Self‐employment among People with Disabilities: Evidence for Europe.
- Date :
- Langue : en
- Discipline : Économie
- Méthode : Quantitative
- Thématique secondaire : Insertion professionnelle ; Handicap au travail ; Travail indépendant
- Type de handicap : Tous ou non spécifié
- Zone d’étude : Europe
Sujet précis
La satisfaction vis-à-vis de l’emploi des personnes handicapées en travail indépendant par rapport aux personnes handicapées salariées, en comparant 13 pays d’Europe.
Méthodologie
Base de données: enquête longitudinale annuelle de l’European Community Household Panel (ECHP) sur la période 1995–2001. L’échantillon inclut 443 119 personnes (253 943 hommes et 189 176 femmes), âgé·e·s de 15 à 64 ans et originaires de 13 pays européens (Danemark, Pays-Bas, Belgique, France, Irlande, Italie, Grèce, Espagne, Portugal, Autriche, Finlande, Allemagne, Royaume-Uni).
L’auteur retient dans la population des personnes handicapées celles qui déclarent avoir des « problèmes chroniques, physiques ou mentaux, maladies ou handicap » qui entravent leurs activités quotidiennes, ou les entravent « dans une certaine mesure ». Dans la question sur le statut en emploi, les réponses « travail indépendant [self-employment] » et « travail non rémunéré dans une entreprise familiale » sont assimilées à du travail indépendant ».
Principales conclusions
Dans presque tous les pays européens, les taux de travail indépendant sont supérieurs parmi les personnes handicapées que parmi les personnes valides. C’est en Grèce et au Portugal que les écarts sont les plus marqués, environ 10 points de pourcentages, tant pour les hommes que pour les femmes. Il est à noter que ces pays sont aussi ceux où le niveau de travail indépendant est plus élevé que la moyenne européenne à la base : par exemple, en Grèce les personnes handicapées ont environ 50 % de chance d’être travailleuses indépendantes contre 40 % de chances pour les personnes valides, tandis qu’en France les taux de travail indépendant sont plutôt aux alentours de 10 %. L’auteur impute ces variations entre pays à différents facteurs : prévalence du travail familial non rémunéré (facteur important dans cette enquête), âge de la force de travail, présence des femmes sur le marché du travail, part du secteur « services » dans l’économie nationale, taux de chômage (facteurs indiqués par la littérature).
Dans une petite majorité de pays (par exemple Espagne, Portugal, Australie), les personnes déclarant de fortes limitations sont davantage travailleuses indépendantes que celles déclarant de faibles limitations. Dans presque tous les pays, ces deux groupes recourent davantage au travail indépendant que les personnes ne déclarant pas de limitations. Citant la littérature, l’auteur l’interprète comme une décision personnelle pour avoir davantage de flexibilité plutôt que comme une discrimination.
La note globale de satisfaction envers l’emploi que donnent les hommes handicapés travailleurs indépendants est significativement supérieure à celles que donnent les hommes handicapés salariés, dans une majorité de pays européens (Danemark, Pays-Bas, Belgique, Allemagne, RU ; les contre-exemples sont la Grèce, le Portugal, l’Australie). La tendance est inversée pour les femmes : la note que donne les femmes handicapées travailleuses indépendantes est significativement inférieure à celles des femmes handicapées salariées dans une majorité de pays (Belgique, Italie, Grèce, Espagne, Portugal, Australie, Finlande ; contre-exemples Danemark, Irlande et Finlande). Ces tendances se retrouvent dans l’ensemble pour les sous-notes de satisfaction envers le type d’emploi. Dans presque tous les pays en revanche, les personnes handicapées travailleuses indépendantes (hommes comme femmes) se déclarent plus satisfaites de leurs conditions de travail que les salarié·e·s.