Succès pour la 3ème édition de l'Incubateur de politiques publiques !

Le 18 mai 2021, les 154 étudiantes et étudiants de l'École d’affaires publiques de Sciences Po qui ont participé à la troisième édition de l’Incubateur de politiques publiques ont présenté  les solutions imaginées pour répondre aux 30 défis d’intérêt général proposés par les partenaires de l’Incubateur. 

Éducation, lutte contre les discriminations, environnement, alimentation, culture, participation citoyenne, logement… Autant de thématiques sur lesquelles les étudiants ont travaillé intensivement durant le semestre de printemps, guidés par une méthodologie issue du design de politiques publiques, co-construite en partenariat avec la coopérative Où sont les dragons.

Un défi pédagogique

En dépit des conditions sanitaires, les étudiants répartis par groupe de 5 ou 6 sur chacun des trente défis proposés, ont été plus que jamais au rendez-vous : issus des 11 spécialités des 2 Masters proposés par  l'École d’affaires publiques*, les étudiants de Sciences Po ont été rejoints ce semestre par quelques étudiants designers de l’ENSCI-Les Ateliers ainsi que par des étudiants ingénieurs de Centrale Supélec participant au  programme Tech for Good avec l’association Latitudes. 

>“Avoir toutes ces visions différentes qui interagissent n’était pas chose facile au départ” explique un étudiant du projet “D’un agriculteur à l’Autre”, un dispositif d’accompagnement des pratiques vers l’agroécologie via le levier du renouvellement générationnel des exploitations agricoles (défi proposé par la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique). Sans compter qu’avec des modalités de déroulement de la formation adaptées au contexte sanitaire, certains groupes ne se sont rencontrés qu’une ou deux fois en présentiel.

Alors comment faire dans ces conditions pour proposer en 12 semaines une solution concrète, qui ait du sens et qui s’appuie sur de vraies observations de terrain ? Les groupes ont été accompagnés de façon hebdomadaire par des coachs aux profils de designers, consultants, experts de l’innovation publique, qui les ont  guidés durant les moments-clés du semestre  semestre : 

Tout d’abord durant la phase d’immersion, les étudiants sont partis à la rencontre des usagers et publics cibles de leurs défis afin de bien comprendre leurs besoins et problématiques sur le terrain. Dans le respect des consignes sanitaires, des étudiants se sont ainsi rendus  dans un centre pénitentiaire de la région Hauts-de-France (défi proposé par le Ministère de la Justice), au château de Villers-Cotterêts (défi proposé par le Centre des Monuments Nationaux) ou bien encore au Centre Communale d’Action Sociale (CCAS) de la ville de Sarcelles (défi proposé par l'UNCCAS). 

Forts de leurs apprentissages de terrain, les étudiants sont ensuite passés à la phase de conceptualisation durant laquelle ils ont expérimenté le concept d'”itération" ou comment une idée, qui semble a priori bonne sur le papier, doit être sans cesse confrontée au terrain et retravaillée, affinée, resserrée afin de répondre le plus justement possible aux besoins réels des usagers. “à Sciences Po, nous avons l’habitude de réfléchir de façon linéaire selon un plan alors que le design nous a appris à réfléchir “en nuage”", explique une étudiante du projet Tandem, un programme de mentorat entre des détenus et des professionnels. C’était aussi l’occasion pour certains étudiants de retourner sur le terrain pour tester leurs idées, comme par exemple le groupe travaillant sur le projet “Dessine moi une émotion” qui a pu échanger avec des enseignants d’une école à Cherbourg autour des trois dispositifs imaginés pour développer l’empathie comme outil de lutte contre le harcèlement (défi Ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse). Les étudiants du projet “QRiosity” quant à eux, ont pu tester leur solution de QR code augmenté pour recueillir les avis des usagers de Transilien in situ, directement sur les quais de certaines gares du réseau (défi proposé par le Lab Mass Transit de Transilien). 

Enfin, la phase de prototypage a permis aux étudiants de matérialiser leur idée sous la forme d’un objet tangible, que ce soit un site internet, une application, un kit / guide, un jeu, une carte interactive, etc. “Au départ, nous pensions qu’on attendait de nous un format type rapport mais la méthode design nous a fait sortir de notre zone de confort pour produire une solution plus innovante”, explique un étudiant du projet “For Tomorrow”, réponse au défi proposé par la Commission Européenne sur le Nouveau Bauhaus Européen. Dans cette phase, neuf groupes ont bénéficié d’un accompagnement particulier de la part de notre partenaire AWS pour aller plus loin dans le prototypage numérique. 

Galerie des défis 2021 

Une expérience professionnalisante et transformatrice 

Le travail collaboratif et interdisciplinaire, notamment à distance, la gestion de projet, la méthode de design des politiques publiques, l’immersion dans les problématiques proposées par les partenaires parfois très techniques et spécifiques, tout cela a contribué à faire de ce semestre une expérience très professionnalisante pour les étudiantes et étudiants qui ont pu gagner en maturité sur ces différents aspects. 

"Sans cette manière de travailler, nous n’aurions pas autant questionné ce qui permettait de répondre au mieux aux besoins des usagers, nous serions restés très conceptuels sur les constats”, explique une étudiante du projet “D’un agriculteur à l’autre”. Elle ajoute : “l’Incubateur de politiques publiques était avant tout un exercice d’humilité. À Sciences Po, nous avons l’habitude de construire à partir de ce que l’on sait, là nous avons appris à construire à partir de ce que l’on ne sait pas.” 

Alors que nous sommes plus que jamais confrontés à l’incertitude dans les réponses à apporter aux défis complexes de notre société actuelle, c’est bien là tout l’intérêt du programme : apprendre aux étudiants à collaborer avec une diversité de profils ayant tous une manière différente d’aborder une problématique de politique publique, les sensibiliser aux approches issues du design pour essayer de questionner et de résoudre différemment les problématiques quotidiennes qui touchent les citoyennes et les citoyens, démystifier le fait de passer par un “objet”, qu’il soit numérique ou non, pour faciliter l’expérimentation de ses idées. 

*L’École d’affaires publiques propose deux masters en formation initiale : 

• Le Master Politiques publiques, permettant d’évoluer dans l’ensemble des sphères d’action des affaires publiques.
• Le Master Affaires européennes, offrant l’opportunité à nos étudiants de s’orienter vers des carrières européennes.

Au-delà du choix des masters, les étudiants optent pour l'une des 11 spécialités proposées. Elles visent à construire, développer et renforcer la professionnalisation des étudiants dans tous les domaines des affaires publiques.

Vidéo © Lucile Meunier

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• L'Incubateur de politiques publiques de l'Ecole d'affaires publiques

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