Accueil>Recherche et publications>Entrepreneuriat>A woman's place is in the… startup! Crowdfunder judgments, implicit bias, and the stereotype content model

A woman's place is in the… startup! Crowdfunder judgments, implicit bias, and the stereotype content model

Johnson, M. A., Stevenson, R. M., & Letwin, C. R. (2018). Journal of Business Venturing, 33(6), 813-831

La présente étude examine une théorie plus nuancée concernant la relation entre les décisions de crowdfunding (financement participatif) et les stéréotypes des investisseur·euse·s. 

RÉSUMÉ

Les recherches sur le financement par capital-risque (fournies aux petites et aux jeunes entreprises) montrent que les investisseur·euse·s ont tendance à désavantager les femmes dans les décisions de financement en raison d'un biais implicite. Voulant examiner une théorie plus nuancée, les auteurs soutiennent que, dans le financement à un stade précoce, les stéréotypes de genre pourraient augmenter le financement des femmes entrepreneures. L'étude se concentre sur les biais implicites qui sous-tendent les décisions de crowdfunding. Sur la base du modèle de contenu stéréotypé, les femmes seront perçues comme plus dignes de confiance, ce qui se traduira par le fait que les femmes entrepreneures seraient plus susceptibles que les hommes entrepreneurs d'être financées. En revanche, les femmes seront perçues, selon les stéréotypes, comme moins compétentes. Le « biais implicite de genre modérera l'effet indirect du genre » via une voie de médiation modérée (effets indirects conditionnels de la variable dépendante sur le résultat).

Méthodologie

Ils testent leurs hypothèses à l'aide d'un « modèle de médiation modérée à double voie », à travers deux études. La première étude utilise des données d'archives et la seconde est une étude expérimentale qui examine le processus décisionnel du bailleur de fonds.

Pour la première étude, ils étudient la relation entre le genre et les décisions de financement, en utilisant les données d'archives du site de crowdfunding Kickstarter. Ils ont sélectionné au hasard 416 projets Kickstarter avec des informations claires sur le genre. Pour identifier l'impact du genre sur le montant du financement reçu, ils effectuent une régression logistique et Poisson. Les résultats montrent que les femmes étaient significativement « plus susceptibles d'être financées que les hommes ».

Pour la deuxième étude, ils ont mené une expérience randomisée dans laquelle ils ont examiné l'impact du sexe de l'entrepreneur·e qui pitch (acteur·rice·s embauché·e·s, entrepreneur masculin vs. entrepreneure féminin). Les participant·e·s étaient des investisseur·euse·s amateur·rice·s qui formaient un échantillon de 73 investisseur·euse·s. Les perceptions de fiabilité et de compétence, la volonté de financer et le biais implicite de genre ont été mesurés par un questionnaire envoyé aux investisseur·euse·s. Ils ont utilisé « une approche de bootstrap basée sur une régression pour examiner les voies directes et indirectes» impliquées par leur modèle. Les résultats de l’étude confortent l’hypothèse selon laquelle les perceptions de la fiabilité des bailleurs de fonds « influencent leur volonté de financer les femmes entrepreneures ».

Résultats

Ainsi, leurs résultats démontrent que les « biais de genre détenus par les investisseur·euse·s » augmentent leur perception stéréotypée des femmes comme étant plus dignes de confiance, ce qui augmente leur volonté d'investir. Ces résultats doivent être considérés comme encourageants pour les femmes car ils montrent une autre manière par laquelle les femmes peuvent « surmonter les aspects négatifs des biais de genre » et augmenter leur probabilité de recevoir des fonds.