Slide Migration & diversité / Migration & Diversity

PRIX DE LA RECHERCHE MIDI 2024

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Le collectif interdisciplinaire Migration et Diversité (MiDi) de Sciences Po a le plaisir d’annoncer les lauréats de son Prix de la recherche MiDi 2024. Ce prix, lancé en 2023 pour la première fois, a pour but de récompenser les efforts exceptionnels de jeunes chercheuses et chercheurs au niveau Master et Doctorat à travers toutes les écoles et départements de Sciences Po, et accroît la visibilité d’une recherche rigoureuse et innovante sur les questions liées aux migrations internationales et/ou à la diversité ethno-culturelle.

MiDi a été créé en 2020 en tant qu’initiative collective interdisciplinaire dans le but de renforcer les interactions entre les chercheuses et chercheurs des différents centres de recherche de Sciences Po autour des questions de migration internationale et de diversité ethno-culturelle. Il met en lien les scientifiques du Centre de recherches internationales (CERI), du Centre d’études européennes et de politique comparée (CEE), du Centre de recherche sur les inégalités sociales (CRIS), de l’École de droit, du Département d’histoire, du Département d’économie, du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) et du Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (LIEPP). La recherche produite à Sciences Po sur ces questions couvre des thèmes très variés, tels que les flux migratoires, le droit d’asile, les frontières, l’intégration des migrants, la discrimination et les inégalités dans les contextes européen et mondial.

Les mémoires soumis cette année mettent en évidence un éventail impressionnant de thèmes et de méthodologies dans des disciplines telles que la sociologie, la science politique, l’histoire et le droit. Les mémoires de master, marqués par leur originalité et leur profondeur, couvrent des sujets variés. Ils portent notamment sur l’intégration socioculturelle des Chinois nés en France et en Grande-Bretagne, explorée sous l’angle comparatif du républicanisme français et du multiculturalisme britannique, à l’aide de méthodes mixtes combinant des ensembles de données quantitatives et des entretiens qualitatifs. Une autre thèse étudie les conditions de travail précaires des coursiers à vélo sans papiers à Paris, en s’appuyant sur un travail de terrain ethnographique et des entretiens pour découvrir leurs réseaux sociaux et leurs vulnérabilités juridiques. L’enquête historique apparaît dans une étude sur les migrants catholiques portugais en France (1958-1980), examinant les interactions entre les églises françaises et portugaises dans le soutien à la migration par le biais de recherches dans les archives et d’entretiens. Un autre article critique évalue le « Contrat d’intégration républicaine » français et ses implications juridiques et philosophiques dans le cadre des politiques d’intégration civique. D’autres thèses s’intéressent à la dynamique émotionnelle dans l’activisme pro-palestinien, aux réponses à l’islamophobie chez les musulmans suédois et aux intersections entre la gouvernance des migrations et la formation de l’identité, comme chez les migrants LGBTQ+ des territoires français d’outre-mer ou les migrants chinois mariés à Taïwan qui naviguent dans les tensions politiques entre les deux rives du détroit.

Les contributions de doctorat témoignent d’un engagement sophistiqué à l’égard de la migration internationale et de la diversité au travers de cinq articles indépendants et de trois chapitres. Les sujets abordés comprennent la criminalisation de l’aide humanitaire le long de la frontière franco-italienne, analysée par le biais de l’ethnographie juridique, et les expériences des étudiants africains en Chine, encadrées par la diplomatie publique et les récits de racialisation. Des études historiques traitent de l’évolution de la figure du « vagabond » vers celle du « migrant illégal », en se concentrant sur les migrants subsahariens à Malte, et une analyse critique des politiques de gouvernance migratoire racialisantes de la Tunisie. D’autres travaux examinent les paradoxes de l’hébergement d’urgence des migrants à Paris et explorent la manière dont les schémas migratoires locaux et plus larges se croisent en Corse et en Martinique, en utilisant des méthodes mixtes pour éclairer les dynamiques sociales et géographiques. D’autres contributions s’intéressent à l’intégration des réfugiés en France par le biais d’une formation aux compétences comportementales et aux défis rencontrés par les travailleurs sociaux de São Paulo lors du COVID-19, mêlant analyse ethnographique et politique.

Dans les deux catégories, la recherche reflète la diversité méthodologique, y compris l’ethnographie, la recherche d’archives, l’analyse de contenu et les méthodes mixtes. Ces études offrent collectivement des perspectives nuancées sur la gouvernance des migrations, les politiques identitaires, l’intégration et la diversité, alliant profondeur empirique et innovation théorique. Le prix MiDi ne récompense pas seulement ces réalisations, il met également en lumière les recherches novatrices menées par les jeunes chercheurs de Sciences Po, apportant un éclairage précieux aux études sur les migrations et la diversité.

Le jury, composé de Hélène LE BAIL (Sciences Po, CERI), Virginie GUIRAUDON (Sciences Po, CEE), Hélène THIOLLET (Sciences Po, CERI), Christophe POULY (Sciences Po, École de droit), et Mathilde EMERIAU (Sciences Po, Médialab), félicite des excellentes candidatures et de leur nombre. Après délibérations, le jury a choisi de récompenser deux doctorants et trois étudiant.es en master comme suit :

NIVEAU DOCTORAT

Bastien CHARAUDEAU SANTOMAURO (Sciences Po, École de droit) pour son article La frontière étatique, terme de l’aide humanitaire ? Une analyse du droit en action. Cet article étudie la criminalisation de l’aide humanitaire à la frontière franco-italienne, en examinant les ambiguïtés des cadres juridiques et leurs implications pour les acteurs étatiques et non étatiques. L’article utilise l’ethnographie juridique, combinant des observations sur le terrain avec une analyse détaillée de l’interaction entre la politique et la pratique.

Formé en droit (École de droit de Sciences Po), en philosophie (Paris IV) et en études migratoires (ULB), Bastien Charaudeau Santomauro étudie les mécanismes d’exclusion des personnes migrantes aux frontières. Sa démarche, inspirée de la grounded theory, articule l’enquête de terrain et la théorie juridique et politique. Doctorant en droit à Sciences Po, il soutiendra sa thèse en janvier 2025. Il est actuellement Postgraduate Associate au MacMillan Center de l’Université de Yale et coordonne, depuis septembre 2022, le programme Migrations de la Clinique du droit de Sciences Po.

 

Lucas PUYGRENIER (Sciences Po, CERI; EHESS) pour son chapitre The New Vagabonds: Labor, Mobility, and Virtue in the Making of “Illegal” Others in Malta. Ce chapitre utilise une approche historique pour étudier la criminalisation des migrants subsahariens à Malte, contextualisée par l’évolution de la figure du « vagabond » vers celle du « migrant illégal ». Il met en évidence le rôle des autorités étatiques et leurs tentatives d’organisation du monde du travail dans la création de l’altérité.

Lucas Puygrenier a réalisé une thèse au CERI intitulée “Les gens de trop : gouvernement des populations et mise au travail sur l’île de Malte”. Il y étudiait l’implication des autorités étatiques dans la formation d’un travail migrant dans le contexte d’un espace frontalier de l’Union européenne où se déploient des politiques pourtant fortement répressives à l’encontre des migrations. Ses recherches ont donné lieu à plusieurs publications, récemment dans Tracés, Terrains & Travaux, Theory and Society ou encore le Journal of Ethnic and Migrations Studies. Il a également co-dirigé chez Palgrave Macmillan l’ouvrage States and the Making of Others (avec Jeanne Bouyat et Amandine Le Bellec). Lucas est depuis peu chercheur postdoctoral au Centre Maurice Halbwachs (EHESS). Ses recherches portent à présent sur les programmes de golden passports de Malte et l’octroi de privilèges relatifs à l’accès au séjour et à la nationalité accordés à des étrangers fortunés dans le cadre d’une raréfaction du droit à immigrer. Il explore ainsi le rôle de l’État dans la fabrique de classes d’étrangers assorties de droits et d’obligations différenciées au sein d’un capitalisme offshore.

NIVEAU MASTER

Yuyang HONG (Sciences Po, École de la recherche; CERI) pour son mémoire Across the Stormy Strait: Chinese Marriage Migrants in Taiwan Navigating the Whirlpool of Cross-Strait Political Tensions. Le mémoire analyse les expériences des migrants chinois mariés à Taïwan dans un contexte de tensions politiques entre les deux rives du détroit, dans une perspective de science politique. À l’aide d’entretiens et d’analyses textuelles, la thèse étudie la manière dont ces migrants naviguent dans des paysages politiques complexes.

Yuyang Hong est doctorant en première année de relations internationales au CERI Sciences Po, sous la direction de Françoise Mengin et Jérôme Doyon. Il a rédigé un mémoire de master explorant le rôle politique des migrants chinois mariés à Taïwan. Ses recherches actuelles portent sur les pratiques quasi-diplomatiques des bureaucrates chinois locaux dans leurs interactions avec les communautés chinoises à Taïwan et les Taïwanais en Chine, afin de mettre en lumière la manière dont ces pratiques influencent la formulation et la mise en œuvre de la politique de la Chine à l’égard de Taïwan.

 

Bryan ROMANO (Sciences Po, École de la recherche) pour son mémoire La rencontre de deux Églises. Accueillir et accompagner les immigrés catholiques portugais en France de 1958 aux années 1980. Ce mémoire s’appuie sur une enquête historique représentée par une étude sur les migrants catholiques portugais en France (1958-1980), examinant les interactions entre les églises portugaises et françaises et leurs rôles dans le soutien à la migration, à l’aide de recherches dans les archives et d’entretiens.

Bryan Botelho Romano est fils et petit-fils d’immigrés du nord du Portugal. Le français et le portugais constituent ses deux langues maternelles. Il s’intéresse très tôt à l’histoire du Portugal et de son émigration. En 2022, il intègre le master d’histoire de l’École de la recherche. Complètement décidé à réaliser son mémoire sur l’immigration portugaise en France, la découverte des archives du Centre national des archives de l’Église de France (CNAEF) oriente son travail de recherche vers la rencontre entre les ecclésiastiques et catholiques français et portugais.

 

Camille DESCATEAUX (Sciences Po, École de la recherche) pour son mémoire Droit de livrer ? Réseaux et trajectoires de livreurs à vélo. Cette étude sociologique examine les expériences des livreurs à vélo sans papiers à Paris, en analysant leurs réseaux, leurs conditions de travail et leurs statuts légaux précaires par le biais d’un travail ethnographique sur le terrain et d’entretiens.

Après un master de sociologie à Sciences Po et un travail de recherche sur les livreurs à vélo, en s’intéressant particulièrement à leurs parcours migratoires et les réseaux qui se forment entre eux, Camille Descateaux poursuis actuellement une thèse de doctorat. Ce travail doctoral porte sur l’évaluation de la politique d’accès aux droit de la ville de Paris, à partir des destinataires de ces politiques et est réalisé sous la direction de Claire Lemercier (CNRS, CSO, Sciences Po) et Anne Revillard (LIEPP, CRIS, Sciences Po). 

2024 MIDI RESEARCH PRIZE

Sciences Po’s Migration and Diversity (MiDi) interdisciplinary collective is pleased to announce the winners of its 2024 MiDi Research Prize. This prize, launched in 2024 for the first time, aims to reward the outstanding efforts of young researchers at the master’s and PhD levels across all Sciences Po schools and departments, and raises the profile of rigorous and innovative research on issues related to international migration and/or ethno-cultural diversity.

MiDi was created in 2020 as a collective interdisciplinary initiative with the aim of strengthening interactions between researchers from different Sciences Po research centres around issues of international migration and ethno-cultural diversity. It brings together scientists from the Centre for International Studies (CERI), the Centre for European Studies and Comparative Politics (CEE), the Centre for Research on Social Inequalities (CRIS), the Law School, the Department of History, the Department of Economics, the Centre for Political Research at Sciences Po (CEVIPOF) and the Laboratory for Interdisciplinary Evaluation of Public Policies (LIEPP). The research produced at Sciences Po on these issues covers a wide range of themes, such as asylum and migration flows, the right of asylum, borders, the integration of migrants, ethno-racial discrimination and inequalities in the European and global contexts.

This year’s submissions highlight an impressive breadth of themes and methodologies across disciplines such as sociology, political science, history, and law. The master’s theses, marked by their originality and depth, cover diverse topics. These include the sociocultural integration of French- and British-born Chinese, explored through a comparative lens of French republicanism and British multiculturalism, using mixed methods that combine quantitative datasets with qualitative interviews. Another thesis investigates the precarious working conditions of undocumented bicycle couriers in Paris, relying on ethnographic fieldwork and interviews to uncover their social networks and legal vulnerabilities. Historical inquiry appears in a study on Portuguese Catholic migrants in France (1958-1980), examining the interactions between French and Portuguese churches in supporting migration through archival research and interviews. Another critical piece evaluates the French « Contract for Republican Integration, » assessing its legal and philosophical implications within the framework of civic integration policies. Other theses delve into emotional dynamics in pro-Palestinian activism, responses to Islamophobia among Swedish Muslims, and the intersections of migration governance and identity formation, such as among LGBTQ+ migrants from France’s overseas territories or Chinese marriage migrants in Taiwan navigating cross-strait political tensions.

The doctoral submissions exhibit a sophisticated engagement with international migration and diversity through five standalone articles and three chapters. Topics include the criminalisation of humanitarian aid along the French-Italian border, analysed through legal ethnography, and the experiences of African students in China, framed within public diplomacy and racialisation narratives. Historical studies address the evolution of the « vagabond » figure into the « illegal migrant, » focusing on sub-Saharan migrants in Malta, and a critical analysis of Tunisia’s racialising migration governance policies. Other works examine the paradoxes of state-led emergency accommodation for migrants in Paris and explore how local and broader migration patterns intersect in Corsica and Martinique, using mixed methods to illuminate social and geographic dynamics. Further contributions investigate refugee integration in France through behavioural skills training and the challenges faced by São Paulo social workers during COVID-19, blending ethnographic and policy analysis.

Across both categories, the research reflects methodological diversity, including ethnography, archival research, content analysis, and mixed methods. These studies collectively offer nuanced perspectives on migration governance, identity politics, integration, and diversity, bridging empirical depth with theoretical innovation. The MiDi Research Prize not only rewards these achievements but also raises the profile of groundbreaking research conducted by Sciences Po’s young scholars, contributing valuable insights to migration and diversity studies.

The jury, composed of Hélène LE BAIL (Sciences Po, CERI), Virginie GUIRAUDON (Sciences Po, CEE), Hélène THIOLLET (Sciences Po, CERI), Christophe POULY (Sciences Po Law School), and Mathilde EMERIAU (Sciences Po, Médialab), was pleased with the number and quality of all applications. After deliberation, the jury chose to award the MiDi Research Prize to two PhD candidates and three master’s students, as follows:

DOCTORAL LEVEL

Bastien CHARAUDEAU SANTOMAURO (Sciences Po, École de droit) for his article La frontière étatique, terme de l’aide humanitaire ? Une analyse du droit en action. This article studies the criminalization of humanitarian aid on the French-Italian border, examining the ambiguities of legal frameworks and their implications for state and non-state actors. The article uses legal ethnography, combining field observations with a detailed analysis of the interplay between policy and practice.

Trained in law (Sciences Po Law School), philosophy (Paris IV) and migration studies (ULB), Bastien Charaudeau Santomauro studies the mechanisms of exclusion of migrants at borders. His approach, inspired by grounded theory, combines fieldwork with legal and political theory. A PhD candidate in law at Sciences Po, he will submit his thesis in January 2025. He is currently Postgraduate Associate at Yale University’s MacMillan Center and, since September 2022, has been coordinating the Migration program at the Sciences Po Law School Clinic.

 

Lucas PUYGRENIER (Sciences Po, CERI; EHESS) for his chapter The New Vagabonds: Labor, Mobility, and Virtue in the Making of “Illegal” Others in Malta. This chapter uses a historical approach to study the criminalization of sub-Saharan migrants in Malta, contextualized by the evolution from the figure of the “vagabond” to that of the “illegal migrant”. It highlights the role of state authorities and their attempts to organize the world of work in the creation of otherness.

Lucas Puygrenier prepared a doctoral thesis at CERI entitled Les gens de trop: gouvernement des populations et mise au travail sur l’île de Malte. In this thesis he studied the involvement of state authorities in the formation of migrant labor in the context of a border area of the European Union where highly repressive policies against migration are being deployed. His research has led to several publications, most recently in Tracés, Terrains & Travaux, Theory and Society and the Journal of Ethnic and Migration Studies. He also co-edited Palgrave Macmillan’s States and the Making of Others (with Jeanne Bouyat and Amandine Le Bellec). Lucas recently became a postdoctoral researcher at the Centre Maurice Halbwachs (EHESS). His current research focuses on Malta’s golden passport programs and the granting of residency and citizenship privileges to wealthy foreigners in the context of a dwindling right to immigrate. It thus explores the role of the state in the manufacture of classes of foreigners with differentiated rights and obligations within offshore capitalism.

MASTER’S LEVEL

Yuyang HONG (Sciences Po, School of Research; CERI) for his master’s thesis Across the Stormy Strait: Chinese Marriage Migrants in Taiwan Navigating the Whirlpool of Cross-Strait Political Tensions. The dissertation analyzes the experiences of Chinese marriage migrants in Taiwan in a context of cross-strait political tensions, from a political science perspective. Using interviews and textual analysis, the thesis investigates how these migrants navigate complex political landscapes.

Yuyang Hong is a first-year PhD candidate of International Relations at CERI Sciences Po, under the supervision of Françoise Mengin and Jérôme Doyon. He previously authored a master’s thesis exploring the political role of Chinese marriage migrants in Taiwan. His current research examines the quasi-diplomatic practices of local Chinese bureaucrats in their interactions with Chinese communities in Taiwan and Taiwanese individuals in China, shedding light on how these practices influence the formulation and implementation of China’s policy towards Taiwan.

Bryan ROMANO (Sciences Po, School of Research) for his dissertation La rencontre de deux Églises. Accueillir et accompagner les immigrés catholiques portugais en France de 1958 aux années 1980. This dissertation is based on a historical survey represented by a study of Portuguese Catholic migrants in France (1958-1980), examining the interactions between Portuguese and French churches and their roles in supporting migration, using archival research and interviews.

Bryan Botelho Romano is the son and grandson of immigrants from northern Portugal. His mother tongues are French and Portuguese. He developed an early interest in the history of Portugal and its emigration. In 2022, he joined the Master’s in History at the School of Research. Fully determined to write his dissertation on Portuguese immigration to France, his discovery of the archives of the Centre national des archives de l’Église de France (CNAEF) steered his research work towards the encounter between French and Portuguese ecclesiastics and Catholics.

Camille DESCATEAUX (Sciences Po, School of Research) for her dissertation Droit de livrer? Réseaux et trajectoires de livreurs à vélo. This sociological study examines the experiences of undocumented bike delivery drivers in Paris, analyzing their networks, working conditions and precarious legal status through ethnographic fieldwork and interviews.

After a master’s degree in sociology at Sciences Po and a research project on bicycle delivery drivers, with a particular focus on their migratory routes and the networks that form between them, Camille Descateaux is currently working on a doctoral thesis. This doctoral work concerns the evaluation of the City of Paris’ access to rights policy, based on the recipients of these policies, and is being carried out under the supervision of Claire Lemercier (CNRS, CSO, Sciences Po) and Anne Revillard (LIEPP, CRIS, Sciences Po).

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PRIX DE LA RECHERCHE MIDI 2023

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Le collectif interdisciplinaire Migration et Diversité (MiDi) de Sciences Po a le plaisir d’annoncer les lauréates de son Prix de la recherche MiDi 2023. Ce prix, lancé en 2023 pour la première fois, a pour but de récompenser les efforts exceptionnels de jeunes chercheuses et chercheurs au niveau Master et Doctorat à travers toutes les écoles et départements de Sciences Po, et accroît la visibilité d’une recherche rigoureuse et innovante sur les questions liées aux migrations internationales et/ou à la diversité ethno-culturelle.

MiDi a été créé en 2020 en tant qu’initiative collective interdisciplinaire dans le but de renforcer les interactions entre les chercheuses et chercheurs des différents centres de recherche de Sciences Po autour des questions de migration internationale et de diversité ethno-culturelle. Il met en lien les scientifiques du Centre de recherches internationales (CERI), du Centre d’études européennes et de politique comparée (CEE), du Centre de recherche sur les inégalités sociales (CRIS), de l’École de droit, du Département d’histoire, du Département d’économie, du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) et du Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (LIEPP). La recherche produite à Sciences Po sur ces questions couvre des thèmes très variés, tels que les flux migratoires, le droit d’asile, les frontières, l’intégration des migrants, la discrimination et les inégalités dans les contextes européen et mondial.

Le jury, composé de Hélène LE BAIL (Sciences Po, CERI), Virginie GUIRAUDON (Sciences Po, CEE), Hélène THIOLLET (Sciences Po, CERI), Christophe POULY (Sciences Po, École de droit), et Mohamed ELSAYEH (Sciences Po, École de droit), félicite des excellentes candidatures et de leur nombre. Après délibérations, le jury a choisi de récompenser une doctorante et deux étudiantes en master comme suit :

NIVEAU DOCTORAT

Soazig DOLLET (Sciences Po, Centre d’études européennes) pour son article Entre contrôle de l’image de soi et fermeture. Retour sur la grammaire des attitudes adoptée par des personnes réfugiées dans le cadre d’entretiens biographiques. Cet article, paru dans le Bulletin de méthodologie sociologique, est un article de méthode et de réflexivité qui aborde, entre autres, la question du positionnement quand on est en contrat de Convention industrielle de formation par la recherche (CIFRE), la question du rapport à l’enquêté quand on représente de manière ambiguë l’institution, mais amène aussi à parler du rapport des réfugiés aux institutions et à la société d’accueil. Le jury a trouvé l’article très stimulant et susceptible d’intéresser aussi bien les universitaires que les praticiens.

Après des études de Sciences politiques sur le monde arabe (DEA en 2003), Soazig Dollet a travaillé à l’instruction des dossiers de demande d’asile à l’OFPRA à Paris, avant de rejoindre le Comité international de la Croix Rouge et ses missions sur le terrain. En 2009, elle devient responsable du bureau Moyen-Orient & Afrique du Nord de Reporters sans frontières, organisation qu’elle quitte fin 2014. Devenue consultante, elle réalise des études sur l’accès des réfugiés syriens à une information de service en Turquie et au Liban. En septembre 2019, elle intègre le Centre d’études européennes et de politique comparée de Sciences Po Paris, en tant que doctorante. Sous la direction de Virginie Guiraudon, elle travaille depuis à saisir le vécu – par les bénéficiaires de la protection internationale – des dispositifs d’accueil et d’intégration qui les ciblent. Ce travail de recherche a été réalisé dans le cadre d’une Cifre en collaboration avec la Fondation COS Alexandre Glasberg (2019–2022). 

NIVEAU MASTER

Noémie CASSIAU (Sciences Po, École des Affaires Internationales de Paris) pour son mémoire Everyday bordering near the territorial France-United Kingdom borderline. Ce mémoire sur la politique d’éviction à Calais, France est caractérisé par une écriture intéressante de dialogue continu entre les observations de terrain, la documentation de type « actualité » et les travaux de chercheurs. Le jury a également apprécié la méthodologie utilisée et la rigueur du style d’écriture.

Noémie Cassiau a obtenu une licence de sciences politiques à l’École européenne des sciences politiques et sociales (ESPOL), avant de s’inscrire au master Droits de l’homme et action humanitaire de l’École des affaires internationales (PSIA) de Sciences Po. Entre ses deux années de master, elle a pris une année de césure, dont la moitié a été consacrée à l’accompagnement juridique des victimes de racisme et de discrimination raciale au sein de l’association SOS Racisme. Noémie Cassiau a passé les six mois restants à Calais et à Dunkerque, en tant que bénévole auprès des observateurs des droits de l’homme, pour effectuer son travail de terrain dans le cadre de sa thèse de master intitulée « Everyday border near the territorial France-United Kingdom borderline ». Maintenant diplômée, elle est retournée à Calais, où elle travaille avec les observateurs des droits de l’homme en tant que responsable de l’administration et du terrain. Toujours exposée quotidiennement aux questions qu’elle a explorées dans sa recherche de master, elle espère approfondir les questions liées à la migration, aux frontières, à la racialisation et à la violence dans le cadre d’un futur doctorat. 

 

Irène COELHO GASPAR (Sciences Po, École de la recherche) pour son mémoire Sortir les « Tos » de l’arrière-cour : trajectoires genrées, associatives et militantes de jeunes Portugais∙es de France (1960-1980). Le jury a apprécié l’approche socio-historique utilisée dans ce mémoire, qui se concentre sur la vie associative des Portugais.e.s de France, ainsi que l’analyse de Convergences 84 et la mobilisation des Portugais.es dans les débats contre le racisme et pour l’égalité.

Irène Coelho Gaspar a achevé un master d’histoire en juin 2023. Elle s’est orientée vers ce cursus à la suite d’un stage avec l’association ATD-Quart Monde, une structure tournée vers la recherche action et la recherche participative. Réaliser un mémoire représentait pour elle l’occasion d’en apprendre davantage sur l’histoire de luttes liées au féminisme et aux droits des immigré.es, deux engagements qu’elle porte au quotidien. Son travail lui a permis d’appréhender différemment des enjeux contemporains en lien avec ces thématiques. 

2023 MIDI RESEARCH PRIZE

Sciences Po’s Migration and Diversity (MiDi) interdisciplinary collective is pleased to announce the winners of its 2023 MiDi Research Prize. This prize, launched in 2023 for the first time, aims to reward the outstanding efforts of young researchers at the master’s and PhD levels across all Sciences Po schools and departments, and raises the profile of rigorous and innovative research on issues related to international migration and/or ethno-cultural diversity.

MiDi was created in 2020 as a collective interdisciplinary initiative with the aim of strengthening interactions between researchers from different Sciences Po research centres around issues of international migration and ethno-cultural diversity. It brings together scientists from the Centre for International Studies (CERI), the Centre for European Studies and Comparative Politics (CEE), the Centre for Research on Social Inequalities (CRIS), the Law School, the Department of History, the Department of Economics, the Centre for Political Research at Sciences Po (CEVIPOF) and the Laboratory for Interdisciplinary Evaluation of Public Policies (LIEPP). The research produced at Sciences Po on these issues covers a wide range of themes, such as asylum and migration flows, the right of asylum, borders, the integration of migrants, ethno-racial discrimination and inequalities in the European and global contexts.

The jury, composed of Hélène LE BAIL (Sciences Po, CERI), Virginie GUIRAUDON (Sciences Po, CEE), Hélène THIOLLET (Sciences Po, CERI), Christophe POULY (Sciences Po Law School), and Mohamed ELSAYEH (Sciences Po Law School), was pleased with the number and quality of all applications. After deliberation, the jury chose to award the MiDi Research Prize to one PhD candidate and two master’s students, as follows:

DOCTORAL LEVEL

Soazig DOLLET (Sciences Po, CEE) for her article Entre contrôle de l’image de soi et fermeture. Retour sur la grammaire des attitudes adoptée par des personnes réfugiées dans le cadre d’entretiens biographiques. This article, published in the Bulletin of Sociological Methodology, is an article on method and reflexivity that addresses, among other issues, the question of positioning when one is on a Convention industrielle de formation par la recherche (CIFRE) contract, the question of the relationship to the respondent when one ambiguously represents the institution, but also sheds light on the relationship of refugees to institutions and the host society. The jury found the article highly stimulating, and likely to be of interest to academics and practitioners alike.

After studying political science with a focus on the Arab world (DEA in 2003), Soazig Dollet worked on asylum applications at OFPRA in Paris, before joining the International Committee of the Red Cross and its field missions. In 2009, she became Head of the Middle East & North Africa office of Reporters Without Borders, an organization she left at the end of 2014. Now a consultant, she conducts studies on Syrian refugees’ access to service information in Turkey and Lebanon. In September 2019, she joined the Centre for European Studies and Comparative Politics at Sciences Po Paris, as a PhD candidate. Under the supervision of Virginie Guiraudon, she has since been working to capture the experience – by beneficiaries of international protection – of the reception and integration schemes that target them. This research was carried out as part of a Cifre program in collaboration with the COS Alexandre Glasberg Foundation (2019-2022).

MASTER’S LEVEL

Noémie CASSIAU (Sciences Po, Paris School of International Affairs) for her dissertation Everyday bordering near the territorial France-United Kingdom borderline. This dissertation, on evictions of migrants in Calais, France, interestingly brings together field observations, “news” documentation and the work of researchers. The jury appreciated the methodology used and the rigor of the writing style.

Noémie Cassiau obtained a Bachelor’s in Political Science from the European School of Political and Social Sciences (ESPOL), before enrolling in the Master’s in Human Rights and Humanitarian Action at Sciences Po’s Paris School of International Affairs (PSIA). Between her two years of master’s, she took a gap year, half of which she spent doing legal support for victims of racism and racial discrimination with SOS Racisme. Noémie Cassiau spent the remaining six months volunteering with Human Rights Observers in Calais and Dunkirk to conduct her fieldwork for her master’s thesis “Everyday bordering near the territorial France-United Kingdom borderline”. Now graduated, she returned to Calais, where she works with Human Rights Observers as administration and field manager. Still exposed daily to the questions she explored in her master’s research, she hopes to further explore issues related to migration, borders, racialization, and violence in a future PhD.

Irène COELHO GASPAR (Sciences Po, School of Research) for her thesis Sortir les « Tos » de l’arrière-cour : trajectoires genrées, associatives et militantes de jeunes Portugais∙es de France (1960-1980). The jury appreciated the socio-historical approach used in this thesis, which focuses on the associative life of people of Portuguese ethnicity in France, as well as the analysis of Convergences 84 and the mobilization of those of Portuguese ethnicity in debates against racism and for equality.

Irène Coelho Gaspar completed her Master’s degree in History in June 2023. She decided to complete this programme following an internship with the ATD-Quart Monde, an association focused on action and participatory research. Writing a thesis was an opportunity for her to learn more about the history of struggles linked to feminism and the rights of immigrants, two commitments she supports on a daily basis. Her work gave her a new perspective on contemporary issues related to these themes.