Souveraineté numérique
L’expression de « souveraineté numérique » paraît renvoyer à la capacité des États d’agir dans le cyberespace et de faire respecter leurs règles par les différents acteurs du monde virtuel. A cet égard, cette notion permet d’exprimer les difficultés des Etats à assumer leurs fonctions traditionnelles face à des acteurs transnationaux puissants et dotés d’une avance technologique indiscutable, dont ils sont parfois dépendants car ils ont besoin de la technologie pour pouvoir accomplir leurs missions régaliennes. Ainsi, l’expression de « souveraineté numérique » comporte indiscutablement un aspect juridique puisqu’elle renvoie aux prérogatives de l’État et à sa capacité de réguler les géants technologiques contemporains. Mais elle est également dotée d’un versant économique et industriel en ce qu’elle traduit la nécessité de rattraper un retard technologique qui place l’Europe et la France en situation de dépendance.
Ce dossier thématique est donc dédié aux différents aspects de la souveraineté numérique, qui relèvent tant de l’exercice des prérogatives étatiques dans le cyber espace que de la question de l’indépendance technologique, encore appelée « autonomie stratégique ». Il sera donc également question, dans ce dossier, de ce que l’on appelle la « souveraineté des données », qui correspond à la nécessité de conserver le contrôle sur ces actifs stratégiques que sont les données.
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