterstock)
328 p., ISBN 978-1447334200, Policy Press (Bristol University Press), 1st February 2019.
Edited by Ettore Recchi (Professor of Sociology at OSC - Sciences Po and part-time Professor at the Migration Policy Centre of the EUI, Florence) and Adrian Favell (Chair in Sociology and Social Theory at the University of Leeds).
Other Authors
Fulya Apaydin (Institut Barcelona d'Estudis Internacionals)
Roxana Barbulescu (School of Sociology and Social Policy of the University of Leeds)
Michael Braun (GESIS - Leibniz Institute for the Social Sciences and University of Mannheim)
Irina Ciornei (Institute of Sociology at the University of Bern)
Niall Cunningham (Geography Department at Durham University)
Juan Díez Medrano (Universidad Carlos III, Madrid)
Deniz Duru (Media, Cognition and Communication Department at the University of Copenhagen)
Laurie Hanquinet (Department of Sociology at the University of York)
Janne Solgaard Jensen (Independent Research Fund Denmark)
Steffen Pötzschke (Department Survey Design and Methodology at GESIS - Leibniz Institute for the Social Sciences)
David Reimer (Aarhus University)
Justyna Salamońska (Centre of Migration Research and Institute of Sociology, University of Warsaw)
Mike Savage (London School of Economics)
Albert Varela (School of Sociology and Social Policy and the Q-Step Centre at the University of Leeds)
Drawing on unique research and rich data on cross-border practices, this book offers an empirically-based view on Europeans’ interconnections in everyday life. It looks at the ways in which EU residents have been getting closer across national frontiers: in their everyday experiences of foreign countries – work, travel, personal networks – but also their knowledge, consumption of foreign products, and attitudes towards foreign culture.
These evolving European dimensions have been enabled by the EU-backed legal opening to transnational economic and cultural transactions, while also differing according to national contexts. The book considers how people reconcile their increasing cross-border interconnections and a politically separating Europe of nation states and national interests.
Main chapters:
- Introduction: Social transnationalism in an unsettled continent
- Cartographies of social transnationalism
- The social structure of transnational practices
- Cultural boundaries and transnational consumption patterns
- Social transnationalism and supranational identifications
- Explaining supranational solidarity
- Narratives and varieties of everyday transnationalism
- Understanding Romanian's cross-border mobility in Europe: movers, stayers and returnees
- Transnational Turkey: the everyday transnationalism and diversity of Turkish populations in Europe
- Is social transnationalism fusing European societies into one?
Nouveaux chantiers de thèse 2019
- Les 7 nouveaux doctorants de l'OSC en 2019...
Comme à chaque rentrée universitaire, l'OSC a le plaisir d'accueillir de nouveaux doctorants, porteurs de sujets d'étude variés. L'équipe d'enseignants-chercheurs de l'OSC a mis en place et renforcé une politique d'encadrement doctoral et de formation de jeunes chercheurs, en partenariat avec l'École doctorale de Sciences Po et les structures partenaires (LIEPP, MaxPo). L'HCERES a souligné dans son dernier avis "l'excellent placement des jeunes docteurs [de l'OSC] dans le monde académique".
Célia Bouchet
Des situations de handicap aux situations de classe et de statut. Quelle incidence des limitations fonctionnelles sur la place des personnes dans la stratification sociale ?
Dir. Anne Revillard et Philippe Coulangeon
Marta Facchini
Economic instability and early skill development: assessing the patterns and the underlying mechanisms
Dir. Carlo Barone
Jeanne Ganault
La conciliation des temps sociaux face à la réalité des inégalités d’autonomie temporelle
Dir. Laurent lesnard et Nicolas Robette (CREST)
Maël Ginsburger
Les pratiques environnementales entre contraintes, styles de vie et manières d'habiter
Dir. Philippe Coulangeon et Ivaylo D. Petev (GENES-CREST)
Marta Veljkovic
L'évolution de la mobilité sociale en cours de carrière (France 1964-2015) : les trajectoires socioprofessionnelles, leurs ressorts familiaux et leurs conséquences subjectives
Dir. Louis-André Vallet et Delphine Remillon (INED)
Olivier Monso
La ségrégation entre les établissements scolaires et ses conséquences
Dir. Louis-André Vallet
Siresa López Berengueres
Mobility, social class, intergroup relations and European identity: Does social diversity matter?
Dir. Ettore Recchi
Doctorant du MaxPo affilié à l'OSC :
Alexis Baudour
Influence of Economic Factors on Right-wing populist Voting
Dir. Olivier Godechot