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Risk, uncertainty, and entrepreneurship: Evidence from a lab-in-the-field experiment
Koudstaal, M., Sloof, R., & Van Praag, M. (2015). Management Science, 62(10), 2897-2915.
Thématiques : Entrepreneuriat, Aversion au risque
Année : 2015
Pays : Netherlands
Les auteur·e·s cherchent à comprendre les caractéristiques comportementales distinctives des entrepreneur·e·s face au risque et à l’incertitude. Ils·elles constatent que les entrepreneur·e·s sont « uniques dans leur faible degré d'aversion aux pertes » (« préférant éviter les pertes plutôt que d'acquérir des gains »), et non dans leur aversion au risque (« la volonté de sacrifier les gains attendus pour contourner la prise de risques ») ou l'aversion à l'ambiguïté (« préférence pour les risques à probabilités connues par rapport aux risques à probabilités inconnues »).
Idée à retenir : La seule caractéristique comportementale remarquable et significative qui distingue les entrepreneur·e·s des gestionnaires est l'aversion aux pertes.
RÉSUMÉ
L’opinion commune et la théorie économique prédisent que les entrepreneur·e·s sont plus disposé·e·s à prendre des risques et sont moins opposé·e·s à l'incertitude, mais les preuves empiriques sont mitigées ; ce qui soulève la question de savoir si les entrepreneur·e·s ont une préférence vraiment distincte dans la mesure où ils·elles sont moins opposé·e·s au risque.
Données
Pour mieux comprendre les caractéristiques comportementales distinctes des entrepreneur·e·s et les mécanismes qui sous-tendent les différents résultats, les auteur·e·s effectuent une grande expérience de « laboratoire sur le terrain » avec un échantillon de 2 288 répondants, comparant 910 entrepreneur·e·s à deux groupes de contrôle, les gestionnaires (397) et employé·e·s (981) aux Pays-Bas. Ils·elles utilisent une mesure du risque à la fois basée sur enquête ainsi qu’expérimentale, et ils·elles mesurent également l'aversion aux pertes et l'aversion à l'ambiguïté.
Méthodologie
Une régression probit ordonnée est exécutée pour les quatre variables comportementales pour les entrepreneur·e·s, les gestionnaires et les employé·e·s en tant que variables dépendantes. Ils·elles testent la robustesse des résultats en utilisant des définitions plus strictes des entrepreneur·e·s et des gestionnaires. Ils·elles effectuent ensuite une expérience supplémentaire sur un nouvel échantillon, avec des mesures alternatives d'aversion aux pertes et d'aversion au risque.
Résultats
Les résultats « indiquent que les entrepreneur·e·s se perçoivent comme moins opposé·e·s au risque que les gestionnaires et les employé·e·s ». Cependant, lors de l'utilisation de mesures alternatives, les différences sont moins prononcées. « Les entrepreneur·e·s ne se révèlent uniques que par leur faible degré d'aversion aux pertes, et non par leur aversion au risque ou à l’ambiguïté ». Les contrôles de robustesse et l'expérience supplémentaire confirment que la seule caractéristique comportementale notable et significative qui distingue les entrepreneur·e·s des managers est l'aversion aux pertes.
Les résultats pourraient s'expliquer par la corrélation entre l'attitude à l'égard du risque et l'aversion au risque et l'aversion à la perte. Ce qui a incité les auteur·e·s à proposer une définition plus large du risque qui « reflète cette caractéristique unique des entrepreneur·e·s : leur volonté de risquer des pertes ».