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10.01.2025

Clémentine TEBOULLE, Master en science politique (promotion 2022)

POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE VOTRE PARCOURS ACADÉMIQUE ?

Après un baccalauréat économique et social, j’ai intégré le collège universitaire de Sciences Po sur le campus de Paris où j’ai eu l’opportunité de réaliser un échange Erasmus à l’Université de Grenade, en Espagne. Dans ces institutions, j’ai découvert la diversité des approches en sciences sociales selon les contextes académiques et culturels. Par ailleurs, la participation à des cours – notamment anglophones – dans le cadre du bachelor m’a sensibilisée et formée aux études de genre, perspective qui a orienté le choix de mon sujet de mémoire. Je me suis donc tournée vers un master de recherche en science politique et j’ai soutenu en septembre 2022 mon mémoire réalisé sous la direction d’Hélène Le Bail et de Luis Martinez.

COMMENT EST NÉ VOTRE INTÉRÊT POUR LES SCIENCES SOCIALES ?

C’est au lycée, dans la filière que j’ai suivie, que j’ai développé un intérêt particulier pour la sociologie et la science politique. Les cours de sciences économiques et sociales me passionnaient, et j’ai également eu la chance de participer au concours général des lycées dans cette matière. C’était impressionnant mais aussi une vraie chance de sortir du cadre du baccalauréat pour explorer un sujet de sociologie. Je crois que c’est à partir de là que j’ai découvert les métiers de la recherche et commencé à m’y intéresser, sans avoir spécialement pour projet d’intégrer le master à l’époque.

QUEL EST L’ENSEIGNEMENT QUI VOUS A LE PLUS MARQUÉ ?

Les cours de méthodes qualitatives dispensés par Sandrine Revet et Nadège Ragaru en master 1 et Hélène Le Bail en master 2 m’ont beaucoup marquée et m’ont permis d’acquérir des outils méthodologiques solides pour l’avenir. Je me souviens que nous avions monté une enquête collective en pleine pandémie, sur un sujet que nous avions dû choisir en commun (donc assez éloigné de mes intérêts de recherche initiaux). Cela m’a aidée à m’ouvrir à d’autres sujets et à considérer des stratégies d’adaptation face aux aléas et imprévus affectant la conduite des terrains, une souplesse intellectuelle toujours précieuse aujourd’hui en doctorat. Ces enseignements ont aussi été l’occasion de m’intéresser en profondeur aux méthodologies, en particulier à l’ethnographie, que je mobilise aujourd’hui dans ma recherche.

QUELLE FONCTION OCCUPEZ-VOUS AUJOURD’HUI ?

J’ai commencé en septembre 2024 un mandat d’assistante d’enseignement à la Faculté ouverte de politique économique et sociale (FOPES) de l’Université catholique de Louvain en Belgique, au sein duquel je réalise mon doctorat. Cette thèse est supervisée par Florence Degavre du Centre interdisciplinaire de recherche travail, Etat et Société (CIRTES) de l’UCLouvain et Natacha Chetcuti-Osorovitz du Laboratoire de Changement Social et Politique (LCSP) de l’Université Paris Cité. Elle porte sur la fabrique du jugement dans le traitement judiciaire des homicides de partenaires intimes, en alliant sociologie et études de genre.

Concrètement, j’organise mon temps entre l’assistance à l’enseignement et la recherche doctorale, ce qui me permet d’avoir un certain équilibre. Le projet de ma faculté, qui est de former et d’accompagner des adultes en reprise d’études, rend par ailleurs cette partie de mon travail très stimulante d’un point de vue intellectuel et humain.

QUELLES ONT ÉTÉ LES PRINCIPALES ÉTAPES DE LA CONSTRUCTION DE VOTRE PROJET PROFESSIONNEL ?

Je n’ai pas un parcours linéaire, ce qui m’a permis de puiser dans des expériences différentes et complémentaires pour construire mon projet professionnel. À l’issue du master de recherche et après plusieurs stages, j’étais hésitante par rapport à mon orientation. J’ai donc travaillé dans plusieurs secteurs avant de me tourner vers la recherche académique.

J’ai d’abord été assistante de recherche pour deux projets, dont METACHILD (Promotion de la métacognition comme levier de réduction des inégalités éducatives chez le jeune élève d’âge préscolaire et scolaire), avant de travailler à la direction de l’accueil et de l’intégration de l’Office français de l’immigration et de l’intégration en tant que chargée de partenariats. Enfin, je suis entrée au Projet Aladin comme coordinatrice du programme.

En octobre 2023, je me suis réorientée et j’ai rejoint le Centre de données sociopolitiques (CDSP), une unité d’appui à la recherche sous la cotutelle de Sciences Po et du CNRS, avec pour mission le suivi du panel de l’enquête « Votre vie à Paris », volet français du projet européen Pilot Application in Urban Landscapes (PAUL). Durant un an, au sein de l’équipe « Production de données » et sous la supervision du responsable scientifique du projet Nicolas Sauger, ma mission consistait à organiser et réaliser la collecte, la préparation et le traitement des données en coordination avec les partenaires européens. En parallèle de ces fonctions que j’occupais à temps partiel, j’ai donné mes premiers cours au sein du Welcome Programme à Paris et en Introduction à la science politique sur le campus de Menton.

C’est durant cette dernière année que j’ai consolidé mon projet professionnel et que j’ai pu candidater à un contrat doctoral.

« Qu’il s’agisse de construire le projet doctoral ou de préparer les données collectées via des logiciels statistiques, j’ai pu mettre à profit ce que j’avais appris durant le master dans mes expériences ultérieures, ce qui a consolidé ma capacité à mener à bien la thèse. »

Clémentine TEBOULLE

Assistante d’enseignement et doctorante, Master en science politique (promotion 2022)

 

QUELLES ONT ÉTÉ LES CONTRIBUTIONS DE VOTRE FORMATION À LA FONCTION QUE VOUS OCCUPEZ AUJOURD'HUI ?

La formation par la recherche était très complète, ce qui m’a permis d’utiliser des compétences méthodologiques diverses pour mener une enquête en sciences sociales. Qu’il s’agisse de construire le projet doctoral ou de préparer les données collectées via des logiciels statistiques, j’ai pu mettre à profit ce que j’avais appris durant le master dans mes expériences ultérieures, ce qui a consolidé ma capacité à mener à bien la thèse.

AURIEZ-VOUS UN CONSEIL À DONNER À UN·E ÉTUDIANT·E QUI SOUHAITE S'ORIENTER VERS LE SECTEUR D’ACTIVITÉ DANS LEQUEL VOUS TRAVAILLEZ AUJOURD'HUI ?

Je dirais qu’il n’y a pas « un » bon parcours qui, de manière linéaire, mènerait vers le doctorat. Les différentes expériences et étapes par lesquelles on peut passer avant de se tourner vers la recherche et l’enseignement sont au contraire très enrichissantes pour la thèse et ce qu’elle contient en matières méthodologique et épistémologique. Mon conseil serait donc de ne pas se limiter à sa discipline de prédilection ou aux études stricto sensu, mais de s’ouvrir à des perspectives professionnelles complémentaires pour comprendre ce qui nous correspond le mieux.

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